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régulière, mettre un terme aux guerres civiles, et installer des princes tirés des diverses maisons d'Europe.

Sur ce plan d'expédition utile et glorieuse, chacun se hâte d'objecter la difficulté de concilier les intérêts des diverses couronnes. Mais comment se fait-il qu'on les ait toutes conciliées depuis sept ans pour faire l'opposé de ce qu'exigeaient leur intérêt et leur gloire ? Continuons l'examen des résultats de cette opération, dont je ne dois donner ici que l'aperçu.

Elle aurait produit d'emblée l'effet tenté pendant sept ans par les princes confédérés, la destruction du faux libéralisme et la substitution du vrai.

Que sont ces chimères de libéralisme dont l'Europe s'effraie au point de se jeter dans les bras de ses ennemis naturels? ressusciter la puissance ottomane qui tombait de caducité? la recréer pour l'opposer au pygmée qu'on nomme libéralisme? L'Europe, lorsqu'elle s'en fait un épouvantail, n'est-elle pas l'image de Dom Quichotte se battant contre des moulins à vent, et autres ennemis imaginaires que lui crée son esprit déréglé?

La revolution et le demi-grand homme qu'elle éleva sur le pavois avaient habitué les esprits à des illusions de liberté, puis à des fumées de grandeur. Les peuples une fois engagés dans un sentier de chimères n'en sortent pas au gré d'un nouveau maître. Les illusions, vicieuses ou non, sont un aliment qui devient, comme le tabac, besoin impérieux pour qui en a contracté l'habitude; et c'est bien mal connaitre le monde social, que de penser qu'on le fera rétrograder à volonté. Il fallait le satisfaire, outrepasser même ses désirs, en l'élevant à la vraie liberté, à la vraic grandeur, qui se trouvaient réunies dans l'opération indiquée. Elle eût électrisé les nations et absorbé le faux libéralisme. Les agitateurs sont impuissants quand l'esprit des peuples dédaigne leurs doctrines et en reconnaît la fausseté. Chacun aurait vu la véritable grandeur dans l'affranchissement des terres et des mers, la répression des Turcs, Barbaresques et bourreaux des chrétiens, l'ouverture des deux Amériques et de l'Egypte au commerce général.

Auteurs d'un tel bienfait, les princes confédérés seraient devenus les dieux de l'opinion, Bonaparte avec ses folles conquêtes et sa tyrannie aurait semblé un avorton de grandeur, à côté des entreprises utiles et glorieuses de la confédération. Qu'ensuite elle eût donné aux Européens et Américains ces bochets qu'on nomme constitutions représentatives, qui ne sont qu'une ruse pour augmenter les impôts, elle n'aurait eu à redouter aucun agitateur, et parce que l'imagination des peuples eût été électrisée, et parce que les bénéfices de cette restauration auraient satisfait les ambitions particulières, tout en servant la justice.

Une création de plusieurs empires et de nombreux royaumes ("), dans l'Orient, l'Afrique et les deux Amériques, aurait été suffisante pâture pour les prétendants et les personnages à indemniser. Tous les princes d'Europe et tous les ambitieux auraient été pourvus. Telle devait être la TRANSITION COMPOSÉE ASCENDANTE de l'état révolutionnaire à l'état de restauration. (Observons que je ne parle pas ici de voies ultra-civilisées, voies de garantisme, etc.; je ne spécule que sur les méthodes et moyens essentiels de la civilisation.)

Au lieu de suivre cette marche, les confédérés ont spéculé sur une TRANSITION SIMPLE DESCENDANTE; une méthode qui ressuscite et retrempe les Barbares et qui transforme en ennemis les classes de civilisés qu'on pouvait employer pour l'intérêt et la gloire des souverains et des nations.

D'où vient cet aveuglement? De ce que les philosophes qui régentent le monde civilisé n'ont jamais connu que la politique simpliste qu'ils ont enseignée à tout ce qui existe. Imbus sans le savoir des doctrines philosophiques, les souverains et leurs ministres ne rêvent que des plans de simplisme, et tombent en tous sens dans la duplicité d'action inhérente au simplisme. Observons-la seulement sur quatre points.

1o. Traite. 2o. Legitimité. 5o. Religion. 4o. Révolution.

1o. TRAITE. Les souverains, sur l'invitation de l'Angleterre, signent à Vienne l'abolition de la traite des nègres. Depuis ce temps, il arrive que la traite se fait ouvertement sous le pavillon des signataires, avec redoublement de cruauté; que la puissance qui avait proposé l'abolition de la traite, en tolère la continuation, pouvant l'empêcher à volonté; qu'elle protége en outre la traite des blancs, faite par les Turcs dans tous les pays grecs, dont ils emmènent les femmes et les enfants en esclavage.

2o. LÉGITIMITÉ. Ce titre est donné à un gouvernement où la soldatesque joue aux boules avec les têtes de ministres, massacre ses souverains, et tout récemment Sélim et Bairactar.

D'autre part on méconnait les familles les mieux fondées en titres ; le

(*) EMPIRES: Constantinople, Alep; le Caire (suzerain des Barbaresques); les Antilles, le Mexique; Buenos-Ayres pour toute l'Amérique méridionale.

ROYAUMES: Damas, Valachie, Servie, Albanie, Epire, Moree, et divers en Amérique méridionale.

CESSIONS

diverses aux princes d'Europe; Moldavie et Mingrėlie aux Russes; Bosnie à l'Autriche; Candie à l'Angleterre, 1.500.000 habitants à la France, en contiguitė, etc.... sauf détails.

descendant de Gustave-Adolphe. Il n'était rien de plus légitime que la dynastie VASA: elle a commis le crime de résistance à Bonaparte; elle n'est ni légitime, ni indemnisée. On objecte des convenanees politiques : mais si on avait bien opéré, le jeune Vasa serait aujourd'hui placé sur l'un des trônes d'Orient ou d'Amérique, et ne regretterait pas celui de ses ancêtres.

