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moph ou memphis, se nommait

nof en hébreu. Nous verrons de nouveau

de ces permutations dans la suite de ce Mémoire.

Mais il est difficile de rendre compte de la signification de roi très-méchant, xáxιotos, qu'Horapollon attribue à ce nom. Aussi plusieurs savants ont-ils rejeté la lecture xáxiaTos, et ont voulu lui substituer celle d'apatos, très-bon, et celle de xpátiatos, très-puissant. Ce n'est qu'en arabe que nous trouverons la solution de cette question.

Le mot arabe nahasa, signifie étre méchant, cruel, persécuteur. A cette racine, se rapporte l'airain, nahas, dont les Hébreux ont fait néchouchthan, le serpent d'airain que Moïse éleva dans le désert, pour guérir la morsure des serpents de ce genre.

La racine de ce mot en hébreu, signifie siffler. C'est le bruit que font les serpents. Cette racine signifie aussi augure, incantation et murmurer: parce qu'on tirait des augures, des mouvements et des sifflements des serpents; et que. les magiciens qu'on nommait nahachonim, opéraient leurs enchantements, en murmurant leurs paroles magiques, qu'accompagnaient quelques inflexions de voix.

Le nom de Thermutjs doit se tirer de „♪ déouré moudam, mouvement circulaire perpétuel; et nous allons voir que les symbolisations exprimées par ce serpent sont toutes prises de la propriété qu'a le ciel de se mouvoir tout d'une pièce, et perpétuellement.

Dans le chapitre 13 de son 1er livre, Horapollon nous apprend que « pour » représenter un dieu dans le monde (un dieu mobile), ou le sort, ou le nombre » cinq, ils figurent une étoile. L'étoile sert à représenter un dieu mobile, parce que » la providence d'un dieu constitue la puissance coercitive, par laquelle le » mouvement des astres et du monde entier s'accomplit. Car on croit que, sans » un dieu, rien ne pourrait se maintenir. De là, le sort, qui résulte de ce gou» vernement des astres; de même l'étoile désigne le nombre cinq, parce que, des >> cinq étoiles mobiles ou des planètes, vient uniquement l'administration du » monde. D

C'est ce Dieu céleste qui est l'Esprit tout-puissant qui pénètre et dirige le monde, et dispose à l'avance tous les événements qui doivent arriver successivement dans le monde et sur la terre.

Jamblique, de Mysteriis, etc. s. 7. d. 2. nous dit : « L'intelligence ignée meut tout circulairement d'une seule manière, dans un seul ordre et dans un seul » rapport. »

Cette puissance motrice et créatrice se nomme en arabe djébraïl, ou Gabriel. Les Arabes confondent cet archange avec le Saint-Esprit.

Cet esprit, les Egyptiens l'appelaient Knef; c'est canafa, qui entoure, qui protége.

L'esprit s'appelle en hébreu rouah, et rih en arabe; littéralement souffle et l'on voit, sur le zodiaque de Bianchini, un vent qui souffle sur le zodiaque, et

semble le faire tourner. Il a un boisseau sur la tête, comme Sérapis, qui a le pouvoir sur les vents.

Le mouvement circulaire qu'imprime l'esprit, lui a fait donner son nom : Spiritus, in spira-itus, mouvement en rond.

L'esprit était composé d'air et de feu; et le serpent était aussi composé de feu et d'air; et comme il était lourd comme la terre et léger comme l'eau, il représentait les quatre éléments à la fois, dont il renfermait les propriétés en lui-même.

Ainsi, la symbolisation de l'aspic est double par son corps et son souffle, il représente l'Esprit de vie ; et par ses taches, le monde étoilé, que l'esprit pénétre et fait tourner.

C'est de cet esprit puissant, qui violente et qui pousse dans un seul mouvement tous les astres à la fois, qu'est prise l'application de l'aspic à la puissance royale; un roi absolu est un dieu dans l'État, l'esprit qui dirige tout et fait mouvoir la machine sociale tout à la fois. Comme l'action d'un chef absolu a toujours de l'énergie, et que la punition est plus prompte et plus forte que lorsqu'elle est réglée par des lois, on disait que le Thermutis était le symbole de la punition. Elien a confondu probablement le nom de thermutis avec celui de néisi c'est sous ce dernier nom qu'il indique la punition du crime.

Un roi, maître du monde terrestre, était désigné par un grand édifice placé au milieu du cercle formé par le serpent.

En arabe, une maison, c'est > dâr, nom général par lequel on désigne toute espèce d'habitation, et particulièrement le monde terrestre, la vie mondaine et la vie future. Le nom de la maison, dâr, appartient à la racine dour, qui signifie tourner autour.

L'édifice placé au milieu du serpent, figurait le monde terrestre sur lequel le roi avait autorité; et pour montrer que ce prince n'avait de pouvoir que sur une partie de la terre habitable, on le figurait par un demi-serpent: ce n'était alors qu'un demi-roi.

Comme symbole de l'année et de la rénovation de la nature, l'aspic marquait, par la manducation de sa queue, que tout ce qui naît dans le monde, par la Providence divine, recommence à naître une seconde fois, et redevient embryon.

