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émotion, quand on a eu le bonheur de la contempler.

Urbain VIII, à son avénement au trône pontifical, trouva le gros œuvre à peu près terminé, mais il donna une grande impulsion aux travaux de détail. Il chargea le Bernin d'achever, dans chacun des piliers de l'admirable coupole, les quatre niches avec autant de loges pour l'ostension des saintes Reliques, et le 23 décembre 1625, la sainte Face et la sainte Lance, qui avaient été déposées provisoirement aux archives de la basilique et enfermées dans une châsse en fer couverte d'une riche étoffe, furent portées en procession et sous le dais, à la niche appelée depuis de Sainte-Véronique. Les bras du dais étaient soutenus par l'archiduc Léopold, fils de l'empereur Ferdinand III, et par d'autres grands personnages..

Pour ajouter à la splendeur de la basilique et accroître encore la vénération des fidèles, Urbain VIII voulut, le 8 avril 1629, joindre à la sainte Face et à la sainte Lance du bois de la vraie Croix, et ordonna par une bulle que les trois très saintes Reliques seraient montrées toujours l'une après l'autre, accordant indulgence plénière à ceux qui, s'étant confessés et ayant communié, se trouveraient présents à l'ostension. Urbain VIII s'y rendit le jour suivant, à la vingtième heure (environ deux heures de l'après-midi), et prosterné devant les trois saintes Reliques, il les vénéra avec grande dévotion, et défendit sous peine d'excommunication, par une affiche qu'il fit placer à la niche, d'enlever le voile

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qui couvrait la sainte Face, sans l'autorisation papale.

Il convient de rappeler ici la venue à Rome, en l'année sainte 1625, de Wladislas, fils de Sigismond III, roi de Pologne, qui fut reçu par Urbain VIII et gratifié de la cape et de l'épée bénite, en récompense de son valeureux dévouement à l'Eglise. Par faveur spéciale, le pape le créa chanoine de SaintPierre, pour qu'il pût vénérer de près la sainte Face. Le prince monta au tabernacle en surplis et en rochet, mais sans étole, parce qu'il n'avait pas reçu les saints Ordres, et fut autorisé à montrer au peuple la sainte Relique avec l'assistance de deux autres chanoines. Devenu roi de Pologne en 1632, sous le nom de Wladislas VII, il reçut du chapitre et des chanoines de Saint-Pierre une lettre de congratulation à laquelle il fit cette très affable réponse : « Nous n'avons « pas oublié que, pendant notre séjour à << Rome, nous fùmes agrégé à votre collége, << afin qu'il nous fût permis de contempler la « très-sainte Face de notre Sauveur. >>

Le pieux Côme, grand-duc de Toscane, s'étant rendu à Rome, en 1700, pour gagner les indulgences de l'année sainte et vénérer de près la sainte Face, Innocent XII le nomma chanoine, afin qu'il pût tenir dans ses mains la sainte Relique; il monta à la loge vêtu de la soutane violette, du rochet, du surplis, de la barette et des gants rouges, selon l'usage encore en vigueur de nos jours, et, après avoir vénéré dévotement la sainte Effigie, il en fit l'ostension au peuple, et le

bénit avec elle, debout entre deux chanoines. Une peinture du Vatican le représente s'habillant en chanoine.

Par le bref Ut carissimus, du 31 mai 1717, Clément XI permit à Jacques III, roi catholique d'Angleterre (1), de vénérer la sainte Face dans le vestibule de l'oratoire où elle est conservée religieusement.

Pie VII, de sainte mémoire, permit que Charles Emmanuel IV, roi de Sardaigne, (plus tard édifiant jésuite), et la reine son épouse, la vénérable Marie-Clotilde de France, eussent la consolation spirituelle de contempler et de baiser la très sainte Face de NotreSeigneur, dans le vestibule du sanctuaire. Si l'un de ses successeurs, indigne représentant de l'illustre maison de Savoie, cette famille de saints, n'avait pas répudié l'héritage de piété que lui avaient laissé ses ancêtres, il n'aurait pas causé tant de tristesse à l'Eglise et tant de larmes au glorieux et bien-aimé pontife Pie IX.

