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ment religieux qui exige du catéchiste, avec la science du dogme chrétien, la clarté et la simplicité du style, le nouveau théologal composa pour les enfants de la paroisse un catéchisme dont les éditions se multiplièrent rapidement. Enfin, lorsque, après le concile de Trente, les chanoines eurent adopté le bréviaire romain, Pasquelin composa, à la prière de ses vénérables collègues, les offices propres pour l'église de Beaune, sur lesquels nous reviendrons en temps et lieu.

Cependant les Jésuites qui ne l'avaient point perdu de vue, lui écrivirent à diverses reprises pour le presser de rentrer dans leurs rangs. Il se contenta de leur répondre : « Ægrotum me noluistis, sanum non habebitis. » Il composa même contre eux la Protocatastasis et présenta son livre aux Etats-Généraux, assemblés à Paris en 1614. Pour en assurer le succès, il l'avait adressé au Tiers-Etat. Mais les trois ordres rejetèrent l'ouvrage qui fut en outre condamné par une bulle du Pape Paul V, le 16 mars 1618.

Pasquelin ne s'en tint pas là. En 1615. il prétendit prouver que la Société de Jésus était pernicieuse: Societatem Jesu esse perniciosam. Le lieutenant de police, averti de l'impression de ce nouveau libelle, vint enlever tous les exemplaires.

Dans cet ordre d'idées, il ne nous reste plus que l'épilogue de l'Hiérothéorie des Ordres religieux.

Si l'on excepte son zèle trop amer contre les Jésuites, le théologal était homme de bien, attaché à ses fonctions et très charitable. Il consacrait ses loisirs à visiter les communautés religieuses, les malades et les prisonniers. Versé dans les langues anciennes, il fournissait à l'avocat Bou-chin les citations grecques dont celui-ci émaillait ses ou

vrages. Telle était sa réputation qu'on le consultait de toutes parts sur toutes les questions difficiles.

C'est ainsi que les magistrats de Beaune, mécontents de l'administration du collège, firent appel à son expérience. Ils n'eurent pas à s'en repentir. Pasquelin leur conseilla de confier la direction de cet établissement aux Barnabites d'Annecy. Cette proposition n'étant pas acceptée. il s'adressa à la congrégation des Pères de l'Oratoire, récemment instituée par le cardinal Pierre de Bérulle. Ses démarches furent couronnées de succès. Le 8 septembre 1624, un contrat reçu par Me Chevignard, notaire à Beaune, intervint entre « noble Pierre Brunet, maïeur et prévot de la ville et autres magistrats, agissant au nom de la Cité, et le P. Bance, au nom des Oratoriens. Ceux-ci se chargeaient. de la direction des études, par la permission et sous l'autorité du Roi. » Ainsi donc, selon l'expression de M. Ch. Aubertin, «Guillaume Pasquelin peut être considéré comme le second fondateur du Collège. » (1).

Beaune lui devait en outre l'établissement des Religieuses Ursulines, pour l'éducation des jeunes filles. Malgré ces services incontestables, l'ancienne rue de l'Ecole porte le nom de l'abbé Gandelot, et celui de Guillaume Pasquelin est tombé dans l'oubli.

Son érudition, son mérite personnel, la douceur de ses moeurs lui avaient valu des amitiés honorables. Tous les jeudis il se réunissait avec le célèbre Juret, seigneur de Savigny; il était également lié avec dom Pégon, procureur de la Chartreuse de Beaune, et les PP. Cotton, Suffren,

(1) Recherches sur les écoles et le collège de Beaune.

Arnoult, Garnier, de la Compagnie de Jésus, n'avaient pas cessé de correspondre avec lui.

Vers la fin de sa vie, Pasquelin se réconcilia avec ses anciens maîtres. Il lègua même par testament sa bibliothèque aux Jésuites, de Dijon. « Bibliothecam non con« temnendam testamento legavit, ut damnum illis pravis li«bris illatum melioribus compensaret, dit le P. Jouvency. Pasquelin mourut en 1632, universellement regretté du clergé et du peuple de Beaune.

Ses ouvrages, extraits du catalogue de Papillon, étaient:

1° Protocalastasis, seu prima Societatis Jesu institutio restauranda summo Pontifici, Latino Gallicâ expostulatione proponitur, 1614, in 8, 125 pages, sans nom d'imprimeur, c'est-à-dire « La Réforme fondamentale ou radicale de la Société de Jésus, proposée au Souverain-Pontife. » Elle n'a pas survécu à la double condamnation des États-Généraux et du Pape Paul V.

