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Dieu, et que l'homme n'est rien, n'a rien et ne peut rien par lui-même, sur-tout dans l'ordre du salut et de la vie éternelle. Et afin de rendre les hommes plus attentifs à ces préceptes, et plus courageux à les accomplir, il leur a déclaré solennellement que leur salut était attaché à l'humilité, et que la porte des Cieux serait éternellement fermée à l'orgueil. « Je vous » dis, en vérité, que si vous ne vous con>vertissez, et si vous ne devenez sembla»bles à de petits enfans, vous n'entrerez. » jamais dans le royaume du Ciel. » Et ailleurs: «Quiconque s'élèvera, sera abaissé, » et quiconque s'abaissera, sera élevé. » Et remarquez que Jesus Christ a répété ces dernières paroles jusqu'à trois fois, dans trois occasions différentes ; et qu'en général il n'est aucune vertu que cet HommeDieu ait recommandée aussi souvent et aussi fortement que l'humilité, et dont il nous ait donné tant d'exemples.

Je ne suis pas étonné que Jesus-Christ ait tant insisté sur ce point, et qu'il se soit fait, pour ainsi dire, une affaire capitale de combattre l'orgueil des hommes, et de leur persuader l'humilité par ses leçons et par ses exemples. Je vois que depuis qu'il y a des hommes, l'orgueil a troublé le monde: il n'y a donc que l'humilité qui puisse lui donner la paix. Je vois que depuis qu'il y a des hommes, l'orgueil a

enfanté plus de grands crimes que toutes les autres passions ensemble, et qu'il ne s'est peut-être jamais commis de grand crime, dans lequel l'orgueil n'ait influé: il n'y avait donc que Phumilité qui pût faire régner toutes les vertus sur la terre. Je vois enfin que l'orgueil a fait tous les réprouvés : il n'y avait donc que l'humilité qui pût faire des Elus.

Voilà, mon cher Théotime, un fidelle exposé de la doctrine de Jesus-Christ, touchant l'orgueil et la vertu opposée à ce vice, qui est l'humilité. Cette doctrine comme vous avez vu, comprend des vérités dont Jesus-Christ a révélé les unes et fait remarquer les autres, et des préceptes les vérités sont le fondement des préceptes; les préceptes sont les consé quences nécessaires des vérités.

J'avoue qu'au premier abord mon esprit se révolte contre ces vérités; car je n'aime pas à m'entendre dire que je ne suis rien, que je n'ai rien et que je ne puis rien de moi-même; et encore moins, que de mon fond je suis méchant et corrompu. Cependant quand je me considère avec attention, et que je m'étudie à fond, je suis forcé de convenir que rien n'est si certain; et que si je puis absolument faire quelque bien par mes seules forces naturelles, je ne puis certainement me rendre entièrement bon. D'un autre côté, quand je jette les ye

autour de moi, je ne vois d'hommes entièrement bons, que ceux qui sont humbles de cœur ; c'est-à-dire, qui croient que la vertu est un don de Dieu, qui la demandent à Dieu, qui la rapportent à Dieu, et lui en renvoient toute la gloire. Enfin je parcours toute l'histoire païenne, sans trouver un seul homme, je ne dis pas qui ait été humble, mais qui ait seulement connu l'humilité; mais aussi je n'y rencontre pas un seul homme qu'on puisse proposer comme un modèle de vertus. Je trouve dans l'histoire des Juifs, et dans celle des Chrétiens, des milliers d'hommes qui ont été des modèles de vertus, et il n'y en a pas eu un seul qui n'ait été parfaitement humble. Je conclus de toutes ces observations, que rien n'était si néces saire que les préceptes d'humilité que Jesus-Christ a donnés aux hommes; et de ce que ces préceptes sont nécessaires aux hommes, j'en conclus qu'il est donc vrai que les hommes ne sont, par eux-mêmes, que misère, faiblesse, ignorance et corruption car il est plus clair que le jour, que si tout cela n'était pas vrai, Dieu ne pourrait, sans injustice, commander aux hommes d'être humbles.

PRECEPTES DE JESUS-CHRIST.

Touchant la Sensualité.

LA seconde passion qu'il fallait réprimer dans l'homme, c'est la sensualité, ou, si vous voulez, ce penchant naturel qui porte tous les hommes à rechercher les plaisirs des sens, et à faire consister leur félicité, ou du moins une grande partie de leur félicité, dans ces plaisirs : penchant violent, que la première vue de l'objet remue puissamment, que la réflexion allume de plus en plus, que le moindre souvenir réveille; qui trouble la raison, qui devient une espèce de fureur et de frénésie, qui fait que l'homme est obligé de se faire d'extrêmes violences pour y résister, et qu'il n'est presque plus maître de luimême, quand une fois il s'y est abandonné.

Pour nous engager à résister à cette passion, J. C. déclare d'abord « que le >> royaume du Ciel se prend par violence, » et que ce sont les violens qui l'empor>> tent; » c'est-à-dire, ceux qui résistent courageusement au penchant de la nature. (St. Matth. ch. 11, vers. 12.) Il nous exhorte (St. Matthieu, chap. 7, v. 13. ) << d'entrer par la porte étroite, parce que » la porte de la perdition est large, et » le chemin qui y mène est spacieux, et > il y en a beaucoup qui le prennent. >>

Ensuite il nous avertit « de prendre garde » à nous, de peur que nos cœurs ne s'appe»santissent par l'excès des viandes et du » vin, » et nous donne, par ces paroles, le précepte d'une exacte tempérance. A ce précepte, il joint encore celui de la pénitence; précepte qu'il adresse à tous les hommes, sans exception, quelque justes qu'ils soient mais cependant, précepte plus rigoureux pour les pécheurs que pour les justes; pour ceux qui ont comimis de grands crimes, que pour ceux qui ne sont coupables que de moindres péchés. Enfin, pour graver plus avant ces préceptes dans nos esprits et dans nos cœurs, Jesus-Christ nous représente, dans une effrayante parabole, le mauvais riche condamné aux tourmens de l'Enfer, pour avoir passé sa vie dans le luxe et la bonne chère.

Enfin Jesus-Christ a, pour ainsi dire, porté le dernier coup à la passion dont nous parlons: 1.° Lorsqu'il a réduit les hommes à la nécessité de choisir entre le mariage et la chasteté absolue, par ces paroles qu'on trouve en St. Matthieu, chap. 5, V. 26: « Quiconque regardera une femme » avec un mauvais désir pour elle, a déjà >> commis l'adultère dans son cœur, » 2.o Lorsque, peu content de rappeler le mariage aux termes de sa première institution, en abrogeant la polygamie et le divorce, tolérés l'un et l'autre jusque-là;

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