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these verses to Orpheus, viz. orationis, genus et epitheta Deorum. With respect to the first of these grounds, the learned Reviewer may be right in saying that the verses contain nothing, which might not have been said by any other, than an Orphic writer; but about the other argument, drawn from the epithets here applied to the Gods, he is silent. They do not, however, lay much stress on this point. The Reviewer contends that these verses could not have been written by Orpheus, because Orpheus did not write in the Doric dialect. But he has overlooked the passage, which they have produced from Metrodorus ap. Jambl. V. P. 34. to shew that Orpheus was supposed to have employed this dialect, Κεχρῆσθαι τῇ Δωρικῇ διαλέκτῳ καὶ τὸν ̓Ορφέα, πρεσβύτερον ὄντα τῶν ποιητῶν. Now, if, as there is some reason to suppose from this passage, there were certain compositions in the Doric dialect attributed to Orpheus, (whether wrongly or rightly, is another question,) neither Heeren, nor the Editors, who adopted his opinion, are chargeable with error for assigning to that poet the verses in question.

10. ̓Αγανακτέω διά.

"Non rectius, ut nostra quidem opinio est, p. 65. Stephanum reprehenderunt, verbum ayavaxTEV accusativo iungi dicentem, quam constructionem ipsi per ellipsin particulæ dia explicant. Putabamus vero, iis, quæ de Ellipsi in Museo Studiorum Antiqui'tatis disputavimus, pridem effectum esse, ut istiusmodi ellipses nemini erudito amplius probarentur: neque in Germania quidem quisquam, præter quosdam, qui in vetustiore disciplina consenuerunt, de tali re cogitat."

The Editors have neither leisure, nor room, properly to defend their opinion on this question. But they must observe, that they cannot bring themselves to assent to all the doctrines laid down by the learned Reviewer in the Dissertation, to which he has referred them.

In concluding the Editors would remark, that all the criticisms in their work are to be considered as autoschediastic, because, as soon as they are finished, they are despatched to the press, and that very little opportunity is afforded to them of correcting those errors, and supplying those defects, which a leisurely and careful revision could not fail to discover.

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SUR SIMONIDES DE CÉOS.

LA version latine de Platon, par Marsile Ficin, donne à Simonides l'épithète de chium; cette faute n'est pas dans le texte grec, mais dans l'édition purement latine de 1500. Elle est répétée dans l'édition grecque et latine de Deux-Ponts, 1784, et cela est d'autant plus singulier, que le texte de cette même édition écrit Kelov, qui ne convient qu'à l'île de Céos, aujourd'hui Zea, dans la mer Egée, où étoit né Simonides, fils de Leoprépès, dont il est ici question sa patrie étoit la ville d'Ioulis. On place l'année de sa naissance vers la troisième année de la cinquante-cinquième olympiade, l'an 558 avant notre ère; en sorte qu'il florissoit du temps de Darius, fils d'Hystaspis, dans le sixième et cinquième siècles avant notre ère. La poésie fut son principal talent; il excella surtout dans l'élégie et la poésie lyrique, ce qui le distingue d'un autre Simonides plus ancien, qu'on appeloit poète iambique, parce. qu'il faisoit des vers iambes. Celui-ci étoit né à Minoa, ville de l'île d'Amorgos, une des Sporades.

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Simonides de Céos étoit né pauvre. Voulant utiliser son talent pour les vers, il parcourut, dans sa jeunesse, les grandes villes de l'Asie, chantant, moyennant une récompense, les louanges de ceux qui avoient vaincu dans les jeux publics. Enrichi par ces courses lucratives, il voulut retourner par mer dans sa patrie; il s'embarqua sur un vaisseau, qu'une horrible tempête brisa au milieu de la mer, d'autant plus facilement que ce navire étoit déjà vieux. Les uns ramassent leur argent, les autres, ce qu'ils ont de précieux, voulant s'assurer une ressource contre la misère. "Et toi, Simonides," dit un des naufragés, plus curieux que les autres, " n'emportestu rien de ce qui est à toi ?"-" Tout ce qui est à moi," répondit-il, est avec moi." Cette réponse, qu'avoit faite long-temps auparavant le sage Bias, de Priène, dans une occasion semblable, n'auroit pas été inventée par Simonides, qui prouva dans la suite qu'il n'aimoit pas à rien perdre ; mais il l'appliqua fort à propos. Ses compagnons de voyage, trop chargés pour la plupart, périrent dans les flots: peu se sauvèrent à la nage. Surviennent des voleurs qui leur prennent ce qu'ils avoient emporté, et les laissent nus. Près de-là se trouvoit Clazomènes, ville ancienne; les naufragés s'y retirent. Un citoyen de cette ville, ami des lettres, qui avoit lu souvent les vers de Simonides, étoit, sans l'avoir vu, un de ses plus grands admirateurs. Il reconnoît notre poète à sa conversation, il l'accueille avec un vif empressement, lui donne libéralement des habits, de l'argent, et des esclaves. Pendant ce temps-là, les autres demandent l'aumône, portant, suivant l'usage, le tableau de

