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triste ac tacita moestitia ita defixit omnium animos, ut præ metu obliti quid relinquerent, quid secum ferrent, deficiente consilio, rogitantesque alii alios, nunc in liminibus starent, nunc errabundi domos suas, ultimum illud visuri, pervagarentur. Ut verò jam equitum clamor exire jubentium instabat, jam fragor tectorum quæ diruebantur ultimis urbis partibus audiebatur, pulvisque ex distantibus locis ortus, velut nube inductâ omnia impleverat; raptim quibus quisque poterat elatis, cùm larem, ac penates (20),tectaque in quibus natus quisque educatusque esset, relinquentes exirent, jam continens agmen migrantium impleverat vias : et conspectus aliorum mutuâ miseratione integrabat lacrymas; vocesque etiam miserabiles exaudiebantur, mulierum præcipuè, cùm obsessa ab armatis templa augusta præterirent, ac velut captos relinquerent deos. Egressis urbe Albanis, Romanus passim publica privataque omnia tecta adæquat solo, unaque hora quadringentorum annorum opus, quibus Alba steterat, exscidio ac ruinis dedit. Templis tamen deûm (ita enim edictum ab rege fuerat) temperatum est.

et la flamme. Une tristesse silencieuse, une sombre douleur avait plongé tous les esprits dans l'abattement. On oubliait ce qu'il fallait laisser, ce qu'il fallait prendre; la crainte troublait la raison; on se faisait mille questions les uns aux autres ; tantôt les Albains restaient immobiles sur le seuil de leurs portes; tantôt ils recouraient, avec une sorte d'égarement, dans toutes les parties de leurs maisons, pour les revoir encore une dernière fois. Lorsqu'enfin ils se virent pressés par le cri des cavaliers qui hâtaient leur départ ; qu'ils entendirent des extrémités de la ville le fracas des maisons qu'on démolissait; et que de cet éloignement arrivèrent jusqu'à eux des nuages de poussière qui les enveloppaient de toutes parts, chacun emporte précipitamment ce qu'il peut, et abandonne à jamais ses foyers, ses pénates, ce toit paternel où il avait reçu le jour, qui avait vu élever son enfance. Bientôt les troupes d'expatriés se rejoignant, eurent rempli toute la longueur des rues; en se revoyant les uns les autres, le sentiment de leur commun malheur renouvelle leurs larmes. On entendait aussi des cris lamentables, surtout de la part des femmes, lorsque passant à côté de leurs temples antiques, investis de soldats, elles songeaient à leurs dieux, qu'elles laissaient, pour ainsi dire, en captivité. Les habitants sortis, les Romains rasent indistinctement jusqu'au sol toutes les maisons publiques et privées. Albe subsistait depuis quatre cents ans (a); l'ouvrage de quatre siècles fut détruit dans une heure. On épargna pourtant les temples des dieux, conformément aux ordres du roi.

(a) C'est le calcul de Virgile, Énéïde, liv. I, v. 276, et de Justin, liv. XLIII, c. 1. Denis d'Halicarnasse, ainsi que la plupart des auteurs, donne 489 ans de durée à la ville d'Albe.

XXX. Roma interim crescit Alba ruinis; duplicatur civium numerus. Cælius additur urbi mons, et, quò frequentiùs habitaretur, eam sedem Tullus regiæ capit, ibique deinde habitavit. Principes Albanorum in Patres, ut ea quoque pars reip. cresceret, legit, Julios, Servilios, Quintios, Geganios, Curiatios, Cloelios: templumque ordini ab se aucto curiam fecit, quæ Hostilia usque ad patrum nostrorum ætatem appellata est. Et ut omnium ordinum viribus aliquid ex novo populo adjiceretur, equitum decem turmas ex Albanis legit. Legiones et veteres eodem supplemento explevit, et novas scripsit. Hâc fiduciâ virium Tullus Sabinis bellum indicit, genti eâ tempestate secundùm Etruscos opulentissimæ viris armisque. Utrimque injuriæ factæ, ac res nequicquam erant repetitæ. Tullus ad Feroniæ fanum mercatu frequenti negotiatores Romanos comprehensos querebatur; Sabini suos priùs in lucum confugisse, ac Romæ retentos: hæ causæ belli ferebantur. Sabini haud parùm memores, et suarum virium partem Romæ ab Tatio locatam, et Romanam rem nuper etiam adjectione populi Albani auctam, circumspicere et ipsi externa auxilia. Etruria erat vi

