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d'infinie charité; et que la nature humaine ait aussi plus convenablement été l'objet du choix divin (1); rien qui ait importé dans l'incarnation divine l'assomption de la personnalité humaine (2); 20 Je répondrai avec l'Église : Felix culpa!... (3);

3o Je répondrai enfin avec ma faible raison : Le Verbe (ou l'une des deux autres personnes divines), le Verbe que nous savons déjà incarné, n'a-t-il pu sans nuire à l'intégrité de sa personnalité divine, n'a-t-il pu représenter en lui-même, soit à titre de rédemption, soit à titre de glorification tous les mondes qu'il a créés? Si la présence réelle de la nature humaine du Vérbe en une infinité de lieux simultanément ne nuit en rien à l'unité de sa personne (et même dans quelques saints qui ont apparu dans plusieurs lieux à la fois, comme il est prouvé au moins de saint François Xavier et de saint Liguori), cette infinité de présences de la même personne n'absout-elle pas de tout reproche d'hérésie l'hypothèse qui multiplierait ou étendrait au besoin à d'autres mondes déchus cette ineffable incarnation?

L'unité de la personne du Verbe incarné ne s'entend pas de l'unité de sa présence corporelle: car, s'il en était ainsi, le Christ aurait autant de personnes que son corps, unique cependant dans le mystère eucharistique, est représenté de fois sous les espèces consacrées? Donc, si l'unité de son corps même ne souffre point de cette multiplication apparente, pourquoi l'unité de sa personne souffrirait-elle de l'adjonc tion de mille corps, par exemple?

L'Eglise n'a défini que l'unité de personne. Voilà le mot complet du mystère divin; mais en définissant pour la personne du Verbe, l'accession d'une seconde nature, de la nature humaine, elle n'a condamné en Eutychès que la prétention impie de ne faire qu'une nature des deux pour la personne du Verbe fait homme. Elle a dit: Vous croirez tout cela, mais non pas: Vous ne croirez que cela. Si le premier point

(1) Q. iv, art. 1.

(2) Ibid., art. 2 et 3.

(5) Préface du Samedi-Saint.

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est de foi divine, le second est laissé libre aux hypothèses humaines: car il reste toujours libre à chacun d'en croire ce qu'il voudra, et de mieux expliquer la difficulté proposée. Pour nous, à part notre opinion qui n'est rien, nous disons seulement que cette explication n'a rien de contraire à l'enseignement de l'Eglise ni aux principes les plus sûrs de l'école. Il est vrai que notre hypothèse n'est autre chose que l'extension (d'autorité privée) du mystère de la réparation à un nombre illimité des mondes que Dieu aurait daigné racheter... et quel autre que Dieu et son Eglise peuvent toucher à un mystère?... Mais si l'on y réfléchit, on verra que c'est plutôt, que c'est une simple analogie de ce mystère appliqué sur une échelle différente. On n'ajoute rien à l'enseignement de l'Eglise, on n'en retranche rien: on respecte, au contraire, l'intégralité de son dogme: bien plus, on s'appuie de l'autorité même de la foi pour justifier une conception dont le but est de donner une idée moins imparfaite des grandeurs de Dieu, des inépuisables profondeurs de son amour, tout en expliquant d'une manière probable un phénomène en dehors des définitions de l'Eglise, et qui, mal interprété, pourrait se rétorquer contre elle, à raison même de ses convenances probables... De là peut-être l'athéisme et le déisme de quelques astronomes qui, frappés de la petitesse de la terre, de son rôle subalterne, et des inconséquences du système qui soutient sa royale centricité au point de vue des bienfaits divins, ne pouvaient concevoir ni l'exception de sa dégradation ni celle de sa réparation.

- Cette discussion nous a entraînés un peu loin du lieu de nos citations sur la croyance à la pluralité des mondes. Nous rappellerons brièvement en finissant l'opinion de plusieurs des peuples que nous avons nommés touchant la présidence des anges, celle de Pythagore et des quatre cents auteurs connus de son école (1), celle de Platon, d'Aristarque, de Pline; l'autorité de saint Clément, pape, d'Origène, de saint Jérôme, de Clément d'Alexandrie, etc... Nous y reviendrons

(1) V. Albert Fabricius, t. I, c. XIII.