L'aspic et le basilic ont été souvent confondus ensemble, et employés l'un pour l'autre dans les représentations symboliques.

C'est l'aspic qui parait sur les figures de Sérapis, qu'il entoure de ses replis ; il y représente le mouvement du monde.

CHAP. 3. Comment les Egyptiens désignent l'année.

Les Égyptiens, lorsqu'ils veulent désigner l'année, figurent Isis, c'est-à-dire une femme; et c'est de la même manière qu'ils désignent la déesse. Isis est un astre que les Egyptiens appellent Sôthis, les Grecs 'Actpoxúwv, lequel semble être le roi (Castλcúciv) de tous les autres astres, quels que soient leur éclat et leur gran

deur apparente. En outre, comme par le lever de cette étoile, on conjecture tout ce qui doit arriver dans le cours de l'année, c'est avec raison qu'on appelle l'année Isis. Ils représentent l'année d'une autre manière; ils peignent un palmier, lequel est le seul, entre tous les arbres, qui produise un rameau à chaque nouvelle lune : de sorte que par la production de douze rameaux, l'année est complète. (Il s'agit sans doute de l'année sothiaque, de 365 jours, ou plutôt de l'année lunaire de 360 jours, qui a existé dans tout l'Orient.)

L'étoile Sôthis est celle que nous appelons Sirius ; elle est située dans la constellation du Grand-Chien : c'est la plus grande et la plus brillante dans le ciel : on prétend qu'en Egypte elle acquiert, l'été, un éclat extraordinaire. On donne aussi à cette étoile le nom de Canicule; et l'on prétend que son lever est l'annonce des plus grandes chaleurs.

Les Arabes l'appellent Chihrai (d'où le grec Zeípios), le velu ou l'intelligence.

Cet astre, par son éclat, semble être le roi de tous les autres astres (6αotλsúεtv). A son lever commençait l'année chez les Egyptiens, et avait lieu la naissance du monde, selon Porphyre.

La Canicule est comprise dans le signe du Cancer : elle appartient au premier décan du Cancer, qui porte le nom de Sothis, et qui est présidé par la planète de Vénus.

Le nom d'Isis vient de l'hébreu s icha, femme, et de l'arabe es, fondement, commencement d'une chose; preuve que le monde et l'année commençaient à ce point. Sôthis vient de l'arabe S soud, qui signifie être le premier, le maître; en hébreu 1 choud, faciλsúwv. Elle est ce qu'on appelle en astrologie, le Seigneur de l'année, c'est-à-dire le point d'où part l'année.

CHAP. 7. Comment les Egyptiens désignent l'âme (sensitive).

Ils représentent l'âme par l'épervier, en raison de la signification de son nom. L'épervier s'appelle en égyptien baihêt. Ce nom divisé veut dire âme et cœur; baï signifie âme, et hêt cœur. Chez les Egyptiens, le cœur est appelé l'enveloppe de l'âme ; et il en résulte, par la combinaison des mots, âme résidant dans le cœur. De là vient le rapport qui existe entre l'épervier et l'âme; car l'épervier ne boit pas d'eau du tout, mais du sang, dont l'âme se nourrit.

Le mot baï, comme dénomination de l'âme sensitive, ne se trouve dans aucune langue sémitique, et il y a peut-être encore quelques confusions de la part de l'auteur, ou de son traducteur Philippe. Mais nous trouvons jļ baz, comme nom de l'épervier, en arabe et en persan. Nous ne voyons pas hét avec la signification de cœur, mais nous trouvons deux mots dont la prononciation approche de hêt, et qui se rattachent aux propriétés que les Égyptiens attribuaient au cœur.

Le premier c'est iad, lequel signifie, ce qui contient, ce qui enveloppe, ce qui protége; ce mot appartient à la racine sádá qui signifie être solide, fort.

C'est pour cela que les Egyptiens donnaient à leurs hydries, ou cruches, la forme d'un cœur, parce que c'étaient des contenants (voyez l'article suivant) : à ce cœur était attachée une langue, qui, par son état perpétuel d'humidité, figurait le liquide renfermé dans le vase.

Le cœur était donc considéré comme une cruche qui contenait le sang, et l'âme plongée dans le sang.

Nos cruches ont aussi la forme d'un cœur ; et il est très-probable qu'elles sont une imitation des hydries égyptiennes; car s'il n'y avait pas une tradition conservée, il serait difficile de comprendre pourquoi on a donné à nos cruches un si large ventre, avec une base aussi étroite.

La deuxième expression qui se rapproche de hét, est hedi, qui signifie, conduire, diriger. Nous allons voir dans l'article suivant que les Égyptiens appelaient le cœur, le directeur du corps; par conséquent, le mot hedi pourrait bien être l'origine de hêt.

CHAP. 21. Comment les Égyptiens représentent la crue du Nil.

