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Siége de Rome est préposé au gouvernement de toutes les Églises du monde catholique. ›

Ces témoignages sont irrécusables, le monument qui les précède est authentique et solennel. Et l'on viendra nous dire que la puissance souveraine des papes sur les autres Églises n'a commencé qu'au 9° siè

cle, après la publication des Fausses Décrétales! Et l'on osera prétendre que les appellations à Rome étaient inconnues dans la primitive Église, qu'elles ont été introduites par le faux Isidore! Comment qualifier de telles assertions? Est-ce de l'ignorance? Est-ce de la mauvaise foi?

REVUE.

RÉPONSE DU SEMEUR'.

SUITE DES TRANSFORMATIONS DE LA RÉFORME.

La transformation des églises protes- | elles ont besoin, les rois sont devenus tantes mérite, avons-nous dit, d'être suivie avec intérêt par les catholiques. On nous permettra donc de revenir sur nos appréciations, et de montrer comment elles sont accueillies par les écrivains orthodoxes de la Réforme. Voici ce qu'a dit le Semeur :

Pontifes, et l'infaillibilité a été remise au sceptre, » comme dit M. Laurentie: c'est le fait, plus ou moins avoué, plus ou moins dissimulé, contre lequel il faut qu'on s'insurge; et le principe, avorté au 16e siècle, qui doit, au 19o, rendre la vie aux Églises, est assez puissant pour qu'on ait osé dire à Londres et à Genève, qu'on se propose par son moyen une seconde réformation.

pas l'unité de l'abnégation, mais nous voulons l'union de la foi: l'unité des Églises est impossible; mais leur union peut être produite par le Saint-Esprit, et il l'établit dans la mesure où il convertit les âmes. »

< Un écrivain distingué, M. Laurentie, a reproduit, dans la dernière livraison de l'Université Catholique, les principaux traits de notre polémique : il établit M. Laurentie demande si nous consentitrès bien que le rapprochement projeté rons à écarter indéfiniment de la Réforme de l'Église anglicane et de l'Église prus- une idée quelconque d'unité : nous ne vousienne est une association convention-lons pas l'unité de la force, nous ne voulons nelle ayant pour objet de suppléer à l'unité de l'ordre par l'unité de la force; puis, prenant acte de notre opposition à la force, il nous demande si de l'obligation où nous sommes de nous y opposer ne résulte pas que le protestantisme tout entier repose sur une base qu'il désavoue, et qu'il n'a été qu'une grande illusion : certes, nous ne nierons aucun des biens que la Réforme a apportés dans le monde; mais nous ne faisons pas non plus difficulté de reconnaître que dans les pays où la persécution n'a pas conservé aux Églises l'indépendance dont

Nous sommes singulièrement frappés de ces paroles. Elles attestent la vérité de nos remarques, plus historiques encore que dogmatiques, sur la nécessité inévitable du despotisme dans la Réforme, toutes les fois que la Réforme veut se constituer à l'état d'église publique. C'est ici une protestation très expressive contre les philosophes contemporains qui, sous diverses formules, ont

Voir l'article relatif au Semeur dans le numéro imaginé d'organiser des religions libres précédent, ci-dessus, p. 201.

et nationales, au nom même du principe

comme

Église constituée hors de l'État. Il fait bon marché de l'unité extérieure de l'Église politique. Il la condamné avec co

protestant. Ils veulent affranchir la rai- | Église constituée dans l'État, ét son humaine; ils l'asservissent. Its rompent l'autorité pontificale, ils créent la tyrannie princière. Voilà une vérité acquise aux controverses des protestanslère; il a contre elle des évocations forsérieux et des catholiques; si ce n'est que les catholiques ne proclament pas le droit de s'insurger à outrance contre une si fatale usurpation, et que les protestans, au contraire, évoquent le principe du 16° siècle, principe de renversement et de guerre, avorté, disent-ils, mais vivant toujours, et renfermant au besoin une seconde réformation, plus implacable, s'il le faut, que la première.

