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formant échelle d'espèces et non de variétés. Ce vice est le caractère des séries hongrées : elles manquent de compacité; leur échelle est d'ordre lâche, quoique régulier; et par cette raison leurs groupes ne sont pas susceptibles de rivalités vicinales et discords gradués entre groupes contigus. Ce sont des séries rabaissées en échelle, car la leur se forme d'espèces; une bonne échelle n'est formée que de variétés très-voisines, discordantes et jalouses; et comme ici les douze groupes ont des fonctions trop distinctes pour créer les discords, c'est une série hongrée, privée du jeu de la cabaliste ou passion des intrigues rivales.

On sera forcé, pendant la 4re génération, de former dans toutes les fonctions de fabriques usuelles et même dans d'autres industries, ces Séries défectueuses, cumulatives d'espèces éloignées au reste, dans son début, le mécanisme sociétaire ne pourra être en son ensemble qu'une harmonie hongrée, puisqu'il sera privé des relations d'amour libre qu'on ne pourra établir qu'à la 2o ou 3e génération, et des relations de famille harmonisée qui ne pourront naître que dans les 4 et 5e générations sociétaires. (Voyez Ve section, ce qui touche aux harmonies de famille et d'héritage.)

Heureusement les Séries agricoles, dans la phalange d'essai, ne seront pas sujettes à ce défaut de compacité qui paralyserait tout; on pourra les former en échelle de variétés bien nuancées, donnant plein essor aux 3 Passions mécanisantes.

Les principes que je viens d'établir sur le choix et la direction des fabriques tant usuelles que spéculatives, sont fort opposés a ceux de la science dite économie politique, aux yeux de qui toute industrie est utile, pourvu qu'elle crée des légions d'affamés qui se vendent à bas prix aux conquérants et aux chefs d'atelier. La concurrence outrée réduit toujours cette populace au plus minime salaire en cas d'activité, et à l'indigence en cas de stagnation.

L'ordre sociétaire n'envisage dans les manufactures que le complément de l'agriculture, le moyen de faire diversion aux calmes passionnels qui éclateraient pendant la longue fériation d'hiver et les pluies équatoriales. Aussi toutes les phalanges du globe auront-elles des fabriques, mais elles s'efforceront de porter les produits manufacturés à la plus haute perfection, afin que la longue durée de ces objets réduise à peu de temps le travail de fabrication.

rosons sur ce sujet un principe méconnu de tous les économis

tes, principe qui se lie au chap. VIII, sur les sortes et doses d'attractions.

Dieu n'a distribué pour le travail manufacturier qu'une dose d'attraction correspondante au quart du temps que l'homme sociétaire peut donner au travail Les trois autres quarts doivent être employés au service des animaux, des végétaux, des cuisines, des armées industrielles, enfin de tout travail autre que celui des manufactures, dans lequel je ne comprends pas les cuisines de consommation journalière, car elles sont service domestique.

Si l'on voulait, dans une phalange, outre-passer la dose d'attraction manufacturière, pousser ce genre de travail au-delà du quart du temps applicable à l'industrie, enfin donner aux fabriques moitié du temps disponible en travail non domestique, on verrait avorter l'attraction manufacturière, et par suite l'attraction agricole; car les séries d'agriculture perdraient un tiers de leur temps d'exercice, et par suite un tiers de leurs sociétaires : on verrait diminuer en même rapport leur compacité et leur activité.

Ainsi tout le mécanisme d'Attraction industrielle serait bouleversé si l'on procédait comme les civilisés, confusément et sans maintenir la proportion des doses d'industrie avec les doses d'attractions spéciales que distribue la nature.

En outre, cette proportion serait faussée en toutes branches de manufactures, si l'on fabriquait comme aujourd'hui des qualités inférieures, et ruineuses pour le corps social; car des étoffes et teintures défectueuses réduisant la durée d'un vêtement à demi, tiers ou quart de ce qu'elle doit être, obligeraient à augmenter d'autant la masse de fabrication, et restreindre en même rapport la somme de temps et de bras que donnerait à l'agriculture une population limitée à tel nombre fixe.

