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DU

CHATEAU DE BEAUNE

ÉTUDES GÉNÉALOGIQUES

1522 GIRARD DE VIENNE, dit DE RUFFEY
De gueules à l'aigle d'or

Devise: TOVT. BIEN. A. VIENNE. Autre: TOST. OV. TARD. VIENNE
Cri de guerre : S. Georges au puissant duc.

Messire Girard de Vienne fut nommé capitaine du château, le 19 décembre 1522, par Louis de la Trémoille, gouverneur de Bourgogne.

L'illustre maison de Vienne remonte authentiquement à Philippe, sire d'Antigny (1), qui vivait en 1180. L'un des plus célèbres de cette famille fut Jean de Vienne, seigneur de S. Georges et de Seurre, amiral de France, tué, en 1396, à la bataille de Nicopolis. Cet amiral possédait la moitié de la terre de Meursault, indivisément avec Philibert Paillard, chancelier de Bourgogne, et le château-fort de la Roche-Nolay. Il avait épousé Jeanne d'Oyselet, dame de Bonnencontre (2'. Lors de la guerre faite en Champagne contre les Anglais par le duc Philippe-le-Hardi, Jean de

(1) Antigny, canton d'Arnay, arrondissement de Beaune. Les ruines du château-fort sont remarquables. La partie la plus ancienne est de la fin du XIe siècle.

(2) Simonet, la Féodalité et le servage en Bourgogne.

Vienne commandait l'armée, avec les sires de Vergy et de Rougemont (1). Un certain comte de Ligny, « regardant par une cloison », fut blessé et eut l'œil crevé d'un coup de lance, à Allibaudières. Le duc envoya un messager à madame de Ruffey pour lui demander une pierre précieuse à laquelle on attribuait la vertu de guérir les blessures (2). « Au début de la campagne de Hongrie, dit un chroniqueur, le comte de Nevers et tous les seigneurs français et bourguignons arrivèrent devers le roi en très belle ordonnance, et le comte bailla la bannière de Notre-Dame, que les Français ont accoutumé de porter en bataille, à messire Jean de Vienne, amiral de France pour ce qu'il était le plus vaillant » (3). La Geste des ducs de Bourgogne, dans les « chroniques relatives à l'histoire de la Belgique » mentionne également Jean de Vienne, sire de S. Georges :

Et li cuens de Nevers su Paris approchant,

A noble compaignie de gens moult bien audans,
Qui furent bourguignons, qui furent combatant.
Quinze cens bacinés, tant les fut-on esmant.
Sire Jehan de Châlon y vint, je vous créant,
Le sire de Sainct George, qui le cors ot poisant,
Le seigneur d'Espaigny, qui le cors ot saçant,
Le baron de Vergy, qui à prisier fu tant,
Et plusieurs cevaliers et escuiers vaillans.

Un autre poëte a écrit:

De S. Georges le bon seigneur

Y fu ce jour à haulte honneur (4).

(1) Courtépée, édition Lagier, t. I. page 157.

(2) Note de M. Kervyn de Lettenhove, dans l'édition belge des Chro niques de Chastellain. Cette dame de Ruffey était la bisaïeule de Girard de Vienne,capitaine de Beaune.Le blessé était Valeran de Luxembourg, conseiller au grand conseil.

(3) Boucicaut, Guerre de Hongrie faite par le comte de Nevers en

1396.

(4) La bataille de Liége, dans les Mémoires de de la Barre, t. I, p.377.