COURS-D'ÉCONOMIE SOCIALE, PAR M. LOUIS ROUSSEAU.

au prochain article, où nous achèverons ce qui concerne le ciel matériel. Notre travail s'est un peu étendu dans sa rédaction, mais nous avons pensé que son importance consiste moins à accumuler

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des textes sur des opinions d'objet peu grave, qu'à fournir des données philosophiques et traditionnelles sur les fondemens de la saine théologie positive. L'abbé R. BoSSEY, prêtre..

Sciences Sociales.

COURS D'ÉCONOMIE SOCIALE.

DOUZIÈME LEÇON (1).

Du principe chrétien en matière d'esclavage.

Lorsque des personnes que l'on sait être animées d'intentions bonnes et pures font entendre avec chaleur que le Christianisme exclut le droit d'esclavage, elles énoncent sans contredit une sentence vraie oui, l'Evangile condamne toute contrainte qu'un homme exerce à son profit particulier sur son semblable, ou qu'une classe de la société exerce à son profit collectif sur une autre classe. Du reste, l'injustice est à peu près la même, soit que le fort s'arroge violemment le droit de maîtriser le faible, soit que l'habile, en leurrant le simple de droits illusoires, parvienne à lui imposer une sujétion de fait égale à la première, sinon plus douloureuse encore. Or, est-ce ainsi que l'entendent les personnes que nous venons d'introduire en cause? Pensent-elles que la morale évangélique repousse avec une égale sévérité l'asservissement direct de l'esclave à la personne du maître, tel qu'il subsiste encore dans nos colonies d'Amérique, et l'assujétissement indirect de la classe ou vrière à la classe exploitante, qui forme la base du système européen'?

En d'autres termes, si c'est un méfait social de conduire l'homme au travail par la crainte des châtimens corporels, ces mêmes personnes trouvent-elles la justice et l'humanité bien plus satisfaites, quand il y est amené irrésistiblement

(1) Voir la xre leçon, t. XII, p. 418.

par la crainte de mourir de faim, et qui pis est, de voir les siens subir cet horrible supplice? La législation franchement brutale qui donne à un homme le droit d'en tenir un autre en servitude, et le régime fallacieux, malgré son apparente douceur, qui place les travailleurs dans une dépendance inévitable à l'égard de ceux qui possèdent les instrumens de travail, c'est-à-dire, la terre et les capitaux, ne doivent-ils pas être compris l'un et l'autre dans la même improbation? Toute la partie morale de la question se trouve renfermée dans ces termes, et la réponse que nous y ferons est déjà tracée dans l'Evangile, sauf toutefois que la condamnation du possesseur d'esclaves n'y est prononcée qu'implicitement, tandis que celle du riche en général l'est en termes formels et explicites. Il est plus facile, a dit Notre Seigneur, à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume des ‹ cieux (1).

Le rationalisme politique considère cette sentence comme absurde et en fait volontiers l'objet de ses sarcasmes; quoi qu'il en soit, nous avons d'assez bonnes raisons pour préférer au théorème du savant le paradoxe de l'Homme-Dieu, à la sagesse du monde la folie de la croix. Jésus a pu dire de lui-même: Je suis la VOIE, la VÉRITÉ et la VIE, et toutes les paroles sorties de sa bouche divine sont empreintes de ce triple caractère, notamment celles où il con

(1) Evangile selon saint Matthieu, ch, xix, v. 24.

damne l'amour des biens terrestres. Ce-
pendant il nous semble entendre l'indus-
trialisme se récrier: « Quoi! la voie du
< progrès social serait le mépris des
« richesses? la vérité fondamentale de la
science politique serait que le riche, par
cela seul qu'il est riche, offense Dieu ?
Enfin, la vie des sociétés civilisées ne
serait pas frappée de paralysie, leur
< principe d'activité ne s'éteindrait pas,
‹ en elles, du jour où les individus ne
« seraient plus animés du désir de s'en- |
richir? S'il en était ainsi, ce serait
le renversement de toutes les notions
les plus accréditées. Que nous im-
porte, si nous trouvons dans la sentence
divine un principe d'ordre social meil-
leur et plus vrai que celui sur lequel on
s'est appuyé jusqu'à présent! or, c'est ce
que nous prouverons, Dieu aidant.

