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fants à la gourmandise, les pères à la cupidité ! Vous voulez donc, etc. Je veux prouver que toutes les passions sont BONNES, telles que Dieu les a créées; bonnes et utiles, sauf emploi dans un ordre de chose qui sera l'opposé du travail morcelé ou civilisé, et des neuf Néaux (III, 504) qu'il engendre, constamment dans ses quatre phases (II, 34).

Pressés par ces arguments, les sceptiques se retranchent dans les impossibilités et les impénétrabilitės; ils déclarent impossible de fonder cette Phalange d'épreuve qui doit décider de la métamorphose sociale. Gardons-nous de dissiper leurs doutes; on ne compte pas sur eux pour la fondation. Plus ils auront crié à l'impossibilité, plus ils seront confondus par un facile essai. Ces savants jugent toujours possible de trouver et dépenser un milliard de francs pour faire tuer un million d'hommes et brûler quelques milliers de villes et villages; mais s'il faut avancer seulement quelques écus pour une fondation utile, c'est impossible.

Ensuite des impossibilités, viennent les impénétrabilités. Qui étes vous, disent-ils, pour vouloir sonder les profondes profondeurs de la nature, percer l'épaisse épaisseur des voiles d'airain.

Déjà je les ai badinės sur ce refrain d'obscurantisme philosophique, vraiment indigne de réfutation; aussi n'y opposé-je que les opinions des philosophes mêmes, qui se sont d'avance condamnés dans leurs trois préceptes cités plus haut. S'ils croient que la nature n'est pas bornée aux moyens connus, doivent-ils s'étonner qu'elle ait, pour opérer l'Association industrielle, un moyen encore inconnu d'une classe de savants qui n'a pas voulu en sonder les profondes profondeurs?

Mais ce moyen, disent-ils'; est incroyable à force de merveilleux; il est subversif de toutes les doctrines reçues! Non, certes, car il pose pour base des relations sociétaires, la pratique générale de la vérité, de la justice et de l'unité, qui sont assurément trois idées reçues, trois principes très-admis, quoique foulés aux pieds par ceux qui les prônent. C'est donc la civilisation qui est subversive des doctrines reçues.

D'ailleurs, quel est le sens de ces mots idées reçues, principes admis? veut-on accréditer des mots ou obtenir des effets? veut-on le bien en perspective et le mal en réalité ? désire-t-on organiser l'extrême désunion, l'excés de fausseté et de pauvreté? On ne pouvait mieux choisir que le travail morcelé ou état de famille, qui réduit le mécanisme domestique au plus bas degré de combinaison, et qui l'élève au plus haut degré de fausseté collective et individuelle.

Notre système de subdivision par couples réduit donc au minimum les moyens de mécanique, d'économie, de richesse et de vertu. Les fa

milles formant peu à peu autant de ménages qu'il y a d'enfants, sout tout à point l'élément de l'extrême discorde, et l'antipode de l'Association et de la richesse: dès lors, choisir l'état de famille pour pivot de système social, c'est travailler positivement à organiser la désunion et la pauvreté.

Je viens de prouver qu'on ne peut pas supposer Dieu complice de cette impéritie philosophique. Si, comme on n'en peut douter, il a opté pour le mode opposé, pour l'Association, il en résulte:

1°. Que les passions dont il est créateur doivent toutes étre adaptées aux convenances de l'Association, et toutes incompatibles avec l'état morcelé ou civilisé.

2o. Que les mêmes passions doivent produire dans l'état morcelé ou civilisé, tous les effets opposés aux vues de Dieu, à la justice, la vérité, l'économie et l'unité.

3o. Qu'on doit attendre des passions développées en mode sociétaire, autant de bienfaits qu'elles engendrent de fléaux dans l'état morcelé.

Telles sont les conclusions où on serait arrivé depuis longtemps, si on eût voulu, selon l'avis des philosophes, reprendre les idées sociales à leur origine, remonter à leur vraie source, à l'option de Dieu ou « libre arbitre» sur les deux mécanismes sociaux (11,55).

J'ai dû les y rappeler, au risque de quelques réminiscences; mais je me suis convaincu en divers entretiens que les redites périodiques sont indispensables avec des esprits si gangrenés de Philosophie, qu'ils ne vont pas à un quart d'heure sans se rallier aux controverses de sophisme dont ils avaient, l'instant d'auparavant, confessé la déraison, et à leur éternel préjugé, de croire la nature bornée en mécanique sociale, aux moyens connus.

SECTION QUATRIÈME.

EDUCATION EN PHASES ULTÉRIEURE ET POSTÉRIEURE.