La famille de Vienne s'est divisée en plusieurs branches (1) je parlerai seulement de celle de Ruffey (2) à laquelle appartient le capitaine de Beaune. Son auteur est Philippe, seigneur de Longvy,en 1315. Ce comte de Vienne fit une donation de dix-huit livres de rente sur la seigneurie de Ruffey à l'abbaye de Saint-Claire de Lons-le-Saunier. Il n'est pas inutile d'ajouter que ce monastère avait été fondé, peu de temps auparavant, par une de ses parentes, Alaïs de Vienne, qui en fut la première abbesse (3). Un des descendants, Louis de Vienne, seigneur de Pimont et de Ruffey, fut créé chevalier, lors de la guerre contre les Liégeois, en 1468 (4). Il épousa Isabeau de Neufchâtel dont il eut Girard de Vienne, baron d'Antigny et de S. Aubin, seigneur de Ruffey, de Laborde et de Villeneuve (5). A son titre de capitaine du château de Beaune, Girard joignait ceux de chambellan ordinaire du roi, chevalier d'honneur de la reine Eléonore d'Autriche et chevalier d'honneur au Parlement de Dijon. Il fut l'un des principaux négociateurs de la neutralité de la Franche-Comté en 1522 (6). Lorsque

(1) On trouvera de nombreux details généalogiques dans le Parlement de Bourgogne, de Palliot, dans la Noblesse aux Etats de Bourgogne, dans l'Armorial de la Chambre des Comptes, par M. d'Arbaumont, et dans une Notice sur la ville de Seurre, par M. Carlet. (2) Ruffey, canton et arrondissement de Beaune.

(3) Notice sur l'abbaye de S. Claire par M. Finot.

(4) Bibliothèque nationale. Manuscrit 796 du fonds Moreau. Une pièce manuscrite sur vélin, vendue récemment chez un libraire de Paris.contient un reçu de Louis de Vienne, d'une somme de 256 franes et huit gros pour le paiement de seize lances fournies, passées en revue à S. Marcel-lez-Chalon. Cette pièce est datée de S. Marcel le 29 juin 1472.

(5) S. Aubin, canton de Nolay, arrondissement de Beaune. Le châleau subsiste encore au hameau de Gamay. Ruffey, canton et arrondissement de Beaune. Les de Vienne n'ont possédé qu'une partie de la terre. Laborde, commune de Marigny, canton el arrondissement de Beaune. Villeneuve, commune d'Essey, canton de Pouilly, arrondissement de Beaune.

(6) Ch. Aubertin, Ephémérides biographiques,

de Vienne fut nommé à Beaune, le gouverneur de Bourgogne, d'après un ordre du roi, enjoignit au maire de la ville de prêter entre ses mains le serment d'obéissance. Cette formalité fut remplie le 1er janvier 1523, en présence du notaire Micault, qui en dressa l'acte authentique. Girard fut nommé, vers cette époque, chevalier de l'ordre de S. Michel (1). Il fonda, en 1521, dans la sainte chapelle de Dijon, la chapelle de l'Annonciation, dite de Vienne. Cinq ans après, ce seigneur augmenta la dotation d'une autre chapelle qu'il avait fondée à Commarin (2). On voit, dans l'église de ce village, un cadre gothique surmonté d'un petit dais. Il renferme un acte sur parchemin portant l'écusson de Vienne, entouré du collier de S. Michel et de l'écusson de Dinteville, coupé de Choiseul. Je crois utile d'en donner la teneur intégrale :

«Lan mil cinq cent vingt-six, le xvi iour du mois de mars, hault & puiffant S. Meff. Girard de Vienne, chevalier de lordre, S'. de Giffey & de Commerrien, baron d'Antigny et de S. Aulbin, chambellan ordinaire du roy, capitaine des ville & chafsteau de Beaune & Mme Bénigne de Dinteville, dame defdits lieux sa femme ont fondé & ordonné eftre dit & chanté tous les iours perpétuellement à haulte voix, en l'esglife parochial dudict Commerien & en la chapelle defdits S. et D. par eux érigée en ladite église appelée la chapelle de Notre-Dame de Miféricorde, par le curé ou vicaire dudict Commerien revestu d'ung furplis :

(1) Revue historique et nobil., 1879, p. 475.

(2) L'ancienne église de Commarin et sa chapelle de la Miséricorde ont fait place à une construction moderne. On peut voir dans l'église actuelle, au-dessus de la porte d'une chapelle destinée aux propriétaires du château, le moulage d'un médaillon représentant Girard de Vienne, coiffé d'une loque et portant le collier de la Toison d'or.

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