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379 au pouvoir duquel revient la Bourgogne après ses Ducs, les Roberts, les Eudes, les Hugues, exerçant la tutelle du duc Philippe, encore enfant, convoqua à Beaune tous les ordres de la Bourgogne pour le gouvernement du prince. Le même duc Philippe, devenu grand, harcelé par l'armée ennemie du roi d'Angleterre Edouard, tint à Beaune une assemblée publique pour repousser l'ennemi. Là Anselme, chancelier de Salins, les nobles de Vienne, de Torey, de Mommartin furent envoyés au roi d'Angleterre. Peu après Jean, roi de France, héritier de feu Philippe, duc de Bourgogne, ayant convoqué les ordres de la province, confia les villes à des préteurs et des officiers, mais il ordonna que, pour les causes difficiles, le tribunal suprême siégerait à Beaune.

Jouis du sort dont tu es digne, ò Beaune, Bibracte, use de tes avantages; ne va pas te croire une ville subalterne, ni la dernière entre les citès alliées, puisque le roi de France, Henri IV, ce foudre de guerre, la terreur de ses ennemis, vint te demander, pour ainsi dire, la clef pour ouvrir sa province de Bourgogne qui lui était fermée; il l'a proclamé bien haut. Puis le roi Louis XIII, son auguste fils, a attesté que la fidélité de Beaune lui était agréable et que la ville était l'objet de son affection. Un poète, digne du laurier d'Apollon, a dit des Alcimides qu'ils étaient heureux et florissants par le secours divin. Et vous aussi, vénérables chanoines, à qui est confiée la garde des choses saintes, vous avez surtout à cœur de fléchir les habitants d'en haut et, par les honneurs rendus à la Vierge Mère de Dieu, de toucher le Ciel et son Roi. C'est ainsi que vous avez conservé jusqu'à ce jour Beaune sûre, intacte, florissante. Et pour que rien ne se perdit de l'éclat de votre

gnitate, nihil de veteri ornamento detractum sit. Habete hoc veritatis assertae pignus, antiquitatis servatae decus, avitae nobilitatis lumen, authoritatis vestrae judicium, meae vero erga vos et fidei et observantiae testimonium, ut spero, aevo adaequatum. Tu Christi Dei parens, utriusque orbis Imperatrix, aeternitatis beatae splendidissimum lumen, Maria, fave clienti tuo, utinam ali cujus apud te notae, et in hac tua Belnensi Basilica spirantem, atque indè ad pacis tuae sinum aspi rantem, non de errante via, sed recta tutaque, tandem pro

move.

Vester humillimus servus ac Theologus,
C. B.

Datae Belnae anno Christi 1627. Solemni Assumptae in

cælum Deiparae Mariae Virginis Die.

Eglise et de la ville, vous avez adopté l'office composé si pieusement, si exactement par le concile de Trente. De la sorte, grâce à votre sagesse, vous n'avez rien perdu de votre dignité première, rien de votre ancienne splendeur. Acceptez ce gage de la vérité que j'avance, cet ornement de l'antiquité sauvée de l'oubli, cet éclat de la noblesse de nos aïeux, la décision de votre autorité, le témoignage de ma fidélité et de mon obéissance qui durera, je l'espère, autant que ma vie.

Et vous, mère du Christ, fils de Dieu, souverain du ciel et de la terre, lumière éclatante de la bienheureuse éternité, ò Marie, soyez favorable à votre serviteur; puissiezvous le remarquer, lui qui vit dans la basilique de Beaune, lui qui aspire à jouir ensuite de la paix dans votre sein; conduisez-le à ce but, non par une voie détournée, mais par la voie droite et infaillible.

Votre très humble serviteur et théologal,

C. B.

Donné à Beaune, l'an du Christ 1627, au jour solennel de l'Assomption de la Vierge Marie, Mère de Dieu.

Cette préface n'est-elle pas l'histoire même de notre insigne collégiale, des donations et priviléges dont les titres ont été transférés aux archives du département ? Dans les siècles passés, les Souverains-Pontifes enrichissaient à l'envi le Parthenon, le temple de la Vierge, le plus bel ornement de la ville, de tous les avantages spirituels et temporels. Quelle gloire pour les chanoines de Beaune! Alexandre III les prend sous sa protection et, dès le commencement du xe siècle, leur nombre est porté à trente. Chose étonnante, la collégiale relevait du diocèse d'Autun,

et c'est un évêque de Langres. Jean d'Amboise, qui confirme ses privilèges avec l'assentiment du pape Innocent VIII. Cette église, Insigne entre toutes les autres, a pour protecteurs les rois de France et les ducs de Bourgogne. Faut-il s'en étonner? Beaune n'était pas une bicoque subalterne ni la moindre des villes de France. Si,pour le théologal, elle n'est point l'antique Bibracte, celle-ci, après sa chute, a été greffée sur notre cité dont le rôle est. vraiment glorieux pendant le moyen-âge.

Au XIV siècle, l'assemblée des États de la province inaugure ses séances dans le Parthenon, c'est-à-dire le temple de la Vierge. Le duc Philippe le Hardi songe-t-il à repousser l'invasion des Anglais, c'est à Beaune qu'il convoque les défenseurs de la patrie: c'est de là que ses députés se rendent auprès du roi Edouard III;c'est à Beaune qu'est institué le tribunal pour juger les causes difficiles; c'est à Beaune que Henri IV est venu, comme autrefois Jean le Bon, demander les clefs de la province de Bourgogne. Beaune est chère à Louis XIII; Beaune est restée florissante grâce à la foi, à la piété des chanoines qui attirent sur elle les bénédictions d'en haut !

Tels sont les grands souvenirs que Guillaume Pasquelin a sauvés de l'oubli. Aussi, quiconque parmi nous garde le culte du passé lui sera reconnaissant de les avoir consignés dans son intéressante préface des offices propres de l'Église de Beaune.

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HORS LES MURS

Il n'y a pas encore un siècle que l'église Saint-Martin de Beaune, l'une des plus anciennes de la ville, est tombée sous le pic des démolisseurs; c'est à peine si on se souvient qu'elle a existé, et le plus grand nombre ignore où elle se trouvait placée.

Gandelot, page 43 de son Histoire de Beaune, ne lui consacre que ces quelques lignes : « Outre les paroisses de «Notre-Dame et de Saint-Pierre, on en distinguait encore << trois autres dès le treizième siècle. Celle de Saint-Martin, << dont l'église bâtie dans le faubourg vers le même temps «que celle de Saint-Pierre, fut détruite durant les guerres «de la Ligue et rebâtie au commencement du dernier sic«cle. Le prêtre qui desservait cette paroisse était autre« fois logé près de l'église, mais le presbytère fut aussi « détruit dans le seizième siècle. »>

L'abbé Bredeaut ajoute: « Son clocher n'était que de bois « et petit; on la détruisit en 1585 au sujet des guerres de « la Ligue comme nous le dirons bientôt de celle de la Ma

deleine, ainsi que le presbytère qui était tout auprès; on « la rétablit au commencement du xvIIe siècle avec un clo«cher en aiguille couvert en ardoise. Elle était basse et « n'avait rien de remarquable. Comme toute la partie supé«<rieure de la ville, depuis la rue des Prêtres (Maizières), « jusqu'au collège, était de cette paroisse, on avait rebâti

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