Il y a là d'immenses aveux. Voilà donc la Réforme contrainte de refaire son œuvre. Quoi! tant d'anarchie en pure perte! tant de guerres sanglantes inefficaces! tant de bouleversemens d'empires inutiles! La Réforme a rempli l'Europe de malheurs et de ravages; elle a brisé des sceptres; elle a tué des rois et des reines; elle a spolié des églises, brûlé des monastères, saccagé des couvens et des universités, transformé des États, fait et défait des monarchies et des républiques; eh bien! elle n'a rien fait. Son principe est avorté, et l'enfantement de tant de nouveautés n'a été qu'un vain travail. Après trois siècles, il faut réformer la Réforme. Il faut se rejeter dans un travail nouveau, quel qu'il doive être; il faut s'aventurer dans tous les hasards d'une entreprise manquée; mais cette fois avec une résolution plus intrépide, avec une volonté plus savante', dût-on arriver, ainsi que l'a dit le Semeur, à des bouleversemens et à des tempêtes. Alors, qu'est-ce donc que le principe de la Réforme, dans l'ordre de l'humanité? Nous le demandons en frissonnant.

midables. Ce qu'il aime, ce qu'il veut, ce qu'il appelle, c'est une sorte d'unité, mal définie, sans doute, mais enfin conciliable, pense-t-il, avec la liberté de l'Église spirituelle. C'est à merveille! Voyons, toutefois, s'il ne touche pas à une autre confusion.

Laissons les images de révolte et de guerre. Dès que le Semeur invoque le Saint-Esprit, la direction de la controverse devient calme et pacifique.

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Nous ne voulons pas, dit-il, l'anité de la force. Nous voilà d'accord. Nous voulons l'union de la foi. Nous n'entendons plus.

Comment des hommes sérieux, des esprits philosophiques se peuvent-ils payer de vagues paroles? Il n'y a d'union de la foi, manifestement, que là où il y a règle de la foi. Si la règle est ôtée, la foi n'est qu'une menteuse chimère.

Le Semeur prononce des mots pour lui esans valeur. Et ceci n'est pas nouveau, et ne tient pas surtout à un égarement de sens privé, qui serait propre aux écrivains très remarquables de ce journal. C'est une disposition générale d'idées, qui tient à l'ensemble de la Réforme. Toutes les fois que ses apologistes ont voulu fuir l'image désolante de l'anarchie qu'elle produit, ils se sont rattachés, comme le Semeur, à cette vague unité de foi; parole sans signification, énorme ambiguité de langage, qui ne saurait être admise qu'autant qu'on admettrait d'abord la communication directe, mystique, infaillible de la vérité, objet de la' foi, à l'esprit de chaque fidèle. Ce serait comme une révélation perpétuelle de' Dieu à l'homme, et un miracle d'illumi nation' permanente et universelle, qui' rendrait l'enseignement extérieur tout-àfait vain. Or cette unité se conçoit dans l'Église du ciel, où Dieu se montre et où la foi possède en réalité son objet; mais elle n'est point dans l'Église de la terre, où l'objet de la foi est entrevu au travers de voiles, où, par conséquent, la croyance a besoin d'être définie pour n'être pas exposée à devenir une illusion.

Si ce principe est remis aux mains des princes, le Semeur le dit, c'est la tyrannie.

S'il reste aux mains des Eglises, c'est le droit permanent d'insurrection, avec son cortège impérissable de ravages.

La Réforme renferme donc en soi tour à tour l'anarchie ou l'oppression! Comment en douter après ces aveux, même en ne tenant aucun compte des faits de l'histoire?

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Le Semeur à la vérité, considère la Réforme sous deux aspects divers, comme

