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» rien désormais puisse troubler l'union qui doit régner entre » nous.» Et cette bienveillance se signala par les effets plus encore que par les paroles. Il rendit aux Romains ce qui lui restait d'otages entre les mains, et restitua tout le territoire de Véies, qui avait été cédé par le traité du Janiculę. Tarquin, perdant tout espoir de remonter sur son trône, alla se confiner à Tusculum, auprès de son gendre Mamilius Octavius: ainsi s'établit entre Rome et Porséna une confiance inaltérable.

XVI. Consulat de Marcus Valérius, de Publius Posthumius (a). Cette année on combattit avec succès les Sabins; les consuls eurent les honneurs du triomphe. Les Sabins n'en faisaient que de plus grands préparatifs pour la campagne suivante; et comme on n'était pas non plus sans inquiétude du côté de Tusculum, quoiqu'il n'y eût pas de rupture déclarée; qu'il était prudent de se précautionner au besoin contre ce double péril, on nomma consuls Publius Valérius, pour la quatrième fois, et Titus Lucrétius pour la seconde. Une sédition qui s'éleva chez les Sabins, à l'occasion de la guerre même, à laquellé un parti était opposé, amena la désertion d'un certain nombre de familles Sabines, qui grossit d'autant les forces romaines. Atta Clausus, connu depuis à Rome sous le nom d'Appius Claudius, chef de la faction qui voulait la paix, se voyant persécuté par la faction contraire, qui était la plus forte, vint, des bords du lac Régille, se réfugier à Rome, avec une troupe nombreuse de ses clients. On leur donna le droit de cité, et on leur assigna un territoire au-delà de l'Anio. Ils formèrent une nouvelle tribu, appelée l'ancienne Claudia, dans laquelle on

(b) An de Rome 249; avant J.-C. 503.

Tite-Live ou ses copistes ont omis ici le consulat de Sp. Lartius et T. Herminius.

tribus, additis postea novis tribulibus qui ex eo venerant agro, appellata. Appius inter Patres lectus, haud ita multò pòst in principum dignationem pervenit. Consules infesto exercitu in agrum Sabinum profecti, cùm ita vastatione, deinde prælio afflixissent opes hostium, ut diu nihil inde rebellionis timere possent, triumphantes Romam redierunt. P. Valerius omnium consensu princeps belli pacisque artibus, anno post, Agrippâ Menenio, P. Postumio consulibus, moritur, gloriâ ingenti, copiis familiaribus adeò exiguis, ut funeri sumptus deesset : de publico est elatus. Luxêre matronæ, ut Brutum. Eodem anno duæ coloniæ Latinæ, Pometia et Cora, ad Auruncos deficiunt; cum Auruncis bellum initum : fusoque ingenti exercitu, qui se ingredientibus fines consulibus ferociter obtulerat, omne Auruncum bellum Pometiam compulsum est. Nec magis post prælium, quàm in prælio cædibus temperatum est; et cæsi aliquantò plures erant quàm capti, et captos passim trucidaverunt; ne ab obsidibus quidem, qui ccc accepti numero erant, iram belli hostis abstinuit. Et hoc anno Romæ triumphatum.

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incorpora depuis de nouvelles familles qui arrivèrent de ce canton. Appius fut aggrégé au corps du sénat (a), où il ne tarda point à prendre un grand ascendant. Les consuls étant entrés sur le territoire des Sabins, avec une armée formidable, saccagèrent le pays, gagnèrent une grande bataille, et après avoir ruiné les ressources de cette nation, au point qu'il n'y avait point à craindre que de long-temps elle pût se relever, ils rentrèrent à Rome en triomphe. Publius Valérius (b), de l'aveu de tous, le premier homme de son siècle et comme guerrier et comme citoyen, mourut l'année d'après, sous le consulat d'Agrippa Ménénius et de Publius Posthumius. Riche en gloire, il laissa si peu de fortune, qu'elle ne put pas même fournir aux frais de ses funérailles; l'état s'en chargea. Les dames romaines portèrent son deuil, comme elles avaient porté celui de Brutus. Cette même année la défection de Pométia et de Cora, deux colonies latines, nous attirèrent une guerre avec les Aurunques, qui avaient profité de cette rébellion. Une grande armée de ces peuples, qui venait fièrement s'opposer à l'entrée des consuls sur leur territoire, fut battue; et alors tous les efforts des Romains se réunirent pour l'attaque de Pométia. On ne fit pas plus de quartier après le combat que dans le combat même. On avait tué aux ennemis plus de monde qu'on ne leur fit de prisonniers ; et les prisonniers furent tous massacrés sans distinction. Tel était l'acharnement de cette guerre, qu'on n'épargna pas même les ôtages qui étaient au nombre de trois cents. Les succès de cette campagne furent couronnés par les honneurs du triomphe.