Le sauvage, avons-nous dit, condamné par son inertie industrielle à une foule de maux dont l'homme civilisé est ́exempt, vit dans une abjecte dépendance des choses. Quand il a voulu s'y soustraire, il s'est attaché à vaincre son ennemi, en vue d'en faire son travailleur. En sorte que la différence qu'il importe le plus à l'analyste social d'observer entre le sauvage et l'esclave est que le premier subit une sujétion dont il ne résulte aucun bénéfice pour personne; tandis que celle du dernier, assurément fort pénible pour lui, a du moins cela d'utile, qu'elle procure une certaine dose de liberté à son maître. Nous parlerons plus tard de ses autres effets utiles à l'humanité.

On ne manquera pas d'objecter que ce moyen de solution n'èst ni juste ni humain et que, dans un pareil système, l'esclave sacrifié à des intérêts qui ne sont pas les siens, doit se sentir peu touché des avantages que sa peine procure à son maître et à la société. Sans aucun doute il en est ainsi; mais de quoi se plaint-on? Ne serait-il pas souverainement absurde d'attendre une solution morale d'une science systématiquement étrangère à la morale et dont l'objet exclusif est l'utilité matérielle? Nous avons dit que, lorsque l'esclavage fut institué dans la société païenne, la question d'économie politique ou industrielie, ne pouvait se compliquer d'aucune condition d'or

| dre moral, puisqu'il n'y avait entre le vainqueur et son captif aucune relation antérieuré de cette nature, et que celles qui s'établirent ultérieurement, découlèrent de l'accord formel, ou tacite, conclu entre eux sur le champ de bataille.

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Mais quand les Espagnols recoururent à ce procédé d'organisation du travail, à l'effet d'exploiter les richesses minérales et végétales du Nouveau-Monde, ils étaient rangés à la foi chrétienne et devaient savoir que, pour qu'un homme ose dire à Dieu : Mon père; il faut qu'il puisse dire à chacun des membres de la famille humaine: Mon frère. D'où vient donc que l'esclavage sinon aboli, du moins profondément modifié en Europe par l'influence du Christianisme, reparut dans toute sa rudesse native à la suite des conquérans chrétiens de l'Amérique? Parce que, même à cette époque de ferveur religieuse, relativement parlant, la question politique, ou d'intérêt matériel, primait la question religieuse ou d'intérêt moral; tandis que, si l'Evangile doit faire loi en économie sociale, c'est l'ordre inverse qu'il convient de suivre. En effet si, en cherchant premièrement le règne de Dieu et sa justice, les biens matériels nous doi vent être donnés par surcroît, il s'ensuit que la question sociale étant traitée de son point de vue moral, sa solution satisfèra pleinement, non seulement aux conditions de cet ordre, mais en outre à celles d'utilité materielle, tandis que par la méthode inverse, l'objet de la politique peut à la rigueur être rempli; mais celui de la religion ne l'est pas.

L'exemple le plus frappant des complications et des embarras créés par la politique matérielle, pour avoir pris le contre-pied du précepté évangélique, se présenté précisément dans cette recru descence de l'esclavage amenée par la conquête du Nouveau-Monde. Nous ne pouvons mieux faire à cette occasion que de reproduire le récit de Robertson, en l'abrégeant autant que faire se peut ; nos lecteurs y verront d'abord combien est calomnieuse l'opinion propagée par les ennemis du Christianisme et qui ne tendrait à rien moins qu'à incriminer la puissance ecclésiastique, comme s'étant rendu complice des méfaits de la puis

sance séculière, tandis que les ministres | natif de Séville, et l'un des ecclésiastiques de la religion firent au contraire des qui accompagnèrent Colomb, au second efforts inouïs pour prévenir l'établisse-voyage des Espagnols. Il avait adopté dé ment de l'esclavage, et que n'ayant pu y réussir, ils s'attachèrent à adoucir le sort de l'esclave, en inspirant la mansuétude au maître. Or, si la généreuse intervention de Las Casas et des Dominicains en faveur des Indiens réduits en servitude, ne put empêcher l'extinction de cette race faible et mélancolique dans les Antilles, il suffit d'observer le colon espagnol au milieu de ses esclaves noirs, pour se convaincre de l'influence salutaire de la religion sur le caractère du maître et sur la condition de l'esclave.

