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du Seigneur. Mais le psaume où le pro- | forces; à elle de continuer ce qu'il n'a

pu achever; de faire connaître à tous cet esprit si juste qui se voilait par modestie, cette charité si active et si tendre qui se cachait par humilité, å elle enfin de montrer ses œuvres et d'en réclamer de nouvelles. Son pre

phète s'écrie: Mon père et ma mère m'ont abandonné, mais le Seigneur m'a pris sous sa protection, revient sans cesse dans ces chants et ces paroles d'abandon augmentent encore son angoisse. Arrivée à Grenoble, elle entra en retraite et chercha des consolations dans l'Orai-mier soin et le plus constant est de réuson. Le 28 décembre, jour des SS. Innocens, comme elle était prosternée au pied de l'autel, priant avec ferveur pour celui qu'elle appelait son père, une voix se fit entendre et dit: Il n'est plus! François de Sales mourait ce même jour à Lyon. De plus en plus troublée, mais appelée, par son devoir, elle part pour Belley; c'est là que le jour des rois, 6 janvier 1623, elle apprend par une lettre du frère de l'évêque de Genève le malheur qui vient de la frapper.

Il est des âmes vulgaires, des affections étroites qui ne peuvent résister à la mort; une fois l'objet de leur préférence disparu, elles l'oublient bientôt, et bientôt reportent vers un autre la tiède chaleur de leur tendresse éphémère, fi en est en core qui, pressées par la douleur, privées de l'âme amie qui les soutenait, les encourageait, leur faisait aimer et utiliser l'existence, succombent au désespoir, s'y abandonnent et demandent la mort, n'ayant plus rien à aimer dans la vie. Mais à côté de ces cœurs faibles ou légers il existe des cœurs que rien ne peut séparer, dont l'union intime et sainte s'étend au-delà de la vie et pour qui le tombeau est un creuset où s'épure l'ineffable tendresse dont ils sont animés. Pour ces êtres privilégiés, point de séparation; l'ami qu'ils ont aimé est là toujours, sa douce influence les entoure sans cesse; sa pensée plane, au-dessus de toutes leurs actions, et sa mémoire devient un culte dont ils sont inspirés, sanctifiés. Ainsi en arriva-t-il de madame de Chantal, et nous ne savons en vérité qui fut plus intime et qu'admirer davantage de l'union dans la vie ou de l'union dans la mort. François de Sales avait consacré à son amie une partie des facultés de son intelligence; c'est à son intention qu'il avait composé l'Introduction à la vie dévote et le Traité de l'Amour de Dieu. A elle maintenant de consacrer à la mémoire de l'ami qui n'est plus tout son temps et toutes ses

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nir tout ce que le pieux évêque avait écrit; c'est à ce soin que nous sommes redevables de la publicité des Lettres, des Méditations, des Entretiens et des Sermons ; puis, non contente de rassembler les écrits, elle veut aussi recueillir les paroles; elle se fait raconter ce qu'il a dit, interroge, questionne, et de ces renseignemens divers compose les Mémoires. Une tâche plus importante encore lui était dévolue : nous la voyons pendant toute sa vie cherchant partout à établir la preuve des miracles de François de Sales, solliciter sa canonisation et mettre tout en œuvre pour l'obtenir et la hâter. Quoi de plus consolant et de plus doux que cette active et persistante affection que rien ne refroidit ni n'arrête! Les imaginations naïves et tendres durent être singulièrement touchées de cet exemple d'union intime, et sans doute plus d'un cœur pieux et souffrant aspira dans sa solitude au chaste et vivifiant bonheur d'une si sáinte affection; il se plut à la parer des prestiges de ses rêves, et peut-être cette disposition à revêtir de merveilleux ce qui semble beau et rare donna-t-il lieu à la touchante tradition qui s'est, dit-on, conservée parmi les religieuses de la Visitation. Dans l'année 1636, les commissaires chargés d'établir les preuves de la sainteté de François de Sales pour obtenir sa canonisation, firent ouvrir son tombeau. Madame de Chantal, agenouillée devant le corps de l'ami de son âme, prit sa main et, la posant au-dessus de sa tête, implora sa bénédiction; alors cette main, devenue flexible, s'étendit sur la tête aimée et la pressa doucement. Image touchante d'une tendresse qui défiait la mort même.

