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DISCOURS

PRÉLIMINAIRE (1).

Les détails de la vie de Tite-Live sont

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aussi obscurs que ses écrits sont célèbres. Tout ce qu'on sait de positif à cet égard, se réduit à peu de faits. Il naquit à Padoue, sous le consulat de Pison et de Gabinius.

(1) Les matériaux de ce Discours préliminaire ont été pris dans la Préface latine que Crévier a mise à la tête de son édition de Tite-Live; dans la Notice des historiens latins, par Rollin, Histoire ancienne, t. XII; dans la Vie de Tite-Live, par Tomasini; dans la Notice littéraire de Fabricius; dans Lamothe-le-Vayer, t. II, p. 367, édit. in-fol. de 1654; dans la comparaison de Thucydide et de Tite-Live, par le P. Rapin; dans le Cours de Littérature de Laharpe, etc.

Un fils et une fille partagèrent ses soins et sa tendresse. C'est au premier qu'il écrivit une lettre sur l'éducation et les études de la jeunesse, dont le suffrage de Quintilien doit nous faire regretter la perte. Dans cette lettre, qui formait une sorte de traité, il disait, au sujet des auteurs dont il faut conseiller la lecture aux jeunes gens, qu'ils doivent lire Démosthène et Cicéron, puis ceux qui ressembleront davantage à ces deux excellents orateurs. Il y parlait aussi d'un maître de rhétorique, qui, mécontent des compositions de ses disciples, lorsqu'elles étaient intelligibles, les leur faisait retoucher pour les rendre obscures ; et quand ils les rapportaient dans cet état : « Voilà qui est bien mieux maintenant, disait-il ; je n'y entends rien moi-même. >>

Sa fille épousa un rhéteur, nommé Magius, qu'on allait entendre déclamer, par égard pour le beau-père, beaucoup plus que par estime pour le talent du gendre.

Tite-Live s'était exercé dans plus d'un genre; il avait composé des ouvrages philosophiques et des dialogues qui appartenaient autant à l'histoire qu'à la philosophie, et qu'il avait dédiés à Auguste.

Mais son grand titre à l'immortalité, est l'Histoire Romaine contenue en cent qua➡ rante ou cent quarante-deux livres, depuis la fondation de Rome, jusqu'à la mort et à la sépulture de Drusus, qui tombe l'an de Rome 743, et qui renfermait par conséquent ce nombre d'années. Quelques passages de son histoire, indiquent qu'il mit à la composer tout le temps qui s'écoula depuis la bataille d'Actium jusqu'à la mort de Drusus, c'est-à-dire, environ vingt et un ans. Mais il en produisait en public, de temps en temps, quelque partie, et c'est ce qui lui valut à Rome une réputation qui s'étendit aux extrémités de l'empire. On rapporte à ce sujet, qu'un Espagnol, après la lecture de ces écrits, vint exprès, de Cadix à Rome, pour en voir l'auteur, et s'en re

tourna aussitôt après l'avoir vu. S. Jérôme, dans une lettre qu'il écrit à Paulin, dit très heureusement à ce propos : « C'était sans > doute une chose bien extraordinaire, qu'un » étranger, entrant dans une ville telle que >> Rome, y cherchât autre chose que Rome » même. »

On ne sait rien de plus de ce qui regarde personnellement Tite-Live. Il se partageait entre Rome, où il passa une grande partie de sa vie, estimé et honoré des grands et des savants, et Naples, où l'appelaient la beauté du climat et le désir de se livrer à sa grande entreprise, loin du tumulte et des distractions de la cour. Auguste lui avait confié l'éducation du jeune Claude, depuis empereur; et ce fut par le conseil de TiteLive, que ce prince entreprit d'écrire l'histoire, genre de composition où le témoignage des anciens nous apprend qu'il avait réussi. Le vainqueur d'Actium l'avait admis dans cette intimité où les entretiens de Virgile, d'Horace et de Varus, le délassaient

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