bonne heure l'opinion dominante parmi ses confrères les Dominicains qui regardaient comme une injustice de réduire les Indiens en servitude. Il s'éleva vivement contre les opérations d'Albuquerque, et s'apercevant bientôt que l'intérêt du gouverneur le rendait sourd à toutes les sollicitations, il n'abandonna pas pour cela la malheureuse nation dont il avait épousé la cause. Il partit pour l'Espagne avec la ferme espérance qu'il ouvrirait les yeux et toucherait le cœur de Ferdinand, en lui faisant le tableau de l'oppression que souffraient ses nouveaux sujets.

« Le roi promit de s'occuper sérieusement des moyens de réparer les maux dont on se plaignait; mais la mort l'empêcha d'exécuter cette résolution. Charles

« Du moment qu'on envoya en Amérique des ecclésiastiques pour instruire et convertir les naturels, ils supposèrent que la rigueur avec laquelle on traitait ce peuple rendait leur ministère inutile. Les missionnaires, se conformant à l'es-d'Autriche, à qui la couronne d'Espagne prit de douceur de la religion qu'ils venaient enseigner, s'élevèrent aussitôt contre les maximes de leurs compatriotes, à l'égard des Indiens qu'on livrait en esclaves à leurs conquérans. Les Dominicains, sans égard pour les considérations de politique et d'intérêt matériel, refusèrent même d'absoudre et d'admettre à la sainte communion ceux de leurs compatriotes qui tenaient des Indiens en servitude. Les deux parties s'adressèrent au roi pour avoir sa décision sur un objet de si grande importance,

Pour rétablir la tranquillité dans la colonie alarmée par les remontrances et les censures des moines, Ferdinand publia un décret de son conseil privé, duquel il résultait qu'après un mûr examen de la bulle apostolique et des autres titres qui assuraient les droits de la couronne de Castille, sur ces possessions dans le Nouveau-Monde, la servitude des Indiens était autorisée par les lois divines et humaines.

passait, faisait alors sa résidence dans ses états des Pays-Bas. Las Casas, avec son ardeur accoutumée, se préparait à partir pour la Flandre, dans la vue de prévenir le jeune monarque, lorsque le cardinal Ximenes, devenu régent de Castille, lui ordonna de renoncer à ce voyage et promit d'écouter lui-même ses plaintes.

«Le cardinal pesa la matière avec l'attention que méritait son importance, et comme son esprit ardent aimait les projets les plus hardis et peu communs, celui qu'il adopta très promptement étonna les ministres espagnols accoutumés à la lenteur et aux formalités de l'administration. Sans égard aux droits que réclamait don Diego Colomb, ni aux règles établies par le feu roi, il se détermina à envoyer en Amérique trois surintendans de toutes les colonies, avec l'autorité suffisante pour décider en dernier ressort la grande question de la liberté des Indiens, après qu'ils auraient examiné sur les lieux tou Les opérations violentes d'Albuquer- tes les circonstances. Le choix de ces surque, qui venait d'être chargé du partage intendans était délicat. Tous les laïques, des Indiens, rallumèrent le zèle des Do- tant ceux qui étaient établis en Amériminicains, et suscitèrent à ce peuple que, que ceux qui avaient été consultés opprimé un avocat doué du courage, des comme membres de l'administration de talens et de l'activité nécessaires pour ce département, avaient déclaré leur opi défendre une cause si désespérée. Cet nion, et pensaient que les Espagnols nė homme zélé fut Barthélemy de Las Casas, | pouvaient conserver leur établissement