Restée seule chargée de la direction de l'ordre qu'ils avaient créé ensemble, madame de Chantal sembla se multiplier. Partout sollicitée d'établir de nouveaux monastères, nous la voyons se transpor

ter successivement à Chambéry, à Tho- | die à laquelle elle devait succomber; elle non, à Rumilly, à Pont-à-Mousson, à Besançon. Dans cette dernière ville elle reçoit des marques de vénération qui montrent combien sa piété la place déjà haut dans l'opinion publique. A Crémieux, en Dauphiné, l'efficacité de ses prières fait que tous ceux qui en sont témoins crient au miracle; de toutes parts on a recours à son intervention, même pour l'arrangement des affaires temporelles, et la justesssé, la modération de son jugement lui permettent de rendre de grands services. Pour affermir l'esprit d'unité et l'observance de la règle, elle | voulut perpétuer par un souvenir dura- | ble l'influence et l'esprit de celui qui avait présidé à sa création. C'est dans ce but qu'elle rédigea le Coutumier, recueil de tout ce qu'avait dit ou écrit François de Sales concernant l'établissement, la conduite et la perfection du nouvel ordre. A cet ouvrage elle ajouta un mémoire pour servir d'éclaircissement à ce qui est contenu dans les Règles, les Constitutions et le Coutumier.

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fut courte et lui laissa toujours sa présence d'esprit. Le 8 décembre, la fièvre la saisit, et bientôt les symptômes d'une fin prochaine se manifestèrent. Eclairée sur sa position, la mère de Chantal consacra tout ce qui lui restait de forces à exhorter ses religieuses, à leur donner les conseils dont elles avaient besoin; puis, voulant transmettre ses dernières volontés et ses dernières intentions à tou tes celles qui ne pouvaient l'entendre, elle dicta pendant trois heures une lettre où était contenu tout ce qu'elle croyait nécessaire au bien de l'ordre. Le cinquième jour, le mal ayant augmenté, elle fit appeler le père Lingendes, jésuite, pour qu'il l'assistât dans ses derniers momens et lui administrât l'extrêmeonction, on lui avait donné le Viatiqué le jour précédent. Elle voulut lui faire une confession générale et repassa toute sa vie avec clarté et précision. Dans ce moment solennel la pensée de l'ami qui l'avait précédé ne l'abandonna point, et une parole tombée de sa bouche révéla jusqu'où, chez ces deux âmes, avait pu s'étendre le lien qui les unissait. Comme

supporter ses souffrances devenues très cruelles, lui parlait de la venue prochaine du Seigneur, il ajouta : ‹ Consolez‹ vous, ma fille, l'époux ne viendra pas seul, votre bienheureux frère l'accompagnera. Il me l'a ainsi promis, répondit-elle avec la plus entière confiance et la plus grande simplicité, laissant ainsi échapper dans cette heure su prême le secret des saintes promesses faites dans des heures plus douces... Bientôt après elle expira en prononçant lu nom de Jésus; c'était le 13 décembre 1641, elle était âgée de 69 ans; il y en avait 31 que l'ordre de la Visitation existait.......

Cependant la santé de madame de Chantal avait toujours été chancelante: de longues et fréquentes maladies, les fati-le père Lingendes, pour l'encourager à gues, les privations d'une vie austère, les chagrins causés par la perte de presque tous ceux qu'elle aimait, avaient ébranlé sa constitution: la force dont elle faisait preuve était plutôt le résultat d'une volonté énergique que d'une organisation robuste. Au commencement de l'année 1641 elle sollicita et obtint de ses supérieurs la grâce de rester désormais simple religieuse et d'être délivrée du far. deau de la direction. Elle espérait ainsi achever ses jours dans la retraite et le repos; cet espoir fut déçu. Au mois d'août de la même année, les instances réitérées de la duchesse de Montmorency la contraignirent de se rendre à Moulins, et, à peine y était-elle arrivée, qu'elle reçut l'ordre de partir pour Paris, où la mandait la reine, qui désirait la voir et l'entretenir. Les fatigues de ce voyage et les nombreuses affaires qu'elle eut à traiter à Paris ne raffermirent point sa santé. Au mois de novembre, la saison devenant rigoureuse, elle se disposa à retourner à Annecy en repassant par Moulins; c'est là que commença la mala