(a) An de Rome 250; avant J.-C. 502. () An de Rome 251; avant J.-C. 501,

XVII. Secuti consules Opiter Virginius, et Sp. Cassius Pometiam primò vi, deinde vineis, aliisque operibus oppugnaverunt; in quos Aurunci magis jam inexpiabili odio, quàm spe aliquâ, aut occasione coorti, cùm plures igne quàm ferro armati excurrissent, cæde incendioque cuncta complent vineis inceusis, multis hostium vulneratis et occisis, consulum quoque alterum (sed utrum, nomen auctores non adjiciunt) gravi vulnere ex equo dejectum prope interfecerunt. Romam inde, malè gestâ re, reditum; inter multos saucios consul spe incertâ vitæ relictus. Interjecto deinde haud magno spatio, quod vulneribus curandis supplendoque exercitui satis esset, tum ira majore belli, tum viribus etiam auctis, Pometia arma illata; et cùm vineis refectis, aliâque mole belli, jam in eo esset, ut in muros evaderet miles, deditio est facta. Ceterùm nihilominùs foedè, deditâ urbe, quàm si capta foret, Aurunci passim principes se curi percussi, sub coronâ venierunt coloni alii, oppidum dirutum, ager veniit. Consules magis ob iras graviter ultas, quàm ob magnitudinem perfecti belli triumpharunt.

XVIII. Insequens annus Postumum Cominium et T. Lartium consules habuit. Eo anno Romæ, cùm per ludos ab Sabinorum juventute per lasciviam scorta raperentur, concursu hominum rixa ac prope prælium fuit: parvaque ex re ad rebellionem spec

XVII. Les consuls suivants (a), Opiter Virginins et Spurius Cassius, après avoir essayé inutilement d'emporter Pométia de vive force, eurent recours aux mantelets et autrès ouvrages de l'art. Les Aurunques, ayant peu d'espoir de réussir, ne pouvant compter sur une surprise, mais animés d'une haine implacable, firent une sortie générale. La multitude, au défaut de fer, était armée de torches. Ils mettent tout à feu et à sang; les mantelets sont brûlés; un grand nombre d'ennemis tués ou blessés; l'un des consuls même, on ne dit pas lequel, renversé de son cheval et blessé grièvement, fut au moment de périr. Cet échec força l'armée romaine à rentrer dans Rome, laissant au camp un grand nombre de blessés, entr'autres le consul, qu'on espérait peu de sauver. A quelque temps de là, les blessés guéris et l'armée recrutée, on reprit le siège de Pométia, avec un redonblement d'animosité, soutenue aussi d'une augmentation de forces. Les mantelets et autres ouvrages furent rétablis: on était au moment d'escalader les murs, lorsque la place demanda à se rendre. Elle n'en fut pas mieux traitée que si on l'eût prise d'assaut. Tous les principaux habitants, sans distinction, expirèrent sous la hache; les autres furent réduits en esclavage; on rasa la ville; on mit en vente son territoire. La satisfaction d'avoir assouvi pleinement la vengeance des Romains, plus que l'importance de la conquête, fit décerner le triomphe aux consuls.

XVIII. L'année suivante (b), on éleva au consulat Posthumus Cominius et Titus Lartius. L'emportement de quelques jeunes Sabins qui, pendant les jeux célébrés à Rome,

(a) An de Rome 252; avant J.-C. 500. (b) An de Rome 253; avant J.-C. 499.

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