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porelle, il le fut par l'angoisse poignante de la faim, et quand il sentit son cœur saigner à la vue de ses enfans en larmes et lui demandant du pain.

agitateur de l'Irlande! Car il nous semble que le seul cas où l'agitation soit licite, est celui où la puissance matérielle ose faire violence à la conscience d'un peuple. Or, bien que le bill du 30 Si Dieu eût voulu que l'homme échapmars 1829 ait considérablement amé-pât à l'oppression de son semblable par lioré la position des Irlandais, eu égard¦ la révolte armée, ou même par l'agitaà l'exercice du culte catholique, les in- tion morale, l'apôtre des nations n'aurait jures subies naguères par eux ont été si pas prononcé cette sentence explicite : graves, et l'impression en est encore si Ta condition est-elle la servitude, suppalpitante, que leur souvenir, joint à la < porte-la sans chagrin. Mais si la liberté crainte du retour des mêmes griefs, t'est offerte, profites-en (1). › En concontre lesquels la nation n'a pas encore séquence, rien n'est moins dans l'esprit de garanties suffisantes, explique et justi- du Christianisme que d'agiter les classes fie une certaine agitation dans les limites assujetties, esclaves, ou prolétaires, peu légales, comme l'entend M. O'Connell. importe; c'est un acte répréhensible que Mais il n'y a que ce seul cas où les hom- | de les entretenir de leurs droits à la libermes puissans par la parole aient le droit té, puisque le chrétien ne doit prétendre de soulever l'indignation des opprimés à d'autre droit qu'à celui de servir Dieu; contre leurs oppresseurs; il n'en saurait l'Évangile ne lui enseigne après cela que être de même dans les cas d'oppression des devoirs. C'est pourquoi les ministres purement matérielle, comme lorsqu'un méthodistes, anabaptistes et autres propeuple ou une classe de la société sont testans qui ont précipité l'émancipation contraints à travailler pour un autre des noirs dans les colonies anglaises, en peuple ou une autre classe de citoyens, les agitant, ont mal compris leur de en un mot, quand les uns sont exploités voir, et s'ils ne faisaient pas profession au profit des autres. En effet, quelque de lire incessamment la Bible et de la inique que soit un pareil acte de la part donner à lire à ceux qu'ils catéchisent, des puissans de la terre qui le commet- on pourrait croire qu'ils n'ont jamais outent, et quelque douloureuse que soit la vert les yeux de leur esprit à la lumière de peine qui en résulte pour les faibles qui l'Evangile, tant leurs prédications incenle subissent, ce n'en est pas moins un diaires ont été fréquemment en contradicfait normal dans la carrière de l'huma- tion avec les enseignemens de ce livre dinité, et qui, à partir de sa déchéance, vin. Saint Paul recommande au contraire entra dans les moyens que la divine Pro- aux personnes tenues en servitude, d'obéir vidence devait employer à sa réhabilita- loyalement à leurs maîtres: ‹ Serviteurs, tion; car il est facile de se convaincre « leur dit-il, obéissez à ceux qui sont vos que, si l'humanité entière se fût conten- maîtres dans l'ordre temporel; ne les tée de la vie sauvage, elle eût échappé servant pas seulement lorsqu'ils ont par son inertie industrielle à la sentence l'œil sur vous, comme si vous n'aviez qui la condamnait au travail, à ce tra- en vue que de plaire aux hommes, vail pénible dont le fruit essentiel devait < mais avec simplicité de cœur et en vue être en définitive la LIBERTÉ. Le genre ‹ de plaire à Dieu (2). › Prédicans de réhumain serait resté indéfiniment dans volte et de haine, quel que soit votre titre, l'abjecte condition des Hottentots ou des religieux, ou philanthropique, gardezOsages, c'est-à-dire dans l'absolue dépen- vous de croire que vos déclamations fudance de la nature, dans les ténèbres in- ribondes conduisent plus sûrement l'estellectuelles, et une sorte de non-exis- clave à la liberté, que ces pieuses extence religieuse. Ce fut d'abord sous le hortations dictées par la sagesse divine fouet d'un maître rigoureux et exigeant elle-même. que se développa la virtualité de l'homme, comme agent de production : elle se développa bien davantage encore, lorsqu'au lieu d'être stimulé au travail simplement par la crainte d'une peine cor

Cependant suivons le progrès social dans ses diverses phases, et nous serons

(1) I Aux Corinthiens, ch. VII, v. 21.
(2) Aux Colossiens, ch. III, v. 22.

