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paullatim disciplinâ, velut desidentes primò mores
sequatur animo; deinde ut magis magisque lapsi
sint; tum ire cœperint præcipites; donec ad hæc
tempora, quibus nec vitia nostra, nec remedia pati
possumus, perventum est. Hoc illud est præcipuè
in cognitione rerum salubre ac frugiferum, omnis
te exempli documenta in illustri posita monumento
intueri: inde tibi tuæque reipublicæ, quod imitere,
capias: inde, foedum inceptu, foedum exitu, quod
vites. Ceterùm aut me amor negotii suscepti fallit,
aut nulla unquam respublica nec major, nec sanc-
tior, nec bonis exemplis ditior fuit : nec in quam ci-
vitatem tam seræ avaritia luxuriaque immigraverint:
nec ubi tantus ac tam diu paupertati ac parsimoniæ
honos fuerit: adeò, quantò rerum minùs, tantò mi-
nùs cupiditatis erat. Nuper divitiæ avaritiam, et
abundantes voluptates desiderium per luxum atque
libidinem pereundi perdendique omnia invexêre.
Sed querela, ne tum quidem gratæ futuræ, cùm
forsitan et necessariæ erunt, ab initio certè tantæ
ordiundæ rei absint. Cum bonis potiùs ominibus votis-
que ac precationibus Deorum Dearumque, si, ut
poëtis, nobis quoque mos esset,
quoque mos esset, libentiùs incipere-
mus, ut orsis tanti operis successus prosperos darent.

1

chaque citoyen, c'est d'observer les habitudes, les mœurs des premiers Romains; de connaître les hommes, les systêmes de guerre et de politique qui ont établi notre puissance et qui l'ont accrue; c'est de suivre ensuite les progrès insensibles de la décadence de la discipline, et ce premier affaissement dans les mœurs, qui se relâchant ensuite de plus en plus, et se précipitant brusquement vers une dissolution totale, ont amené enfin ces crises, où le remède est devenu aussi intolérable que le mal. Le grand et le principal avantage de l'histoire, c'est d'y trouver, dans un cadre frappant, des exemples de tout genre, d'y prendre ce qu'il y a de bon pour soi et pour sa patrie, afin de l'imiter; d'y voir ce qui est vicieux dans les projets, vicieux dans l'exécution, afin de s'en garantir. Certes, ou l'intérêt de mon entreprise me séduit, ou jamais nulle république n'offrit plus de grandeur, plus d'intégrité, ne fut plus riche en vertus. Nulle part le luxe et la cupidité n'ont pénétré si tard; nulle part l'économie et la pauvreté n'ont été si long-temps en honneur: tant il est vrai que moins on a, moins on désire. Ce n'est que dans ces derniers temps que les richesses ont amené l'avarice, et que les voluptés, se débordant de toutes parts, ont entraîné avec elles le désir de se perdre en caprices insensés, en dissolutions monstrueuses, et de perdre l'état avec nous. Mais ces plaintes, trop douloureuses encore, lorsque nos malheurs les justifieront, doivent au moins être écartées dans le début de ce grand ouvrage. Il faudrait bien plutôt, si l'historien avait le privilége du poète, commencer par d'heureux présages, par des vœux et des supplications, pour que tous les dieux de l'empire couronnent d'un heureux succès une aussi vaste entreprise.

ADVENTUS Æneæ in Italiam, et res ab eo gestæ; Ascanii regnum Albæ, et Silvii Æneæ, ac deinceps Silviorum regum, primo libro continentur. Numitoris filia à Marte compressa; nati Romulus et Remus. Amulius obtruncatus. Urbs à Romulo condita. Senatus lectus. Cum Sabinis bellatum. Opima spolia Jovi Feretrio lata. In curias populus divisus. Fidenates et Veientes victi. Romulus consecratus. Numa Pompilius ritus sacrorum tradidit; Jano templum constituit; ejusque portam, pacatis omnibus circa populis, primus clausit; cum Deâ Egeriâ sibi congressus nocturnos esse simulans, feroces populi animos ad religionem perpulit. Tullus Hostilius Albanos bello petiit. Posthæc Tergeminorum pugna. Horatius absolutus. Mettii Fuffetii supplicium. Alba diruta, Albani in civitatem recepti. Sabinis bellum indictum. Ad postremum fulmine Tullus absumptus est. Ancus Martius cæremonias à Numâ institutas renovavit; Latinis vietis, et ad civitatem adscitis, montem Aventinum assignavit; Politorium urbem Latinorum bello repetitam, quam prisci Latini occupaverant, diruit; pontem sublicium in Tiberim fecit; Janiculum collem urbi addidit; fines imperii protulit; Ostiam condidit. Regnavit annos viginti quatuor. Eo regnante Lucumo Demarati Corinthii filius à Tarquiniis, Etruriæ civitate, Romam venit, et in amicitiam Anci receptus, Tarquinii nomen ferre cœpit; et post mortem Anci regnum excepit. Centum additis, Patrum numerum auxit; Latinos subegit, circum desiguavit, ludos edidit; Sabinorum bello petitus, equitum centurias ampliavit. Tentandæ scientiæ causâ Attii Navii auguris, consuluisse fertur, an id, de quo cogitaret, effici posset; quod cùm ille fieri posse respondisset ; jussisse eum novaculâ cotem præcîdere, idque protinus ab Attio factum. Sabinos prætereà acie vicit; urbem muro circumdedit, cloacas fecit. Occisus est ab Anci filiis, cùm regnasset annos triginta octo. Successit ei Ser. Tullius, natus ex captivâ nobili Corniculanâ ; cui puero adhuc in cunis posito caput arsisse traditum

