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prix des vivres. La magistrature de P. Licinius, commencée sans trouble et continuée de même, avait fait la joie du peuple, sans déplaire aux patriciens, et chacun se laissa prendre au charme de nommer des plébéiens aux prochaines élections de tribuns militaires. Parmi les candidats patriciens, un seul, M. Veturius, ne fut point repoussé ; les plébéiens eurent les autres places : le choix presque unanime des centuries nomma tribuns militaires. avec puissance de consuls, M. Pomponius, C. Duilius, Volero Publilius, Cn. Genucius, L. Atilius. Après un cruel hiver, l'intempérie du ciel et les changemens brusques et contraires de l'atmosphère, ou toute autre cause, amenèrent un été pestilentiel et funeste à tous les êtres vivans. Comme on ne trouvait ni remède, ni cause, ni terme à cette mortalité, un sénatus - consulte renvoya aux livres sibyllins. Les duumvirs chargés des cérémonies sacrées firent pour la première fois un lectisterne dans la ville de Rome; et pendant huit jours, pour apaiser Apollon, Latone et Diane, Hercule, Mercure et Neptune, trois lits demeurèrent dressés dans le plus magnifique appareil. Les particuliers célébrèrent aussi ces fêtes religieuses. Dans toute la ville, les portes furent ouvertes, et l'usage commun de toutes choses fut mis publiquement à la portée de tous; on appelait à l'hospitalité tous les étrangers indistinctement, conuus ou non pour ses ennemis, on n'avait plus que des paroles de douceur et de clémence; plus de querelles, plus de procès : on ôta durant ces jours leurs chaînes aux prisonniers, et depuis on se fit scrupule de remettre aux fers ceux que les dieux avaient ainsi délivrés. Cependant, de Veïes, l'alarme arriva sur tous les points à la fois, par la réunion de trois guerres en une seule. En

au camp

ad Veios terror multiplex fuit, tribus in unum bellís conlatis; namque eodem, quo antea, modo circa munimenta, quum repente Capenates Faliscique subsidio venissent, adversus tres exercitus ancipiti proelio pugnatum est. Ante omnia adjuvit memoria damnationis Sergii ac Virginii; itaque e majoribus castris, unde antea cessatum fuerat, brevi spatio circumductæ copiæ Capenates, in vallum romanum versos, ab tergo adgrediuntur. Inde pugna cœpta et Faliscis intulit terrorem trepidantesque eruptio ex castris opportune facta avertit; repulsos deinde insecuti victores ingentem ediderunt cædem. Nec ita multo post jam palantes, veluti forte oblati, populatores capenatis agri reliquias pugnæ absumsere: et Veientium refugientes in urbem multi ante portas cæsi, dum præ metu, ne simul Romanus inrumperet, objectis foribus extremos suorum exclusere.

XIV. Hæc eo anno acta. Et jam comitia tribunorum militum aderant, quorum prope major patribus, quam belli, cura erat; quippe non communicatum modo cum plebe, sed prope amissum, cernentibus summum imperium. Itaque clarissimis viris ex composito præparatis ad petendum, quos prætereundi verecundiam crederent fore, nihilominus ipsi, perinde ac si omnes candidati essent, cuncta experientes, non homines modo, sed deos etiam, excipiebant; in religionem vertentes comitia bien

les

effet, revenus brusquement au secours des Veïens, Capénates et les Falisques investirent les retranchemens comme la première fois ; ce qui fit trois armées sur deux fronts à combattre. Le souvenir de la condamnation de Sergius et de Virginius fut ici bien utile. Du camp principal, dont l'inaction naguère avait été si funeste, sortent des troupes, qui, après un léger détour, viennent assaillir par derrière les Capénates occupés à l'attaque des retranchemens romains. Le combat s'engage, va jeter l'effroi jusque parmi les Falisques; leurs rangs s'ébranlent, et une sortie du camp faite à propos achève leur déroute. Les vainqueurs les poursuivirent, et en firent un immense carnage. A quelque distance, des fourrageurs romains qui dévastaient le territoire de Capènes, rencontrèrent par hasard quelques restes dispersés de cette armée, et les anéantirent. Enfin, beaucoup de Veïens qui se réfugiaient en désordre dans leur ville, furent tués au pied des remparts : les habitans, craignant que le Romain ne pénétrât dans la place avec les fuyards, avaient refermé les portes, et laissé hors des murs leurs derniers soldats.