Cependant la religion se bornera-t-elle à moraliser l'opprimé dans l'intérêt de l'oppresseur; et la doctrine chrétienne ne sera-t-elle autre chose que la lâche complice de la politique matérielle? Qui pourrait le croire? Écoutons encore, à ce sujet, le grand interprète de l'Évangile : « Et vous, maîtres, dit saint Paul, << témoignez de l'affection à vos servi<teurs; ne les traitez point avec rudesse ‹ et avec menaces, sachant que vous avez les uns et les autres un maître commun dans le ciel, qui n'aura point égard à la ‹ condition des personnes (1). › Or n'est

bientôt fixés sur la valeur respective des différens procédés d'émancipation, l'un à l'usage du libéralisme, l'autre employé exclusivement par le Christianisme. Dans l'état d'hostilité permanente où nous avons tout-à-l'heure observé l'humanité, il n'existe, avons-nous dit, aucun lien moral entre les hommes, puisqu'ils ne se rencontrent que pour s'entre-détruire. Observons, pour plus de facilité de raisonnement, deux individus ainsi placés à l'égard l'un de l'autre; il est clair qu'ils violent également la loi de Dieu qui a créé les hommes pour s'aimer et se servir mutuellement? C'est donc là la phase pre-il pas certain que le prêtre véritablemière et la plus infime de la carrière humanitaire. Une seconde phase a lieu, quand un de ces deux hommes étant parvenu à s'assujétir son adversaire, celui-ci accepte avec une pieuse résignation cette condition pénible, et écoute la voix de Jésus-Christ qui lui commande de pratiquer les vertus qu'elle comporte, en termes vulgaires, d'être bon sujet, expression admirable de justesse et dans laquelle il y a tout un chapitre de science sociale.

Mais, s'écrie le libéralisme, à quoi ‹ sert à l'esclave de se rendre digne de la liberté, si son maître peut même alors la lui refuser et si ses vertus ont précisément pour effet de river ses fers! › Quand il en adviendrait ainsi, ce qui est démenti par l'histoire depuis l'avénement du Christ, ce nouvel état de choses n'en est pas moins un progrès sur le précédent; car ces deux hommes étaient naguères également dans des conditions anti-sociales; à cette heure il n'y en a plus qu'un des deux qui y soit, si toutefois nous admettons que le maître demeure mauvais, quand son sujet est devenu bon; dans tous les cas un bon sujet est un caractère éminemment social.

ment chrétien se trouvera en position d'autant meilleure pour inspirer aux maîtres la justice et la charité à l'égard de leurs esclaves, qu'il aura mieux su disposer ceux-ci à l'obéissance et à la loyauté envers les maîtres? Amor produce ‹ amor, a dit Pétrarque; » mais la haine a également la propriété d'engendrer la haine, quand la religion n'est pas maitresse du cœur de l'homme. Ainsi, dans le cas où le bon sujet sert un bon maître, nous sommes dans une troisième phase sociale, très voisine de la quatrième, qui sera caractérisée par la généreuse protection des puissans et la libre soumission des faibles.

En définitive, il est évident pour nous que l'on ne peut prétendre à trancher la question de l'esclavage, comme un guerrier violent trancha, dit-on, le nœud gordien; il convient, au contraire, de la résoudre par les voies intellectuelles et en y employant le temps rigoureusement nécessaire; car entre un esclave déchaîné et un homme libre il y a toute l'épaisseur d'un monde.

LOUIS ROUSSEAU.

(1) Aux Ephésiens, VI, V. 9.

Sciences Physiologiques.

COURS DE PSYCHOLOGIE CHRÉTIENNE..

ONZIÈME LEÇON (1).