ÉNÉE aborde en Italie; ses exploits. Règne d'Ascagne à Albe, et

des Silvius ses successeurs. Commerce de Mars avec la fille de Numitor. Naissance de Rémus et de Romulus. Meurtre d'Amulius. Fondation de Rome. Établissement du sénat. Guerre des Sabins. Dépouilles opimes consacrées à Jupiter Férétrien. Division du peuple romain en Curies. Défaite des Fidénates et des Véiens. Apothéose de Romulus. Numa Pompilius, son successeur, établit le culte des dieux, dédie un temple à Janus, vit en paix avec tous ses voisins, et ferme pour la première fois la porte de ce temple. A la faveur des entretiens secrets qu'il suppose avoir avec la nymphe Égérie, il inspire aux Romains des idées religieuses qui adoucissent leur férocité. Tullus Hostilius porte la guerre chez les Albains. Combat des Horaces et des Curiaces. Horace absous. Supplice de Mettius Fuffétius. Albe rasée, et ses citoyens incorporés dans Rome. Guerre déclarée aux Sabins. Tullus périt frappé de la foudre. Ancus Martius renouvelle les institutions religieuses de Numa; il défait les Latins, les incorpore aux Romains, et leur assigne le mont Aventin pour demeure; il attaque pour la seconde fois et détruit Politorium, ville des Latins, dont les anciens Latins s'étaient emparés; il fait construire un pont de bois sur le Tibre pour unir le mont Janicule à la ville; il recule les frontières de son empire, bâtit Ostie, et meurt après un règne de vingt-quatre ans. Sous son règne, Lucumon, fils de Démarate, Corinthien, établi à Tarquinies en Étrurie, vient à Rome, gagne les bonnes grâces d'Ancus, prend le nom de Tarquin, et monte sur le trône; il crée cent nouveaux sénateurs, subjugue les Latins, trace le plan d'un cirque, et fait célébrer des jeux. Attaqué par les Sabins, il augmente à cette occasion les centuries des chevaliers. Épreuve à laquelle il met l'augure Attus Navius; pour le surprendre, il lui demande si ce qu'il a dans le moment en pensée est possible; l'augure répond affirmativement, et sur-le-champ Tarquin lui présente une pierre à couper avec un rasoir : l'augure la coupe. Défaite des Sabins; Rome environnée de remparts; construction des cloaques.

est. Veientes atque Etruscos prælio fudit. Censum primus omnium egit. Lustrum condidit, quo censa octoginta millia esse dicuntur. Classes, centuriasque descripsit. Poincerium protulit; Colles urbi, Quirinalem, Viminalem, Esquilinumque adjecit. Templum Dianæ cum Latinis in Aventino fecit. Interfectus est à L. Tarquinio Prisci filio, consilio filiæ suæ Tulliæ, cùm regnasset annos quadraginta quatuor. Post hunc L. Tarquinius Superbus, neque Patrum, neque populi jussu regnum invasit : quo die scelerata Tullia per patris jacentis corpus carpentum egit. Armatos circa se ad custodiam corporis sui habuit. Turnum Herdonium fraude interemit. Bellum cum Volscis gessit : et ex eorum prædâ templum Jovi in Capitolio fecit. Terminus et Juventas non addixêre; quorum aræ moveri non potuerunt; Filii Sexti Tarquinii dolo, Gabios in potestatem suam redigit. Hujus filiis Delphos profectis, et consulentibus, quis eorum regnaturus esset Romæ, dictum est, eum regnaturum, qui primùm matrem osculatus esset. Quod responsum cùm ipsi aliter interpretarentur, Junius Brutus, qui cum iis profectus erat, prolapsum se simulavit, et terram osculatus est; idque factum ejus eventus rei comprobavit. Nam cùm impotenter se gerendo Tarquinius Superbus omnes in odium suî adduxisset; ad ultimum, propter expugnatam nocturnâ vi à Sexto filio ejus Lucretia pudicitiam, quæ vocato patre ad se Tricipitino, et viro Collatino, obtestata, ne inulta mors ejus esset, cultro se interemit, Bruti operâ maximè expulsus est, cùm regnasset annos viginti quinque. Tunc Consules primùm creati sunt, L. Junius Brutus, et L. Tarquinius Collatinus.

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