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trépide défenseur de leur dignité, toujours luttant contre les factions populaires et tribuniciennes ; et ce grand homme allait être livré à une populace furieuse pour le seul tort d'avoir passé la mesure dans la chaleur des contestations. Appius, seul entre tous les patriciens, comptait pour rien et les tribuns et le peuple, et le jugement qu'il allait subir. Ni les menaces du peuple, ni les prières du sénat, ne purent obtenir de lui qu'il changeât de vêtement, qu'il condescendît à des formes suppliantes, pas même que dans le discours qu'il devait prononcer au peuple pour sa défense, il pliât, il adoucît en rien l'âpreté ordinaire de son langage. İl resta toujours ce qu'il était, même fierté dans sa figure et dans sa contenance, même rudesse dans ses discours, au point qu'une grande partie du peuple tremblait devant Appius accusé, comme ils avaient tremblé devant Appius consul. Il dit en une seule audience tout ce qu'il avait à dire, et toujours avec ce ton accusateur qu'il prenait en toutes occasions. Enfin ce prodige de fermeté frappa d'une telle stupeur et les tribuns et le peuple, que d'eux-mêmes ils prononcèrent le sursis, et laissèrent ensuite traîner l'affaire. Ce ne fut pas, il est vrai, pour un temps fort long; et dans l'intervalle une maladie l'emporta. Les tribuns du peuple voulurent s'opposer à ce qu'on prononcât son éloge funèbre; mais le peuple ne permit pas que les restes d'un aussi grand homme fussent privés d'un honneur auquel ils avaient droit de prétendre: mort, son éloge fut écouté avec autant d'intérêt que son accusation, pendant qu'il était en vie; et le peuple se porta en foule à ses obsèques...

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LXII. Cette même année le consul Valérius marcha contre les Éques à la tête de son armée, Comme il ne put attirer les ennemis au combat, il entreprit de forcer leur camp; mais au moment de l'attaque il s'éleva une furieuse tempête, accompagnée

dejecta. Admirationem deinde auxit, signo receptui dato, adeò tranquilla serenitas reddita, ut velut numine aliquo defensa castra oppugnare iterum religio fuerit; omnis ira belli ad populationem agri vertit. Alter consul Æmilius in Sabinis bellum gessit. Et ibi, quia hostis moenibus se tenebat, vastati agri sunt. Incendiis deinde, non villarum modò, sed etiam vicorum, quibus frequenter habitabatur, Sabini exciti, cùm prædatoribus occurrissent, ancipiti prælio digressi, postero die retulêre castra in tutiora loca. Id satis consuli visum, cur pro victo relinqueret hostem, integro inde decedens bello.

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LXIII. Inter hæc bella, manente discordiâ domi, T. Numicius Priscus, A. Virginius consules facti. Non ultrà videbatur latura plebes dilationem agrariæ legis, ultimaque vis parabatur, cùm Volscos adesse, fumo ex incendiis villarum, fugâque agrestium, cognitum est; ea res maturam jam seditionem, ac prope erumpentem, repressit. Consules coacti extemplo ab senatu, ad bellum eductâ ex urbe juventute, tranquilliorem ceteram plebem fecerunt. Et hostes quidem nihil aliud quàm perfusis vano timore Romanis, citato agmine abeunt. Numicius Antium adversus Volscos, Virginius contra Equos profectus; ibi ex insidiis prope magnâ acceptâ clade, virtus militum rem prolapsam negligentiâ consulis restituit.

de grêle et de tonnerre. L'étonnement redoubla, quand on vit le calme et la sérénité reparaître, aussitôt qu'on eut donné le signal de la retraite, et l'on se fit un scrupule religieux de renouveler l'attaque d'un camp que le ciel semblait avoir pris sous sa protection. Toute la fureur de la guerre se reporta sur la è eampagne qu'on dévasta. L'autre consul, Æmilius, était dans le pays des Sabins; et là aussi, comme l'ennemi se tenait renfermé derrière ses murailles, tout se borna à des dévastations. Enfin l'incendie de leurs fermes et de leurs plus gros bourgs, tira les Sabins de leur inaction; s'étant portés au-devant de nos fourra geurs, ils livrèrent un combat dont le succès fut balancé, et dès le lendemain ils reportèrent leur camp dans des lieux plus sûrs. Le consul croyant en avoir assez fait, et tenant l'ennemi pour vaincu, se retira de son côté, laissant la guerre au point où il l'avait prise.

