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Titus Ménénius étaient déjà consuls (a). Ménénius eut ordre de marcher aussitôt contre les Toscans enorgueillis de leur victoire. On essuya un nouveau revers, et l'ennemi s'empara du Janicule. Rome eût été assiégée, et comme les Toscans avaient passé le Tibre, on eût éprouvé les horreurs de la famine jointes à celles de la guerre, si l'on n'eût rappelé l'autre consul, qui était occupé contre les Volsques. Rome était alors resserrée de si près, que de deux combats, le premier se livra auprès du temple de l'Espérance (b), et le second à la Porte Colline. Dans le premier le succès fut balancé; dans le second, on remporta un léger avantage, qui, tout faible qu'il était, en rendant au soldat sa première confiance, donnait de meilleures espérances pour l'avenir. Aulus Virginius et Spurius Servilius sont nommés consuls (c). Depuis l'échec qu'ils avaient éprouvé dans le dernier combat, les Véiens évitaient tout engagement. Ils se bornaient à piller, et le Janicule était pour eux comme une forteresse, d'où ils faisaient impunément des courses dans la campagne de Rome; il n'y avait de sûreté ni pour les troupeaux, ni pour cultivateurs. Enfin ils se laissèrent prendre au même piége, où ils avaient pris les Fabius. Des troupeaux jetés çà et là, et chassés en avant comme à dessein pour les amorcer, les firent tomber dans une embuscade; et comme ils étaient en plus grand nombre, il y eut aussi un plus grand carnage. La fureur que leur inspira cet échec ne servit qu'à leur en attirer un nouveau plus sanglant encore que le premier. La nuit, ayant passé le Tibre, ils entreprirent de forcer le camp du consul Servilius; ils en furent repoussés avec une grande perte, et eurent beaucoup de peine à

(a) An de Rome 277; avant J.-C. 475.

(b) Environ à mille pas de Rome.
(e) An de Rome 278 ; avant J.-C. 474.

les

communit: postero die luce ortâ, nonnihil et hesternă felicitate pugnæ ferox; magis tamen, quòd inopia frumenti, quamvis in præcipitia, dum celeriora essent, agebat consilia; temerè adverso Janiculo ad castra hostium aciem erexit, foediùsque inde pulsus quàm pridie pepulerat, interventu college ipse exercitusque ejus est servatus; inter duas acies Etrusci, cùm invicem his atque illis terga darent, occidione occisi. Ita oppressum temeritate felici Veiens bellum.

LII. Urbi cum pace laxior etiam annona rediit, et advecto ex Campaniâ frumento, et, postquam timor sibi cuique futuræ inopiæ abiit, eo quod abditum fuerat, prolato. Ex copiâ deinde otioque lascivire rursus animi: et pristina mala, postquam foris deerant, domi quærere: tribuni plebem agitare suo vèneno, agrariâ lege : in resistentes incitare Patres, nec in universos modo, sed in singulos. Q. Considius et T. Genucius, auctores agrariæ legis, T. Menenio diem dicunt; invidiæ erat amissum Cremeræ præsidium, cùm haud procul inde stativa consul habuisset. Eum oppressêre: cùm et Patres haud minùs quàm pro Coriolano annixi essent, et patris Agrippa favor

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regagner le Janicule. Le consul, sans perdre un instant, passe le Tibre après eux, et vient camper au pied même de la montagne. Le lendemain, au point du jour, soit que les succès de la veille l'eussent rendu plus entreprenant, soit plutôt que l'extrême disette le poussât aux mesures expéditives, quoique plus hasardeuses, il ordonne l'attaque du camp ennemi: entreprise que l'escarpement du Janicule rendait plus téméraire encore. Il fut repoussé plus honteusement que l'ennemi ne l'avait été le jour d'auparavant : heureusement son collégue survint, qui le lui et ses légions. Les Étrusques se trouvant pris entre deux armées, et ne pouvant échapper à l'une sans rencontrer l'autre, furent totalement exterminés; et c'est ainsi qu'une témérité heureuse mit fin à la guerre des Véiens.

