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DE LA

LANGUE ET DE LA LITTÉRATURE

FRANÇAISES

AU MOYEN AGE

D'APRÈS LES TRAVAUX LES PLUS RÉCENTS

PAR

M. CHARLES AUBERTIN

ANCIEN MAÎTRE DES CONFÉRENCES DE LITTÉRATURE FRANÇAISE A L'ÉCOLE
NORMALE SUPÉRIEURE

RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE POITIERS
CORRESPONDANT DE L'INSTITUT.

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Tout exemplaire de cet ouvrage non revêtu de ma griffe sera réputé contrefait.

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SAINT-CLOUD. -IMPRIMERIE DE Mme ve EUG. BELIN.

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AVERTISSEMENT

En publiant ce volume sur les origines, les premiers progrès et les plus anciens monuments de notre littérature, je crois devoir expliquer brièvement pourquoi j'ai entrepris ce travail, quel plan je me suis tracé, à quelles sources j'ai puisé, quels peuvent être enfin, dans l'état présent de la science, la nouveauté utile et l'à-propos d'une Histoire littéraire du moyen âge.

Il n'est personne qui l'ignore : depuis vingt ans, en France et à l'étranger, nos origines littéraires ont été l'objet d'études approfondies et de nombreuses découvertes qui, nonseulement ont renouvelé cette partie longtemps obscure de notre histoire, mais qui l'ont en quelque sorte créée, et pour la première fois constituée dans sa vérité saisissante et son ampleur féconde. L'importance des résultats obtenus se mesure à la célébrité des promoteurs de cette courageuse et savante exploration. Citer les noms de MM. Littré, Guessard, Paulin Pâris, Natalis de Wailly, Francisque Michel, Leroux de Lincy, Paul Meyer, Gaston Pâris, Auguste Brachet, ou les noms étrangers de Diez, de Karl Bartsch, de Kervyn de Lettenhove, et de tant d'autres éditeurs ou commentateurs

de nos textes anciens, c'est rappeler toute une série de publications aussi remarquables par la sagacité de l'esprit critique, que par la justesse originale des aperçus. Loin de s'affaiblir, l'élan imprimé à ces travaux semble aujourd'hui redoubler d'énergie; de nouveaux recueils ont été fondés pour étendre et soutenir le mouvement. A côté de la Bibliothèque de l'École des Chartes, admirable dépôt de documents en tout genre, vrai trésor d'érudition exacte et sûre, viennent se placer des revues plus jeunes, plus alertes, d'une variété plus piquante et plus libre, d'un accès plus ouvert, d'une information plus prompte, par exemple, la Romania, née en 1872, ou les Fascicules de l'École pratique des HautesÉtudes, ou bien encore la Revue des Langues Romanes, la Revue Critique, sans compter l'Histoire littéraire de la France qui s'augmente, presque chaque année, d'un volume (1).

Le champ remué en tous sens par un labeur intelligent, infatigable, est donc plein, à cette heure, de richesses accumulées. Mais si une renommée légitime a récompensé les efforts des travailleurs intrépides, leurs travaux si méritants n'ont pas encore franchi, pour la plupart, le cercle assez restreint d'un public spécial, ni entamé cette grande masse des lecteurs français, trop distraits ou trop préoccupés. Comme il arrive souvent dans notre pays, les noms des auteurs, rapidement transmis et répétés, ont passé bien plus loin que le titre même de leurs ouvrages et le résultat de leurs découvertes les savants sont connus, la science reste ignorée. Aussi ai-je pensé que le moment était venu de recueillir et de condenser, sous une forme substantielle et précise, ce

(1) Un rapport de M. Paul Meyer Sur les Progrés de la Philologie romane, rapport publié en 1873 dans les Transactions de la Société philologique de Londres, et reproduit dans le tome XXXV de la Bibliothèque de l'École des Chartes (1874), p. 631, contient un résumé instructif des travaux les plus récents, dont notre ancienne littérature a été l'objet.

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