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produire de la semence et à se continuer |
par la génération dans le temps et dans
l'espace; car le texte ne dit pas: Germi-
net terra semen faciens herbam et lignum,
‹ que la terre se couvre de semences fai-
sant de l'herbe et des arbres, › mais il
dit au contraire, que la terre se couvre
d'herbes et d'arbres produisant de la se-
‹mence. 3o Qu'il n'y a pas eu seulement
un certain nombre de types, de grands
genres créés, et desquels, par transfor-
mations successives, seraient sorties les
espèces, mais que les espèces mêmes ont
été spécialement créées. 4o Que les végé- |
taux ont été créés pour s'harmoniser avec
tous les points du globe et tous les êtres
qu'il devait recevoir. 5° Enfin, il résulte
de tous ces faits qu'il y a plan, types,
conçus et exécutés et par conséquent sé- |
rie végétale. Telles sont les questions
importantes que nous avons à étudier et
qui ressortent du texte même.

pendant, c'est ainsi qu'on détruit la véritable science en remplaçant les principes par des suppositions, qui ne peuvent jamais rendre compte de tous les faits. On embrouille tout, et la science, en définitive, est remplacée par l'inextricable chaos des opinions les plus bizarres, les plus contradictoires, et les plus propres à dégoûter ceux qui veulent en aborder sérieusement l'étude. Ces inconvéniens si graves sont tous dus au défaut de logique et d'observations suffisantes; la thèse qui nous occupé va nons en fournir une nouvelle preuve.

Les végétaux sont des corps organisés vivans, se continuant dans le temps et dans l'espace par la reproduction. Comme êtres organisés, ils possèdent les organes nécessaires à leur vie; ils prennent dans les milieux qui les entourent les substances propres à les nourrir; ils les élaborent, se les assimilent, s'en nourrissent, et par là se développent et s'accroissent, et c'est là ce qui constitue leur vie. Mais s'ils n'avaient eu que des organes de nutrition, ils n'auraient pas tardé à disparaître de sur la terre; car, après avoir atteint tout leur développement, ils dépérissent et finissent par mourir. Il fallait donc nécessairement les rendre propres à se perpétuer, par conséquent, les créer avec les organes nécéssaires à cette importante fonction; et tel est aussi l'ordre de choses qui existe.

4° Lamarck et ceux de son école, ainsi que les panthéistes matérialistes, ont prétendu que les végétaux étaient, dans leur production, le résultat des lois générales de la matière, et que, par conséquent, il n'avait point été besoin de puissance créatrice pour les produire. D'autres, plus hardiment matérialistes athées, ont admis l'existence éternelle de la matière elle-même, et admettent ensuite que tous les êtres sont formés par les lois éternelles de cette matière, ce qui en ce point les ramène à la thèse des Mais que cet ordre admirable soit le précédens. Si donc nous prouvons aux résultat des lois de la matière qui l'auuns et aux autres que les végétaux n'ont raient établi à l'origine, c'est ce qu'il pu être créés par les lois de la matière, est déraisonnable de penser. Jusqu'ici, mais qu'au contraire il faut nécessaire- en effet, c'est une loi constante que tous ment admettre une puissance en dehors les végétaux sont le produit d'autres véde cette matière, il sera évident pour gétaux, et jamais on n'a vu un végétal tous qu'il faut admettre un Dieu créateur. naître sans une graine. Or, pourtant, si Les hypothèses ne sont pas des preuves; la terre avait eu la puissance de produire mais c'est ce dont ne s'embarrassent des plantes, pourquoi l'aurait-elle perguère ceux qui les font ; ils les posent due? Les lois de la matière sont des prodogmatiquement, et pensent qu'on doit priétés qui lui sont inhérentes; elle ne les accepter sans discussion aucune, peut pas plus exister sans ces propriétés, parce que telle est leur pensée, qui peut que ces propriétés ne peuvent exister tenir lieu de toute démonstration. Les sans elle; et, tant que la matière existe, ouvrages d'un grand nombre d'hommes, elle jouit nécessairement de ses propriéqui s'occupent de science, pullulent de tés: or, la terre ne produit plus de vésemblables hypothèses, dont on peut gétaux spontanément; il faut donc contoujours leur demander la preuve, parce clure qu'elle n'a jamais pu en produire, qu'ils n'ont pas jugé convenable de la ou bien qu'elle a perdu sa propriété gédonner ou qu'ils n'ont pu le faire. Ce-nératrice, et alors c'est faire et refaire