XIV. Tels furent les évènemens de cette année. Et déjà l'époque était proche des élections de tribuns militaires, dont les patriciens avaient plus de souci peut-être que de la guerre elle-même; ils se voyaient sur le point, non plus seulement de partager avec le peuple, mais de perdre entièrement l'autorité souveraine. Ils présentèrent donc à dessein les plus illustres hommes aux suffrages, persuadés qu'on n'aurait point le courage de les repousser; puis ils agirent eux-mêmes comme si chacun d'eux eût été candidat; ils mirent tout à profit, l'influence des hommes et celle même des dieux, s'appuyant de la reli

nio habita : <«< Priore anno intolerandam hiemem prodigiisque divinis similem coortam: proximo non prodigia, sed jam eventus, pestilentiam agris Urbique inlatam haud dubia ira deum : quos pestis ejus arcendæ caussa placandos esse, in libris fatalibus inventum sit. Comitiis, auspicato quæ fierent, indignum diis visum honores vulgari, discriminaque gentium confundi.» Præterquam majestate petentium, religione etiam adtoniti homines patricios omnes, partem magnam honoratissimum quemque, tribunos militum consulari potestate creavere*, L. Valerium Politum quintum, M. Valerium Maximum M. Furium Camillum tertium, L. Furium Medullinum tertium, Q. Servilium Fidenatem iterum, Q. Sulpicium Camerinum iterum. His tribunis ad Veios nihil admodum memorabile actum est; tota vis in populationibus fuit. Duo summi imperatores, Potitus a Faleriis, Camillus a Capena, prædas ingentes egere, nulla incolumi relicta re, cui ferro aut igni noceri posset.

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XV. Prodigia interim multa nunciari; quorum pleraque, et quia singuli auctores erant, parum credita spretaque, et quia, hostibus Etruscis, per quos ea procurarent, aruspices non erant: in unum omnium curæ versæ sunt, quod lacus in albano nemore sine ul

* U. C. 357. A. C. 395.

gion contre les comices des deux dernières années : « La première année, c'est un insupportable hiver apparu comme un de ces prodiges dont le ciel menace la terre; l'année suivante aux menaces succèdent les effets : c'est une peste qui envahit tout et les champs et la ville, preuve éclatante du courroux des dieux qu'il fallut apaiser pour la délivrance de Rome, suivant les révélations des livres du destin. Dans ces élections, consacrées par les auspices, les dieux n'avaient vu qu'avec colère livrer les honneurs aux mains du peuple, et confondre les différences entre les ordres. » Grâce à la majesté des candidats, à la sainte terreur imprimée aux esprits, des patriciens seuls, et presque tous déjà faits aux honneurs, furent nommés tribuns militaires avec puissance de consuls: L. Valerius Potitus pour la cinquième fois; M. Valerius Maximus, M. Furius Camille et L. Furius Medullinus, tous deux pour la troisième; Q. Servilius Fidenas et Q. Sulpicius Camerinus, tous deux pour la seconde. Sous leur tribunat, point d'évènement bien remarquable encore au siège de Veïes : les armes romaines ne furent toutes puissantes qu'en dévastations. Deux habiles chefs, Potitus et Camille, rapportèrent, l'un de Faléries, l'autre de Capènes, un immense butin; ils n'avaient rien laissé debout, partout où le fer et le feu avaient pu détruire.

XV. Cependant on annonçait de nombreux prodiges; mais la plupart, appuyés d'un seul témoignage, n'obtinrent ni foi ni crédit, surtout parce que la guerre éloignait les aruspices étrusques capables d'en diriger l'expiation. Un seul attira l'attention générale : un lac, dans la forêt d'Albe, s'accrut et s'éleva à un hauteur extraordinaire, sans que l'eau du ciel, ou toute autre cause naturelle, expliquât la merveille. Pour savoir ce que les dieux

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