leur naufrage. Simonides les ayant rencontrés par hasard: "Je vous avois bien dit que tout ce qui est à moi étoit avec moi; vous, il ne vous est rien resté de tout ce que vous aviez emporté." Ce fut ainsi qu'il prouva que l'homme qui sait orner son esprit de connoissances utiles et agréables, le véritable savant, trouve toujours en lui-même des richesses.'

Une vie errante ne pouvoit convenir long-temps à un poète qui avoit mérité une si grande réputation. Hipparque ayant succédé à Pisistrate, suivit l'usage alors adopté par les souverains, d'appeler à leur cour ceux qui se distinguoient par leurs lumières ou par leurs talens. Simonides parvenu à l'âge de trente ans, étoit bien digue de fixer son attention; et la génerosité avec laquelle ce prince le traita, leur fait honneur à tous deux. La fin malheureuse de ce protecteur lui fit quitter Athènes pour aller chercher en Italie, auprès du roi Alevas, un asyle contre les cruautés d'Hippias. Ce fut là qu'il sembla que les dieux rivalisassent en quelque sorte avec les hommes pour récompenser les talens de Simonides.

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Ce poète étoit convenu d'une certaine somme pour composer l'éloge d'un athlète, nommé Scopas, vainqueur au pugilat. Simonides se retire pour laisser un libre cours à son imagination mais le sujet infertile et borné arrêtant son essor, il use d'une liberté permise en cette occasion, et fait entrer dans son poème les deux astres, fils gémaux de Jupiter et de Léda, relevant par cet illustre exemple la gloire de son héros. Il fit agréer l'ouvrage; mais il ne reçut que le tiers de la somme qui lui avoit été promise. Lorsqu'il demanda le reste, l'athlète lui répondit: "Vous le recevrez de ceux pour lesquels vous avez fait deux parties de cet éloge. Mais pour que je n'aye pas à me reprocher de vous avoir renvoyé mécontent, je vous invite à souper ce soir; je rassemble aujourd'hui mes parens et mes amis, je vous mets de ce nombre." Quoique trompé et sensible à cette injure, Simonides, pour ne pas détruire toute reconnoissance chez l'homme qui lui avoit fait un si ridicule compliment, donna sa parole; et l'heure dite, il arrive, il prend place. Les verres, amis de la gaîté, brilloient sur la table. Toute la maison, livrée à la joie, retentissoit du bruit des magnifiques apprêts du festin. Soudain, deux jeunes hommes, couverts de sueur et de poussière, d'une figure sur-humaine, commandent à un petit esclave de faire venir Simonides, ajoutant qu'il est de son intérêt de ne point tarder. Le valet tout troublé presse Simonides. A peine celui-ci avoit-il mis le pied hors de la salle, que le plancher tomba. Tous les convives furent écrasés; on ne trouva pas de jeunes hommes à

* Phèdre, livre 4, fable 20. Voyez l'édition qu'en a donné M. Gail, avec des notes et une traduction françoise.

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la porte. Lorsque ces détails furent répandus, on en conclut trèsnaturellement que les dieux reconnoissans étoient venus sauver la vie à leur poète. Cette histoire n'a pas paru indigne à La Fontaine d'être mise en vers françois, long-temps après que la croyance religieuse qui en faisoit le mérite, n'existoit plus. La traduction mériteroit d'être rapportée ici, si elle n'étoit pas si connue. Le fabuliste françois explique comment le fait a pu arriver, par le secours des prêtres, toujours d'intelligence avec les poètes. Jadis l'Olympe et le Parnasse," dit-il, "étoient frères et bons amis."

Quoi qu'il en soit, on sent combien cette aventure dut faire honneur à Simonides, qui, après la destruction de la tyrannie et la retraite d'Hippias, s'empressa de rentrer dans Athènes, où il ne rougit pas de louer les meurtriers de ce même Hipparque qui l'avoit comblé de bienfaits. Thémistocles, son ami, qui n'étoit âgé que de 25 ans lors de la retraite des Pisistratides, fit oublier les honteux excès de débauche auxquels il s'étoit livré sous ces tyrans, et se forma des principes analogues à la nouvelle situation de sa patrie. Il parvint à l'archontat l'an 493, âgé de 43 ans. Simonides, s'appuyant sur son étroite liaison avec lui, lui demanda un jour quelque chose d'injuste. "Vous ne seriez pas un bon poète," lui dit Themistocles, "si vous manquiez aux règles de la poésie; ni moi un bon magistrat, si j'accordois une grâce contre les lois." Il ne se contenta pas de ce refus un peu humiliant, et dit à notre poète en plaisantant, que c'étoit faire preuve de peu de sens, que médire des Corinthiens qui habitoient une ville grande et puissante, et de se faire peindre, laid comme il étoit.3