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possible; mais leur union peut être produite par le Saint-Esprit. Ce n'est pas répondre. L'union que peut produire le Saint-Esprit (le Saint-Esprit peut pròduire l'union! c'est heureux), est-ce l'unité de la foi? Si le Semeur est sincère, et il l'est, il dira: Non. Qu'estce donc que l'union qui n'est pas l'unité? Une alliance, une forme, une convention, philosophiquement RIEN. Donc sous ce mot d'union subsiste la division en droit, l'anarchie en principe. Et cela est si vrai, même pour le Semeur, qu'il est obligé de dire que ce que peut le Saint-Esprit, c'est de déguiser cette anarchie. Le Saint-Esprit peut produire l'union des Eglises! Voilà tout. Et encore il la peut produire dans une certaine mesure. Il ne la produit pas entière, absolue; il la produit dans la mesure qui convertit les âmes. Qu'elle est cette mesure? L'Esprit-Saint le sait; le Semeur ne le sait pas. Si bien qu'un abîme peut sépa

leur's dissidences profondes, infinies, sur la présence réellé, sur les œuvres, sur là grâce; leur union n'en sera pas moins produite dans la mesure qui suffit à la conversion et au salut. C'est-à-dire la foi est indifférente; ce qui imporțe, c'est une formule d'union. Si le protestantisme ortho

Le Semeur dit: L'unité des Eglises est impossible, mais leur union peut être produite par le Saint-Esprit, et il l'établit dans la mesure qui convertit les âmes. Nous comprenons la portée de sa distinction. Comme il adinet la foi sans l'autorité, l'unité des Eglises lui importe peu: il lui suffit d'une certaine union, d'une sorte de fraternité symbolique, qui laisse subsister toutes les variétés de la foi. Mais ceci. constitue un état d'Eglise vraiment monstrueux. Qu'estce donc que l'Eglise, ou une Eglise, ou des Eglises, en cette hypothèse? Chaqué homme se fait son Eglise. Chaque Egliserer les Eglises, et qu'elles peuvent garder ainsi faite n'existe que par une convention. Elle n'a donc rien de définitif, rien d'arrêté, rien de légitime. Comment alors parler de l'union des Eglises? Isolément elles sont des fictions. Qu'est-ce en cet état que l'Eglise de France, ou d'Angleterre, ou d'Allemagne ? Qu'est-ce, sous des images moins étendues, que l'Edoxe en est là, nous disons et nous proglise de Genève, de Paris ou de Montauban? Dès qu'elles existent, abstraction faite d'une autorité définie, elles sont une collection d'êtres, non point un être; elles n'ont pas d'unité. Comment donc peuvent-elles s'unir entre elles? Ces collections de croyans se donneront mutuellement des signes d'amitié évangélique, comme feraient des loges du Grand-Orient et du Rit-Ecossais, pour témoigner de leur bon vouloir de charité maçonnique; mais ces signes extérieurs de bon accord accidentel, ne révéleront pas l'union produite par le Saint-Esprit, c'est-à-dire, si les mots chrétiens ont un sens encore, l'union des volontés et des cœurs, l'obéissance enfin des intelligences à une même pensée de foi.

Le Semeur élude la précision de nos remarques. Nous avons dit : Le Semeur ne veut pas l'unité de la force; veutil l'unité? Quelle unité peut-il vouloir? Il répond: L'unité des Eglises est im

clamons que, comme Eglise, il n'est plus qu'une fiction. Il vit comme protestation contre l'autorité régulatrice de la foi ; il ne vit pas comme définition d'une foi quelconque. Il n'est plus qu'une négation. Ét, à ce titre, il peut détruire, il peut semer la colère et les tempêtes, il peut renouveler l'extermination; mais ce n'est pas là la puissance de la vie, c'est la puissance de la mort.

En cet état laissons la controverse : nous y pourrons revenir. Mais tandis que le Semeur proteste contre l'unité polítique, voici qu'on publie en Europe l'acté de suprématie papale, en vertu duquel le docteur Alexandre s'en est allé prendre possession de l'Eglise anglicane de Jérusalem. Cette pièce mérite d'être conservée dans un recueil sérieux; elle va nous ramener à l'objet primitif de nós appréciations.