Depuis long-temps la voix du peuple et celle des religieuses proclamaient à l'envi la sainteté de la pieuse fondatrice. Ce n'était plus seulement les affligés qui recouraient à elle, mais les malades, mais les infirmes, tous espérant obtenir de ses prières ou même de son seul contact le soulagement de leurs maux. Chacun des monastères de l'ordre souhaitait vivement de posséder ses restes, et ce désir

tous les monastères pour exciter et contenir à la fois; mais son influence ne se borna pas à l'intérieur du cloître, elle s'exerça dans un cercle beaucoup plus étendu et agit sur des intérêts de genres tout différens, bien que le résultat fut toujours bon et conforme à la grande pensée du Christianisme : le pardon des injures et le renoncement à soi-même. Par ses nombreux voyages, par les besoins de son ordre et les nécessités de sa po

était si grand qu'il fit naître une longue contestation entre le monastère de Paris et celui de Moulins. Le corps appartenait de droit à la maison d'Annecy comme à la plus ancienne, aussi lui futil renvoyé sans délai; mais madame de Montmorency qui portait très loin la vénération pour la mère de Chantal, voulut garder les yeux et le cœur. Ce dernier avait été formellement promis aux religieuses de Paris par madame de Chantal elle-même, elles réclamèrent donc et mi-sition, elle entra en relation avec les rent tout en œuvre pour ne point perdre ce qu'elles regardaient comme une précieuse relique, et ce ne fut qu'avec bien des difficultés qu'on les vit consentir à le laisser à Moulins. Le titre de sainte que la voix du peuple avait décerné à la pieuse fondatrice, fut confirmé plus tard d'une manière éclatante : Benoît XIV la béatifia en 1751 et Clément XIII la canonisa en 1767.

L'influence que madame de Chantal exerça sur ses contemporaines fut puissante et salutaire; fondatrice de son ordre, pour elle la vie du cloître fut une vie active, agissante. Appelée à réunir dans un même esprit tant d'esprits différens, à plier sous une même règle tant de caractères opposés et à former un tout de ces natures diverses que la même patrie n'avait pas vu naître et qui pourtant devaient se diriger ensemble vers ce même but, unies de volonté et de désir, elle ne faillit point à cette tâche pour laquelle une force d'action non commune était nécessaire. Au moment de sa mort on comptait 75 monastères de la | Visitation; bien que privée depuis 19 ans de l'aide et des conseils de François de Sales, elle n'en avait pas continué l'œuvre avec moins de zèle et d'efficacité. Supérieure-générale de l'ordre si ce n'est nominalement du moins moralement, sa vigilance devait s'étendre sur

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plus petits comme avec les plus grands de la terre, et, tandis que la charité et l'indulgence de sa conduite relevaient la femme tombée au dernier degré de l'humiliation, la sagesse et la douceur de ses conseils rappelaient à la modération et à l'humilité celle qui brillait au premier rang. Cette action salutaire que nous voyons exercée par madame de Chantal, est un des bienfaits du Christianisme et une des nombreuses innovations qu'il a apportées au monde ; le paganisme dans ses plus beaux rêves n'aurait jamais imaginé cette influence toute spirituelle donnée à l'être dégradé qui n'avait pour lui qu'une utilité matérielle. C'est sous ce point de vue surtout que les Etudes sur les Femmes chrétiennes nous paraissent utiles et curieuses à la fois. Les fondatrices d'ordre ne sont pas les seules à nous présenter ce grand résultat de la réhabilitation par Marie, et, bien que selon nous l'individualité et l'influence réelle de la femme se trouve dans ces deux moyens que le Christ lui a donnés pour l'obtenir, la virginité et la chasteté, cependant la suite de ces Etudes en nous la montrant dans une autre sphère d'action, nous ouvrira des aspects non moins favorables au développement de l'existence propre qu'elle a reçue du Christianisme.