sauva,

LII. La paix rétablit un peu plus d'abondance dans Rome, et parce qu'on put faire venir des blés de la Campanie, et parce que ceux qu'avait fait tenir cachés la crainte de la famine, commencèrent à reparaître sitôt que cette crainte eut cessé. Mais aussi l'abondance et la paix ramenèrent les anciens troubles : au défaut des maux du dehors, on s'en fit au dedans; les tribuns infectaient le peuple du poison de la loi agraire; ne cessant d'animer les esprits contre la résistance du corps entier du sénat, ils en vinrent même aux persécutions individuelles. Quintus Considius et Titus Genucius, qui avaient proposé la loi agraire, citent en justice Titus Ménénius; ils lui faisaient un crime d'avoir laissé enlever le poste de Crémère, tandis que son camp, qui n'était pas loin de là, aurait pu le protéger. Ils le firent condamner, quoique les patriciens se fussent employés pour lui avec autant de chaleur que pour Coriolan, et que la mémoire des vertus de son père Agrippa ne fût pas encore effacée. Les tribuns pourtant réduisirent à une amende de deux mille as la

haud dum exolevisset. In mulctâ temperarunt tribuni: cùm capitis anquisissent, duo millia æris damnató mulctam edixerunt; ea in caput vertit. Negant tulisse ignominiam ægritudinemque : inde morbo absumptum esse. Alius deinde reus Sp. Servilius, ut consulatu abiit, C. Nautio et P. Valerio consulibus initio statim anni ab L. Cædicio et T. Statio tribunis die dictâ, non ut Menenius, precibus suis aut Patrum, sed cum multâ fiduciâ innocentiæ gratiæque (26) tribunitios impetus tulit. Et huic prælium cum Tuscis ad Janiculum erat crimini; sed fervidi animi vir, ut in publico periculo antè, sic tum in suo, non tribunos modò, sed plebem oratione feroci refutando, exprobrandoque T. Menenii damnationem mortemque, cujus patris munere restituta quondam plebs, eos ipsos quibus tum sæviret magistratus, eas leges haberet, periculum audaciâ discussit; juvit et Virginius collega testis productus, participando laudes: magis tamen Menenianum (adeò mutaverant animum) profuit judicium.

LIII. Certamina domi finita. Veiens bellum exortum; quibus Sabini arma conjunxerant. P. Valerius consul, accitis Latinorum Hernicorumque auxiliis, cum exercitu Veios missus, castra Sabina, quæ pro moenibus sociorum locata erant, confestim aggreditur: tantamque trepidationem injecit, ut, dum dis

peine qui devait être capitale, mais ce n'en fut pas moins un arrêt de mort: on prétend qu'il ne put résister au chagrin que lui donna cette humiliation, et qu'une maladie l'emporta. Bientôt on vit comparaître un nouvel accusé : c'était Spurius Servilius. A peine fut-il sorti de magistrature, que dès les premiers jours du consulat de Caïus Nautius et de Publius Valérius (a), il fut cité en justice par Lucius Cédicius et par Titus Statius, tribuns du peuple. Servilius ne mit pas, comme Ménénius, sa confiance dans ses prières ou dans les sollicitations des patriciens; il brava toutes les attaques du tribunat avec le sentiment seul de son innocence et de sa force. On lui faisait un crime de ce combat qui s'était donné contre les Toscans au pied du Janicule. Non moins intrépide dans son propre péril, qu'il l'avait été auparavant dans les dangers publics, il ne se contenta point de réfuter dans un discours plein d'énergie les inculpations des tribuns ; il s'en prit au peuple lui-même, auquel il reprocha la condamnation et la mort de Ménénius, fils de l'homme à qui ils devaient le rétablissement de leurs droits, et ces mêmes lois, et ces mêmes magistratures, dont ils se faisaient une arme si cruelle contre leurs bienfaiteurs; son audace le sauva. Il fut aidé aussi par son collégue Virginius, qui, appelé en témoignage, le mit de moitié dans sa victoire; mais ce qui le servit encore mieux, ce fut la condamnation même de Ménénius, dont on ressentait quelque honte.

LIII. La guerre du dedans avait cessé: celles du dehors recommencèrent; on eut à combattre encore les Véiens confédérés avec les Sabins. Le consul Publius Valérius, ayant reçu les renforts des Latins et des Herniques, marche sur Véies à la tête de son armée; et sur-le-champ il fait attaquer le camp des Sa

(a) An de Rome 279; avant J.-C. 473.

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