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renonçons pour suivre le soleil de justice, qui vient de l'orient; et c'est pour cela, dit saint Jérôme, que nous nous tournons vers l'occident en renonçant au démon, et que nous regardons vers l'orient, en promettant d'ètre fidèles à Jésus-Christ (1).

662. De la profession de for. Après la renonciation, les catéchumènes faisaient leur profession de foi en Jésus-Christ. Dans les Constitutions apostoliques il y a une longue profession de foi que l'on faisait avant de recevoir le baptême. Saint Cyrille de Jérusalem parle de la profession de foi au mystère de la sainte Trinité: Je crois au Père, au Fils, et au Saint-Esprit (2). Saint Jean Chrysostome prouve la résurrection des morts, parce qu'on la professait dans la cérémonie du baptême (3). Saint Cyrille d'Alexandrie dit la même chose (4). Saint Ambroise, s'adressant aux catéchumènes, s'exprime en ces termes : « On vous a demandé : « Croyez-vous en Dieu, le Père tout-puissant? Vous avez dit : J'y crois; et vous avez été plongé. On vous a demandé de nou« veau Croyez-vous en Notre-Seigneur Jésus-Christ et à sa • Passion? Vous avez dit : J'y crois; et vous avez été plongé. Enfin, on vous a demandé : Croyez-vous au Saint-Esprit? Et « vous avez dit : J'y crois; et vous avez été plongé pour la troi« sième fois (5). »

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663. Des onctions du baptême. On distingue deux onctions, l'une qui se fait avant le baptême, et l'autre qui se fait après. On lit dans les Constitutions apostoliques : « Vous les oindrez d'abord « de l'huile sainte, puis vous les baptiserez avec l'eau (6). » Saint Cyrille de Jérusalem (7), saint Ambroise (8), saint Jean Chrysostome (9), parlent de cette onction comme d'une cérémonie qui doit précéder l'administration du baptême; et nous la trouvons prescrite dans les sacramentaires de Gélase et de saint Grégoire. Le baptisé reçoit une seconde onction, qui se fait avec le chrême sur le haut de la tête. Elle rappelle au chrétien que son nom lui vient de Christ, qui signifie oint ou sacré. Cette onction diffère de celle que fait l'évêque pour la confirmation, comme on le voit par la lettre d'Innocent I à Décentius. Saint Ambroise (10), saint Jérôme (11), saint Grégoire le Grand (12), font aussi mention de

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– (9) Homélie sur l'épître aux Colossiens. — (10) Liv. II, des Sacrements, c. I.

- (11) Dialogue contre les lucifériens.

goire.

(12) Sacramentaire de saint Gré

l'onction qui suit immédiatement le baptême, et qui fait partie des cérémonies de ce sacrement.

664. De la robe blanche du baptisé. Autrefois le nouveau baptisé était revêtu d'une robe blanche qui indiquait son retour à l'innocence, et la gloire de la résurrection future. Cette robe n'est plus aujourd'hui qu'un petit linge blanc qu'on met sur la tête du baptisé, et ne se distingue plus, comme autrefois, du chrémeau dont il est parlé dans l'ancien ordre romain. Saint Paulin de Nole (1), saint Ambroise (2), saint Augustin (3), Amalarius (4), Raban Maure (5), et généralement tous ceux qui ont parlé des cérémonies du baptême, rappellent la robe blanche qu'on donnait aux néophytes. On la portait huit jours, c'est-à-dire depuis la veille de Pâques, jour où ils recevaient le baptême, jusqu'au samedi suivant; d'où vient le nom de dimanche, in albis ou ab albis depositis.