3o. RELIGION. Elle nous enseignait à préférer les chrétiens aux infidèles. Aujourd'hui pour être dans le sens de la religion, il faut révérer les Scythes massacrant les chiens de chrétiens, fumant la pipe sur les cadavres de leurs prélats crucifiés, et enlevant leurs enfants pour lesélever au mahométisme.

4. RÉVOLUTION. Il s'agissait de la terminer; on travaille à l'organiser chez les Barbares qu'on vient de révolutionner et retremper. On leur a enseigné tout le grimoire de 1795; les levées en masse, l'art de battre monnaie en coupant les têtes des riches chrétiens; aujourd'hui les Grecs, à demain les Francs : qui sait comment se terminera la crise, quand toutes ces hordes levées en Turquie rentreront chez elles sans le pillage promis?

C'est le simplisme qui a conduit l'Europe à toutes ces duplicités d'aetion; la politique engagée dans ces fausses positions en est venue au point de ne pouvoir plus s'entendre elle-même, ni sur les principes, ni sur les résultats, ni sur les voies.

On se comprend fort bien, réplique-t-elle : on n'a que faire de tant de principes; on veut à tout prix se délivrer de ces agitateurs qui conpromettent la sûreté des trônes. Sans doute c'est bien vu; mais il ne fallait pas opérer à contre-sens; imiter l'ours de la fable, qui, pour chasser une mouche du nez de son ami; lui lance un pavé et « Casse la tête à l'homme, en écrasant la mouche. » Ainsi a fait l'Europe, en opérant par voie répressive, au lieu d'opérer par substitution absorbante. Elle a donné depuis 7 ans de la consistance à un parti qui n'aurait pas même paru en scène, si on eût su employer l'absorption au lieu de la répression; si on eût su mettre en jeu une transition composée ascendante, au lieu d'une simple descendante qui a pour résultat évident l'accroissement des Barbares, l'humiliation des civilisés et leur unité pour la seule duperie.

D'où vient que l'âge présent me produit ni grands hommes, ni grandes choses? que la confédération européenne, en pleine paix et pourvue d'immenses moyens, se trouve paralysée par la fausse position où elle s'est placée; tremblant devant des partis qu'elle a maladroitement créés; tremblant devant un Sultan dont elle devait sans coup férir se partager les états; tremblant devant l'Angleterre, qui elle-méme fléchit devant les pirates et les négriers, et tombe en double avortement, après

une tentative contre Alger, aussi inutile que les élucubrations et bills du parlement contre la traite?

Tant d'impéritie provient, je l'ai dit, de ce que les princes et diplomates ont tous été élevés par des philosophes, qui les ont façonnés au SIMPLISME, aux mesquines conceptions, à une politique étroite, répressive, incapable d'aspirer à de nobles trophées, ni d'exciter aucun enthousiasme.

Il eût fallu qu'un prince moins petit que son siècle méditat les moyens de conquérir l'opinion au lieu de l'étouffer; reconnût que tout est à créer en mécanique civilisée; que le continent, dupé par une puissance qui attise les factions, devrait opposer la politique magnanime à la machiavélique; enfiu, que l'Europe, en spéculant sur de glorieuses et utiles conquêtes, n'aurait pas fait le quart des dépenses qu'il en a coûté pour paralyser le continent par ses divisions internes, pour asservir le monde au monopole, à l'obscurantisme et à la barbarie, pour entretenir le volcan des révolutions, l'ulcère des dettes publiques, et le mal-être général.

Tel était le sujet à traiter dans cet entr'acte il devient invraisemblable, suspect d'illusions et de vues exaltées, n'étant pas étayé des calculs que cette section y aurait appliqués.

Entre-temps: il est bon de remarquer que la théorie des passions peut étre utile même à ses détracteurs, même aux partisans de la civilisation, puisqu'elle donnera à ceux qui douteraient de la possibilité de passer à l'Harmonie, des méthodes pour régulariser les opérations les plus importantes de la politique civilisée, tout-à-fait fourvoyée et dupe d'elle-même, pour n'avoir pas su absorber le libéralisme, opposer les grandes actions aux grands verbiages, et les hautes combinaisons d'utilité et de gloire, aux petitesses de l'esprit de parti,

SECTION SIXIÈME.

HARMONIES K AMBIGUES, ET INFINITÉSIMALES.

ARTICLE ABRÉVIATIF.

APERÇUS DIVERS.

Je me proposais de traiter, en 6e. section, de l'extrême utilité du genre ambigu, si dédaigné parmi nous, où il est vraiment méprisable, parce qu'il n'y trouve que peu ou point d'emplois utiles, mais beaucoup de nuisibles et odieux.

Le contraire a lieu en Harmonie, où l'ambigu joue un rôle transcendant, et sous le nom de TRANSITION sert de lien universel soit en passionnel, soit en matériel: il y intervient partout en ressort du concert général.

MODULATION AMBIGUE.

L'ambigu ne doit pas être confondu avec le neutre :: tous deux font partie du mouvement mixte; mais le NEUTRE est un des 3 modes; l'AMBIGU s'entend des transitions, au nombre de 4.

Les produits ambigus sont très-nombreux en matériel ; toute série animale, végétale, aromale et minérale, offre des espèces ambigues à ses extrémités, et souvent entre ses subdivisions de centre et d'ailes. Deux groupes qui cultivent des coings et brugnons sont des groupes ambigus. Les Patagons et Lapons sont deux races ambiguës.

Il existe des groupes ambigus en passionnel, ainsi que

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