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ad cupiditatem discendi excivisset? quove præsidio unus per tot gentes, dissonas sermone moribusque, pervenisset? Suople igitur ingenio temperatum animum virtutibus fuisse opinor magis; instructumque non tam peregrinis artibus, quàm disciplinâ tetricâ ac tristi veterum Sabinorum : quo genere nullum quondam incorruptius fuit. Audito nomine Numæ, Patres Romani, quanquam inclinari opes ad Sabinos, rege inde sumpto, videbantur, tamen neque se quisquam, nec factionis suæ alium, nec denique Patrum aut civium quemquam præferre illi viro ausi, ad unum omnes Numa Pompilio regnum deferendum decernunt. Accitus, sicut Romulus auguratò urbe condendâ regnum adeptus est, de se quoque deos consuli jussit; inde ab augure (cui deinde, honoris ergo, publicum id perpetuumque sacerdotium fuit ) deductus in arcem, in lapide ad meridiem versus consedit. Augur ad lævam ejus, capite velato, sedem cepit, dextrâ manu baculum sine nodo aduncum tenens, quem lituum appellaverunt; inde ubi prospectu in urbem agrumque capto, deos precatus, regiones ab oriente ad occasum determinavit; dextras ad meridiem partes, lævas ad septentrionem esse dixit. Signum contrà, quò longissimè conspectum oculi ferebant, animo finivit. Tum lituo in lævam manum translato, dextrâ in caput Numæ imposita, precatus est ita : « Jupiter » pater, si est fas hunc Numam Pompilium, cujus

ciples qui n'auraient pas entendu la langue de leur maître ; et comment un homme seul aurait-il pu pénétrer à travers tant de nations, aussi différentes de mœurs que de langage? Je pense donc que Numa dut à lui-même les vertus par lesquelles il réglait son ame; et qu'il se forma, non aux leçons d'une école étrangère, mais à l'éducation mâle et austère des anciens Sabins, celui de tous les peuples qui ait eu les mœurs les plus pures. Au seul nom de Numa, quoique les sénateurs romains pussent craindre qu'un roi sabin ne donnât la prépondérance à cette nation, personne n'osa mettre en concurrence avec un tel homme ni soi, ni tout autre de sa faction, sénateur ou simple citoyen: tous, sans en excepter un seul, décernent la couronne à Numa Pompilius. Dès son arrivée, à l'exemple de Romulus qui avait pris les augures pour arbitres de sa souveraineté et de la fondation de Rome, Numa voulut qu'ils fussent également consultés sur son élection. Un augure, qui depuis fut établi par l'état pour exercer à perpétuité ce sacerdoce honorable, conduisit Numa au Capitole : il le fit asseoir sur une pierre, la face tournée au midi; l'augure à sa gauche, la tête couverte, prit place tenant à la main droite un bâton sans nœuds, recourbé par un bout, c'est ce qu'on appelle le lituus. Après avoir arrêté tous ses points de vue sur la ville et sur la campagne, adressé sa prière aux dieux, déterminé tout l'espace depuis le levant jusqu'au couchant, en plaçant la droite du côté du midi et la gauche du côté du nord, et désigné de même un point fixe en face, aussi loin que sa vue pouvait s'étendre, alors il passe le lituus dans la main gauche, et mettant la droite sur la tête de Numa, il prononçe cette prière : « Ju» piter, si telle est ta volonté que Numa, de qui je tiens la » tête, règne sur les Romains, fais-nous la connaître, par

» ego caput teneo, regem Romæ esse, uti tu signa ss nobis certa adclarassis inter eos fines quos feci. » Tum peregit verbis auspicia quæ mitti vellet; quibus missis, declaratus rex Numa de templo descendit.