Des sophistes répondront que ce serait un moyen d'augmenter la population; c'est précisément le vice qu'on voudra éviter en harmonie du moment où le globe sera parvenu à son grand complet d'environ cinq milliards, on ne s'occupera qu'à assurer le bonheur de ses habitants, et non pas à en accroître le nombre. Or ce bonheur déclinerait si l'on faussait les équilibres d'attraction, en prenant du temps aux cultures pour en donner aux fabriques plus que ne leur en assigne la nature; elle veut réduire les travaux de fabrication à la plus courte durée possible, en organisant les intrigues des séries de manière à élever tout produit à la perfection.

'C'est d'après ce principe que les manufactures, au lieu d'être "comme aujourd'hui concentrées dans des villes où s'amoncellent des fourmilières de misérables, seront disséminées dans toutes les campagnes et phalanges du globe, afin que l'homme en se livrant au travail de fabrique, ne dévie jamais des voies de l'attraction qui #tend à employer les fabriques en accessoire et variante de l'agriculture, et non pas en fonction principale, ni pour un canton ni pour aucun de ses individus.

En terminant ces notions élémentaires sur la formation des séries, rattachons toutes les règles à un précepte général, qui est d'assurer aux 3 Passions mécanisantes un plein essor en toutes fonctions. Or dans l'hypothèse d'accroissement de l'industrie manufacturière aux dépens de l'industrie agricole qui est la plus attrayante, on n'arriverait qu'à un résultat absurde, au ralentissement de ces 3 Passions dont l'activité est gage de l'attraction industrielle et de tous les biens qu'on en doit recueillir.

COMPLÉMENT DE LA PREMIÈRE PARTIE.

Duperie des détracteurs; secte Owen.

Déjà l'on peut s'apercevoir que ma théorie sociétaire ne donne point dans l'arbitraire des faiseurs de systèmes; elle se fonde sur am procédé spécial, puisé dans la nature, conforme au vœu des passions et aux théorèmes de géométrie; car le mécanisme des Séries passionnées est géométrique en tous sens; on en verra la preuve aux chapitres qui traitent de la répartition, section Ve, de l'analogie, section VII.

Nous pouvons maintenant examiner les inconséquences commises à cet égard par le 19° siècle qui, sur l'affaire d'où dépend le changement de sort du genre humain, sur l'invention du procédé sociétaire, se confie à des hâbleurs fardés de philantropie, et ne leur impose aucune règle à suivre en théorie ni en pratique (10).

On voit qu'il y avait un procédé à inventer, c'est la Série passionnée, découverte qui exigeait de profondes recherches sur les dispositions et les emplois de ce ressort tout-à-fait étranger au

mécanisme civilisé.

Pour peu qu'on eût voulu opérer méthodiquement, on aurait

exigé des prétendants, comme M. Rob Owen ou autre, une invention et non pas des statuts ni des bizarreries telles que la communauté des biens, l'absence de culte divin, l'abolition brusque du mariage: ce sont là des lubies de casse-cou politique et non des moyens neufs; c'est pourtant à ces billevesées que le 19o siècle a donné sa confiance depuis vingt ans.

Observons que dès son début Rob Owen opéra tout à contresens de l'association : ignorant que l'agriculture doit être la base du mécanisme sociétaire, il rassemblait à New Lanark 2000 tisserands n'ayant pas un arpent de terre à cultiver. En commettant cette lourde faute, il se vantait de convertir les nations à sa méthode, et se faisait présenter aux souverains comme régénérateur présomptif du monde social. Sa science n'était autre que celle des sophistes, HASARDER TOUT, jouer en casse-cou sur les innovations; audaces fortuna juvat; et surtout faire sonner bien haut sa philantropie; ce masque fait toujours des dupes.