A nos frères vénérables et chéris en Jésus-Christ, les évêques et chefs des

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anciennes communes apostoliques en est frappé. Mais nous ne saurions le dissiSyrie et pays voisins: Guillaume, par muler : entre le Semeur et le pontife anla Providence divine archevêque de Can-glican, la logique prononce pour le pontorbéry, primat et métropolitain de toute tife. Au point de vue catholique, c'est une l'Angleterre. Joie dans le Seigneur. ridicule énormité de voir un prélat d'ENous recommandons avec tout le glise établie, envoyer un pasteur à une auzèle dont nous sommes capables, à votre tre Eglise, fictive ou non, et cela au nom bienveillance, frères vénérables et chéris, de l'autorité politique, homme ou femme, M. Michel Salomon Alexandre, docteur roi ou reine, il n'importe. Au point en théologie, que nous avons nommé de vue protestant, au contraire, il y a là évêque de l'Eglise d'Angleterre et d'Ir- une certaine raison, ne fut-ce qu'une railande, après avoir apprécié sa piété et sa son d'Etat, la pire de toutes en matière capacité, et cela, conformément aux ca- de foi, mais enfin une raison quelconque, nons de notre sainte et apostolique Eglise; qui ne saurait être méconnue politiqueautorisé par notre Reine, nous l'avons ment, et qui ne saurait non plus heurter, envoyé à Jérusalem, et nous lui avons quoi qu'en dise le Semeur, le principe confié la surveillance spirituelle de tous même de la réforme. Que si le Semeur les laïques et clercs dans notre Eglise, persiste à voir en cette entreprise d'unité dans ce pays et dans ceux limitrophes. | une violation du droit propre de chaque Mais, afin que personne n'ignore la raison Eglise, il faut qu'il suive à son dernier pour laquelle nous avons envoyé M. Mi- terme ce principe d'isolement, dût-il chel Salomon comme évêque, nous lui aller jusqu'aux folies sectaires des quaavons ordonné de ne porter aucune at- kers et des méthodistes. Donc sa liberté teinte au pouvoir qui vous appartient, d'Eglise, c'est l'anarchie même. Que s'il ainsi qu'aux autres chefs des communes veut l'ordre dans l'Eglise, ne fût-ce qu'un orientales, mais de vous témoigner l'es- semblant d'ordre, ne fût-ce qu'un vain time que vous méritez, et de se montrer symbole, il faut qu'il accepte une force toujours prêt et ardent pour tout ce qui quelconque destinée à le produire, et peut avancer la charité et l'harmonie fra- comme l'Eglise de la réforme n'a pas en ternelle. Nous avons la confiance que elle-même cette force, puisque son prinnotre frère l'évêque observera de cœur cipe en est tout l'opposé, il faut la receet de conscience, bien fidèlement, ce que voir du prince, qui possède une puisnous lui avons ordonné. Nous vous prions, sance extérieure de discipline et de coacau nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, tion. Donc l'ordre que pourrait vouloir de le recevoir en frère, et de lui offrir à le Semeur, c'est toujours la tyrannie. temps ce dont il aura besoin.

Nous espérons que vous recevrez avec bienveillance cette lettre, qui prouve combien nous importe le lien de l'ancienne fraternité avec les anciennes Eglises de l'Orient, rompu depuis plusieurs générations. Si ces liens sont renouvelés par la volonté et la grâce de Dieu, nous espérons que les divisions nées dans l'Eglise de Jésus-Christ, et dont elle a tant souffert, disparaîtront. Dans cet espoir, nous avons apposé à cette lettre autographe notre sceau archiepiscopal. Fait à Lambet, en 1841, le 3 novembre. › Ici toute discussion est superflue. L'acte papal de Cantorbéry vient seulement révéler de plus en plus la transformation du protestantisme, et sa tendance à une organisation hiérarchique, qui paraisse arrêter l'éparpillement doctrinal dont il

Nous ne sortons pas de celte alternative tyrannie ou désordre. C'est la double nécessité qui pèse sur toute organisation extérieure de la réforme. Le Semeur hait la tyrannie ; mais il n'ose accepter le désordre comme une loi. Le pontife, au contraire, déclare l'unité au nom de la puissance politique; il prend de la réforme ce qu'elle peut donner pour l'établissement de l'ordre, la force pure. C'est pourquoi nous disons que c'est le pontife qui est logicien.