LXIII. Durant le cours de ces deux guerres, les dissensions intérieures subsistant toujours, Titus Numicius Priscus et Aulus Virginius furent nommés au consulat (a). Le peuple ne paraissait plus disposé à laisser apporter aucun retard à l'exécution de la loi agraire; et il allait se porter aux dernières violences, lorsque la fumée des maisons incendiées dans la campagne, et la fuite des gens du pays avertirent de l'approche des ennemis: c'étaient les Volsques. Les consuls, sur un ordre du sénat de se mettre sur le champ en campagne, ayant emmené la jeunesse de Rome, ce qui resta de peuple en demeura plus tranquille. Les ennemis se retirèrent précipitamment, sans autre fruit de cette expédition, que la vaine frayeur qu'ils causèrent aux Romains. Numicius marcha contre les Volsques et sur Antium;

(a) An de Rome 285; avant J.-C. 467.

Meliùs in Volscis imperatum est. Fusi primo prælio hostes, fugâque in urbem Antium, ut tum res erant, opulentissimam acti; quam consul oppugnare non ausus, Cenonem aliud oppidum, nequaquam tam opulentum, ab Antiatibus cepit. Dum Æqui Volscique Romanos exercitus tenent, Sabini usque ad portas urbis populantes incessêre; deinde ipsi paucis post diebus à duobus exercitibus, utroque per iram consule ingresso in fines, plus cladium, quàm intulerant, acceperunt.

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LXIV. Extremo anno pacis aliquid fuit: sed, ut semper aliàs, sollicita certamine Patrum et plebis.

Irata plebs interesse consularibus comitiis noluit;

per Patres clientesque Patrum consules creati T. Quintius, Q. Servilius: similem, annum priori consules habent, seditiosa initia, bello deinde externo tranquilla. Sabini Crustuminos campos citato agmine transgressi, cùm cædes et incendia circum Anienem flumen fecissent, à portâ prope Collina moenibusque pulsi, ingentes tamen prædas hominum pecorumque egêre: quos Servilius consul infesto exercitu insecutus, ipsum quidem agmen adi

Virginius se porta contre les Éques. Celui-ci étant tombé dans une embuscade fut au moment d'essuyer un grand échec : la valeur des soldats, suppléant à la négligence du chef, rétablit le combat presque désespéré; du côté des Volsques les opérations furent mieux conduites. L'ennemi battu dans un premier combat fut rechassé jusque dans Antium, ville très forte pour ces temps-là. Le consul n'osant en faire le siège, se rendit maître de Cénone,. autre place qui dépendait d'Antium, et qui n'était pas à beaucoup près de la même importance. Tandis que les Volsques et les Éques tenaient les armées romaines occupées, les Sabins poussèrent insolemment leurs dévastations jusqu'aux portes de Rome. Ils en furent punis quelques jours après. Les deux consuls indignés, s'étant jetés sur leur propre territoire, leur rendirent avec usure le mal qu'ils nous avaient fait.

LXIV. Sur la fin de l'année, l'ennemi nous laissa un instant de paix, mais troublé toujours, comme à l'ordinaire, par les dissensions entre le peuple et les patriciens. Le peuple cour ́roucé refusa de prendre la moindre part aux comices pour l'élection des consuls (a). Titus Quintius (b) et Quintus Servilius furent nommés par les patriciens seulement, et par les clients des patriciens. Cette année, comme la précédente, débuta par des séditions, que calma ensuite la guerre étrangère. Les Sabins, ayant franchi précipitamment les plaines de Crustuminum, après avoir mis tout à feu et à sang dans les environs du Tés'avancèrent du côté de la porte Colline, jusqu'au pied des murs de Rome, d'où ils furent rechassés, emmenant toute

veron,

(a) An de Rome 286; avant J.-C, 466.

(b) Pour la seconde fois.

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