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1

De nos moyens de rapport avec l'ordre divin. De la foi, troisième mode de la vie morale. - De la foi naturelle et de la foi divine. Récapitulation les trois modes de la vie morale, la sensation, l'intuition et la foi, donnent naissance à trois ordres de sciences: les sciences naturelles, la métaphysique et la mystique. Progression logique de ces trois ordres de sciences. Consi. dérations préliminaires sur l'origine, sur l'instrument et sur le criterium de la foi. La parole envisagée comme l'instrument de la foi.

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Des

langues; de leur rapport intime avec la pensée, et de leur dégradation; influence de l'abrutissement de la vie sauvage; du sarcasme et du blasphême. L'autorité examinée comme le seul criterium de l'ordre de la foi; de l'autorité humaine et de l'autorité divine; de l'Église catholique.

Déjà nous avons examiné d'une manière sommaire nos moyens de rapport avec la deuxième forme de l'être objectif, savoir, la vérité absolue. Il nous reste maintenant, pour compléter la matière qui fait l'objet de notre examen, quelques mots à dire sur l'ordre divin, qui constitue la troisième forme de l'être objectif et qui correspond au troisième mode de la vie morale.

Si l'homme, par un privilége constitutif de sa nature, a l'intuition de la vérité absolue, ou, en d'autres mots, de l'ordre nécessaire, il n'en est pas de même de l'ordre divin. Sans doute Dieu a voulu que l'homme saisit l'ensemble de sa gloire manifestée simultanément dans la matière, hors de la matière et dans le ciel, puisqu'il l'a doué des facultés de la sensation, de l'intuition et de la foi tel a été l'état normal des choses. Mais l'homme, étant créé dans un but spécial, a été nécessairement soumis à des conditions en harmonie avec cette destination particulière. Or, la première

(1) Voir la xe leçon au tome XII, p. 85.

condition fut la liberté. Sans ce don dangereux, il n'aurait pas été digne de remplacer, dans la cité céleste, ces êtres supérieurs qui, par un abus du même privilége, s'étaient précipités dans l'abîme. Il n'aurait pas pu fournir à lạ charité divine un prétexte pour cet abaissement qui constitue l'objet permanent de notre étonnement et de notre reconnaissance. La liberté implique donc nécessairement quelque chose d'amissible. Mais en même temps l'ordre général exigeait qu'il fût posé des limites à la prévarication passible de l'homme; car il ne lui est pas donné d'anéantir l'œuvre de Dieu. Ainsi, dans l'ordre contingent, comme dans l'ordre absolu, il a constamment et malgré lui la conscience de l'objectivité de l'être. Il ne peut jamais, par un acte de la volonté,perdre tout-à-fait sa connaissance des choses qui constituent le domaine de la physique et de la métaphysique. Mais dans ses rapports avec l'ordre divin, il peut entièremeut détruire la faculté par laquelle ces rapports subsistent. Que disons-nous? cette faculté a été, de fait, anéantie par la chute de l'homme primitif, pour lui et pour toute sa race; et c'est seulement par des moyens extraordinaires qu'elle peut se réhabi

liter.

Il est donc évident qu'en traitant de la foi, au point de vue psychologique, nous entrons sur un terrain tout-à-fait nouveau. Ici, il est plus particulièrement nécessaire d'admettre les vérités fondamentales de la révélation chrétienne, et c'est maintenant que nous sommes heureux d'avoir attaché à ce faible travail, dès le commencement, une épithète qui résume le caractère spécial de notre méthode.

En parlant de la foi, nous ne pouvons plus nous appuyer sur des faits physicologiques ni sur les faits de la conscience; la foi, dans sa forme supérieure, est un

don spécial de Dieu; un don surnaturel, I autant que de croire aux témoignages

et cependant, c'est par elle seulement que nous pouvons parvenir à la connaissance de toutes ces choses admirables qui sont en dehors du domaine des sens et au delà des limites de l'intuition. Par elle seule nous pouvons parvenir à la connaissance de Dieu, des anges, et des âmes séparées; à la connaissance des lieux qui sont en dehors de l'espace, le ciel, le purgatoire et l'enfer; à la connaissance, en un mot, de cet état de choses qui doit, pour nous, constituer l'état définitif.

