Obrazy na stronie
PDF
ePub

éblouira de ses charmes perfides, pensons au tombeau dont notre corps deviendra la proie jusqu'à ce qu'il s'éveille à la dernière trompette de l'Archange! Suivons les traces de notre Sauveur avant qu'il soit pour nous un juge inflexible! Allons à lui pour être sauvés, avant que retentissent à nos cœurs ces paroles fulminantes: «Levez-vous morts, paroissez en jugement!

Dans peu d'années certainement, que dis-je? dans peu de jours peut-être notre âme nous sera redemandée peut-être est-il déjà tombé sous le tranchant de la hache cet arbre qui fournira le bois de notre cercueil ! — O fais paroître à ma pensée, Esprit divin, lorsque tu me verras prêt à m'abandonner au vice, montremoi la mesure de mon corps déjà creusée, cette couche de vers et de corruption où cette enveloppe trop chérie reposera parmi les ossemens au milieu des cadavres qui tombent en poudre!

Ah! grand Dieu, qu'est-ce que de l'homme mortel que tu te souviennes Tome III.

[ocr errors]
[ocr errors]

de lui? Ce front sur lequel tu t'étois plu à imprimer le caractère de ta ma-jesté et de ta bienfaisance, ce corps que tu daignas former de tes divines mains, deviendront bientôt l'horreur des hommes et un objet d'épouvante! Ces mains que ton enfant étendoit avec confiance vers ton ciel pour t'invoquer, bientôt insensibles, roides et glacées, elles ne se joindront plus en prières pour émouvoir tes compassions ! Ces joues, où se peignoient l'innocence et le sentiment, ne sentiront plus l'haleine de la vie; les larmes brûlantes de l'amitié ne pourront les ranimer ! Et vous qui peignez à mon esprit le tableau ravissant de la nature, portes lumineuses du jour, ô mes yeux, encore quelques années au plus, et vous ne communiquerez plus à mon âme attentive la beauté sublime de l'Univers; et vous, ne vous ouvrirez plus avec tendresse sur la douce compagne de ma vie, sur mes enfans, sur mes frères, sur les bien-aimés de Dieu! Encore un peu de tems, et mes oreilles

[ocr errors]
[ocr errors]

n'entendront plus cette voix qui connoît si bien le chemin de mon âme, le langage de ceux que mon Créateur m'avoit ordonné lui-même de chérir! Encore un peu de tems, et je ne jouirai plus, dans l'assemblée des Fidèles, du chant de la louange, de la prédication de la parole de Dieu !

1

8

Mais notre esprit, ô! M. T. C. F., mes compagnons d'immortalité ! notre esprit sera dans le séjour heureux de la lumière; il se tiendra devant l'Eternel qui ne lui aura ôté ce corps qu'il avoit formé, que pour le lui rendre un jour incorruptible! Notre esprit vivra, en attendant cette résurrection glorieuse, en la présence de ce Dieu qui est lui-même ESPRIT, et qui nous a déclaré dans son Evangile que nous ne pouvons voir le Seigneur et vivre dans ce corps périssable; que la chair et le sang ne sauroient hériter le Royaume des Cieux!

Elevez donc, je vous en conjure, élevez vos pensées et vos désirs jusques à cette existence spirituelle Entretenez

vous dès à présent avec le Père des esprits Et pourquoi notre cœur auroit-il tant de peine à chercher ta face ? Pourquoi seroit-il tout de glace pour toi, Dieu de notre vie, tandis que tu brûles pour nous d'un amour éternel, d'un amour que nos péchés, que notre indifférence pour toi ne peuvent éteindre? Ne peuxtu pas le briser, ne peux-tu pas l'attendrir pour t'aimer, ce cœur de pierre, ce cœur, hélas ! si prompt à oublier et la grandeur incomparable de sa destination, et le néant des objets qui l'attachent à la terre ?...

Ah! du moins dans ces jours de deuil, où la mort a semé tout autour de nous la désolation, les regrets et l'épouvante, sortons de cette insensibilité profonde pour le salut, réveillons-nous de cette léthargie qui seroit mortelle, et Christ nous éclairera ! Déjà la moitié de notre carrière s'est écoulée, et nous n'avons pu mettre à part une heure chaque jour, une seule heure à méditer sur notre dernière fin, sur le jugement irrévocable, sur le

malheur d'aimer plus que Dieu ce qui doit périr, sur l'immortalité de notre âme, sur la nature divine dont elle peut être rendue participante en Jésus-Christ! O incompréhensible négligence! ô fatal penchant pour les distractions, pour les plaisirs et les biens corruptibles de la terre, pour la vaine gloire qui s'évapore ainsi que la fumée dans les airs! amour du monde ! amour du monde ! tombeau du bonheur, ennemi de la raison et de la sagesse, perturbateur du repos du cœur humain, toi qui ravis à tant d'âmes le salut et la vie éternelle, toi qui nous fais commettre tant d'iniquités, ô quand serons-nous libres de ces entraves cruelles dont tu lies nos affections? Quand briserons-nous ces fers honteux dont tu enchaînes nos facultés les plus nobles?

O! si vous nous parliez du fond du cercueil, vous qui venez de nous laisser dans ce séjour d'épreuve ! Je veux vous interroger dans le secret de vos tombeaux.... Quelle odeur cadavéreuse s'en exhale! Je me sens saisi d'un frémissement

« PoprzedniaDalej »