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665. Du cierge. On donne au baptisé un cierge allumé, qui lui 'rappelle le précepte de Notre-Seigneur : Que votre lumière brille devant les hommes. Saint Augustin fait mention de cette cérémonie (6), et saint Grégoire de Nazianze, avant lui, en parlait en ces termes : « Cette station que vous ferez au grand autel, aussitôt après le baptême, vous représente la gloire de la vie à venir. « Le chant des psaumes, par lequel vous serez accueilli, est le pré«lude des chants célestes. Les lampes que vous allumerez sont les figures de ces flambeaux lumineux avec lesquels nous irons au« devant de Jésus-Christ, comme les vierges sages au-devant de l'époux (7). » D'après ce qui vient d'être dit, n'a-t-on pas lieu d'être étonné des vaines déclamations des protestants et des calvinistes contre les cérémonies du baptème (8)?

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(1) Lettre xn. — (2) Liv. des Mystères, c. VII. — (3) Sermons ccxx11 et XLVII. (4) Des Offices divins, ch. de Sabbato in albis. — (5) Liv. n, de l'Institution des clercs, c. XXXIX. (6) Sur le psâuine LXV. (7) Discours XL. (8) Voyez l'ouvrage intitulé de Re sacramentaria, par Drouin liv. 11, quæst. ix, etc.

DU

SACREMENT DE CONFIRMATION.

CHAPITRE PREMIER.

De la notion et de l'institution du sacrement de confirmation.

666. Les anciens Pères désignent ce sacrement sous plusieurs noms différents : ils l'appellent l'imposition des mains ou de la main; l'huile, l'onction, le chréme du salut; le sacrement du chréme, le sceau de l'onction spirituelle, le sceau de la vie éternelle; la perfection, la consommation du chrétien. Enfin, les Latins l'ont appelé confirmation. « La raison pour laquelle « on lui donne ce nom, c'est que le chrétien reçoit par ce sacre« ment un accroissement de forces, et devient un soldat parfait de Jésus-Christ (1). »

ARTICLE I.

Comment définit-on le sacrement de confirmation?

667. On définit la confirmation: « Un sacrement institué par "Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui nous communique la plénitude « des dons du Saint-Esprit, nous rend parfaits chrétiens, et nous « donne la force de confesser la foi, même au péril de notre vie. » Quoique ce fut l'usage, dans les premiers siècles, de faire suivre immédiatement le baptême de la confirmation et de l'eucharistie, néanmoins on a toujours distingué la confirmation du baptême. « Il est nécessaire, dit le catéchisme du concile de Trente, qu'il y « ait de la différence entre les sacrements, quand il y en a dans la

(1) Catéchisme du concile de Trente, part. 11, du Sacrement de confir

valion

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- manière sensible par laquelle ils figurent la grâce, et dans la grâce elle-même qu'ils confèrent. Or, par le baptême les hommes sont engendrés à une vie nouvelle; et par la confirmation ils deviennent des hommes parfaits, quittant ce qu'ils tenaient de « l'enfance. Ainsi donc autant il y a de différence entre la naissance et l'accroissement dans la vie naturelle, autant il y en a « entre le baptême qui nous régénère spirituellement, et la confirmation qui nous fait croître et fortifie notre âme. D'ailleurs, a une espèce particulière de sacrement paraît nécessaire là où se « rencontre une espèce nouvelle et particulière de difficultés. Si "nous avions d'abord besoin du baptême et de sa grâce pour remplir nos esprits de la foi, il était aussi très-convenable que * nos cœurs fussent affermis par une autre grâce, afin qu'ils ne « fussent éloignés de la vraie foi, ni par la crainte des supplices et de la mort, ni par aucun péril; et c'est ce dernier effet qui est produit par la confirmation: d'où l'on doit conclure qu'elle est « un sacrement différent du baptême (1). »

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ARTICLE II.

La confirmation est-elle vraiment un sacrement?