La foi, comme la sensation et comme Pintuition, peut être examinée objectivement, subjectivement ou dans sa fonction; mais sous ce dernier rapport, comme l'intuition, elle fournit peu de matière à l'analyse; toutes différentes de la sensation, la croyance et l'intuition sont des actes simples; mais la foi se distingue de l'intuition en ceci qu'elle est le sujet d'une modification extra-naturelle, dont il est, impossible de saisir la loi. Il y a donc une foi naturelle et une foi surnaturelle, et personne ne peut marquer la limite qui les sépare. C'est le mystère de la grâce dont il n'est pas donné à l'homme de lever le voile. Le même témoignage qui est irrésistible pour l'un de nous, paraltrait insuffisant pour tel autre. Les Apôtres, après avoir vu le Christ ressuscité, ont cru à sa résurrection; mais Thomas exigeait des preuves matérielles ; à moins de mettre mon doigt dans ses plaies, disait-il, je ne croirai jamais à son identité! Heureux, dit le Sauveur, heureux sont ceux qui n'ont pas vu et qui croient. Au point de vue philosophique, la foi (nous entendons ici la foi naturelle) est aussi nécessaire au développement de la vie morale, que le sont la sensation et la raison. S'il est permis de séparer par hypothèse ce qui n'est jamais séparé de fait, nous verrons que la vie intellectuelle serait absolument impossible en l'absence de la foi naturelle; car la science est aussi bien matière de tradition que les faits, et cette intelligence qui refuserait de se soumettre aux autres intelligences qui sont chargées de la féconder par la parole, resterait nécessairement stérile. Croire tout ce qui est digne de foi, c'est une des conditions de notre nature, tout

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de nos propres sens. Telle était la loi incontestable de la vie morale; par quel droit certains individus se permettent-ils de rejeter des faits qui reposent sur un témoignage irrécusable, tandis qu'ils ne font pas de difficultés d'en admettre d'autres qui ne se présentent pas entourés de la même autorité? Ne savent-ils donc pas que le doute, qui est le privilége de tout être intellectuel et moral, doit toujours être basé sur des motifs légitimes; et que douter en présence d'un témoignage respectable, est un acte aussi insensé que coupable? Le doute volontaire et gratuit est un véritable suicide moral.

Mais, au delà de la foi naturelle, nous trouvons la foi divine, cette foi qu'on est convenu de nommer surnaturelle pour la distinguer de l'autre, avec laquelle toutefois elle a des rapports intimes. La question religieuse cependant, quant aux faits, repose entièrement sur la foi naturelle; car Dieu a voulu entourer la révélation d'une autorité incontestable. La révélation, comme fait, repose sur le témoignage; d'abord, sur le témoignage du Christ, la vérité incarnée, et puis sur le témoignage de ceux qui ont été chargés par lui de transmettre jusqu'à nos jours la connaissance de ce fait, et la connaissance des obligations qu'il nous impose. Mais la foi naturelle nous ayant conduits à Dieu et à la connaissance des institutions qu'il a établies, comme le moyen ordinaire, pour arriver à la foi divine, son but est accompli. La foi, comme faculté, a donc une action identique dans l'ordre divin et dans l'ordre contingent; même dans l'ordre absolu, où tout repose sur des vérités nécessaires, et où, par conséquent, tout est susceptible d'une démonstration rigoureuse, cette action est loin d'être inconnue; l'instrument (la parole) et le criterium (l'autorité) sont toujours les mêmes. C'est par le même procédé que l'on croit à l'existence de Constantinople et à l'existence du ciel et de l'enfer ; dans les deux cas il faut l'intervention de la parole pour nous communiquer le fait, et il faut dans la personne qui nous le communique, une certaine autorité, afin que nous puissions placer pleine confiance en ce qu'elle nous a dit. Et, même dans la