A. A.

DES INSTITUTIONS DE BIENFAISANCE PUBLIQUE

ET D'INSTRUCTION PRIMAIRE À ROME;

Essai historique et critique, traduit de l'italien de Monseigneur MORICHINI; et précédé d'une préface par EDOUARD DE BAZELAIRE ‘.

Rome! quel homme ne prononcerait ce mot avec amour? quel catholique ne sentirait ses entrailles filiales tressaillir d'émotion en entendant le nom de sa mère? Rome, c'est non seulement la reine du monde antique, et de nos jours le musée le plus complet, la plus riche collection d'objets d'arts et de souvenirs anciens, mais encore c'est le centre de la civilisation moderne, le pivot sur lequel tourne toute l'économie providentielle du monde : c'est, en effet, la capitale du monde chrétien, la règle suprême des pensées humaines, l'arbitre souverain de tant de disputes qui intéressent au plus haut point l'avenir de l'humanité; c'est là d'où la parole s'élance avec le plus d'autorité et d'universalité, et obtient de tant de peuples l'obéissance et le respect, là où viennent se retremper les hautes intelligences, et d'où partent et se propagent au loin les idées les plus avancéés du véritable progrès. Mais si Rome est la dominatrice des esprits, elle est aussi la reine des cœurs. Foyer brùlant où viennent se réchauffer et s'embraser tous les nobles et saints dévouemens, elle rayonne à travers le monde la charité qui la presse, l'amour divin qui la consume. C'est là en effet que les intérêts de toutes les nations sont pesés et appréciés, et qu'une paternelle sollicitude étend ses soins vigilans jusqu'aux peuples les plus reculés. C'est de là que partent ces saints missionnaires qui vont porter la lumière de la foi, souvent au péril de leur vie, à ces peuples couverts encore des ténèbres de l'erreur. Non seulement Rome étend ainsi ses soins aux peuples lointains, mais aussi elle donne aux peuples civilisés l'exemple de la charité et de la plus tendre comme de la plus intelligente sollicitude pour les misères humaines. Ses

Un vol. in-8°, chez Debécourt, libraire, rue des Saints Pères, 64.

institutions de bienfaisance ont devancé de très loin les institutions analogues des autres nations européennes, et sous ce rapport encore, elle a toujours pris une glorieuse initiative. Rome est remplie d'établissemens divers qui témoignent de son ardent amour pour les pauvres. La charité s'y multiplie et s'y montre sous toutes les formes. Le livre dont nous avons à nous occuper est un relevé complet de toutes ces institutions, et il en est peu d'aussi intéressant pour le chrétien qui se préoccupe des besoins de ses frères souffrans. C'est un ouvrage fort estimé à Rome, et que recommandent également et le sujet qu'il traite et le nom de l'auteur, prélat très distingué, très instruit, et qui se trouvait, lorsqu'il le publia, à la tête d'un des plus beaux hospices de Rome. Aussi nous n'entreprendrons pas l'éloge de ce livre; nous ferons seulement remarquer avec quel talent l'auteur, tout en évitant des détails fastidieux, et qui seraient de nul intérêt pour le lecteur, nous donne cependant une foule de renseignemens précis et cir◄ constanciés, minutieux en apparence, mais très utiles à connaître. Ils permettent, en effet, de comparer les institutions de Rome avec celles des autres pays, nous initient à toutes les pieuses inventions de cette charité chrétienne, toujours si ingénieuse et si attentive, et servent ainsi à propager les innovations utiles. Ce livre, fort instructif, est peu connu en France, et mérite de l'être beaucoup. Le traducteur a voulu le populariser et le répandre dans notre patrie. Je m'estimerai heureux si je puis contribuer quelque peu à cette bonne œuvre, en le faisant connaître aux lecteurs de l'Université catholique.

