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Conspiration des fils d'Ancus contre Tarquin; il est tué après un règne de trente-huit ans; il a pour successeur Servius Tullius, né d'une noble captive de Corniculum, dont l'élévation avait été présagée par les feux qui ceignirent sa tête dans son berceau; défaite des Véiens et des Étruriens. Premier dénombrement des citoyens romains, qui monte à 80,000. Cérémonie du lustre. Distribution du peuple romain par classes et par centuries. Servius recule les bornes de l'enceinte de Rome, pour réunir les monts Quirinal, Viminal et Esquilin. De concert avec les Latins, il élève le temple de Diane sur le mont Aventin; il est tué par Lucius Tarquinius, fils de Priscus, à l'instigation de Tullia, sa propre fille, après un règne de quarantequatre ans. Son meurtrier s'empare du trône sans l'aveu du sénat et du peuple. Le jour même de l'usurpation, l'impie Tullia fait passer son char sur le corps de son père, étendu mort dans la rue. Tarquin est surnommé le Superbe ; il se donne une garde. Turnus Herdonius meurt victime de sa perfidie. Guerre des Volsques. Le butin sert à la construction d'un temple sur le Capitole, à l'honneur de Jupiter; le dieu Terminus et la déesse Juventas seuls refusent de céder leurs places. Ruse de Sextus Tarquinius, un des fils de Tarquin, pour lui soumettre les Gabiens. Ses deux autres fils se rendent à Delphes ; ils y consultent l'oracle, pour savoir à qui les destins promettent le trône de Rome. L'oracle répond que le royaume appartiendra à celui qui donnera le premier baiser à sa mère. Interprétation fausse de l'oracle. Junius Brutus, qui les avait accompagnés dans ce voyage, pénétrant le véritable sens, se laisse tomber comme par mégarde, baise la terre, et l'évènement ne tarde pas à justifier sa pénétration. Conduite tyrannique de Tarquin le Superbe; elle le rend l'objet de la haine universelle. Son fils Sextus surprend Lucrèce la nuit, et lui ravit l'honneur. Lucrèce fait appeler son père Tricipitinus et Collatin son époux, et se tue à leurs yeux, en les conjurant de ne pas laisser sa mort sans vengeance. Rome se soulève. Expulsion de Tarquin le Superbe, après 25 ans de règne. Brutus, moteur de la révolution, et Lucius Tarquinius Collatin commencent le gouvernement consulaire,

T. LIVII PATAVINI

HISTORIARUM

LIBER PRIMUS.

1. JAM primum omnium satis constat, Trojâ captâ, in ceteros sævitum esse Trojanos; duobus, Æneâ Antenoreque, et vetusti jure hospitii, et quia pacis reddendæque Helenæ semper auctores fuerant, omne jus belli Achivos abstinuisse. Casibus deinde variis Antenorem cum multitudine Henetum, qui, seditione ex Paphlagoniâ pulsi, et sedes et ducem, rege Pylæmene ad Trojam amisso, quærebant, venisse in intimum maris Adriatici sinum : Euganeisque, qui inter mare Alpesque incolebant, pulsis, Henetos Trojanosque eas tenuisse terras et in quem primum egressi sunt locum, Troja vocatur, pagoque (1) inde Trojano nomen est: gens universa Veneti appellati. Ænean, ab simili clade domo profugum, sed ad majora initia rerum ducentibus fatis, primò in Macedoniam venisse: inde in Siciliam quærentem sedes

HISTOIRE

DE TITE-LIVE.

LIVRE PREMIER.

1. Il est assez généralement reconnu qu'après la prise de Troie, les Grecs étendirent leur vengeance sur tous les autres Troyens; qu'Énée et Anténor furent seuls épargnés, soit à cause des liaisons d'une ancienne hospitalité (a), soit parce qu'ils avaient toujours conseillé de faire la paix, et de rendre Hélène à son époux qu'après diverses aventures, réuni à une troupe nonbreuse d'Hénètes, qui cherchaient un chef et une retraite, depuis qu'une sédition les avait chassés de la Paphlagonie, et que leur roi Pylémène avait été tué sous les murs de Troie, Anténor avait pénétré au fond du golfe Adriatique ; qu'après avoir chassé les Euganéens, qui habitent entre les Alpes et la mer, les Troyens et les Hénètes avaient occupé leur territoire. En effet, le premier lieu où ils débarquèrent conserve encore le nom de Troie, ainsi que le canton qui en dépend; et la nation entière porte le nom de

