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toute la force que leur donnait la rapidité de leur chute, mettent la confusion dans les rangs. Toute l'aile gauche en fut presque écrasée, et déjà ils lâchaient pied, lorsque le consul arrivant pour les faire rougir de tant de lâcheté jointe à tant de témérité, ranima leur courage par la honte. D'abord ils tiennent ferme, décidés à ne pas reculer d'un pas; ensuite, emportés par ce premier effort qui les avait maintenus dans leur poste, ils se hasardent d'eux-mêmes à monter plus haut; et, recommençant leur cri de guerre, ils s'ébranlent sur toute la ligne; puis, par un nouvel élan, ils se remettent à gravir, et parviennent enfin à franchir ce qu'il y avait de plus rude dans l'escarpement. Au moment où ils allaient atteindre les dernières hauteurs, l'ennemi tourna le 'dos. Les vainqueurs se précipitant avec la même vitesse que les vaincus, se trouvèrent dans le camp ennemni presqu'au même instant, comme s'ils n'eussent fait qu'une seule armée. Le camp est pris: ceux des Volsques qui purent échapper, se réfugient à Antium, et l'armée romaine s'y porte à l'instant; les Volsques rendirent la place au bout de quelques jours d'investissement, sans qu'il fût besoin d'employer la force, par le seul découra gement où les avait jetés la double perte de la bataille et de leur camp.

NOTES DU LIVRE II.

(1) C'est la première oraison funèbre dont il soit parlé chez les Romains; ils n'avaient point emprunté cette coutume des Grecs. La journée de Marathon, après laquelle on donna pour la première fois en Grèce des marques honorables de distinction à ceux qui étaient morts les armes à la main, est postérieure de seize ans à la mort de Brutus. Les Romains même en ce point ont surpassé les Grecs. Ceux-ci n'accordaient l'honneur de ce panégyrique qu'aux guerriers morts pour la défense de la patrie. Quelque estime que les Romains fissent de la valeur, ce n'était pas le seul genre de mérite qu'ils jugeassent digne de leurs éloges. Tous les grands hommes qui s'étaient distingués ou par leur habileté dans la conduite des armées, ou par leur prudence dans les conseils, ou par leur vigilance dans les fonctions de la magistrature, ou par d'autres services rendus à la république, recevaient après leur mort le tribut de louanges qui leur était dû, soit qu'ils fussent morts en combattant pour la patrie, soit qu'une fin naturelle et paisible eût terminé leur vie. (Note de Rollin.)

(2) Salis quoque vendendi arbitrium, etc. Gronovius lit ainsi ce passage Salis quoque vendendi arbitrium, quia impenso pretio venibat, in publicum omne sumptum, ademptum privatis. Crévier le traduit de cette manière : « Les gabelles furent ôtées à ceux à qui » on les avait données à ferme, pour être dorénavant exercées par des >> commis.»

(5) « Valère, dit Rollin, qui craignit qu'on ne.le soupçonnât d'avoir » favorisé cette fuite, et qu'on ne prît l'audace de ces filles pour une

perfidie des Romains, les renvoya sur-le-champ à Porséna. Tarquin,

qui en avait eu avis, et qui s'était exprès posté sur le chemin, les >> aurait enlevées sans la rencontre imprévue d'Aruns fils du roi de Clusium, qui les escorta jusqu'au camp. » (Hist. rom. tom. I, p. 382.)

(4) Rollin nous apprend qu'après la retraite de l'armée étrusque, le sénat résolut d'envoyer à Porséna, pour marque d'honneur et de reconnaissance, la chaire d'ivoire, le sceptre, la couronne d'or et la robe triomphale, qui servaient aux rois des Romains. (Hist. rom. tom. I, p. 385.)

(5) Aliquantò. Cet adverbe indique un sens intermédiaire entre paulùm et multùm, peu et beaucoup. (Note de Crévier.)

(6) Edem Castori vovisse fertur. Tite-Live, à qui on reproche son attention à rapporter les prodiges, ne dit rien ici de celui qui est raconté par d'autres écrivains. « Comme les anciens, dit Rollin, mêlaient tou» jours du merveilleux aux grands évènements, on prétend que dans » ce combat, deux jeunes cavaliers d'une taille et d'une figure plus ma»jestueuse que celles des hommes ordinaires, se firent voir à Posthu» mius et à ceux de sa suite; qu'ils marchaient à la tête de la cava»lerie romaine, perçant de leurs javelots tout ce qui se présentait » de Latins, et mettant les autres en fuite. On ajoute que sur le soir, >> après le gain de la bataille et la prise du camp, ces mêmes cavaliers » parurent à Rome dans la place publique, tels qu'on les avait vus dans » l'armée romaine, avec tout l'air de gens qui reviennent d'une action, >> fatigués, couverts de poussière : que quand ils furent descendus de » cheval, ils donnèrent avis de la victoire, et qu'après avoir raconté >> exactement comme les choses s'étaient passées, ils disparurent. Le » lendemain on reçut des lettres du dictateur qui annonçaient le succès » de la bataille, et qui marquaient en particulier le secours que les » dieux en personne avaient donné à l'armée. On ne douta point que » ces dieux ne fussent Castor et Pollux. Aussi leur érigea-t-on dans la » suite un temple magnifique. Mais quoiqu'il fût construit en l'honneur

» des deux frères, il ne porta que le nom de Castor.» (Hist. rom. t. I, p. 422.)