tière. Quand l'équilibre vient à être rompu, quand les tissus organiques sont pour ainsi dire envahis par la matière brute, la loi générale reprenant tout son empire, la mort et la désorganisation arrivent. C'est ce qui est prouvé par l'abondance de substance calcaire dans les os des vieillards, des mammifères âgés; les cellules sont remplies, la nutrition ne peut plus s'y opérer, les fractures y sont presque toujours incurables; une foule d'autres maladies naissent de là. Ce fait est encore plus remarquable dans les animaux inférieurs, dans le test des oursins, par exemple : plus l'animal est vieux, moins son test contient de substance animale, à tel point que, dans le dernier âge, il est complètement calcaire et composé de figures polygonales, et dans tous les oursins fossiles, ces tests sont constamment composés de cristaux spathiques.

les lois de la matière à sa volonté : quand on aura besoin qu'elles soient immuables et mathématiques, on les fera immuables et mathématiques : quand, au contraire, l'hypothèse, le système aura besoin de lois variables et temporaires, on les fera variables et temporaires; c'est-à-dire qu'il n'y a plus de science possible. Dire que la matière brute peut produire des corps organisés, c'est dire qu'elle peut faire mieux qu'elle-même; qu'elle peut fournir ce qu'elle n'a pas. Elle est composée d'élémens divers; mais ces élémens ont beau se rapprocher, se mélanger de toutes les sortes, il n'en résulte que des masses plus ou moins confuses, ou disposées dans un certain ordre, sans que jamais ces élémens, ces molécules soient différentes d'elles-mêmes; elles sont toutes semblables, et un fragment de ce corps brut représente tout ce corps. Mais il ne sort jamais de ces mélanges ni organe, ni vie; bien plus, les substances organisées, privées de vie, ne tardent pas à se décomposer et à rentrer sous l'empire de la matière inorganique. Car, avant tout, la matière est soumise aux lois de l'affinité, qui tendent à réunir et à faire cristalliser les molécules de matière qui se conviennent; de sorte que les dépouilles animales, telles que les coquilles des mollusques, les tests des rayonnés, comme les oursins, les substances ligneuses des végétaux, sitôt qu'elles sont abandonnées librement à l'empire des lois de la matière brute, tendent immédiatement à se cristalliser, c'est-à-dire à subir l'état le plus opposé à l'organisation. Tous les phénomènes Non seulement la matière ne peut pas géologiques déposent de ce grand fait. créer des corps organisés, mais les subLa raison en est bien simple : c'est que stances végétales mêmes sont formées de la matière est, avant tout, soumise à ses toutes pièces dans les tissus végétaux. lois générales: or, tous les phénomènes, Les élémens simples les plus généraletoutes les observations, prouvent qu'aus- ment répandus dans les végétaux sont sitôt que la matière est abandonnée li- l'oxigène, l'hydrogène, le carbone et brement à elle-même, elle cristallise. Les l'azote; il y a en outre de la silice, de corps organisés sont formés de matière la chaux, de la potasse, de la soude, de soustraite, par l'organisation et la vie, à la magnésie, du soufre, etc., etc. Or les l'empire de ces lois générales; en sorte combinaisons de ces corps ne s'y renqu'on peut dire que le mouvement vital, contrent jamais au même état que dans l'afflux et le reflux continuel des molé- les corps inorganiques; elles y sont bien cules dans les tissus organisés, sont un moins fixes et dans des proportions touobstacle à la loi de cristallisation, et la tes différentes. Mais bien plus, des exvie est véritablement une lutte perpé-périences consciencieuses prouvent que tuelle contre les lois générales de la ma- des corps simples se forment dans les

De tous ces faits constans, nous pouvons donc conclure que les lois générales de la matière, loin de pouvoir produire des corps organisés, tendent au contraire à les détruire. Et assurément si une telle puissance existait dans la matière, elle devrait avoir toute son énergie sur des molécules déjà organisées pour en composer d'autres corps organisés. Mais, tout au contraire, dès que la vie a cessé, tous les élémens se désorganisent et rentrent immédiatement sous l'empire des lois générales, qui sont un obstacle à l'organisation. Le système de Buffon sur les molécules organisées qui circulent dans l'univers est détruit par ce seul fait.