(a) Engagement mutuel entre des familles particulières, et quelquefois même entre des peuples entiers, pour se loger réciproqu ment dans leurs maisons, dans Jeurs villes, et s'y rendre tous les devoirs de l'hospitalité. (Note de Guérin,)

delatum ab Siciliâ classe Laurentem agrum tenuisse Troja et huic loco nomen est. lbi egressi Trojani, ut quibus ab immenso prope errore nihil, præter arma et naves, superesset, cùm prædam ex agris agerent, Latinus rex Aboriginesque, qui tum ea tenebant loca, ad arcendam vim advenarum armati ex urbe atque agris concurrunt. Duplex inde fama est alii prælio victum Latinum pacem cum Æneâ, deinde affinitatem junxisse tradunt: alii, cùm instructæ acies constitissent, priusquam signa canerent, processisse Latinum inter primores, ducemque advenarum evocasse ad colloquium; percunctatum deinde, qui mortales essent, unde, aut quo casu profecti domo, quidve quærentes in agrum Laurentem exissent? postquam audierit, multitudinem Trojanos esse; ducem Ænean, flitum Anchise et Veneris; crematâ patriâ et domo profugos, sedem condendæque urbi locum quærere, et nobilitatem admiratum gentis virique, et animum vel bello vel paci paratum, dexterâ datâ fidem futuræ amicitiæ sanxisse. Inde foedus ictum inter duces, inter exercitus salutationem factam. Ænean apud Latinum fuisse in hospitio, ibi Latinum apud Penates Deos domesticum publico adjunxisse foedus, filiâ Æneæ in matrimonium datâ: ea res utique Trojanis spem affirmat tandem stabili certâque sede finiendi erroris. Oppidum condunt. Æneas ab nomine uxoris Lavinium appellat. Brevi stirps quo

Vénètes. Énée, fugitif comme Anténor, mais appelé par les dieux à de plus hautes destinées, après avoir tenté un établissement en Macédoine, puis en Sicile, était venu de cette île aborder au pays des Laurentins, lieu qui porte aussi le nom de Troie. Les Troyens, à qui d'immenses circuits sur tant de mers n'avaient laissé que leurs armes et leurs vaisseaux, sont à peine débarqués, qu'ils vont rassembler quelque butin dans les champs. Le roi Latinus et les Aborigènes qui habitaient ces lieux, accourent en armes, de la ville et des campagnes voisines, pour repousser cette incursion. Ici les historiens se partagent: les uns veulent que Latinus n'ait fait sa paix et donné sa fille, qu'après avoir été vaincu dans un combat. Suivant d'autres, les troupes étant rangées en bataille, Latinus, avant qu'on en vînt aux mains, s'était avancé avec ses principaux officiers, et avait demandé une entrevue au chef de ces étrangers. Curieux de savoir qui ils étaient, d'où ils venaient, pourquoi ils avaient quitté leur pays, ce qu'ils venaient chercher dans celui des Laurentins, il apprit qu'ils étaient Troyens; que leur prince était Énée, fils de Vénus et d'Anchise; que, réduits à fuir par l'embrasement de leur patrie, cherchaient un asyle et un emplacement pour y bâtir une cité; alors, plein de respect pour la gloire d'un chef et d'un peuple qui n'annonçaient pas moins de résolution pour la guerre, que de disposition à la paix, Latinus leur avait tendu la main pour gage de leur future amitié. Le traité se fit ensuite entre les chefs, et le rapprochement entre les armées; Énée fut recueilli dans le palais de Latinus, où des nœuds domestiques vinrent resserrer les liens des deux nations; Latinus fit épouser sa fille à Énée. Ce nouvel évènement donne aux Troyens l'assurance qu'un établissement solide et permanent va fixer enfin lear vie errante. Ils bâtissent une ville, qu'Énée nomme Lavinium, du

ils

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