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tinrent ferme, mais ils repoussèrent le corps de Romains qu'ils avaient en tête.

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VII. A la suite d'un pareil combat, les deux armées étrusques furent frappées d'une si grande terreur, que Tarquiniens et Véiens, dégoûtés de l'inutilité de leur tentative, décam-. pèrent la nuit, et regagnèrent chacun sa ville. On ajoute quelques circonstances miraculeuses la nuit qui suivit le combat, au milieu d'un profond silence, on entendit dans la forêt d'Arsia une voix terrible qu'on prit pour celle du dieu Sylvain: on distingua ces mots : il a péri un Ētrusque de plus, l'avantage est pour les Romains. Ce qui est certain, c'est que les Romains se conduisirent en vainqueurs, et les Étrusques en vaincus. Au point du jour, Valérius n'apercevant plus d'ennemis, ramassa les dépouilles, et s'en retourna triomphant à Rome (a). Il fit à son collégue des obsèques aussi magnifiques qu'on le pouvait alors; mais le plus bel ornement de la pompe funèbre fut la douleur publique qui se manifesta particulièrement par le deuil des dames romaines; elles le portèrent pendant un an, comme pour un père (b), en reconnaissance du zèle ardent que Brutus mit à venger l'outrage fait à la chasteté. Valérius, resté seul consul, et qui avait la faveur populaire, encourut bientôt le mécontentement public: tant la multitude est mobile dans ses affections! on alla même jusqu'à le charger d'une inculpation odieuse. On débitait qu'il aspirait à la royauté, parce qu'il ne s'était point donné de collégue depuis la mort de Brutus, et qu'il faisait bâtir une maison sur la hau

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(a) Ce fut le premier des consuls qui entra triomphant à Rome, sur un char quatre chevaux, coutume qui se conserva depuis.

(b) L'année de deuil n'était que de dix mois; ainsi l'avait prescrit Numa,

atque munito loco arcem inexpugnabilem fore. Hæc dicta vulgò creditaque cùm indignitate angerent consulis animum; vocato ad concilium populo, summissis fascibus, in concionem ascendit. Gratum id multitudini spectaculum fuit: submmissa sibi esse imperii insignia; confessionemque factam, populi quàm consulis majestatem vimque majorem esse. Ubi audire jussi, consul laudare fortunam college: « Quòd liberatâ patriâ in summo honore pro repu» blicâ dimicans, maturâ gloriâ, necdum se vertente » in invidiam, mortem occubuisset; se superstitem » gloriæ suæ ad crimen atque invidiam superesse : ex liberatore patriæ ad Aquillios Vitelliosque reci» disse. Numquamne ergo, inquit, ulla adeo a vobis » spectata virtus erit, ut suspicione violari nequeat? » Ego me, illum acerrimum regum hostem, ipsum » cupiditatis regni crimen subiturum timerem? Ego, » si in ipsâ arce Capitolioque habitarem, metui me » crederem posse à civibus meis? tam levi momento » mea apud vos fama pendet? Adeóne est fundata » leviter fides, ut, ubi sim, quàm qui sim, magis » referat? Non obstabunt P. Valerii ædes libertati » vestræ, Quirites: tuta erit vobis Velia. Deferam

teur de Vélia, où leur imagination se figurait déjà sur un terrain, fortifié par sa grande élévation, une citadelle inexpugnable. Comme ces bruits répandus partout étaient partout accueillis; le consul outré de l'indignité de ces calomnies, convoqua l'assemblée des citoyens ; il monta à la tribune, après avoir fait baisser devant eux les faisceaux, symbole de l'autorité suprême. Ce spectacle charma la multitude; elle vit dans cette marque de respect un aveu tacite que la puissance consulaire se reconnaissait inférieure à la puissance et à la majesté du peuple (a). Quand on eut fait silence, il commença par envier le sort de son collégue, qui, au faîte des honneurs, après avoir délivré sa patrie, avait péri honorablement en combattant pour elle, avant que l'envie eût osé ternir l'éclat de sa gloire. Pour lui, il avait survécu à la sienne; il ne vivait que pour être cn butte aux accusations et à la haine. Libérateur de sa patrie, il se voyait désormais confondu avec les Aquillius et les Vitellius. << Eh quoi, dit-il, n'y aura-t-il donc jamais de vertu assez éprouvée » pour être à l'abri du soupçon? Le plus implacable ennemi » des rois aurait-il dû s'attendre à subir l'inculpation d'aspirer » à la royauté? Eh! quand j'habiterais au Capitole, dans la ci» tadelle même, aurais-je dû penser que je serais un objet de >> crainte pour mes concitoyens? Ma réputation parmi vous, » votre confiance en moi, reposent-elles donc sur de si frêles appuis, que le lieu de ma demeure vous alarme plus que mon » caractère ne vous rassure? Non, citoyens, non; la maison de >> Publius Valérius ne portera point d'ombrage à la liberté :