duites par les lois générales de la matière, ni spontanément, à plus forte raison le végétal qui est la complication de toutes ces substances ne peut-il être produit spontanément par la matière et ses lois.

tissus végétaux. D'habiles expérimenta- | végétation, qu'elles ne peuvent être proteurs ont semé des graines de cresson dans diverses poudres, telles que de fleur de soufre, de silice, d'oxide de plomb, etc., corps dont on connaît parfaitement la composition. On a arrosé ces semences avec de l'eau soigneusement distillée; elles végétèrent; et après en avoir réduit en cendre une assez grande quantité, pour les soumettre à l'analyse, on y trouva les mêmes alcalis, les mêmes sels, qui se rencontrent dans les plantes qui ont végété en pleine terre à la manière | ordinaire. Elles contenaient de l'alumine, du phosphate et du carbonate de chaux, du carbonate de magnésie, du sulfate et du carbonate de potasse, de l'oxide de fer. Or, ces substances n'existant ni dans les poudres qui ont servi de sol à la petite plante, ni dans l'eau distillée avec laquelle on l'a arrosée, il faut nécessairement qu'elles proviennent de l'air, ou qu'elles aient été produites par le seul fait de la végétation. Or, l'analyse de l'air ne fournis sant pas ces substances, il faut donc admettre qu'elles sont produites par la végétation. Sans doute, nous touchons là à une question bien grave, nous ne le dissimulons pas, à celle de savoir si tous les corps simples ont été créés à l'origine immuables dans leur nature essentielle, ou s'ils peuvent se transformer les uns dans les autres, ou enfin s'il en est créé de nouveaux sous l'influence et par l'action des corps organisés. Mais, quoi qu'il en soit de cette question, plus importante qu'on ne le croit de prime abord, et que pourtant nous ne voulons ni ne devons essayer de traiter ici, il n'en résulte pas moins que les substances végétales, telles que le ligneux, les huiles essentielles, la sève, les gommes, etc., sont formées de toutes pièces dans les tissus végétaux; que, par conséquent, elles ne proviennent point de la matière brute, qui, au contraire, est transformée et animée par les lois et sous l'influence de la vie, et de la vie seulement; que, par conséquent, il faut déjà des corps organisés vivans pour produire l'organisation et toutes les substances organiques. Puisque les substances, végétales mêmes, qui ne forment pas un végétal, ne peuvent exister que par l'action de la

Sans doute, une fois un premier végétal admis, toutes ces difficultés disparaissent, et tous les phénomènes prennent leur cours régulier. Mais, en supposant la génération spontanée de ce premier végétal, c'est ramener évidemment toutes ces impossibilités, c'est demander une chose impossible. Car la production du végétal, est justement le phénomène le plus élevé, la fonction la plus organique et la plus vitale de la végétation : c'est celle pour laquelle seule le végétal s'accroît, se nourrit, se développe, puisque quand cette fonction est accomplie, un grand nombre de végétaux périssent. Les végétaux se reproduisent | par graine, par germe, par bouture et par la prolongation de leurs tissus, ce qui n'est qu'une véritable bouture. Mais peu importe ici le mode, c'est toujours au fond la même fonction. Or tous les végétaux, depuis les plus élevés, les plus compliqués, jusqu'aux plus simples, naissent d'autres végétaux. La bouture, la marcotte, la greffe, ne sont que la séparation de sa mère d'un végétal déjà tout formé, pour le faire vivre d'une vie indépendante. Les sporules des fougères, les corps reproducteurs des mousses, des champignons, et des derniers élémens de la végétation, sont de véritables graines, ou mieux des bullebilles: or, pour produire des graines ou des bullebilles, il faut des organes plus ou moins compliqués, suivant la complication du végétal lui-même. La graine n'est produite que quand le végétal est adulte; elle est le produit le plus compliqué de la végétation. Pour qu'il y ait des graines, il faut donc qu'il y ait nécessairement des végétaux. La graine donc n'a pas pu être le résultat des lois générales de la matière.

et

Cependant, pour que le principe hypothétique des matérialistes fût logique et eût une apparence de raison, il faudrait nécessairement qu'il admit un premier commencement d'organisation, qui

se serait développé peu à peu sous l'in- | nables; mais quelque grand qu'il soit,

vous ne ferez jamais d'une algue marine non seulement une plante terrestre, mais même un végétal d'eau douce.

