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POSTIENNE. Dès le Pré-Lude (1) j'ai indiqué le but de l'éducation harmonienne, l'UNITÉ, par voie de l'intégralité composée qui achemine à l'unité.

Si quelque branche du régime que je viens de décrire s'écarte de cette règle; s'il n'est pas INTÉGRAL COMPOSÉ, embrassant (2) toutes les fonctions du corps et de l'âme, et élevant à la perfection tous les ressorts corporels et spirituels, qu'un plus habile me supplée et rectifie mon plan, mais en se ralliant au principe de l'unité par voie intégrale composée.

Nos systèmes procédant en sens contraire, ne s'étudiant qu'à comprimer le corps et l'âme, ont dû arriver à l'opposé de l'unité. Aussi l'éducation chez nous formet-elle trois sortes d'êtres bien distincts et bien antipathiques: les grands, les moyens et les petits; classes à qui l'éducation inculque des principes tout-à-fait contradictoires il le faut dans un état de choses qui n'est qu'une guerre sociale méthodique.

J'ai démontré que nos théories sont erronées, en ce qu'elles procédent toujours par méthode simple, appliquée uniformément à des masses d'enfants qu'il faudrait au contraire stimuler aux essors contrastés, et conduire, Les uns au beau par la route du bon;

Les autres au bon par la route du beau.

En outre, nos systèmes ne voient que vice dans toutes les impulsions que la nature donne à l'enfant les petites filles ont tort d'aimer la parure et la danse; les petits garçons, tort d'aimer la malpropreté et la gourmandise. Dès lors, à en croire nos sophistes, la nature a tort en tout et partout; elle n'a pas su organiser régulièrement les humains.

J'ai répondu à cette prétention de Titans qui veulent régenter Dieu, lui apprendre à créer les mondes et les passions. J'ai prouvé que tous ces prétendus vices de l'enfant deviennent des germes d'unité sociale, si on les emploie en Séries contrastées, et que, selon l'opinion d'un de nos fameux sophistes, J.-J. Rousseau, tout est > bien sortant des mains de l'auteur des choses; tout dé» génère entre les mains de l'homme, » c'est-à-dire de l'homme civilisé; car on a vu que l'homme harmonien ne s'attache qu'à utiliser, et non pas corriger ni réprimer les penchants que l'auteur des choses a donnés à l'enfance.

Quel fruit recueille-t-on de ces systèmes répressifs? La fausseté générale des enfants et le malheur des pères qui trouvent dans le lien paternel souvent plus de tribulations que de plaisirs.

Sont-ils pauvres? l'enfant est pour eux une surcharge dès le bas âge. Etourdis par ses cris, affadis par sa malpropreté, ils maudissent dès la deuxième année ce lien conjugal, ce ménage dont ils reconnaissent trop tard le piége.

Quelques riches pourvus d'amples appartements et de nombreux serviteurs sont délivrés de cet importun tracas, et relèguent les marmots loin du salon. Mais pour un riche, n'est-il pas cent pauvres obligés de supporter nuit et jour les incommodités de cet enfant, qui peut-être n'est pas le leur? Cette incertitude de paternité est le côté odieux du régime conjugal, le vice qu'il fraudra rappeler sans cesse, et démontrer par calcul bien régulier; car tout est d'accord en civilisation pour en imposer sur ce chapitre.

On a vu que l'éducation harmonienne est une source de charme perpétuel pour les pères délivrés des soins

fatigants qu'exige le poupon, exempts de toute surveillance pendant le cours de l'enfance, exempts des corvées d'établissement et dotation dans l'âge pubère, ils peuvent se livrer pleinement à leur impulsion naturelle, au plaisir du GATEMENT (54); plaisir sans lequel les pères sont malheureux, par intervertissement des tons (1) passionnels (II, 315).

Une vérité dont le lecteur a pu se convaincre dans le cours de ce deuxième livre, c'est que dans l'ordre actuel il n'est pas possible, même à un souverain, de donner à ses enfants l'éducation voulue par la nature, l'essor intégral des facultés du corps et de l'âme, et que cet effet ne saurait avoir lieu hors des Séries passionnelles.

Ainsi notre état social, qui veut fonder le bonheur domestique et public sur les plaisirs de famille, n'a pas la moindre affinité avec la nature, dans la principale des relations de famille, dans l'éducation! qu'on juge par là du prix de ces systèmes qui, voulant nous ramener à la simple

(1) Comme le lecteur peut s'ennuyer de recourir à ce tableau des tons, montrons-lui le principe en action. Quel est le père vraiment heureux, ou d'Henri IV qui, obéissant au vœu de son enfant, lui sert de cheval et marche à quatre autour de la chambre devant l'ambassadeur d'Espagne; ou de ce père moraliste mis en scène par Diderot (et que je crois avoir déjà cité)? Il résiste pendant cinq actes aux volontés de son fils, et finit par céder, en disant : « Qu'il est cruel, qu'il est doux d'être père! Il n'est heureux qu'au moment où il cède à la nature, au ton descendant, déférence des supérieurs aux inférieurs. Henri n'attend pas cinq actes; il cède à l'instant même, et pour son bonheur, car les pères comme les amants sont plus heureux par le gâtement ou idolâtrie, que par la raison impérieuse; les deux affectives mineures plaçant le bonheur dans l'idolâtrie et la déraison.

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nature, ne connaissent en éducation ni la simple, ni la composée intégrale, et pourtant sont révérés comme torrents de lumière : je donnerai, à l'Ultra-Pause, sur un fragment du Télémaque, la mesure de leurs lumières.

FIN DE LA QUATRIÈME NOTICE.

1

POST-LUDE. Omissions préméditées ou obligées.

Dans cet abrégé de l'éducation harmonienne, j'ai constaté le vice radical de la nôtre, LA DUPLICITÉ D'ACTION, l'inconséquence de vouloir que les enfants acquièrent › la santé, la dextérité, le goût à l'étude, au travail et › à la vertu, et de recourir, pour atteindre ce but, à › deux moyens illusoires, qui sont:

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D'une part, l'entremise des pères et mères enclins à gâter l'enfant, lui créer des caprices, l'élever à la cupidité, à l'égoïsme, ou bien violenter ses inclinations.

D'autre part, la vie de ménage où l'on manque des écoles et ateliers nécessaires à l'éducation intégrale du corps et de l'âme, et où le jeune âge en butte au conflit de quatre impulsions contradictoires (Trans - Lude, 201) est dépourvu du charme corporatif ascendant, Note F, qui doit l'entraîner à tous les prodiges industriels.

Les quatre notices ont acquis sous la plume l'étendue de quatre sections, et pourtant j'ai abrégé considérablement; j'ai même omis divers sujets; le lecteur aura pu s'en plaindre justifions brièvement de ces lacunes, toutes forcées; je vais le prouver par quatre citations.

1. Les Séries enfantines de primeurs et postmeurs.

Le sujet semblait mériter un chapitre. Ces deux classes d'enfance ne peuvent être l'objet d'aucune théorie parmi nous, où l'éducation est individuelle on estime trop les primeurs, et l'on ne sait tirer aucun parti des postmeurs.

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