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tuaire, embelli par les libéralités de Constantin et de Ste Hélène, sa mère, fut consacré par le pape St Sylvestre, le 18 novembre de l'an 324. C'est dans cette basilique, souvent restaurée, agrandie et même complétement reconstruite, que la sainte Face est conservée et vénérée de temps immémorial. Si nous la trouvons, à travers les siècles, déposée dans d'autres églises de Rome: à la Rotonde, au St-Esprit ou au château SaintAnge, ce n'est que temporairement et parce que St-Pierre se trouvant, par sa position hors de Rome (1), exposé aux attaques redoutables. des ennemis, les pontifes romains s'empressaient de mettre à l'abri de tout danger le vénérable Suaire, en le transportant dans l'intérieur de la Ville sainte.

L'an 610, sous le pape Boniface IV, la sainte Face était vénérée dans l'église de S. Maria ad Martyres, appelée communément la Rotonde, à cause de sa forme arrondie. C'était l'ancien Panthéon, bâti par Agrippa à Jupiter vengeur, et dédié plus tard à tous les dieux de l'Olympe. L'an du Seigneur 608, le pape Boniface IV, voulant purifier ce temple pour le dédier à la Mère de Dieu, descendit aux catacombes, retira de leurs demeures souterraines une légion de héros chrétiens et les fit transporter, dans,vingt-huit voitures magnifiquement ornées, et aux ac

(1) La Basilique de S'-Pierre resta hors du périmètre des murs de Rome jusqu'à saint Léon IV, "qui, en 848, la comprit dans la Citta Leonina.

clamations de Rome entière, dans le sanctuaire du paganisme vaincu. La nouvelle église prit le nom de Ste-Marie aux Martyrs. Deux siècles plus tard, en 830, Grégoire IV la consacra de nouveau à tous les Saints (ad ogni santi), et ordonna que, en mémoire de cette consécration, on célébrerait tous les ans et à pareil jour (1er novembre), dans tout le monde catholique, la fête de la Toussaint.

On voulut affecter l'église de Santa-Maria ad Martyres à la garde de l'Insigne Relique, comme étant un lieu fortifié, très sûr, puisqu'elle était située presque au centre de la partie habitée de Rome, et en même temps assez vaste pour recevoir l'affluence de peuple qui y venait offrir ses adorations à NotreSeigneur.

On conserve encore de nos jours, dans cette église, la châsse où était renfermée la sainte Face. L'urne qui contient cette châsse en morceaux est placée sur la table de l'autel du très saint Crucifix, dans un creux de mur, et porte cette inscription: Arca in qua sacrum Sudarium, olim a diva Veronica delatum Romam ex Palestina, hac in basilica annis centum enituit: « Châsse où resplendit pendant cent ans dans cette basilique le sacré Suaire, apporté autrefois de Palestine à Rome par sainte Véronique. » Cette châsse avait dix serrures dont les clefs étaient confiées aux chefs des dix anciens Rioni, ou régions romaines, de sorte que la sainte Relique était commise à la garde de la Ville entière, et la châsse ne pouvait être ouverte que devant ses représentants réunis.

Le très saint Suaire était exposé à la vénération des fidèles une fois l'an, le 13 mai, jour anniversaire de la première consécration de l'église, et dans les jours de calamité pour invoquer le pardon et la protection de Dieu.

Un siècle plus tard, la sainte Face fut reportée à Saint-Pierre. Le pape Jean VII, en l'an 707, ayant fait construire dans la basilique Vaticane un oratoire qu'il dédia à la B. Vierge del Presepio, et dans lequel il voulut avoir sa sépulture, y éleva un autel en l'honneur du très saint Suaire (quod vocatur Veronica) et y plaça la sainte Face dans un beau et grand tabernacle orné de colonnes de marbre, de sorte que la chapelle elle-même en prit le nom et s'appela S. Maria del Sudario. Grimaldi, notaire archiviste de la basilique, a illustré une pierre du pape Adrien Ier, de 772, de laquelle ressort la consécration, en date du 23 novembre 707, des deux autels de l'oratoire, où Jean VII avait placé la sainte Relique, le jour précédent, suivant l'ancien rite.