De tous ces faits, qu'il serait facile d'étendre et de fortifier, mais que nous craignons déjà d'avoir trop développés, bien qu'il fût nécessaire de mettre les points sur les i, nous pouvons donc conclure que ni le germe, ni l'ovule, ni la graine, ni le végétal adulte, ni aucune substance végétale, ne peuvent être le résultat des lois de la matière, contre lesquelles il faut au contraire que la vie et l'organisation luttent continuellement; que, par conséquent, il faut qu'il y ait eu des végétaux pour produire des végétaux et des substances végétales. Or on ne peut pas admettre que les végétaux soient éternels, puisque, de fait, tous naissent et meurent, et que les premiers végétaux, n'existant plus, ont nécessai-* rement commencé, puisqu'ils ont fini comme tous les autres. Il faut donc de toute nécessité admettre une puissance créatrice, qui, ayant, comme nous l'a

fluence des lois organisatrices de la matière; car, prétendre qu'un cèdre du Liban, qu'un chêne séculaire; etc., sont sortis tout grands de la terre et par la seule puissance de la matière, ce serait jeter sur la thèse un ridicule trop défavorable et se créer des objections trop puissantes. Il faut commencer par un germe; d'ailleurs, si le principe matérialiste est vrai, il doit embrasser tous les faits et commencer ab ovo. C'est aussi ce qu'on a fait; on a supposé qu'une première molécule organique s'est développée dans un globule de liquide, que cette molécule en a engendré une autre, ainsi de suite, jusqu'au végétal complet. Mais malheureusement cette hypothèse est tout aussi insoutenable que celle qui admettrait la production d'un végétal adulte. Car dans quel organe se sera développé, je ne dis pas la graine, mais l'ovule, la première utricule, la sève même qui doit la former; mais quand cette sève, cette utricule, cet ovule seront formés, comment se développer et mûrir? Il n'y a pas d'enveloppe protec-vons vu dans nos leçons précédentes, trice pour défendre ce tendre ovule, cette légère utricule, des agens extérieurs qui vont les dessécher immédiatement; il n'y a pas de placenta pour apporter la nourriture à ce pauvre petit ovule aban- | donné dans l'univers aux lois de la matière, qui sont un obstacle invincible à son développement. Ce n'est pas tout: quand ce premier ovule, devenu une graine ou un végétal inférieur, une moisissure, un nostoc, si l'on veut, voire même 'une mousse, aura pu échapper à tant de circonstances destructives, comment faire sortir de là, par des transformations successives, ces immenses variétés d'espèces si différentes entre elles, et dont on compte aujourd'hui plus de quarante mille pour tous les climats, toutes les températures, tous les sols, pour la terre et les eaux; car enfin, le végétal, bien moins que l'animal, peut changer les lieux de son habitation, il est bien autrement esclave des circonstances de sol, de climat, etc., que l'animal; il ne peut pas choisir, et si les circonstances, les milieux ne lui conviennent pas, il périt. Il est vrai qu'il y a un grand laxum dans ce besoin de milieux conve

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créé la matière et ses lois générales, a soustrait les végétaux à l'empire de ces lois, pour les soumettre aux lois de la vie qui maintiennent dans son œuvre l'équilibre contre les lois de la matière.

5o La seconde question que le texte de Moïse nous propose, c'est que les végétaux ont été créés à l'état adulte, de complet développement, propres à se reproduire. Cette vérité sort du texte de Moïse même, et la raison d'ailleurs le démontre. Dieu en créant devait réaliser sa conception dans tout le degré de perfection dont elle était susceptible, et l'admiration même qu'il accorde à chacune de ses œuvres prouve que cela a eu lieu. Il ordonne à la terre de se couvrir de plantes de toutes sortes, et il vit combien cela était bien; or, s'il eût seulement créé des semences, son œuvre n'eût pas été parfaite, n'eût pas été achevée. Mais, en outre, les végétaux devaient agir immédiatement sur l'atmosphère, afin de le préparer pour d'autres êtres : or des graines n'auraient eu qu'une action bien bornée et très lente. La germination même eût été assez entourée d'obstacles; c'était un sol qui ne conte