science, il y a une foule de problèmes complexes que nous sommes obligés d'accepter sans examen, sur l'autorité de celui qui nous sert de guide, en traversant ces labyrinthes. L'homme, comme individu, est si peu de chose, que toute sa grandeur dépend de cette vie collective, qui constitue l'unité de sa race. Que ferait l'intelligence la plus puissante pendant les quelques années qui forment la vie de l'homme, si elle devait examiner et résoudre toutes les questions qui se trouvent sur son chemin? Nous dépendons donc tous de la tradition et de l'enseignement, et l'homme, en se soumettant humblement à sa destinée, entre dans la voie de la véritable grandeur; il entre dans cette voie qui aboutit à Dieu; non seulement à la connaissance de Dieu, mais aussi à la participation de son essence; et alors, la foi, de faculté qu'elle était, se change en vertu; l'homme s'identifie avec Dieu, sans cependant qu'il y ait confusion; Dieu s'emparant de la mémoire, de l'entendement et de la volonté, les domine et les dirige d'une manière ineffable, mais sans même les violenter, loin de les anéantir. La philosophie ne peut pas nous rendre compte des moyens employés dans cette modification; elle est toutefois obligée de constater le fait, tout en reniant sa légitimité; tout en traitant de folie, ou au moins d'extravagances de l'imagination, ces phénomènes extraordinaires que nous présente l'histoire bien authentique de la vie de certains hommes. Nous n'entrerons pas ici dans le fond de cette question importante, puisque nous avons commencé par poser en principe la vérité de la révélation chrétienne. Cependant, il nous paraît que nous avons assez dit dans les leçons précédentes pour prouver qu'il existe une liaison nécessaire entre la certitude et l'enseignement, et que celui qui n'admet pas l'autorité de la tradition catholique, ouvre la voie à un scepticisme destructif, qui, si on est logique, finit par ébranler toutes nos croyances et par nous priver du droit d'affirmer quoi que ce soit.

Nous n'avons pas non plus l'intention d'entrer dans un examen approfondi de la foi comme vertu; ce serait empiéter sur le domaine d'une science tout-à-fait

distincte de la nôtre, c'est-à-dire de la théologie. Il nous suffit d'avoir montré comment la foi naturelle nous conduit à la foi divine. Cette forme supérieure de la vie morale ne se borne pas, comme nous venons de dire, à son développement psychologique, car la force des sacremens, la puissance de la parole divine et l'action directe, mais insaisissable, de l'Esprit-Saint, la modifie à chaque instant pour celui qui vit dans certaines conditions voulues, dans ces conditions que les théologiens nomment l'état de grâce. Cette action des causes modificatrices, qui dépend toujours de la volonté individuelle, varie à l'infini ; nul individu n'est à l'abri de son influence, car les lumières de la foi surnaturelle rejaillissent sur la foi philosophique, et celui qui refuse de croire à la parole divine n'en est pas moins éclairé, bien que la foi, chez lui, n'existe pas à l'état de vertu, c'est-àdire bien qu'il ne se trouve plus en rapport direct avec la cause première, avec l'être objectif dans sa forme la plus parfaite.

Nous arrivons donc nécessairement à cette conclusion que la vie morale a trois sources distinctes : les sens, la raison et la foi; que ces trois modes correspondent à autant de formes de l'être objectif que nous avons nommé l'ordre contingent, l'ordre absolu et l'ordre divin; et qu'à ces trois manifestations correspondent trois catégories de sciences, les sciences physiques, les sciences métaphysiques et la mystique, chacune étant absolument séparée de l'autre, en tant qu'elle a un instrument et un criterium qui lui sont propres. La sensation ne peut rien nous apprendre dans le domaine de la vérité absolue, et la raison est également impuissante pour nous initier dans les sublimes secrets de l'ordre divin. Tout au plus pourrait-elle nous conduire à la connaissance d'une cause première; mais nous savons que cette connaissance stérile ne suffit pas à l'homme, car Dieu a trouvé convenable de l'initier dans les secrets intimes de sa nature, et de lui dévoiler jusqu'aux motifs de sa conduite. Nous savons par le moyen de cette révélation admirable, qui nous élève au niveau des esprits célestes, pourquoi Dieu a donné l'existence à l'univers matériel,

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