Pour désigner la crue du Nil, laquelle ils appellent noun, qu'on explique par le nouveau (Nil), ils représentent tantôt un lion, tantôt trois grands vases d'eau, tantôt le ciel, tantôt la terre lançant de l'eau. Un lion, parce que, lorsque le soleil passe sous le signe du Lion, le Nil augmente beaucoup, tellement que, tant que le soleil est dans ce signe, la nouvelle eau qui inonde le pays, est le double de ce qu'est l'élévation ordinaire; d'où il résulte que ceux qui, jadis présidaient aux choses sacrées, donnaient aux canaux et aux ouvertures des fontaines, des figures de lion, en manière de prière pour avoir une grande abondance d'eau ; ils figurent le ciel, et la terre jetant de l'eau, et trois hydries. Ils font les hydries semblables à un cœur ayant une langue; s'ils leur donnent la forme d'un cœur, c'est parce que le cœur dirige le corps, de même que le nouveau Nil gouverne l'Égypte: avec une langue, parce que la langue est toujours plongée dans l'eau; ils appellent l'eau la procréatrice de l'existence; s'ils figurent trois hydries, ni plus ni moins, c'est parce que la crue du Nil, selon eux, a trois causes : la 1re cause, qui vient du sol même de l'Egypte, qui produit naturellement de l'eau; la 2e cause, l'Océan, parce que son eau parvient en Égypte, dans le temps de l'élévation; la 3e cause, les pluies qui tombent dans la partie méridionale de l'Ethiopie, vers le temps de l'élévation du Nil. La propriété de l'Egypte de produire de l'eau, peut s'expliquer par cela. Dans les autres régions du monde, les inondations des fleuves ne viennent qu'en hiver, et des pluies continuelles qui y tombent; mais l'Egypte seule, occupant le milieu du monde, comme la prunelle dans l'œil, amène l'accroissement du Nil pendant l'été.

Horapollon nous apprend que la crue du Nil, qui était dans sa plus grande intensité, sous le signe du Lion, se nommait noun, ce que le traducteur grec désigne par véov, le nouveau.

Le mot noun, dans les langues orientales, ne signifie pas croissance, mais pois

son; en sorte que nous ne pouvons trouver aucune analogie entre le nom et la signification qu'Horapollon lui donne. Mais nous avons déjà vu qu'en échangeant une nasale contre l'autre, nous étions parvenus à comprendre le nom de Méisi devenu Néisi; cette fois, en mettant I'm à la place de l'n, et en changeant noun en noum, nous obtiendrons un rapport qui ne peut nous venir que sous cette forme, et que la langue arabe peut seule nous offrir.

Ainsi, en arabe, néma, signifie croître, augmenter, s'élever (en parlant de l'eau).

Ainsi l'épithète de nouveau s'applique au Nil, lorsqu'il a reçu l'augmentation d'eau que lui apportent les trois causes qu'Horapollon signale, parce que la crue a lieu au commencement de l'année. Le nouveau Nil, c'est le Nil dans sa haute élévation; autrement, c'est le Nil ordinaire, l'ancien Nil: de sorte que, comme toujours, le traducteur a pris une expression appliquée pour une traduction

exacte.

CHAP. 38. Comment les Égyptiens désignaient les lettres.

Lorsque les Égyptiens veulent écrire lettres, ou écrivain sacré, ou terme, ils figurent l'encre, le crible et un jonc. La raison pour laquelle ces choses désignent les lettres sacrées, est que, chez les prêtres, on n'écrit qu'au moyen d'un jonc, et l'on n'emploie jamais un autre instrument. Un crible, parce que cet ustensile, qui est le premier dont on se sert pour la confection du pain, est fait de jonc. Tout cela signifie, que celui qui a la nourriture, étudie les lettres, et que celui qui n'est pas nourri, s'adonne à d'autres arts. D'où il arrive que, chez eux, le savoir s'appelle Sbo, c'est-à-dire, nourriture complète (1). Ces choses désignent l'hiérogrammate, parce que celui-ci a les connaissances nécessaires pour distinguer les chances de vie et de mort d'un malade. Car, il existe chez eux, un livre sacré, appelé ambrès, qui leur indique si un malade vivra ou non, selon la position qu'il prend dans son lit. Ces objets désignent aussi la fin, parce que si quelqu'un a étudié les lettres (et par conséquent, a la nourriture complète), il arrive au port tranquille de la vie, et n'est plus soumis aux incertitudes fâcheuses de ce monde.

Horapollon nous apprend que l'homme qui s'adonne aux lettres, pour avoir de quoi vivre, obtient la nourriture complète, tandis que celui qui n'a pas de quoi vivre, s'adonne aux autres arts; d'où le savoir, en général, s'appelle Sbô, et signifie nourriture complète.

Sbáh, et l'a

Le chaldéen yap Sbah, l'hébreu, ya Sbah, le syriaque, rabe, Chabah, signifient être rassasié, avoir abondance de nourriture. Dans le copte, câu Sbô n'a d'autre sens que celui d'érudition, de savoir; le sens primitif n'y existe pas : c'est un mot emprunté à la langue sacrée. Donc le mot sbo de la langue sacrée, dans son sens naturel, est emprunté aux langues sémitiques.

(1) Je crois que ceci doit plutôt s'entendre de la nourriture de l'esprit que de celle du corps; et de l'instruction complète qu'acquéraient les hiérogrammates.

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