ment assez humide; et quoique l'humidité soit favorable à la germination, cependant la trop grande humidité est nuisible au développement des plantes. En créant des graines, elles auraient eu une foule d'obstacles à vaincre pour se développer, soit du côté du sol, soit du côté de l'atmosphère. Un grand nombre auraient pu périr, à moins de compliquer l'œuvre du Créateur et de le faire descendre à des soins spéciaux de ces graines, et d'en multiplier le nombre d'une manière assez considérable pour ne pas redouter leur destruction complète.

Mais, d'ailleurs, en supposant qu'il ait créé les végétaux à l'état de graines, c'est rentrer dans la thèse de la création du monde élémentaire, et dès lors le principe logique veut que non seulement Dieu ait créé des graines, mais plus que cela, des germes, des ovules: or nous en avons démontré plus haut l'impossibilité. La logique et la raison veulent douc que l'on admette avec le texte une création de végétaux parfaits, et au milieu de toutes les circonstances les plus favorables à une végétation puissante et active. De là cette abondance de végétaux de toutes sortes que nous retrouvons dans l'écorce du globe, et qui sont sans aucun doute des débris de la création actuelle, comme nous aurons plus tard l'occasion de le prouver.

nait point encore d'humus, et probable- | leur produit ou la graine est pourtant observable, et prouve que la puissance de reproduction existe dans ces plantes; dans les champignons, les corps reproducteurs existent également, bien qu'il n'y ait point d'organes floraux apparens, Il y a donc dans toutes les plantes une puissance réelle de reproduction, Que cette fonction soit le résultat d'organes apparens ou non, elle n'en existe pas moins, et, par conséquent, elle entraîne nécessairement des modifications de tissus et d'organes; modifications plus ou moins limitées, suivant les êtres divers et la complication de leur organisation. Ainsi la plupart des végétaux se reproduisent non seulement par graines, mais par des bourgeons, des pousses ou boutures qui naissent sur les branches, les troncs ou les racines. C'est une véritable reproduction, quoiqu'il n'y ait point d'organes reproducteurs visibles; les végétaux inférieurs peuvent n'avoir que ce genre de reproduction, que l'on peut appeler, reproduction par continuation de tissus. Mais les deux grandes premières divisions admises dans le sous-règne végétal se reproduisent aussi par graines et par des organes spéciaux. Mais, de quelque manière qu'ait lieu la reproduction, l'être produit est toujours semblable à celui qui l'a produit dans toutes ses parties essentielles. Cependant il arrive accidentellement que la substance fécondante d'une plante étant mise en contact avec l'organe femelle d'une autre plante différente, il en résulte un troisième individu qui n'est complètement semblable ni à l'un ni à l'autre des deux individus producteurs, mais aussi qui n'est propre ni à les perpétuer ni à se perpétuer luimême, sinon artificiellement, et qui, par conséquent, est une véritable anomalie qui, loin d'infirmer la règle, vient au contraire la confirmer, Les plantes qui se reproduisent sans interruption, quel que soit le mode, sont ce qu'on appelle une même espèce. Pour comprendre tous les faits et tous les modes, l'espèce peut donc être définie en botanique la série des individus essentiellement semblables, se reproduisant sans altération essentielle, par une génération successive et continue, soit par continuation de tissus, soit par des organes propres,

6o Il sort des mêmes principes que Dieu n'a pas seulement créé un certain nombre de types, de grands genres, desquels, par transformation successive, seraient sorties les espèces, mais que les espèces mêmes ont été individuellement créées. Cette vérité est encore prouvée par les faits et les principes de la science. Nous n'avons point ici à discuter l'espèce en général, nous ne parlons que de l'espèce végétale. Le caractère essentiel du végétal, sa fonction la plus élevée, c'est la reproduction. Or cette fonction a nécessité des organes propres à son accomplissement; ces organes sont, dans la plus grande partie des plantes, visibles et au nombre de deux, l'organe femelle, ou le pistil, l'organe mâle, où l'étamine. Dans d'autres plantes, telles que les fou gères, les mousses, etc., ces organes ne sont pas visibles au premier abord, mais

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