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été celui d'une industrie grande à nos yeux, comme celle des rivalités sur l'encaissement des fleuves; fonction que j'ai assignée à l'armée d'Euphrate. Je dois préférer les détails propres à confondre le préjugé, la fausse grandeur qui traite de petitesses les calculs hors de sa portée. C'est un vice dont il faut se corriger, si l'on veut s'initier à la théorie de l'équilibre passionnel, toujours composé, opérant toujours sur l'infiniment petit comme sur l'infiniment grand.

Rectifions tous ces faux jugements par un rappel aux principes. Comment harmoniser les passions d'une armée de 600,000 individus, hommes et femmes; la maintenir en plein accord avec 600 Phalanges locales dont elle habite les caravenserais? Un civilisé répondrait avec les Algériens on mettra le bon ordre en fusillant et coupant des têtes. Rien de cela il faut que l'armée s'accorde par attraction: il faut donc l'intriguer, selon les lois des trois passions distributives.

1o. Selon la cabaliste, il faut que cette armée opère par séries sur toutes ses fonctions, sur les repas comme sur les encaissements de fleuves, et sur tous les détails du repas, depuis le pain jusqu'aux pâtés grands ou petits. Tout ce qui ne serait pas distribué et intrigué par séries, deviendrait source de discorde.

2o. Selon la composite, il faut savoir créer à cette armée des sujets d'enthousiasme et d'intrigues générales rehaussées par intervention du globe entier, appliquer cet enthousiasme aux plaisirs comme aux travaux. Or, sur quel plaisir opérer? Sur celui de la table, puisqu'il est de première nécessité. Eh! sur quelle branche de la table? Sur les très-petites comme sur les grandes, afin d'opérer en ordre composé intégral.

3. Selon la papillonne, il faut que l'armée ait un alternat dans ces vastes intrigues; elle a celui des cabales relatives aux systèmes d'encaissement ; je l'ai omis, n'étant pas en état de traiter cette matière qui est de la compétence des ingénieurs.

C'est ainsi qu'avec une légère connaissance des lois du mouvement, personne ne se serait aventuré dans cette sotte critique où seront tombés les neuf dixièmes des lecteurs.

Achevons de confondre nos Aristarques sur leur adhésion aux intrigues de récréation stérile. Chacun d'eux n'est-il pas sujet à jouer aux cartes ou autres jeux? Quel est son but? De s'intriguer, pour donner essor à la cabaliste; c'est reconnaître la nécessité de donner cours à cette passion.

Si l'on disait à ces savants, qu'une armée d'Harmonie joue aux cartes dans ses loisirs, ils jugeraient la récréation louable; elle ne l'est pas; on dédaigne en Harmonie les récréations improductives, comme le jeu. On a des moyens d'intrigue réelle et productive, soit en cultures et constructions aux heures de travail, soit en beaux arts aux séances du soir, soit en gastrosophie, science infiniment précieuse, et sans laquelle les harmoniens seraient bientôt, comme les Français de 1822, misérables au sein de l'abondance. Pour éviter le sort des propriétaires et fermiers français, pour consommer l'immense quantité de leurs graminées, qu'auront-ils de mieux à faire que d'appliquer intégralement la gastrosophie à tous les emplois du grain, y compris les plus petits, comme pâtisserie, confiserie, et organiser dans une grande armée les luttes propres à faire un choix hygiénique entre les méthodes de 60 empires?

Ici la malignité s'est prise au trébuchet : les orgueilleux ont besoin de ces piéges périodiques; je leur en tendrai plus d'une fois, pour leur apprendre à douter de leurs arguties, et à reconnaître que Beaumarchais les a bien jugés, en disant d'eux que les gens d'esprit sont bêtes (surtout quand ils veulent enseigner la science de l'èquilibre social à celui de qui ils doivent l'apprendre )!

APPENDICE. Ces notions abrégées sur l'essor infinitésimal des passions et de l'industrie deviennent un sujet d'orgueil pour les Français, nation qui a le plus d'aptitude au raffinement infinitésimal. Observons-en les germes en diverses facultés sociales du Français.

1o. Dans sa littérature, bien plus châtiée que celle des autres nations, plus exigeante sur les unités et les finesses de l'art.

2o. Dans son industrie où les dessins sont plus soignés, les formes plus gracieuses, les caprices de la mode plus raffinés, plus multipliés que chez toute autre nation.

30. Dans ses amours: le Français est plus subtil en courtoisie, plus quintessencié en coquetterie, plus fécond en intrigues, et par conséquent plus rapproché de l'essor infinitésimal ou raffinement hyper- nuancé.

4o. Dans sa cuisine, où il obtient la palme, de l'aveu même de ses détracteurs, et où il sait s'élever des variétés aux ténuités de nuances, approcher plus que tout autre des minimités, et tendre aux infinités.

Enfin dans son aptitude à varier les plaisirs, à vivre si bien et si vite; expression des Parisiens, qui dépeint avec justesse le but du régime infinitésimal. Pour vivre si vite, voltiger sans cesse de plaisir en plaisir, il faut en avoir grande affluence, et savoir y établir une succession

opportune qui en prévienne l'excès. Tel est l'effet des emplois de l'ambigu et de l'infinitésimal réunis: en désirer le fruit, l'art de vivre si bien et si vite, c'est prouver qu'on est fait pour les hautes harmonies. Voilà le beau côté du Français.

Les autres peuples n'ont qu'une tendance bien moindre aux passions hyper-nuancées; encore sont-ils limités quant aux genres. Le Français en embrasse 4 que je viens de citer, et peut-être davantage; on en trouve à peine un en dominance chez les autres nations.

Le Français a la même aptitude aux essors de passions ambiguës (328) qui, méprisées et nuisibles dans l'état civilisé, sont du plus grand prix dans l'état sociétaire, où les deux rôles de haute Harmonie sont l'ambigu et l'infinitésimal.

C'est donc le Français qui paraît la nation la plus faite pour l'Harmonie sociétaire. Aucune nation n'aurait de plus beaux moyens pour y figurer, à part quelques taches, comme celle d'oreille fausse, qui sera un grand vice dans le nouvel ordre.

Mais en balance générale de titres, il est évident que les Français, et surtout les Parisiens, l'emportent de beaucoup en aptitude aux raffinements de toute espèce qu'exige le mécanisme d'Harmonie.

Quel dommage pour eux que l'esprit de détraction, leur maladie endémique, les excite à retarder leur propre bien-être et celui du monde entier, en contrariant une découverte dont il leur serait si facile de prendre l'initiative d'épreuve et s'allouer le bénéfice de fondation!

A ces mots, ils pourraient me considérer comme un flatteur, quètant leur suffrage, et cherchant parmi eux des fondateurs de l'Association. Je me garderais bien de

faire fonds sur eux pour l'initiative d'aucun bien. Je me borne à signaler leur duperie dans cette conjoncture; ce sera un sujet d'intermède.

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