L'Essai sur les institutions de bienfaisance à Rome se divise en quatre parties distinctes: « Pour procéder avec ordre

dans mon entreprise, nous dit l'au- Le plus considérable des hôpitaux de teur dans sa préface, il semblerait que Rome est celui du Saint-Esprit, véritable je dusse considérer le pauvre d'abord cité de malades, où se rencontrent tous les dans sa naissance, puis dans son édu- maux physiques qui peuvent affliger la ⚫cation, dans la misère et le manque de nature humaine. Fondé par Innocent III, << travail; enfin, dans la vieillesse et l'in- dans les premières années du 13° siècle, firmité; mais l'histoire des institutions il fut successivement restauré et agrandi montre que les choses ont été à l'in- depuis par ses successeurs ; il présente verse. La maladie étant la plus visible d'immenses salles, dont les proportions • et la plus touchante des misères hu- atteignent jusqu'à 350 pieds de longueur maines, les premiers asiles s'ouvrirent sur 50 de largeur. Aussi peut-il contenir ‹ à ceux qui souffraient; les seconds plus de 1600 lits. C'est au Saint-Esprit ♦ abris reçurent les orphelins et les en- surtout que se présentent une multitude fans trouvés; car nul âge de la vie d'installations diverses appropriées avec ‹ n'intéresse plus les cœurs sensibles, et une intelligence et un soin tout particun'exige plus de soins que l'enfance et liers au service des malades, Nous signal'adolescence. On sentit ensuite qu'il lerons particulièrement l'établissement, était plus sage de donner aux pauvres sous le pavé des salles, d'un courant du travail qu'une aumône, et l'on pensa d'ean assez considérable qui emporie à l'emploi des bras oisifs dans des ate- rapidement toutes les immondices dans liers d'industrie et pour les travaux le Tibre. Le service médical y est orga ♦ publics. Puis on comprit la nécessité nisé sur un très bon pied. Des confréries de guérir la plaie moins visible, mais de pieux laïques y viennent souvent porplus grave, de l'ignorance, source de ter des secours et des consolations aux misère et de vice, et l'on ouvrit des malades. Une association entre autres s'y asiles pour l'enfance, des conservatoi-rend tous les soirs après l'angelus pour «res d'arts et métiers, des écoles gra- y ensevelir les morts. tuites de tout genre.› Ainsi donc, les quatre divisions comprennent : 1o les malades secourus dans les hôpitaux; 2o les pauvres dans des situations particulières d'invalidité, comme les enfans trouvés, les vieillards, les orphelins, et surtout les orphelines, pour lesquelles on a créé de nombreux conservatoires ; 3o les institutions diverses pour secourir les pauvres à domicile et leur donner du travail; 4o la misère morale de l'ignorance pour laquelle on a établi des écoles gratuites. Une analyse exacte de cet ouvrage se réduit à peu près à une énumération pure et simple des différentes institutions de charité, ou plutôt des différentes formes de la misère humaine que ces institutions ont pour but de soulager. Nous ne reculerons pas devant cette énumération, quelque aride qu'elle soit, persuadés que c'est la meilleure manière de faire connaître l'ouvrage, ainsi que la diversité des moyens qu'a su trouver la charité romaine dans sa sollicitude à secourir les pauvres, nous réservant d'ailleurs d'insister plus particulièrement sur quelques chapitres qui nous sembleront offrir plus d'intérêt que les autres.

L'hôpital de Saint-Roch, destiné aux femmes en couches, se distingue aussi par une entente admirable des besoins du pauvre. On y reçoit toute femme enceinte qui s'y présente, Sur ce nombre, il est certainement bien des femmes honnêtes, mais pauvres, qui n'ont pas le moyen de se procurer les secours nécessaires à leur état, et qui ont droit à toute la commisération publique. Parmi les femmes qu'une faute a amenées en ce lieu, combien y en a-t-il qui ont été réduites à cette extrémité par un moment d'égarement et de faiblesse, et qui l'ont bien expié depuis par des tourmens de tout genre ? Pour celles-là, ainsi que pour celles en pelit nombre qui marchent tête levée dans la voie du mal, leur procurer des soins, c'est souvent leur épargner un crime de plus, et conserver la vie à un petit être innocent qui peut plus tard devenir un citoyen utile à la société, Aussi, non seulement les soins les plus attentifs sont accordés à toutes indistinctement, mais encore les précautions les plus minųtieuses sont prises pour assurer un secret absolu, La charité chrétienne ignore si ces femmes sont coupables; elles souf

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