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lors le mensonge doit triompher sans obstacle; aussi l'arbre de fausseté grandit-il à vue d'œil; la banque, l'agiotage et le com→ merce accumulent de plus en plus les trésors, tandis que la pauvre agriculture végète sans moyens de fortune. Voilà l'œuvre de ces philosophes modernes dont les écrits ne retentissent que de balance, contrepoids, garantie, équilibre, et amour de l'auguste vérité. N'est-ce pas le cas de dire, avec Beaumarchais, que les gens d'esprit sont bétes; ou bien que les badauds sont bêtes de se confier aux beaux esprits, et que les gouvernements sont aveugles de ne pas voir qu'ils manquent d'un point d'appui pour résis

ter au commerce.

CHAPITRE LI.

Construction intégrale de la 6o période.

J'envisage ici l'ensemble du régime des garanties; le sens commun nous en indique d'abord deux, savoir: celle de travail, subsistance et bien-être pour la classe pauvre, et celle de vérité en relations sociales pour les classes moyenne et riche.

La philosophie ne veut entendre à aucune de ces garanties; elle consacre la pleine licence des marchands, qui font régner la fourberie universelle en relations d'achats et ventes, puis elle organise une législation qui expose tout propriétaire sans défense, yu sans astuce, à être spolié par les gens d'affaires, gens de justice, etc.

Voilà pour la classe aisée; quant aux pauvres, la philosophie leur donne, pour toute ressource, les dépôts de mendicité, séjour de supplice, et les bagnes industriels nommés grandes fabri ques; deux sortes de prisons où le pauvre fait son enfer dès ce monde.

J'ai démontré qu'il n'eût pas été difficile d'imaginer les deux méthodes qui créeront une garantie de sûreté et vérité pour les riches, en affaires d'intérêt; une de bien-être pour le pauvre qui n'a, en civilisation, d'autre garantie que celle d'être fusillé, déci mé, s'il vient en masse demander du travail et du pain qu'on refuse aux individus, ou s'il ose demander un adoucissement aux corvées et tortures qu'on lui inflige pour prix d'une chétive subsistance; puis d'être décoré du beau nom d'homme libre, lors

qu'on l'envoie, la chaîne au cou, mourir pour une charte octroyée. Telles sont les garanties que la philosophie a su imaginer pour le peuple dont elle se dit l'amie. Quel génie en amitié !

Les garanties, en cadre général, doivent s'appliquer aux douze passions, assurer du plus au moins le libre exercice de chacune. Il suffit que la garantie s'étende aux neuf dites sensuelles et affectueuses; elle s'étendra par suite aux 3 autres, nommées mécanisantes.

En relations industrielles on avait, dans le système monétaire, un beau fanal de garantie qu'il eût fallu étendre au commerce entier. Tel serait l'effet de l'entrepot trinaire concurrent. Ce serait une régie à double contrepoids formé par la liberté de ventes particulières, et par l'entremise d'actionnaires surveillants. Les fermes fiscales ou fermes d'asile rentrent dans ce mécanisme.

Les garanties doivent s'étendre aux plaisirs des sens comme aux autres passions; or la philosophie, sous prétexte de liberté individuelle, frustre de bien-être sensuel tout le corps social. Examinons les lésions des sens.

4°. LE TACT: une de ses branches le plus précieuses est le contact de l'air; un air insalubre donne la mort, et pourtant les philosophes consacrent la liberté de construction insalubres qui, dans certains quartiers de Paris, font périr les sept huitièmes des petits enfants dès leur première année. Un système de garantie en tact défendrait ces constructions meurtrières; il mettrait en vigueur un code architectural pourvoyant à la salubrité et à l'embellissement, et astreignant à ces deux fins l'intérieur comme l'extérieur des édifices (Voyez III, 302, un aperçu de ce code auquel on n'a jamais songé).

2o. LA VUE : elle est de toutes parts blessée par cette licence de construction. L'on voit quantité de vandales travailler à plaisir pour l'enlaidissement, construire tel mur qui ne leur donne d'autre profit que de masquer une demi douzaine de voisins: c'est le bonheur suprême pour les petits esprits; ils aiment à enlaidir le quartier, les alentours, et molester les voisins pour jouir du beau nom d'homme libre. La philosophie applaudit à ce vandalisme qu'elle nomme liberté, et qui n'est que désordre comme toutes les libertés individuelles sans contrepoids, sans subordination au douze garanties. On croit faire preuve de sagesse en méprisant les garanties de l'agréable, comme celle des constructions harmoniques (III, 302); l'esprit humain a commis

dans cette affaire un fâcheux mécompte, car en négligeant les constructions harmoniques, branche de garantie visuelle, il a manqué l'invention des approximations sociétaires, où l'aurait conduit ce genre de construction.

3o. L'OUIE la nation française, remplie de prétentions, a l'oreille faussée comme l'esprit; une seule ville fait exception: le peuple, ou du moins partie du peuple de Toulouse, a l'oreille juste et va chanter sur le théâtre dans les choeurs. Ce qui a été possible à Toulouse ne l'était-il pas dans toute la France? pourquoi donc laisse-t-on passer des siècles sans songer à régénérer les oreilles? La morale répond que cela est inutile, qu'un vrai républicain ne doit s'occuper qu'à planter des raves: c'est avec ce sot principe qu'elle a faussé le jugement des nations civilisées. Dans l'ordre garantiste, il faut que l'utile et l'agréable marchent de front; si on manque les garanties de l'agréable, on manque par contre-coup celles de l'utile, et de là vient que les civilisés sont privés des unes et des autres. Ils ont si peu d'idées justes sur ce point, qu'ils autorisent dans Paris, sous prétexte de liberté, 3 à 4,000 empoisonneurs publics nommés marchands de vin, vrais marchands de poisons déguisés qui minent la santé du peuple; c'est absence de garantie sur le sens du goût.