XXX. Cependant Rome s'accroît des ruines d'Albe. Le nombre des citoyens est doublé. On ajoute à la ville le mont Cælius; et, pour encourager à y bâtir, Tullus y fit construire un palais, où il fixa désormais sa demeure. Il voulut que le sénat se ressentît aussi de l'agrandissement de l'état : il admit dans ce corps les principales familles albaines, les Tullius, les Servilius, les Quinctius, les Géganius, les Curiaces, les Clélius. Ce corps, devenu plus nombreux, avait besoin d'une salle plus spacieuse (a). Il construisit l'édifice qui, jusqu'à ces derniers temps, a été appelé de son nom la curie Hostilia (b). Et afin qu'il n'y eût pas un seul ordre dans l'état qui ne reçût quelqu'accroissement par l'incorporation de ce nouveau peuple, il créa dix nouvelles compagnies de chevaliers (c), tous pris parmi les Albains. Avec ces mêmes renforts, il compléta les anciennes légions et en forma de nouvelles. Fier de l'augmentation de ses forces, il déclare la guerre aux Sabins, la nation de ce temps-là, si l'on excepte les Étrusques, la plus nombreuse et la plus aguerrie. Il y avait eu de part et d'autre quelques aggressions, dont on avait inutilement demandé la réparation. Des marchands de Rome avaient été arrêtés près du temple de Féronie, marché considérable : antérieurement, des Sabins réfugiés dans l'asyle de Romulus, avaient été retenus prisonniers à Rome. Voilà les griefs pour lesquels on se faisait la guerre. Les Sabins, qui n'avaient point oublié qu'une partie de leurs forces

les

(a) Templum était, comme on l'a vu plus haut, un lieu circonscrit par augures; le sénat ne pouvait s'assembler que dans un espace consacré par cette cérémonie religieuse. (Note de Crévier.)

(b) Cette salle ayant été détruite, César, alors dictateur, la fit rétablir sous le nom de Julia. (Note de Crévier.)

(c) Quasi terma à terdenis equitibus. Festus.

Cousol

cina, proximi Etruscorum Veientes. Inde ob residuas bellorum iras maximè, sollicitatis ad defectionem animis, voluntarios traxêre: et apud vagos quosdam ex inopi plebe etiam merces valuit. Publico auxilio nullo adjuti sunt: valuitque apud Veientes (nam de ceteris minùs mirum est) pacta cum Romulo induciarum fides. Cùm bellum utrimque summâ ope pararent, vertique in eo res videretur, utri priùs arma inferrent, occupat Tullus in agrum Sabinum transire. Pugna atrox ad sylvam Malitiosam fuit: ubi et peditum quidem robore, ceterùm equitatu aucto nuper plurimùm Romana acies valuit. Ab equitibus repentè invectis turbati ordines sunt Sabinorum: nec pugna deinde illis constare, nec fuga explicari sine magnâ cæde potuit.

XXXI. Devictis Sabinis, cùm in magnâ gloriâ magnisque opibus regnum Tulli ac tota res Romana esset, nunciatum regi Patribusque est, in monte Albano lapidibus pluisse. Quod cùm credi vix posset, missis ad id visendum prodigium, in conspectu, haud aliter quàm cùm grandinem venti glomeratam in terras agunt, crebri cecidêre coelo lapides. Visi etiam audire vocem ingentem ex summi cacuminis

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