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(a) Il fit ôter les haches du milieu des faisceaux, et l'usage s'établit de ne jamais les porter réunis devant les consuls dans l'enceinte de la ville. (Note de Crévier.)

» non in planum modò ædes, sed colli etiam subji» ciam : ut vos supra suspectum me civem habitetis. » In Veliâ ædificent, quibus meliùs quàm P. Valerio » creditur libertas. » Delata confestim materia omnis infra Veliam: et, ubi nunc Vicapota est, domus in infimo clivo ædificata.

VIII. Latæ deinde leges, non solùm quæ regni suspicione consulem absolverent, sed quæ adeò in contrarium verterent, ut popularem etiam facerent: (inde cognomen factum Publicolæ est) ante omnes de provocatione adversùs magistratus ad populum, sacrandoque cum bonis capite ejus,'qui regni occupandi consilia inisset. Gratæ in vulgus leges fuêre: quas cùm solus pertulisset, ut sua unius in his gratia esset, tum deinde comitia college subrogando habuit. Creatus Sp. Lucretius consul : qui magno natu, non sufficientibus jam viribus ad consularia munera obeunda, intra paucos dies moritur. Suffectus in Lucretii locum M. Horatius Pulvillus. Apud quosdam veteres auctores non invenio Lucretium consulem: Bruto statim Horatium suggerunt; credo, quia nulla gesta res insignem fecerit consulatum, memoriâ intercidisse. Nondum dedicata erat in Capitolio Jovis ædes. Valerius Horatiusque consules sortiti uter dedicaret. Horatio sorte evenit. Publicola ad Veientium bellum profectus. Ægriùs quàm dignum erat tulêre Valerii necessarii, dedicationem tam in

» perdez les craintes que Vélia vous inspire. Je descendrai du >> sommet au pied de la montagne, afin de placer au-dessus de » ma tête, des surveillants d'un citoyen aussi suspect. Qu'ils >> habitent Vélia ceux à qui la liberté peut être confiée plus sûre» ment qu'à Valérius. » Il fit transporter sur-le-champ tous les matériaux au pied de la colline, et sa maison fut bâtie dans le lieu le plus bas, à l'endroit où se trouve maintenant le temple de la Victoire (a).

VIII. Les lois qui parurent ensuite effacèrent jusqu'aux moindres traces des soupçons formés contre lui: elles le rendirent même plus populaire que jamais, et il leur dut le surnom de Publicola; celles entre autres qui prononçaient l'appel au peuple de tous les jugements des magistrats, et qui dévouaient aux dieux infernaux la tête et les biens de quiconque aspirerait à la royauté, ne pouvaient manquer de réussir auprès de la multitude. Ce ne fut qu'après la promulgation de ces lois, dont il voulait se réserver le mérite à lui seul, qu'il tint les comices pour le remplacement de son collégue. Sp. Lucrétius fut nommé consul: son grand âge ne lui laissant plus de forces suffisantes pour les fonctions consulaires, il mourut au bout de quelques jours. On mit à sa place M. Horatius Pulvillus. Quelques anciens historiens ne font aucune mention de Lucrétius; ils substituent immédiatement Horatius à Brutus: omission qui peut venir de ce que le consulat de Lucrétius ne fut marqué par aucun évènement. On n'avait point encore fait la dédicace du temple de Jupiter au Capitole. Les consuls Valérius et Horatius tirèrent au sort à qui aurait cet honneur : il échut à Horatius. Valérius partit pour faire la guerre aux Véiens. Les amis

(a) A vincendo et à potiendo.

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