Argument général de la Haute Éducation.

Jusqu'ici le cadre d'institution a été restreint, å peu de chose près, aux développements du corps. Les détails vont devenir plus intéressants, dans le tableau d'un âge où le soin du moral doit prévaloir sur celui du physique. On va mettre en jeu de nobles ressorts, les actes héroïques d'amitié, d'honneur, de patriotisme; vertus qui doivent régner pleinement chez les enfants harmoniens (45), et qui aujourd'hui ne sont pas même connues des pères civilisés.

L'impulsion aux grandes choses doit être donnée par la haute enfance, par les trois tribus supérieures : 4 lycéens, 5 gymnasiens, 6 jouvençaux. Ces trois tribus doivent entraîner les trois de basse enfance ( charme corporatif ascendant (45). J'ai donc dù différer à parler des ressorts de vertu, dont l'tmpulsion ne repose que sur la haute enfance. J'ai dû me borner à traiter en 1re, et 2e. phases, du matériel de l'éducation, du luxe qui comprend santé et richesse; et qui est le premier but vers lequel on doive diriger le jeune âge, puisque c'est le premier foyer d'Attraction (II, 239).

L'enfant harmonien sera parvenu à ce point dés l'âge de 9 ans ; il aura acquis la vigueur et la dextérité de toutes les parties du corps (33); il possédera de plus le gage de richesse dans les nombreux travaux auxquels il se sera formé en fréquentant les ateliers des Séries pass.

Il restera à élever SON AME et SON ESPRIT à la même perfection; le rendre capable d'exceller dans les vertus sociales [productives ] et les études utiles.

Lå se borne le programme de la haute éducation, qui comprend les trois tribus, 4 lycéens, 5 gymnasiens, 6 jouvenceaux.

Un incident s'opposera à ce que la culture de l'esprit soit poussée loin avant 15 ans : on ne peut pas donner aux enfants connaissance du système de la nature, leur expliquer les jolis emblèmes de l'analogie passionnelle (voyez Pivot Inverse, CITER et ULTER). La seule tribu des jouvençaux et jouvencelles peut être initiée à pareilles études; les deux tribus de lycéens et gymnasiens en sont nécessairement exclues; il faudrait leur apprendre sur l'amour et le lien familial des détails qui ne sont pas de la compétence de leur âge; il est indispensable de différer ces communications.

Aussi sera-t-on obligé d'avoir, en Harmonie, pour l'instruction de l'enfance, des ouvrages qui ne toucheront point à la théorie générale d'analogie.

Cette théorie a le défaut d'embrasser les quatre passions affectives, dont deux, l'amour et le famillisme, ne sont pas du ressort de l'enfant. On ne pourra guère lui enseigner que des analogies partielles sur les deux affectives majeures, amitié et ambition: encore l'enseignement devra-t-il être circonspect et restreint dans ce genre de leçons..

Il sera donc impossible d'initier les enfants de 12 ans au système de la nature, quelle que soit la précocité de leur génie. Ils ne jouiront pas moins de tout l'enseignement actuel, combiné avec la pratique dont ils sont privés en civilisation, où nos instituteurs sont bornés au quart des moyens d'enseignement; car ils manquent de théories d'analogie universelle, comptées par moitié; et dans l'autre moitié qui leur reste, ils ne peuvent pas entremettre la pratique industrielle avec la théorie.

Dès lors, l'enfant harmonien, quoiqu'exclu d'initiation au système de la nature, aura encore dans ses études une chance de progrès double de celle des enfants civilisés, qui ne peuvent pas combiner la pratique avec la théorie.

L'institution civilisée est donc réduite au quart des moyens naturels; soit dit en réplique à nos perfectibiliseurs, qui prétendent faire de l'enfant de 12 ans un génie universel, outrer en tout sens la précocité, et forcer les moyens au lieu de les développer par degrés.

Les Harmoniens évitant cette faute s'attacheront aux développements progressifs; ils cultiveront

les facultés corporelles, en 1re. phase; Bamb. : les facultés industrielles, en 2e. phase; Cher. Ser.: les facultés de l'âme, en 3o. phase; Lyc., Gym. : les facultés de l'esprit, en 40. phase; Jouv. Conformément à cette échelle, ils ne chercheront point à engager prématurément l'enfance dans la culture des sciences; car l'excès des progrès en ce genre obligerait à lui dévoiler avant le temps ce système d'analogie universelle qu'on doit lui cacher jusqu'à la puberté, et qui pourtant est la voie de rapides progrès dans les études. Expliquons le but du Créateur, dans cette limite imposée au génie enfantin.

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