au Nouveau-Monde, à moins qu'on ne leur permit de retenir les Indiens dans la servitude. Ximenès crut donc qu'il ne pouvait compter sur leur impartialité et se détermina à donner sa confiance à des ecclésiastiques. Mais comme, d'un autre côté, les Dominicains et les Franciscains avaient adopté des sentimens contraires, il exclut ces deux ordres religieux. Il fit tomber son choix sur les Hiéronymi1es, | communauté peu nombreuse en Espagne, mais qui y jouissait d'une grande réputation. D'après le conseil général, et de concert avec Las Casas, il choisit parmi eux trois sujets qu'il jugea dignes de cet important emploi. Il leur associa Zuazo, jurisconsulte d'une probité distinguée, auquel il donna tout pouvoir de régler l'administration de la justice dans les colonies. Las Casas fut chargé de les accompagner avec le titre de Protecteur des Indiens.

« Cet acte de vigueur, joint à ce qu'on avait appris d'Espagne sur l'objet de cette mission, répandit dans les colonies une alarme générale. Les colons conclurent qu'on allait leur enlever en un moment tous les bras avec lesquels ils conduisaient leurs travaux, et que leur ruine était inévitable. Mais les Pères de S. Jérôme se conduisirent avec tant de précaution et de prudence, que les craintes furent bientôt dissipées.

Ils écoutèrent tout le monde ; ils comparèrent les informations qu'ils avaient recueillies, et après une mûre délibération, ils demeurèrent persuadés que l'état de la colonie rendait impraticable le plan de Las Casas, vers lequel penchait le Cardinal. Ils se convainquirent que les Espagnols établis en Amérique étaient en trop petit nombre pour pouvoir exploiter les mines déjà ouvertes et cultiver le pays; que pour ces deux genres de travaux, ils ne pouvaient se passer des Indiens; que si on leur ôtait ce secours, faudrait abandonner les conquêtes, ou au moins perdre tous les avantages qu'on en retirait. D'après tous ces motifs, ils trouvèrent nécessaire de tolérer l'esclavage des Américains.

il

« Ils s'efforcèrent en même temps de prévenir les funestes effets de cette tolérance et d'assurer aux Indiens le meilleur traitement qui pût se concilier avec l'état

de servitude. Pour cela ils renouvelèrent les premiers règlemens et y en ajoutėrent de nouveaux, et ne négligèrent aucune des précautions qui pouvaient diminuer la pesanteur du joug; enfin ils employèrent leur autorité, leur exemple et leurs exhortations à inspirer à leurs compatriotes des sentimens d'équité et de douceur pour ces Indiens, dont l'industrie leur était nécessaire. Zuazo, dans | son département, seconda les efforts des surintendans. Il réforma les cours de justice dans la vue de rendre leurs décisions plus équitables et plus promptes, et fit divers règlemens pour mettre sur un meilleur pied la police intérieure de la colonie. Tous les Espagnols du Nouveau-Monde témoignèrent leur satisfaction de Zuazo et de ses associés, et admirèrent la hardiesse de Ximenès, qui s'était écarté si fort des routes ordinai. res dans la formation de son plan, et sa sagacité dans le choix des personnes à qui il avait donné sa confiance, et qui s'en étaient montrées si dignes par leur sagesse, leur modération et leur désintéressement (1). »

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Qui donc, après avoir lu attentivement ce récit véridique, oserait affirmer encore que l'Eglise a contribué à introduire l'esclavage dans les colonies d'Amérique? Au surplus, la dénégation de cette assertion calomnieuse, avec preuves péremptoires à l'appui, rentre dans la tâche de notre savant ami M. l'abbé Thérou, qui s'en est acquitté à la satisfaction de tous les vrais amis de l'humanité; la nôtre consiste simplement à ramener la question, autant que de raison, sur le terrain politique; plaise à Dieu que nous nous en acquittions également bien ! On vient de voir dans un historien qui ne saurait être suspect de partialité à l'égard du clergé catholique, que le rétablissement de l'es clavage dans le Nouveau-Monde fut dû au désir immodéré d'acquérir la richesse, désir qui fut le tort du gouvernement aussi bien que celui des particuliers ; que le procédé qui se présenta le premier et qui parut le plus expédient à cet effet, fut la réduction des indigènes en servitude, mesure anti-chrétienne, à laquelle deux saints ordres religieux opposèrent en

(1) Histoire de l'Amérique Sept,

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