Comment notre siècle, après tant d'expériences, après avoir vu depuis quarante ans tous les ambitieux affublés de ce titre, peut-il se laisser prendre encore à la fausse monnaie philantropique? Un vrai philantrope aurait dit : « Il faut tenter des essais d'association; mais on doit en même temps s'exercer à la recherche de la méthode naturelle et mettre au concours cette découverte. >>

Une marche si loyale ne sera jamais adoptée par des hommes qui veulent jouer un rôle sans moyens réels: M. Owen a préféré se donner pour inventeur, il a bâti un système qui est la contrepartie de celui de G. Penn, fondateur des Quakers. J'en donnerai ailleurs le parallèle : remarquons seulement dans la méthode Owen, une marche de casse-cou politique, décidé à tout hasarder, à essayer des monstruosités sans en prévoir les résultats.

Par exemple sur la liberté d'amours, il ignore quels seraient les effets de l'orgie amoureuse corporative, qui ne manquerait pas de s'établir quand la nouvelle secte aurait acquis de la consistance: il paraît aussi peu instruit sur le mécanisme des amours libres que sur les effets d'une absence de culte divin. Avant d'admettre seulement une demi-liberté en amour, il faut introduire des contre-poids que les harmoniens mêmes ne pourront créer qu'au bout de quinze ou vingt ans d'exercice.

Au reste les changements que pourra subir le régime des amours, n'auront lieu qu'après avoir été demandés par le gou

vernement, le sacerdoce, les pères et les maris; lorsque ces quatre classes, de commun accord, voteront une innovation, l'on pourra être sûr qu'elle est utile et non pas dangereuse.

Sans doute le système conjugal engendre une foule de vices; j'en ai décrit bon nombre à l'intermède III, 54 à 134; tous ces désordres ne sont pas un motif de supprimer le mariage, mais de le ramener à une échelle méthodique, établir dans les mariages une série régulière comprenant sept degrés, plus l'ambigu et le pivotal.

Et pour ne parler que des 1er et 2e degrés, n'est-il pas évident qu'un mariage stérile est un lien moins fort que celui qui donne un enfant? Voilà une distinction des 1er et 2e degrés; il reste à établir celle des 7 autres. Je renvoie ce détail, en faisant observer que lors même qu'on connaîtrait les neuf degrés à établir en mariage, il faudrait encore connaître et organiser l'état de choses qui fournira des contre-poids et garanties contre l'abus des libertés, abus que n'a pas prévu le sophiste Owen; il veut émanciper tout à coup, lâcher la bride aux amours, comme si l'on était à l'île d'Otahiti, au pays d'Hamil, à Lancerote, à Java, en Laponie et autres lieux où les coutumes et les préjugés ont établi des contre-poids.

Négligeons ce débat, puisque ce ne sera qu'après trente ans d'harmonie qu'on commencera à s'en occuper; mais pendant la 4re génération sociétaire, il sera nécessaire de laisser les amours (Voyez chap. XVI) dans l'état d'hypocrisie et de tromperie universelle qui caractérise la civilisation : l'amour et la paternité sont les dernières passions qu'on pourra amener au régime véridique; difficulté très-ignorée de ceux qui veulent, comme M. Owen, faire sur la liberté des passions, un essai aussi téméraire que celui des philosophes de 1791, sur le brusque affranchissement des nègres.

C'est l'affluence de ces sophistes qui prévient contre les véritables inventeurs, et engouffre notre siècle dans la détraction : elle est plus que jamais le travers dominant. Au reste elle est vice endémique du caractère civilisé; les découvertes les plus précieuses ont été proscrites à leur apparition : le café et la pomme de terre ont été judiciairement interdits et mis au rang des poisons; Fulton inventeur du bateau à vapeur, et Lebon inventeur de l'éclairage au gaz, ne purent se faire écouter de personne dans Paris.

D'après ces bévues récentes des Zoïles, on peut juger de la con

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