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NOTES

SUR LES SÉPULTURES

DE

L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE BEAUNE

En 1879, l'un de nos collègues, M. Ch. Bigarne, a publié les Tombes et Inscriptions de la Collégiale de Beaune (1). Cet ouvrage a reçu un accueil sincèrement favorable et d'autant mieux mérité qu'il comblait unc lacune importante dans le domaine de l'épigraphie locale.

les

Abstraction faite des signes funéraires que la tourmente révolutionnaire a épargnés et que nous avons encore sous yeux, l'antique église Notre-Dame renfermait un nombre relativement considérable de sépultures de personnages ayant tenu à Beaune un rang plus ou moins élevé, principalement dans l'ordre religieux. En commençant par la période la plus éloignée, il suffit de lire les pages du Martyrologe pour découvrir une certaine quantité de noms, ainsi que l'indication des places occupées par les restes des défunts. Dans la partie de sa Notice des Antiquités de la ville de Beaune, consacrée à la description de NotreDame, Pasumot a signalé quelques monuments dignes

(1) V. Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie, Beaune.

d'attention sous le rapport historique, archéologique ou artistique. Nous ne reviendrons pas sur des faits déjà connus. Notre but unique est d'ajouter à l'archéologie sépulcrale de l'Insigne Collégiale quelques documents complémentaires puisés à des pièces d'archives d'une rédaction souvent trop concise, mais toujours éminemment exacte, sans lesquelles une étude, traitant d'un sujet aussi spécial, ne présenterait nulle garantie de certitude historique. On a compris qu'il s'agit des registres paroissiaux (1).

S'il est incontestable que l'abaissement du sol de l'église, opération contemporaine de 1793 ou 1794, ait eu pour résultat la destruction d'un nombre notable de dalles et inscriptions, il est tout aussi exact que plusieurs des tombes, encore visibles, subirent des déplacements, lors du nouveau pavage qui s'effectua en 1801, à la restauration du culte. Il a dû en être ainsi, selon toute apparence, pour la tombe du chanoine Pierre de Chevigny, Petrus de Chevigneio (1336), utilisée en manière de degré à l'entrée de la chapelle dédiée à S. Pierre, et pour celle de Philibert Lacurne et de sa femme, Pallas N...., (1508), l'une des plus belles de NotreDame, placée dans les mêmes conditions que la précédente, comme elle détériorée, afin d'y ajuster les montants d'une grille, à l'entrée de la chapelle Sainte-Magdeleine. Toutefois, nous avons à consigner, sous ce rapport, plusieurs exceptions. Ainsi, en 1846, lorsque, pendant les réparations de la chapelle Saint-Martin, on fut obligé de soulever la su

(1) V. Registres de Notre-Dame, apd. archives du greffe du tribunal civil de Beaune. Il est regrettable que cette précieuse collection n'ait rien d'antérieur à la fin du xvre siècle.

perbe dalle gothique du maïeur de Beaune, Guy Colot, et de sa femme, Marguerite d'Aisé, qui gisaient là depuis le milieu du xv siècle (1), la terre a restitué des ossements pas encore réduits en poussière. La tombe à épitaphe latine du prêtre organiste Claude Chardenet, inhumé en 1678, aux termes précis du mortuaire, « dans le voisinage de la chaire à prècher (2), » n'a vraisemblablement pas changé de place, ou, dans le cas contraire, n'a pas été transportée à une grande distance de sa situation primitive. Pareille observation peut s'appliquer à la grande table de pierre qui marque, dans le transept de droite, le lieu du repos éternel des deux frères, les chanoines Perretz (15611572). Il en est évidemment de même pour une dalle foulée depuis plus de trois siècles par les pieds des fidèles, vers la chapelle de la Sainte-Vierge, et où bientôt deviendront indéchiffrables les noms de Babouyn et de Marthoire (1606-1607); pour la tombe illisible d'un « maistre N., docteur ez droictz, » (fin du XVIe siècle), et celles bien conservées de Vivant Gardin, fondateur de la Chambre des pauvres (1595), de la fille du sergent-général Bracpot, (sans date,) du chanoine Beleurgey (1680).

L'existence de caveaux ou charniers a pu être constatée par le texte des actes d'inhumations, mais la détermination des emplacements où étaient construites ces

(1) V. pour détails, Ch. Bigarne, Tombes et inscriptions de la Collégiale.