Effroyable logique pourtant, que celle qui fait une condition de choisir entre deux grandes humiliations de la raison humaine! Le Semeur sait très bien qu'il y a une glorieuse issue entre ces deux extrémités. Ce n'est pas nous qui la lui montrons, c'est l'université d'Oxfort. Dieu fera le reste ! LAURENTIE.

LA PETITE CHOUANNERIE, PAR M. RIO 1.

Au milieu des progrès triomphans de | potisme royal confisquait à son profit.

cet ensemble d'idées et de faits qu'on appelle la civilisation moderne, et dont le résultat le plus incontestable et le plus général, surtout en France, a été l'affaiblissement de la foi catholique et l'asservissement de l'Eglise, il y a un coin de terre qui a lutté contre ce soi-disant progrès avec une indomptable persévérance, et qui, aujourd'hui même, n'est pas encore résigné à subir ce joug desséchant. Cette terre, c'est la Bretagne, terre trop peu admirée, trop peu aimée, et surtout trop peu connue par ce qu'il reste de catholiques dans le monde; terre où tous les genres de beautés se trouvent réunis à tous les genres de grandeurs; terre qu'on ne peut voir sans être violemment attiré vers elle, et qu'on ne peut quitter sans gémir de ne pas lui appartenir pour toujours. Oui, même aujourd'hui, et malgré les trop sûrs envahissemens de la triple lèpre des journaux, des commis voyageurs et des colporteurs, on respire au milieu des campagnes bretonnes une atmosphère de foi, de respect, de dévouement et de poésie religieuse, qui imprègne le cœur fidèle d'une ineffable douceur, et fait ressentir les tristesses de l'exil au voyageur catholique qui s'éloigne sans l'espoir d'y planter un jour sa tente. La Bretagne a eu le glorieux privilége de consacrer aux anciennes croyances et aux anciennes mœurs autre chose que des élégies ou des recherches d'érudition elle leur a rendu témoignage par les armes, et elle a écrit avec son sang une immortelle protestation contre leur ruine et leur oubli. Par son attachement obstiné à la Ligue, par ses mouvemens insurrectionnels sous Louis XIV et le régent, par les supplices nombreux qu'elle dut endurer alors, elle a noblement prouvé son amour pour les institutions de la France du moyen âge que le des' Volume in-8°, qui paraîtra le 15 mai, chez Olivier Fulgence, 7 fr. 50.

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Au milieu de l'abaissement pitoyable de la monarchie au 18e siècle, la voix de ses parlemens et de ses États s'est élevée, pure et énergique, pour dénoncer les abus qui allaient entraîner dans une ruine commune l'autel, le trône et le pays. Mais lorsqu'elle vit, en 1789, quels remèdes insensés on voulait apporter aux maux de la patrie, elle se réfugia tout entière dans son antique foi et cette province, que la monarchie absolue avait toujours eu le plus de peine à contenir, s'arma, seule avec le Poitou, pour défendre l'Eglise et la société condamnées à périr sur l'échafaud où le régicide s'était déjà consommé. On sait l'histoire de ses efforts et de ses glorieux malheurs dans cette lutte inégale et sublime : ce qu'il importe de ne pas oublier, c'est qu'en 1793, comme sous la Ligue, comme sous le régent, elle restait fidèle à sa mission, à sa nature, à son essence, qui est de représenter l'ancienne société chrétienne, et de se sacrifier sur la brèche par où cette société a été prise d'assaut, après avoir été minée pendant des siècles par les efforts combinés des légistes, des philosophes et des courtisans. L'histoire de Bretagne, envisagée de ce point de vue, offrirait, à coup sûr, au génie d'un historien catholique, le sujet le plus fécond, le plus original et le plus magnifique. C'est une courte page de cette histoire que nous voulons faire connaître à nos lecteurs. La dernière protestation armée de la Bretagne contre l'esprit moderne, a été son insurrection de 1815, alors qu'elle se souleva, bien moins encore contre le retour imprévu d'un glorieux usurpateur, que pour venger la captivité du vicaire de JésusChrist, la persécution du clergé indépendant, les crimes commis contre l'Espagne catholique, et toutes les aberrations qui avaient fait de Napoléon, pendant les dernières années de son règne, un objet

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