XIX. Qui regno ita potitus, urbem novam, conditam vi et armis, jure eam legibusque ac moribus de integro condere parat; quibus cùm inter bella assuescere videret non posse, quippe efferatos militiâ animos, mitigandum ferocem populum armorum desuetudine ratus, Janum ad infimum Argiletum, indicem pacis bellique, fecit; apertus, ut in armis esse civitatem; clausus, pacatos circà omnes populos significaret. Bis deinde post Numæ regnum clausus fuit: semel T. Manlio consule, post Punicum primum perfectum bellum : iterum, quod nostræ ætati dii dederunt ut videremus, post bellum Actiacum, ab Imperatore Cæsare Augusto, pace terrâ marique parta. Clauso eo, cùm omnium circà finitimorum societate ac foederibus junxisset animos, positis externorum periculorum curis, ne luxuriarentur otio animi, quos metus hostium disciplinaque militaris continuerat; omnium primùm, rem ad multitudinem imperitam et illis seculis rudem, efficacissimam,

» des signes certains, dans l'enceinte que j'ai fixée. » Il spécifie ensuite à haute voix la nature des auspices qu'il demande; ces auspices paraissent, et Numa déclaré roi, quitte l'enceinte augurale,

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XIX. Ainsi mis en possession du trône, Numa voulut que Rome naissante, fondée par la force et par les armes, le fût de nouveau par la justice, par les lois et par les mœurs; et comme ce nouvel empire ne pouvait s'établir au milieu des guerres, que le séjour des camps entretient la férocité, et que des esprits aussi farouches ne pouvaient s'adoucir qu'en perdant l'habitude du carnage, il éleva le temple de Janus; ce temple construit au bas de l'Argilète (a), devint le symbole de la paix et de la guerre: ouvert, il était le signal des hostilités; fermé, il annonçait la pacification générale de tous les voisins de l'empire. Depuis le règne de Numa, il n'a été fermé que deux fois; la première sous le consulat de Manlius, à la fin de la première guerre punique; la seconde sous Auguste, par une faveur que les dieux réservaient à notre siècle, lorsque la bataille d'Actium eut rendu la paix au monde. Quand il eut ainsi annoncé ses intentions pacifiques, qu'il se fut attaché les peuples voisins par des traités et par des alliances, rassuré désormais contre les attaques du dehors, il s'appliqua à prévenir la licence et les excès où l'inaction pouvait porter un peuple contenu jusqu'alors par la crainte de l'ennemi et par la discipline militaire. Il ne trouva pas de moyen plus efficace que de leur imprimer la crainte des dieux, frein le plus propre à retenir la multitude,

(a) L'Argilète était une sorte d'éminence à l'orient du mont Palatin, en retournant un peu vers la grande place. Voy. Servius, Eneide, VIII, v. 345. (Note de Guérin.)

deorum metum injiciendum ratus est; qui cùm descendere ad animos sine aliquo commento miraculi non posset, simulat sibi cum deâ Egeriâ congressus nocturnos esse: ejus se monitu, quæ acceptissima diis essent, sacra instituere ; sacerdotes suos cuique deorum præficere. Atque omnium primùm, ad cursum lunæ, in duodecim menses describit annum ; quem (quia tricenos dies singulis mensibus luna non explet, desuntque dies solido anno qui solstitiali circumagitur orbe) intercalaribus mensibus interponendis, ita dispensavit, ut quarto et vigesimo anno ad metam eamdem solis unde orsi essent, plenis annorum omnium spatiis dies congruerent. Idem nefastos dies fastosque fecit: quia aliquando nihil cum populo agi utile futurum erat.

XX. Tum sacerdotibus creandis animum adjecit: quamquam ipse plurima sacra obibat, ea maximè quæ nunc ad Dialem flaminem pertinent. Sed quia in civitate bellicosâ plures Romuli quàm Numæ similes reges putabat fore, iturosque ipsos ad bella; ne sacra regiæ vicis desererentur, flaminem Jovi assiduum sacerdotem creavit, insignique eum veste, et curuli regiâ sellâ adornavit; huic duos flamines

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