668. La confirmation est un vrai sacrement, institué par NotreSeigneur Jésus-Christ. Cette proposition est de foi. Les protestants ont retranché la confirmation du nombre des sacrements, et soutiennent qu'elle n'est qu'une cérémonie du baptême, qu'une espèce de catéchisme où les enfants, à l'entrée de leur adolescence, se présentaient autrefois devant l'évêque pour faire profession de leur foi. Cette erreur a été frappée d'anathème par le concile de Trente. Voici son décret : « Si quelqu'un dit que la «< confirmation, dans ceux qui ont été baptisés, n'est qu'une cé« rémonie oiseuse; qu'elle n'est pas un sacrement véritable et proprement dit; ou qu'autrefois ce n'était pas autre chose qu'une espèce de catéchisme où ceux qui étaient proches de l'ado<«<lescence rendaient compte de leur foi en face de l'Église; qu'il soit anathème (2). »

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(1) Part. 11, du Sacrement de confirmation. — (2) Si quis dixerit, confirmationem baptizatorum otiosam ceremoniam esse, et non potius verum et proprium sacramentum; aut olim nihil aliud fuisse quam catechesim quamdam, qua adolescentiæ proximi fidei suæ rationem coram Ecclesia exponebant; anathema sit. Sess. vu, de Confirmatione, can. I.

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669. La doctrine de l'Église sur la confirmation n'est point nouvelle; nous la trouvons dans les livres saints et dans la tradition. En effet, on lit dans le livre des Actes: « Lorsque les apôtres qui « étaient à Jérusalem eurent appris que Samarie avait accueilli << la parole de Dieu, ils y envoyèrent Pierre et Jean. Et ceux-ci s'y « étant rendus prièrent pour les fidèles, afin qu'ils reçussent le Saint-Esprit, car il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils « avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors << ils leur imposaient les mains, et ils recevaient le Saint-Esprit (1}. » Et ailleurs : « Paul étant venu à Éphèse et y ayant trouvé quelques disciples qui n'avaient reçu que le baptême de Jean, il les baptisa « au nom de Jésus, et leur imposa les mains; et le Saint-Esprit descendit sur eux (2). » Le même apôtre écrivait aux Corinthiens: Dieu, qui nous confirme avec vous en Jésus-Christ, nous a oints, « nous a marqués de son sceau, et a mis dans ncs cœurs un gage de l'Esprit-Saint (3). » Ces différents textes nous offrent tout ce qui constitue un vrai sacrement. On y voit le signe, le rit extérieur dans l'imposition des mains, dans l'onction; signe sacré, qui confère la grâce en conférant le Saint-Esprit; signe institué par JésusChrist, car il ne peut produire la grâce qu'en vertu d'une institution divine; signe permanent: Notre-Seigneur ne l'a pas seulement institué pour ses premiers disciples, mais pour toute l'Eglise et pour tous les temps. Aussi la confirmation a-t-elle été pratiquée par les successeurs des apôtres, sans interruption, jusqu'à nos jours, non comme une simple cérémonie du baptême, mais comme un sacrement qui a en lui-même la vertu de nous communiquer une grâce particulière. Et nous avons pour témoins de cette pratique les Pères, les papes et les conciles, même des premiers siècles.

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670. Premièrement, les Pères. Malgré la réserve qui leur était imposée par la loi du secret, les anciens Pères ont parlé, d'une manière plus ou moins explicite, du sacrement de confirmation. Saint Théophile, évêque d'Antioche vers le milieu du deuxième

(1) Qui cum venissent, oraverunt pro ipsis, ut acciperent Spiritum Sanctum : nondum enim in quemquam illorum venerat, sed baptizati tantum erant in nomine Domini Jesu. Tunc imponebant manus super illos, et accipiebant Spiritum Sanctum. Actes des apôtres, c. vii, v. 15, 16 et 17. (2) Baptizati sunt in nomine Domine Jesu. Et cum imposuisset illis manus Paulus, venit Spiritus Sanctus super eos. Ibidem, c. xix, v. 5 et 6. —(3) Qui autem confirmat nos vobiscum in Christo, et qui unxit nos Deus: qui et signavit nos, et dedit pignus Spiritus in cordibus nostris. IIe épitre aux Corinthiens, c. 1, v. 21 et 22.

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