Tout absorbés dans les visions de charte et de système représentatif, les modernes sont frappés de cataracte sur tout ce qui touche aux vraies libertés, aux garanties solidaires. Je n'ai exami né ici que les matérielles, parce qu'on les croit indignes d'attention; si je passais aux spirituelles, à celles d'ambition, d'amour, d'amitié, de paternité, je pourrais analyser dans notre politique plus d'aveuglement encore qu'elle n'en a sur le matériel: son travers en toutes branches de garantie est de vouloir opérer sur l'utile sans y joindre l'agréable, croire qu'on peut scinder le système de la nature, en admettre telles branches et repousser telles autres; établir des garanties pour les droits des farouches républicains, sans en établir pour les classes moins farouches.

Si je donnais une théorie détaillée du mécanisme des garanties sociales, on y verrait toutes les passions marcher de front, et l'agréable toujours allié à l'utile (4). Comment des hommes

(1) Ici devrait se trouver un chapitre sur la construction de la 7 pé

qui ne veulent pas reconnaître ces règles primordiales du mouvement, osent-ils nous dire qu'ils étudient la nature, qu'ils sont amis de la nature? Voyez la belle nature sociale qu'ils ont établie sur ce globe! Quatre sociétés, civilisée, barbare, patriarcale et sauvage, qu'on croirait l'ouvrage des petits infernaux ! Si on donnait aux démons notre globe à gouverner, pourraient-ils y organiser un ordre plus odieux que ces 4 sociétés, réceptacles. de toutes les infamies?

CHAPITRE LII.

Construction des 4 phases infra-civilisées.

L'ANALYSE de ces périodes nommées BARBARIE, PATRIARCAT, SAUVAGERIE, et PRIMIVIVE, est un des nombreux sujets dont la science n'a jamais daigné s'occuper: elle est très active a chercher de vieilles pierres et vieilles inscriptions remontant au déluge, ardente à tout travail inutile, sans vouloir toucher aux branches utiles de l'Archéologie, aux recherches sur le mécanisme de la société primitive. Il en reste partout le globe des traditions confuses, sous le nom de paradis terrestre ou Eden, qui était un mécanisme de Séries passionnées inforines, ébauchées; elles ne purent pas se soutenir au delà de 300 ans. Il serait assez curieux d'apprendre par quels moyens l'instinct, aidé de quelques circonstances, put enseigner aux premiers hommes ce beau mécanisme dont nos sciences, avec toutes leurs subtilités, ne peuvent retrouver aucune trace. Les tableaux de cette société, primitive et antérieure au petit déluge (LIV), pourraient fournir quelques chapitres fort intéressants.

Il existait alors abondance de fruits, de gibier et de poissons, de troupeaux d'une grande beauté, et de plus liberté d'amour et rareté de population. Il fallut une combinaison de ces moyens, dans des climats fort tempérés et exempts de bêtes féroces, pour que l'instinct pût s'élever au mécanisme des séries passionnées,

riode, SOCIANTISME OU ASSOCIATION simple. J'ai cru devoir le détacher, le placer 380, sous le nom de FONDATIONS APPROXIMATIVES, parce qu'il tient à la théorie directe, plus qu'à la cONTRE-PREUVE formée des sections VI et VII.

qui dut déchoir au bout de deux siècles, par l'accroissement de population et l'approche des bêtes féroces qui avaient été créées sous l'équateur, loin des peuplades blanches de la zone tempérée, bien plus fertile alors qu'elle ne l'est aujourd'hui.

On a commis l'erreur de croire que la nature primitive était l'ordre sauvage, il n'en est rien: les végétaux et animaux qui entouraient les premiers hommes étaient d'espèce plus parfaite que ne sont aujourd'hui ceux de nos plus riches métairies. L'aurochs et le moufflon sont des dégénérations, et non pas des espèces primitives; il en est de même de l'homme sauvage : il est fort au dessous de l'homme primitif dont la taille commune était de 73 1/2 pouces de Paris; elle remontera au delà de ce degré, et quoique tombée aujourd'hui à 63 pouces, elle s'élèvera en harmonie, d'un septième en sus que la stature primitive; elle haussera de 73 1/2 à 84 pouces ou sept pieds de Paris. Ce sera, au bout de douze générations, la taille moyenne des hommes d'harmonie. Quant à la race actuelle, sa taille est au dessous de l'extrême dégénération; l'on en peut juger par un parallèle avec quelques races mieux conservées, comme les Albanais et Monténégrins qui, en voyant la troupe française, ne pouvaient pas concevoir que des hommes si petits eussent fait de si grandes conquêtes.

Il faudrait, non pas un chapitre, mais une notice de 4 chapitres, pour faire connaître en abrégé les 4 sociétés antérieures à la nôtre. Qu'on en juge par un aperçu de la barbarie, très digne d'analyse par sa contiguité en échelle avec nous.

En régime barbare, le caractère de pivot général, celui qui forme contraste avec la civilisation, c'est le simplisme d'action; l'action est toujours composée en mouvement civilisé.

On peut établir le paralièle sur un petit nombre de caractères barbares, huit seulement :

1. Immobilisme
2. Fatalismc.

3. Prompte justice.
4. Monopole simple.
. Action simple.

5. Dignité réelle de l'homme.
6. Essor franc des passions.
7. Théocratie amalgamée.
8. Foi à l'immortalité.
K. Direction par instinct.

Cette petite échelle est bien insuffisante, puisqu'elle ne distingue pas même les caractères de phases, les successifs (ch. XLI), et qu'elle ne donne qu'un petit nombre de permanents (ch. XLII). Pour disserter régulièrement sur ces dix caractères barbares, il

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