Torrigio, dans ses Sagre Grotte Vaticane, assigne à cette époque le replacement dans l'église de S'-Pierre de l'Effigie de NotreSeigneur, appelée à juste titre LE SAINT DES SAINTS (il santo de' santi), laquelle, par suite des circonstances calamiteuses des temps, avait été transportée ailleurs, sans doute, comme il le présume, en l'église de S. Maria ad Martyres, dite la Rotonde.

Il dit aussi que, sous Adrien Ier, on doubla la fermeture (bina clausura) du tabernacle,

qui était entouré d'un balcon du haut duquel on montrait au peuple la sainte Face.

Le P. Mabillon, dans son Museum Italicum, t. II, p. 122, insère un Cérémonial romain, de 1130, dédié au cardinal Guy du Châtel, plus tard Célestin II, où il est dit: Ensuite le Pontife va au Suaire du Christ, qu'on appelle Véronique, et il encense (1).

Alveri affirme, avec d'autres auteurs, qu'au temps du pape Innocent II, six nobles familles romaines furent préposées à la garde de la sainte Faee, pour prendre soin de la châsse où elle était renfermée.

Dans son histoire des choses remarquables de la basilique Vaticane, dédiée à Alexandre III, de 1159, Mallio atteste la singulière vénération dont jouissait à cette époque la sainte Face, devant laquelle brûlaient nuit et jour dix lampes (ante Veronicam decem lampada die nocteque).

Nous avons déjà parlé des médailles appelées Veronica, qui portaient l'effigie de la sainte Face avec les clefs de saint Pierre en sautoir; les pèlerins ad limina Apostolorum, qui avaient une grande confiance en la sainte Relique, les attachaient à leur chapeau et à leurs habits.

Telle était la vénération professée pour la sainte Image, que souvent on la représentait sur les monnaies pontificales, que l'on qualifiait pour cela de signum Veronica. Scilla,

(1) Postea vadit Pontifex ad Sudarium Christi, quod vocatur Veronica, et incensat.

dans son ouvrage Delle monete pontificie, offre divers échantillons de ces monnaies frappées à l'effigie de la sainte Face.

Cancellieri raconte que Philippe-Auguste, roi de France, étant venu à Rome en 1193, le pape Célestin III lui fit montrer « la Véro«nique, c'est-à-dire un certain linge que «Jésus-Christ appliqua sur son visage, et << qui en a gardé si manifestement l'em«preinte jusqu'à ce jour, que l'on croirait y « voir le visage même de Jésus-Christ. On

l'appelle Véronique, du nom même de la « femme à qui appartenait ce linge et qui << s'appelait Véronique (1). »

Le pape Innocent III, qui occupait le Saint-Siége en 1198, avait une grande vénération pour la sainte Face; il composa luimême des prières en son honneur et prescrivit de les réciter devant la sainte Image, en y attachant des indulgences.

Cancellieri (2) rapporte que la sainte Face fut transférée à l'hôpital du Saint-Esprit, sans toutefois préciser l'époque ; il reproduit une vieille chronique, d'après laquelle le saint Suaire était, à la maison de S. Spirito in Sassia, dans une petite chambre entièrement revêtue de marbre et de fer, et fermée à six clefs qui étaient confiées à six familles ro

(1) Veronicam, id est pannum quemdam lineum quem J.-C. vultui suo impressit, in quo pressura illa ita manifeste usque ad hodiernum diem apparet, ac si vultus J.-C. ibi esset, et dicitur Veronica, quia mulier, cujus pannus ille erat, Veronica dicebatur.

(2) Settimana Santa, p. 146.

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