2° Tuba magna mirum spargens sonum, ad S. S. Clementem XI. Strasbourg, 1617, 2 vol. in-12.

Baillet attribuait ce livre au P. Théophile Raynaud ou à Scioppius, l'adversaire redoutable de Jules Scaliger.

3° Societatem Jesu esse perniciosam, fut supprimé, nous l'avons vu, dès sa naissance.

Laissant de côté les vers placés en tête des œuvres de Bouchin, ainsi que le Catéchisme pour les enfants, il nous reste à parler seulement des n'3 4 et 8, intitulés :

N° 4.

N° 8.

S

Ouranologic, ou Discours céleste du Ciel.

Officia propria insignis Ecclesia Collegiata D. Mariæ Virginis apud Belnam.

10

OURANOLOGIE

Ou Discours céleste du ciel divin. dres Religieux avec les anciens. de l'Ordre des Jésuites.

Hierothéorie des Or

Et le spécial parallelle

Par Vénérable M. Guillaume Pasquelin, Beaunois, Docteur en saincte Théologie, et Chanoine Theologal de l'Eglise Notre-Dame de Beaune.

A PARIS,

Chez Gilles Blaisot, près la porte Sainct-Marcel, en la cour de Bavières.

MDCXV

Avec approbation. In-18, 603 pages.

Biblioth. de Beaune, no 1913.

Autrefois il était d'usage, dans les grandes familles, de donner à un enfant, le jour de son baptême, plusieurs parrains afin de lui assurer, sans doute, un plus grand nombre d'intercesseurs au ciel et de protecteurs sur la terre. Ainsi le théologal, au moment de se déclarer contre une Société puissante et redoutable, dédiait son livre « Au Très Auguste et Très Chrestien Louis XIII, roi de France et de Navarre; à la Très Chrestienne et Sérénissime Reyne de France, Marie de Médicis: à Très haut et très excellent Prince, Monsieur, frère du Roy, duc d'Anjou; à Monscigneur l'Illustrissime cardinal de Bouzy, évesque de Béziers; à très sage et très illustre Seigneur, Monseigneur de Villeroy, grand conseiller d'Etat ; enfin à très noble et très vertueuse Madame de Monglat, gouvernante de Monsieur, frère du Roy. »

L'approbation est datée du 19° jour de décembre, l'an

1614,et signée Georges Turgot, licencié en saincte théologie. L'Ouranologie comprend cinq parties, savoir:

Ouranologies première et seconde; deux Hiérothéories et l'Epilogue.

Chacune des Ouranologies contient cinq chapitres ceux de la seconde sont appelés Diopsies ou Méditations. Elles s'adressent à l'âme fidèle à Jésus-Christ et non à l'âme obstinée au mal.

Le Ciel meut tout l'Univers. L'âme est tout esprit en son essence, la princesse du corps, le Ciel où Dieu habite. Elle est l'entre-deux des esprits angéliques et des corps; sans être corps en sa substance, elle donne la vie à son corps, et, sans être esprit angélique, elle a l'intelligence spirituelle, comprend et pénètre tout ce que Dieu lui a mis dans la sphère capable de son entendement. » Cette définition de l'âme ne fait-elle pas songer à Descartes, dont le fameux discours devait paraître vingt ans plus tard ?

« Les vertus sont comme les signes du Zodiaque, qui ceint les reins de l'Univers. L'Ouranologie est donc justement nommée « le discours céleste, » car son objet est le ciel et ses sublimes vertus.

«L'âme religieuse n'aime que le ciel. Son vestement est l'habit céleste de la vertu. Saint Basile, archevêque de Césarée, est le premier qui, ayant assemblé aux villes les illustres serviteurs de Dieu, a donné occasion au reste du peuple de leur donner par honneur le nom de saincts et de religieux. C'est parmi eux que les Grecs choisissaient leurs Prélats et les pasteurs de leur Eglise.

Mais l'habit monastique ne suffit pas pour faire les saints, et plusieurs séculiers devant les hommes ont été de grands religieux devant Dieu. Témoins les chevaliers portugais dits

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