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TROISIÈME PARTIE

EXERCICES DE DÉVOTION & PRATIQUES DIVERSES

CHEMIN DE CROIX DE LA SAINTE FACE

PRIÈRE PRÉPARATOIRE.

O Face adorable de mon Jésus, humblement prosterné en votre présence, je me prépare à vous contempler sur le chemin du Calvaire, dans les souffrances et les humiliations que vous avez endurées pour mes péchés. Inspirez-moi les sentiments de foi, d'amour et de compassion dont furent remplies la Vierge des douleurs et la pieuse Véronique. Je me propose de vous dédommager, autant qu'il est en moi, des peines et des outrages que vous causent de nos jours les blasphémateurs de votre Nom et les profanateurs du dimanche.

Que ne puis-je, ô Jésus! mêler mes larmes aux vôtres et vous donner tout mon sang en expiation de tant de crimes! Pénétrez-moi, du moins, des pensées de votre divin Cœur; versez sur mon âme les lumières de votre visage, afin que, touchée de l'onction de votre esprit, elle puise avec abondance dans vos plaies sacrées les trésors de la grâce et du salut.

I.

Jésus est condamné à mort.

La sentence prononcée contre Notre-Seigneur fut aussi injuste qu'ignominieuse. On le

conduit en criminel devant un juge païen, lui, le Roi du ciel, le souverain Juge des anges et des hommes! On le condamne à la peine de mort comme un factieux et un blasphémateur, lui, l'innocence et la bonté mêmes!

Admirons sa parfaite soumission. Selon la sœur Saint-Pierre, quand Pilate prononça ce funeste arrêt, le visage de Jésus conserva la sérénité qui lui était habituelle, ne perdit rien de son calme et de sa douceur. Sa Face adorable ne rougit point; c'est qu'alors il sait qu'il accomplit la volonté de son Père, et qu'en subissant cette mort injuste, il doit procurer notre salut.

O Jésus faites qu'en pratiquant ma foi, je ne rougisse jamais de votre doctrine ni de vos exemples, que je remplisse mes devoirs d'un front calme et serein, dans la paix de la conscience, sans m'émouvoir des railleries ni craindre l'injustice de ceux qui peuvent tuer le corps, mais ne peuvent rien sur l'âme, afin qu'un jour, quand je paraîtrai à votre tribunal, vous n'ayez point à rougir de moi devant les anges, et que je sois admis au nombre de vos élus.

II.

Jésus est chargé de sa Croix.

Un double fardeau est imposé à Jésus : le bois pesant de sa croix, instrument de son supplice, dont les bourreaux chargent brutalement ses épaules, et le fardeau ignominieux de nos iniquités qu'il prend sur lui pour les expier. Celui-ci est le plus pénible, il en ressent la douleur et la confusion; son visage s'abaisse tristement, comme celui d'un homme avili, chargé de malédictions, condamné à porter un poids d'ignominie. Il rougit de la flétrissure de tant de crimes dont il se voit couvert. Mais, comme il s'agit d'un grand acte de réparation pour la gloire de son Père et notre salut, il accepte tout avec

amour.

Il est juste, ô Jésus! que je porte le poids et la honte de mes péchés. Donnez-moi un cœur contrit et humilié, cette disposition intérieure que vous demandait le prophète et que vous avez promis de ne pas rejeter, afin que, m'appropriant les mérites de votre Face

adorable, je répare le mépris que j'ai fait de votre loi et la honte que mes péchés vous

ont causée.

III.

Jésus tombe sous le poids de sa Croix.

La sainte Face a déjà subi bien des outrages et des douleurs. Ici, c'est un nouvel outrage qu'on lui inflige: Jésus tombe contre terre, se meurtrit par la violence de sa chute, et, quand il se relève, son auguste Face apparaît souillée de boue, de poussière et de sang, excitant le rire moqueur de la foule et les railleries de ses ennemis.

O Jésus! vous expiez ainsi mes faiblesses, mon peu de courage à porter ma croix, mes lâches attaches aux plaisirs et aux biens de la terre qui ne sont qu'un peu de boue et une vile poussière. Rendez-moi plus fort, plus mortifié, plus généreux, afin que j'aspire davantage aux richesses de la grâce et aux biens éternels que vous me promettez dans les cieux.

IV.

Jésus rencontre sa sainte Mère.

La Vierge des douleurs se trouve ici face à face avec l'Homme de douleurs. La mère aperçoit le visage de son Fils. Quel aspect! Pour tout autre, Jésus eût été méconnaissable. Son beau et radieux visage apparaît obscurci, souillé et semblable à celui d'un lépreux. Cette vue perce le cœur de la Vierge. Elle tombe entre les mains des saintes femmes qui l'accompagnent. De son côté, Jésus a reconnu sa mère; leurs regards se sont rencontrés. Ces deux àmes, déjà si étroitement unies, ont trouvé, dans leur angoisse commune, un élément d'attraction plus vif et plus fort; elles se sont embrassées, collées l'une à l'autre, comme fondues entre elles pour offrir un même sacrifice et ne plus faire qu'une seule victime.

O Jésus! ô Marie! admettez-moi à la communauté de ce sacrifice. Que je vous contemple, que je vous aime et que je vous imite! Que je partage vos sentiments et vos dispositions intimes! Que je ne sois jamais

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