Sa gloire fut encore obscurcie par la vénalité de sa plume. Sa muse chanta souvent pour de l'argent. Lorsqu'on lui parloit de son avarice, défaut que l'histoire lui a souvent reproché, il répondoit, qu'il aimoit mieux laisser après lui du bien à ses ennemis, que de recourir à ses amis pour en emprunter. C'est ainsi que par un mot heureux, il savoit faire excuser jusqu'aux taches légères qu'on vouloit imprimer sur sa mémoire.

Pausanias, tuteur de Plistarque, roi de Lacédémone, étant venu à Athènes après avoir gagné la bataille de Platées, l'an 479, un jour, dans un repas, ce prince le pria de confirmer par quelque sage pensée, la haute opinion que l'on avoit de sa philosophie.

' Phèdre, liv. 4, fable 22. On peut consulter sur cet évènement le Polyhistor de Solin, ch. 1, avec les notes de Saumaise; Cicéron, de Oratore, liv. 2, ch. 86; Valère-Maxime, liv. 1, ch. 8, §. 7; et Quintilien, de Institutione Oratoria, liv. 2, ch. 2.

2 Liv. 1, fable 14.

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Plutarque, Vie de Thémistocles.

Simonides, qui, en pénétrant les projets ambitieux de Pausanias, en avoit prévu le terme fatal, lui dit: "Souvenez-vous que vous êtes homme!" L'imprudent Spartiate ne vit dans cette réponse, qu'une maxime frivole ou commune; mais dans les disgrâces qu'il éprouva bientôt, il y découvrit une vérité nouvelle, et la plus importante de celles que les rois ignorent. Deux ans après, l'an 477 avant notre ère, il fut mandé à Lacédémone et condamné à une mort cruelle. Lorsqu'il se trouva dans un asyle où il combattoit contre une faim insupportable, et dont il ne pouvoit sortir sans s'exposer au dernier supplice, malheur que son ambition lui avoit attiré, il se souvint des paroles du poète de Céos, et s'écria par trois fois: "O Simonides, qu'il y avoit un grand sens dans l'exhortation que tu me fis!

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L'année précédente, Simonides avoit atteint l'âge de 80 ans, et il n'en avoit pas moins conservé tout son talent, puisque cette année même il avoit concouru pour le prix des vers, et triomphé. L'historien Diodore de Sicile n'a pas dédaigné d'insérer cette pièce dans son histoire: le poète vainqueur y célébroit les soldats de Léonidas, qui s'étoient sacrifiés avec leur chef deux ans auparavant pour le salut de la Grèce. "Qu'elle est noble," s'écrie-t-il, "la fortune des guerriers morts aux Thermopyles! Que leur destin est glorieux! Leur tombeau est un autel. Au lieu de gémissemens, ils obtiennent un long souvenir, et des éloges au lieu de pitié. Ces nobles sentimens de la tombe des braves, le temps qui détruit tout ne les détruira pas. En ce monument est enfermée la gloire des habitans de la Grèce: témoin Léonidas, roi célèbre de Sparte, qui laisse ici la renommée de son courage, semblable à un fleuve qui coule toujours."

Cette gloire, que chantoit encore si bien Simonides, ne pouvoit qu'être partagée par lui; et malgré son âge avancé, Hiéron, parvenu au trône de Syracuse l'an 478, l'appela à sa cour. Le poète s'y rendit en se faisant accompagner par Bacchilidès, son neveu, et Pindare, son élève; tous deux dignes d'un tel maître.

Ce prince qui, avant l'arrivée de ces trois illustres poètes, avoit été le tyran de sa patrie, en devint le père. La morale sévère de Simonides lui en imposa. "La vertu," dit ce philosophe," habite une roche escarpée; les lieu sacré, séjour de la déesse, n'est pas visible à tous les yeux. Le mortel que n'a point baigné une sueur généreuse, n'atteindra jamais la hauteur du courage." C'est ce qu'avoit dit avant lui Hésiode. "La vertu sera le prix des nobles sueurs; ainsi l'ont voulu les dieux immortels. Le sentier

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Alien, Histoires diverses, liv. 9, ch. 41.

2 Liv. 2, ch. 2. Voyez la traduction de M. Boissonade, dans un excel lent article sur Simonides. (Journal des Débats, 6 février 1813.)

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