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diversité des temps, des lieux et des circonstances. C'est ce que l'apôtre insinue assez clairement, quand il dit que l'homme nous regarde comme les ministres de Jésus-Christ, et les dispensateurs des mystères de Dieu. Et il est assez constant qu'il s'est servi lui-même de ce pouvoir en plusieurs occasions, et particulièrement pour ce qui regarde le sacrement de l'eucharistie, lorsque, ayant ordonné certaine chose sur la manière d'en user, il ajoute : Je réglerai le reste quand je serai arrivė (1). » 616. C'est parce que l'Église a le pouvoir d'établir des cérémonies pour la célébration des saints mystères, l'administration des sacrements, qu'un pasteur, un curé, un évêque même, ne peut ni les omettre ni les changer à volonté. « Si quelqu'un dit que les « rites reçus et approuvés dans l'Église catholique, qui sont en « usage dans l'administration solennelle des sacrements, peuvent « être ou méprisés ou omis sans péché, selon qu'il plaît à ceux • qui en sont les ministres, ou être changés en d'autres rites par un pasteur quelconque; qu'il soit anathème (2). »

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617. Nous l'avons dit : l'usage des cérémonies dans l'administration des sacrements est ancien; il est aussi ancien que le christianisme. Malgré la réserve qui leur était imposée par la loi du secret, les Pères des premiers siècles font mention de plusieurs cérémonies qui se pratiquent dans l'Église pour l'administration des choses saintes. Saint Justin nous apprend que de son temps on observait des cérémonies dans la célébration de l'eucharistie (3). Tertullien en marque plusieurs pour le baptême (4). Saint Cyprien parle des exorcismes qui précèdent le sacrement de la régénération (5). Saint Cyrille de Jérusalem rapporte une partie

(1) Declarat (Tridentina synodus) hanc potestatem perpetuo in Ecclesia fuisse, ut in sacramentorum dispensatione, salva illorum substantia, ea statueret, vel mutaret, quæ suscipientium utilitati, seu ipsorum sacramentorum venerationi, pro rerum, temporum, et locorum varietate, magis expedire judicaret. Id autem apostolus non obscure visus est innuisse, cum ait : Sic nos existimet homo, ut ministros Christi, et dispensatores mysteriorum Dei (I Cor. 4, 2). Atque ipsum quidem hac potestate usum esse satis constat, cum in multis aliis, tum in hoc (Eucharistiæ) sacramento, cum ordinatis nonnullis circa ejus usum, Cætera, inquit (I Cor. 11), cum venero disponam. Sess. xx1, ch. 11. (2) Si quis dixerit, receptos et approbatos Ecclesiæ catholicæ ritus in solemni sacramen. torum administratione adhiberi consuetos, aut contemni, aut sine peccato a ministris pro libitu omitti, aut in novos alios per quemcumque Ecclesiarum pastorem mutari posse; anathema sit. Concile de Trente, sess. vii, des Sacrements en général, can. xIII. (3) Apologie 11. - (4) Livre de la Couronne, c. ; et liv. du Baptême. (5) Lettre LXXVI.

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des cérémonies du baptême et du sacrifice de la messe (1). Saint Augustin nous donne pour preuve du péché originel les exorcismes qu'on fait sur les catéchumènes (2). Il parle encore, ainsi que plusieurs autres Pères, des renonciations et de la profession de foi qu'on fait faire à ceux qui doivent être baptisés. Ajoutez à ces témoignages les anciens sacramentaires ou rituels de l'Église latine, les liturgies et les eucologes de l'Église grecque. Partout, chez les schismatiques et les hérétiques d'Orient, chez ceux même dont les sectes remontent au cinquième siècle, comme chez les catholiques, l'administration solennelle des sacrements est accompagnée de rites, de symboles, de cérémonies, dont les principales, étant reçues partout, n'ont pu venir que des apôtres.

618. Ces cérémonies sont d'une grande utilité pour les fidèles. Celles qui précèdent le sacrement servent à exciter la foi et la piété, et nous préparent à le recevoir avec fruit. Celles qui l'accompagnent en marquent la sainteté, nous pénètrent de respect, et élèvent nos âmes à la pensée des choses divines. Celles qui sui vent le sacrement nous rappellent les obligations qu'il nous impose. Toutefois les cérémonies purement ecclésiastiques ne confèrent point la grâce par elles-mêmes; mais, en nous faisant mieux connaître la nature, les effets et la sainteté des sacrements, et en nous disposant à les recevoir avec plus de dévotion, elles concourent à nous obtenir des grâces plus abondantes.

619. Blåmer l'usage des cérémonies de l'Église, comme le font les protestants et les calvinistes surtout, parce qu'il en est quelques-unes qui ont du rapport avec celles que pratiquaient les gentils, ne serait-ce pas blâmer en même temps l'usage de la prière, l'usage des hymnes et des chants sacrés, l'usage de nos temples, le culte extérieur, en un mot? Car la prière aussi, et les chants religieux, et les temples, étaient en usage chez les païens

620. Il serait à désirer, pour une plus grande uniformité, que le rituel romain fût exactement suivi dans tous les diocèses : ce qui pourrait se faire d'autant plus facilement que les rituels particuliers et propres à certaines Eglises sont généralement, à peu de choses près, conformes au romain, pour ce qui regarde les bénédictions et l'administration des sacrements. Le vœu que nous émettons est bien légitime, puisque c'est le vœu du saint-siége. En effet, nous lisons dans le bref de Paul V, pour la publication du rituel romain : « Tout étant ainsi réglé, il ne restait plus qu'à

(1) Catéchèses. - (2) Liv. vi, contre Julien le pélagien, c. v.