(7) Decora. Guérin traduit, « vantait ses exploits. » Je préférerais le sens adopté par le traducteur.

(8) Nexu vincti solutique. Sigonius propose de lire nexi, terme général qui exprime les débiteurs, vincti solutique, et ceux qui étaient encore dans les liens de leurs créanciers, solutique, et ceux qui en étaient sortis. Il veut de plus que vincti emporte l'idée des fers dont ils font montre.

(9) Liberos nepotesve moraretur. Les pères avaient droit de vie et de mort sur leurs enfants, par conséquent ils pouvaient les vendre ou les engager. Les aïeux avaient le même droit sur leurs petits-fils. Les créanciers pouvaient donc les retenir pour gages de leurs créances. (Note de Crévier.)

(10) Sacramento. Voici quelle était la formule de ce serment : Se jussu consulum conventuros, neque injussu abituros. (Note de Crévier.)

(11) Tumultus, veriùs quàm bellum. Ici Tumultus n'a pas sa force ordinaire. Il en a une toute autre, lorsqu'il est question des Gaulois ou du Tumultus decretus. (Note de Crévier.)

(12) Primipili centurioni. Cet officier commandait la première centurie du premier manipule des triaires, appelés aussi pilani, parce que leur arme était le dard, pilum. C'était le plus considérable de tous les centurions d'une même légion; il avait place au conseil de guerre avec le consul et les autres officiers généraux. Il avait en garde l'aigle romaine, la déposait dans le camp, et l'enlevait quand il fallait marcher pour la remettre ensuite au vexillaire ou porte-enseigne. (Note de Crévier.)

(13) Cùm circumstaret quotidiana multitudo licentiá accensa. Le sens est clair. Crévier pense qu'on pourrait lire aussi : Multitudo

quotidiana licentiá accensa, en faisant rapporter quotidianá à licentia, la licence de tous les jours. Je préfèrerais la première leçon.

(14) Sacratam legem. Les lois sacrées engageaient en vertu d'un serment, et prononçait les plus effrayantes imprécations contre les transgresseurs. Sacratæ leges sunt, dit Festus, quibus sancitum est, qui quid adversus eas fecerit, sacer alicui deorum sit cum familiả pecuniáque. Il est mention d'autres lois sacrées dans Tite-Live même, 1. 3, c. 32, et l. 7, c. 41. On en trouve des exemples chez d'autres nations, par exemple, chez les Éques et chez les Volsques, Tite-Live, 1.4, c. 26. Mais celle qui avait décrété l'inviolabilité des tribuns étant la plus célèbre et la plus chère au peuple, s'est appelée la loi sacrée excellence. Denys d'Halicarnasse nous en a conservé la formule : Tribunum nemo in ordinem redigito, neq; invitum quidquam facere cogito, nec verberato, nec alium verberare jubeto; nec occidito, nec occídi jubeto. Si quis contrà fecerit, sacer esto, et bona ejus Cereri sacra sunto : et qui eum occiderit, purus à cœde esto. Afin qu'on ne pût jamais porter atteinte à cette loi, le peuple s'engagea par serment, et avec les plus affreuses imprécations, tant en son nom qu'en celui de tous ses descendants, de ne jamais l'abroger. C'est à l'occasion de cette loi que la montagne où s'était retiré le peuple, et où elle fut portée, reçut le nom de mont Sacré.

par

Les historiens placent à la même époque la création de deux autres magistrats annuels, appelés édiles plébéiens, soumis aux tribuns du peuple, qui faisaient exécuter leurs ordres, rendaient la justice sous eux, veillaient à l'entretien des temples et des lieux publics, et prenaient soin des vivres. (Note de Rollin et de Crévier.)

(15) Magna vis frumenti è Siciliá advecta. C'était un présent du célèbre Gélon, roi de Syracuse, à qui la défaite des Carthaginois mérita le nom de roi. Il poussa la générosité jusqu'à faire les frais du transport. (Note de Rollin.)

(16) Sub furca cæsum. Il y avait deux sortes de fourches, la première se portait habituellement par les esclaves vicieux, comme une

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