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T. LIVII PATAVINI

HISTORIARUM

AB URBE CONDITA

LIBER IV.

XXXVII.

CREATI

EATI consules sunt* C. Sempronius Atratinus, Q. Fabius Vibulanus. Peregrina res, sed memoria digna, traditur eo anno facta: Vulturnum, Etruscorum urbem, quæ nunc Capua est, ab Samnitibus captam; Capuamque ab duce eorum Capye, vel (quod propius vero est) a campestri agro adpellatam. Cepere autem, prius bello fatigatis Etruscis, in societatem urbis agrorumque accepti: deinde festo die graves somno epulisque incolas veteres novi coloni nocturna cæde adorti. His rebus actis, consules ii, quos diximus, idibus decembribus magistratum occepere. Jam non solum, qui ad id missi erant, retulerant, inminere volscum bellum; sed legati quoque ab Latinis et Hernicis nunciabant, « Non ante umquam Volscos nec ducibus legendis, nec exer

* U. C. 332. A. C. 420.

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HISTOIRE DE ROME

DEPUIS SA FONDATION.

LIVRE IV.

XXXVII. ON créa consuls C. Sempronius Atratinus, Q. Fabius Vibulanus. Il est un fait étranger, mais digne de mémoire, que la tradition rapporte à cette année : c'est la prise, par les Samnites, de Vulturne, ville des Étrusques, aujourd'hui Capoue, depuis lors appelée Capoue, de Capye, chef des Samnites, ou (ce qui est plus vraisemblable) de la campagne où elle était située. Ils ne la prirent, au reste, qu'après avoir lassé par la guerre les Étrusques, qui les admirent, avec eux, au partage de la ville et des terres et puis, un jour de fête, appesantis par le sommeil et les festins, les anciens habitans furent assaillis, la nuit, par les nouveaux colons qui les égorgèrent. Ces faits étaient accomplis, quand les consuls que nous venons de nommer commencèrent leurs fonctions aux ides de décembre. Déjà non-seulement ceux qu'on avait envoyés sur les lieux avaient rapporté que les Volsques menaçaient de la guerre, mais les députés des Latins et des Herniques annonçaient encore « que jamais les Volsques n'avaient

citui scribendo, intentiores fuisse; vulgo fremere, aut in perpetuum arma bellumque oblivioni danda, jugumque accipiendum; aut iis, cum quibus de imperio certetur, nec virtute, nec patientia, nec disciplina rei militaris cedendum esse. » Haud vana adtulere: sed nec perinde patres moti sunt; et C. Sempronius, cui ea provincia sorti evenit, tamquam constantissimæ rei fortunæ fretus, quod victoris populi adversus victos dux esset, omnia temere ac neglegenter egit; adeo ut disciplinæ romanæ plus in volsco exercitu, quam in romano, esset. Ergo fortuna, ut sæpe alias, virtutem est secuta. Primo prœlio, quod ab Sempronio incaute inconsulteque commissum est, non subsidiis firmata acie, non equite apte locato, concursum est: clamor indicium primum fuit, quo res inclinatura esset; excitatior crebriorque ab hoste sublatus; ab Romanis dissonus, inpar, segnius sæpe iteratus, prodidit pavorem animorum. Eo ferocior inlatus hostis, urgere scutis, micare gladiis altera ex parte nutant circumspectan tibus galeæ, et incerti trepidant, adplicantque se turbæ. Signa nunc resistentia deseruntur ab antesignanis, nunc inter suos manipulos recipiuntur; nondum fuga certa, nondum victoria erat; tegi magis Romanus, quam pugnare. Volscus inferre signa, urgere aciem, plus cædis hostium videre, quam fugæ.

été plus soigneux, et dans le choix des officiers et dans l'enrôlement des soldats partout on murmure qu'il faut, ou mettre éternellement armes et guerre en oubli et accepter le joug, ou lutter, avec ceux auxquels on dispute l'empire, et de courage, et de persévérance, et de discipline militaire; ne point céder. » Ce n'étaient pas là d'infidèles rapports; mais les sénateurs n'en furent pas plus émus, et C. Sempronius, à qui cette campagne échut par le sort, se fiant à la fortune comme au plus constant appui, parce qu'il menait un peuple de vainqueurs contre des vaincus, fit toutes choses avec étourderie et négligence; en sorte que la discipline romaine était plus dans l'armée des Volsques que parmi les Romains. Aussi la fortune, comme souvent ailleurs, suivit le plus habile. Le premier combat s'engage: Sempronius, dans son imprévoyance et sa témérité, sans réserves pour appuyer la ligne de bataille, sans position choisie pour la cavalerie, donne le signal. Au cri de charge, on vit en un instant comment tournerait l'affaire chez l'ennemi, clameur animée, bien nourrie; chez les Romains, cris discords, inégaux, trop mollement et souvent recommencés, qui trahissaient l'effroi des esprits. De là, plus d'ardeur à l'ennemi qui se jette en avant, le bouclier tendu, l'épée nue, étincelante; du côté opposé on se tourne, on se regarde, les aigrettes tremblent sur les têtes incertaines, on a peur, on se serre dans la foule. Ici, les enseignes tiennent bon et sont abandonnées de leurs défenseurs; plus loin, elles se réfugient au sein de leurs compagnies. Ce n'est encore ni une déroute, ni une victoire décidée. Le Romain se couvre et n'agit point; le Volsque pousse

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XXXVIII. Jam omnibus locis ceditur, nequidquam Sempronio consule objurgante atque hortante, nihil nec imperium, nec majestas valebat : dataque mox terga hostibus forent, ni Sex. Tempanius, decurio equitum, labente jam re, præsenti animo subvenisset; qui quum magna voce exclamasset, «< Ut equites, qui salvam rempublicam vellent esse, ex equis desilirent; » omnium turmarum equitibus, velut ad consulis imperium motis : <«< Nisi hæc, inquit, parmata cohors sistat inpetum hostium, actum de imperio est. Sequimini pro vexillo cuspidem meam; ostendite Romanis Volscisque, neque equitibus vobis ullos equites, nec peditibus esse pedites pares. » Quum clamore comprobata adhortatio esset, vadit alte cuspidem gerens; quacumque incedunt, vi viam faciunt: eo se inferunt objectis parmis, ubi suorum plurimum laborem vident; restituitur omnibus locis. pugna, in quæ eos inpetus tulit: nec dubium erat, quin, si tam pauci simul obire omnia possent, terga daturi hostes fuerint.

XXXIX. Et quum jam parte nulla sustinerentur, dat signum volscus imperator, ut parmatis, novæ cohorti hostium, locus detur : donec inpetu inlati ab suis excludantur. Quod ubi est factum, interclusi equites : nec perrumpere eadem, qua transierant, posse; ibi maxime

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