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• renfermer dans un seul volume, muni de l'autorité du siége apostolique, les rites sacrés et purs de l'Église catholique qui « doivent être observés, dans l'administration des sacrements et autres fonctions ecclésiastiques, par ceux qui ont charge d'âmes, • afin que ceux-ci, se conformant uniquement à la teneur de ce « volume, accomplissent leur ministère d'après une règle fixe et « unique, et marchent d'accord et sans scandale sous une même direction, sans être plus jamais détournés par la multitude des « rituels déjà existants.... C'est pourquoi nous-mêmes, ayant vu « que les rites reçus et approuvés de l'Eglise catholique se trouvent «< compris en leur ordre dans ce rituel, nous avons jugé à propos, « pour le bien public de l'Église de Dieu, de le publier sous le « nom de Rituel romain. A ces causes, nous exhortons dans le Seigneur nos vénérables frères les patriarches, archevêques et « évêques, et nos chers fils leurs vicaires, les abbés, les curés, et généralement tous ceux à qui il appartient, en quelque lieu qu'ils « se trouvent, de se servir à l'avenir, dans les fonctions sacrées, ⚫ comme enfants de l'Église romaine, du rituel publié par l'auto«rité de cette Eglise mère et maîtresse de toutes les autres; et d'observer inviolablement, dans une chose de si grande conséquence, les rites que l'Église catholique et l'usage de l'antiquité, ⚫ approuvé par elle, ont prescrits (1). »

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(1) Ce bref, qui commence par les mots Apostolicæ sedis, est da 17 juin 1614, et se trouve rapporté en tête du Rituel romain.

DU SACREMENT DE BAPTÊME.

621. Le mot baptême signifie ablution, immersion, du mot grec qui répond aux verbes latins, lavare, abluere, tingere, immergere; en français, laver. Tous les peuples, comme l'a remarqué Bergier, ont compris que l'action de laver le corps était un symbole de la purification de l'âme.

CHAPITRE PREMIER.

De la notion du sacrement de baptême et de son institution.

622. Ou définit le baptême : « Un sacrement de la loi nou• velle, institué pour effacer le péché originel, et nous régénérer en « Jésus-Christ; » ou simplement, comme dit le catéchisme du concile de Trente, le sacrement de la régénération dans l'eau par la parole (1). En effaçant le péché originel que nous apportons en naissant, le baptème efface en même temps les péchés actuels que les adultes ont commis avant d'être baptisés, et, en nous régénérant, il nous fait enfants de Dieu et de l'Église, d'enfants de colère que nous étions comme enfants d'Adam.

623. On distingue dans l'école trois baptêmes : le baptême d'eau, fluminis; le baptême de feu, flaminis; et le baptême de sang, sanguinis. Le baptême d'eau est le premier des sept sacrements institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ; il est, suivant l'expression du pape Eugène IV, la porte de la vie spirituelle : vitæ spiritualis janua (2). Le baptême de feu n'est autre chose que le désir de

(1) Recte et apposite definitur baptismum esse sacramentum regenerationis per aquam in verbo. Part. п, du Baptême. — (2) Décret pour les arméniens.

recevoir le sacrement de baptême, accompagné de la charité parfaite. Le baptême de sang est ainsi appelé, parce qu'il consiste dans le martyre, dans l'effusion du sang que l'on verse pour JésusChrist. Ni le baptême de feu, ni le baptême de sang, ne sont des sacrements; ce ne sont pas de vrais baptêmes; on ne leur donne ce nom que parce qu'ils purifient l'âme de ses péchés, et qu'ils peuvent suppléer au sacrement dans ceux qui sont dans l'impossibilité de le recevoir.

624. Il est de foi que le baptême d'eau est un sacrement, et qu'il a été institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ (1). L'Écriture sainte, l'enseignement des saints Pères, la pratique générale et constante de l'Église, les décisions des papes et des conciles, ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs, les hérétiques du seizième siècle sont, sur ce point, d'accord avec les catholiques. Mais on ne peut déterminer avec précision le temps où ce sacrement a été institué. Saint Thomas pense que cette institution eut lieu lorsque le Sauveur sanctifia l'eau par l'attouchement de son corps, en entrant dans le Jourdain pour y être baptisé par saint Jean (2). Nous trouvons la même doctrine dans le catéchisme du concile de Trente, où nous lisons ce qui suit : « Il est clair que « le baptême fut institué lorsque Notre-Seigneur fut baptisé lui« même par saint Jean. Saint Grégoire de Nazianze (3) et saint Augustin (4) disent que, dans ce moment, l'eau reçut la vertu de régénérer en donnant la vie spirituelle. Au reste, une grande « preuve de cette vérité, c'est qu'au baptême de Notre-Seigneur, « la sainte Trinité tout entière, au nom de laquelle on confère le baptême, manifesta sa présence. La voix du Père fut entendue, ⚫ la personne du Fils était présente, et le Saint-Esprit descendit en « forme de colombe. De plus, les cieux s'ouvrirent, comme ils s'ouavrent pour nous par le baptême (5).

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625. Le baptême de saint Jean n'était point un sacrement proprement dit; ce n'était qu'une œuvre de pénitence, par laquelle le Précurseur préparait les voies du Seigneur, et disposait les Juifs à recevoir le baptême de la régénération. C'est pourquoi ceux qui avaient reçu le baptême de Jean furent baptisés du baptême de Jésus-Christ (6). Aussi, le baptême de Jean n'avait pas la même vertu que le baptême institué par Notre-Seigneur. Les luthériens

(1) Voyez, ci-dessus, le n° 578. —(2) Som., part. m, quest. 66, art. 2.. (3) Discours sur la Nativité du Sauveur. (4) Sermons XIX, xxxvi, etc. (5) Catéchisme du concile de Trente, part u, du Baptême. — (6) Actes des - apôtres, c. XIX.

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