(2) On croit que la chaire était alors ad ssée à un pilier dans la nef de gauche.

demeures souterraines de la mort n'a pas été chose facile, du moment que les chapelles qui les renfermaient changèrent de vocables à plusieurs reprises, ce qui déroute les recherches. On n'est, à vrai dire, positivement renseigné que sur la chapelle Saint-Martin et Saint-Sulpice, fondée par Guy Colot qui y est enseveli; la même certitude règne pour la chapelle Saint-Flocel, qui abritait également la tombe de son fondateur, ainsi qu'il résulte d'un titre irrécusable :

« Le 12 mars 1674, Noble et Venerable J.-B. Delamare, antien cha<< noine de l'Insigne Collégiale, fut inhumé dans la chapelle Saint-Flocel « au bas de l'église, à droite en entrant, de laquelle il est le fondateur, >>

Cette mention est extraite du Livre des Fondations de l'Insigne Collégiale Notre-Dame de Beaune, manuscrit possédé par la bibliothèque de la ville, no 135, daté de 1677 (1).

Sous le sol de la chapelle de l'Annonciation, dite des Bouchin et des Le Blanc, - très probablement aujourd'hui

(1) Le même recueil contient le document suivant qui a directement trait à la chapelle Saint-Flocel :

<< Elle fat fondée par le chanoine Jean Baptiste Delamare en la chapelle appelée vulgairement de Couches, fondation acceptée par le Chapitre le premier teuvrier 1651.

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« Les reliques de saint Flocel faisoient partie du thrésor de l'églize. Suit une Transaction et accord touchant l'image de saint Flocel et les armes du chanoine Delamare, apposées au bas de la ditte image, reçu Bouchin, notaire à Beaune, le 4 avr.1 1673:

- AUX

« Il demeure permis aud, sieur chanoine Delamare de faire apposer incessamment au milieu de l'autel de lad. Chapelle de Couches entre le cadre du tableau et l'image de l'Assomption de la Sainte-Vierge, lad. image de saint Flocel, avec ses armes au bas d'icelle, sur des crampons de fort qui seront infixés en plomb dans la muraille deux costés de laquelle imaige saint Flocel seront reliés les deux aigles servant de couronnement aud. tablean, Aux frais dud. sieur Delamare et moyennant tout ce que dessuz lesd. procez et differendz demeurent estains et assoupiz entre les parties, des, enz entre elles compensés. »

la chapelle Saint-Pierre, s'étendaient deux caveaux destinés à ces deux familles. Le dernier des Le Blanc y descendit en 1776.

Le caveau des Grozelier s'ouvrait dans la chapelle de Tous les Saints dont la place est à rechercher. Une dizaine de membres de cette famille y furent inhumés de 1600 à 1724. A partir de cette époque, les ensevelissements y cessèrent, Pierre Grozelier, chanoine et doyen de NotreDame, ayant fondé la chapelle Saint-Herné, dans celle de MM. de Mauvilly, dite de Notre-Dame-de-Pitié, «< avec faculté d'inhumation pour lui et ses parents dans le caveau de ladite chapelle, » aux termes d'un acte du 3 septembre 1724.

Une note, datée du 14 mars 1674, relative à l'inhumation de Nicolas Berbis, « plus antien chanoyne de NostreDame, fait connaître qu'une chapelle portait le nom de Chapelle des Berbis (1). On la retrouve, plus tard, sous le vocable de Saint-Nicolas.

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Le caveau de la famille des Canet, qui se fixa à Beaune au xvi siècle, est signalé par un mortuaire et un ensevelissement en 1727, sans autre détail.

Il en est de même pour le caveau des Berthier, indiqué également en toutes lettres lors du dépôt du corps. d'Etienne Berthier, chanoine de Nuits, retiré à Beaune, et mort plus que nonagénaire, en 1725.

D'autres actes d'inhumation où l'on remarque ces mots : Dans la sépulture, n'indiquent pas toujours, tant s'en faut,

(1) En 1802, l'ancienne chapelle des Berbis reçut la statue de la Vierge Noire, placée jadis au-dessus de maître au!el, au fond du sancLuaire. Les mss Fredault désignent la chapelle des Changeur ou des Berbis, à droite de l'épître.

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