Pie VII accorda pareille faveur, en février 1801, à la pieuse archiduchesse Marie-Anne d'Autriche, qui venait de recevoir la très sainte Eucharistie dans la basilique. Après avoir satisfait sa dévotion, les chanoines bénirent du haut de la loge, avec la sainte Relique, toute la cour et le peuple réunis dans le temple.

Le 7 avril 1806, le même pape, après la

(1) Le prétendant, fils de Jacques II.

chapelle du lundi de Pâques, se transporta avec sa cour noble à la basilique Vaticane; puis, précédé de torches allumées, assisté de deux chanoines, il se rendit au sanctuaire de la Véronique. Après avoir prié pendant quelque temps devant les trois saintes Reliques majeures, il voulut bien permettre que tous ceux de sa suite s'approchassent, pour vénérer de si glorieux souvenirs de la rédemption des hommes.

Des pèlerins français eurent aussi la consolation (doux souvenir !) d'assister en 1853 à une ostension de la sainte Face, faite devant le souverain pontife Pie IX. Un vendredi, vers les onze heures du matin, le Pape descendit dans la basilique Vaticane. Après avoir adoré Notre-Seigneur dans la chapelle du très saint Sacrement, il s'avança avec sa cour vers la confession de Saint-Pierre, et s'agenouilla devant le glorieux tombeau des apôtres. Un chanoine, revêtu du costume déjà décrit, monta à cette loge, prit dans ses mains et présenta successivement la sainte Lance, le bois vénérable de la vraie Croix et l'adorable Face de Notre-Seigneur JésusChrist. Pie IX, les cardinaux et les fidèles, prosternés sur le pavé du temple, contemplaient ces saintes Reliques et s'inclinaient amoureusement sous la bénédiction que l'on donnait avec elles. Après avoir satisfait sa dévotion, Pie IX se retira dans son palais, mais non sans humilier préalablement sous le pied du Pêcheur sa tête vénérable, où brillait la triple couronne du sacerdoce, de la sainteté et du martyre.

L'année suivante, 1854, année à jamais mémorable par la définition dogmatique de l'Immaculée Conception de Marie, le cardinal Patrizzi, vicaire de Rome, annonça dans l'Invito Sagro du 28 novembre que, par ordre du Saint-Père, les trois Reliques Majeures seraient exposées, sur un autel de la basilique de Saint-Pierre, le premier dimanche de l'Avent, 3 décembre, et qu'elles y resteraient exposées jusqu'au jeudi suivant à midi. En effet, la sainte Face et les deux autres saintes Reliques furent placées sur l'autel du très saint Sacrement, sous le dais, afin que le plus grand nombre possible des évèques venus à Rome pour cette circonstance solennelle eussent la consolation d'y célébrer les saints mystères. C'était la première fois que la sainte Face était exposée, pendant plusieurs jours, sur un autel de la basilique Vaticane le Pape avait voulu marquer par cette faveur extraordinaine la glorieuse promulgation du plus beau privilége de Marie, qui était attendue depuis dix-huit siècles, et qui devait exciter sur la terre et dans le ciel une si vive allégresse.

Ainsi s'est conservée, depuis le commencement de l'Eglise jusqu'à nos jours, la plus précieuse Relique de Notre-Seigneur JésusChrist, puisque son corps est monté aux cieux. Depuis que sainte Véronique reçut des mains sacrées du Sauveur ce gage éternel de son amour, depuis qu'elle le remit à St Clément Ier, troisième successeur de St Pierre, jusqu'à Léon XIII, glorieusement régnant, cette Effigie de Notre-Seigneur n'a cessé

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