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des beaux arts: le laurier étoit le symbole de la victoire les vainqueurs étoient couronés de laurier, même les vainqueurs dans les arts et dans les sciences, c'est-à-dire, ceux qui s'y distinguoient au-dessus des autres. Peut-être qu'on en usoit ainsi à l'égard de ces derniers, parce que le laurier étoit consacré à Apollon, dieu de la poësie et des beaux arts. Les poëtes étoient sous la protection d'Apollon et de Bacchus; ainsi ils étoient couronés, quelquefois Hor. 1. 1, de laurier, et quelquefois de lierre, doctárum Od. 1, v. 29. éderæ præmia frontium. Voy. aussi

de Perse.

le prologue La palme étoit aussi le symbole de la victoire. On dit d'un saint, qu'il a remporté la palme du martyre. Il y a dans cette expression une métonymie; palme se prend pour victoire, et de plus, l'expression est métapho rique; la victoire dont on veut parler est une victoire spirituèle.

Antiq. ex

» A l'autel de Jupiter, dit le P. de Montfaupliq.tom.2, con, on mettoit des feuilles de hêtre ; à celui p. 129. » d'Apollon, de laurier; à celui de Minerve, >> d'olivier; à l'autel de Vénus, de myrte; à >> celui d'Hercule, de peuplier; à celui de » Bacchus, de lierre ; à celui de Pan, des » feuilles de pin ».

ici

6o. LE NOM ABSTRAIT POUR LE CONCRET. J'explique dans un article exprès, le sens abstrait et le sens concret ; j'observerai seulement que blancheur est un terme abstrait; mais quand je dis que ce papier est blanc, blanc est alors un terme concret. Un nouvel esclavage se forme tous les jours pour vous, dit Horace; c'est-à-dire, vous avez tous les jours de nouHor. liv. . veaux esclaves. Tibi sérvitus crescit nova. Od.9, v. 19.

Sérvitus

Sérvitus est un abstrait, au lieu de servi, ou novi amatóres qui tibi serviant. Invidid major, Hor. liv. 2, au-dessus de l'envie, c'est-à-dire, triomphant Od. 20.

de mes envieux.

Custódia, garde, conservation, se prend en En. 1. Ix, latin pour ceux qui gardent, noctem custódia v. 266.

ducit insómnem.

Spes, l'espérance, se dit souvent pour ce qu'on espère. Spes quæ différtur affligit áni

тат.

Prov. c.

XIII, V. 12.

Petitio, demande, se dit aussi pour la chose 1. Reg. c. demandée. Dedit mihi dóminus petitiónem 1, V. 27.

теат.

3.

8.

Ibid. fab.

C'est ainsi que Phèdre a dit : Tua calámi- Lib. 1, fab. tas non sentiret, c'est-à-dire, tu calamitósus non sentires. Tua calamitas est un terme abstrait, au lieu que tu calamitósus est le concret. Credens colli longitúdinem*, pour collum longum : et encore corvi stupor **, qui est l'abstrait, pour corvus stúpidus, qui est le concret. Virgile a dit de même, ferri rigor ***, qui est l'abstrait, au lieu de ferrum rigidum, qui est le concret.

***Ibid.

fab. 13.

*** Georg. 1. 1, v. 143.

Cata est

habet cor.

Plaute. Per

sa. act. 4,

7°. Les parties du corps qui sont regardées come le siège des passions et des sentimens intérieurs, se prènent pour les sentimens mêmes: et callida, c'est ainsi qu'on dit, il a du coeur, c'est-à-dire, du courage. Observez que les anciens regardoient le cœur sc. 4, v. 71. come le siège de la sagesse, de l'esprit, de Si est mihi l'adresse ainsi habet cor* dans Plaute, ne de l'esprit, cor. Si j'ai veut pas dire comme parmi nous, elle a du de l'intellicourage, mais elle a de l'esprit; vir cordátus, gence. veut dire en latin, un home de sens, qui a un tel. act. I, bon discernement.

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Plaut. Mos

Sc. 2, v. 3.

Perse.

prolog.

rebrum non

Cornutus, philosophe stoïcien, qui fut le maître de Perse, et qui a été ensuite le comentateur de ce poëte, fait cette remarque sur ces paroles de la première satyre: Sum petulánti splene cachinno. « Physici dicunt homines » splene ridére, felle irásci, jécore amáre, » corde sapere et pulmóne jactári. » Aujourd'hui on a d'autres lumières.

Perse dit que le ventre, c'est-à-dire, la faim, le besoin, a fait aprendre aux pies et aux corbeaux à parler.

La cervele se prend aussi pour l'esprit, le O quanta jugement; O la belle téte! s'écrie le renard species! cé- dans Phèdre ; quel domage, elle n'a point habet. Ph. de cervèle ! On dit d'un étourdi, que c'est une 1. 1, fab. 7. tête sans cervèle: Ulysse dit à Euryale, selon Odyss. T. la traduction de madame Dacier : Jeune home, 2, p. 13.

vous avez tout l'air d'un écervelé, c'est-àdire, come elle l'explique dans ses savantes remarques, vous avez tout l'air d'un homme peu sage. Au contraire, quand on dit, c'est un home de tête, c'est une bone tête, on veut dire que celui dont on parle, est un habile home, un home de jugement. La tête lui a tourné, c'est-à-dire, qu'il a perdu le bon sens, la présence d'esprit. Avoir de la tête, se dit aussi figurément d'un opiniâtre : Téte de fer, se dit d'un homme apliqué sans relâche encore d'un entêté.

et

La langue, qui est le principal organe de la parole, se prend pour la parole: c'est une méchante langue, c'est-à-dire, c'est un médisant; avoir la langue bien pendue, c'est avoir le talent de la parole, c'est parler facilement. 8. Le nom du maître de la maison se prend

aussi

pour la maison qu'il occupe. Virgile a

dit: Jam próximus ardet Ucálegon, c'est-à- Æn. 2, V. dire, le feu a déja pris à la maison d'Ucalégon. 312. On done aussi aux pièces de monoie le

nom du souverain dont elles portent l'empreinte. Ducéntos Philippos reddat aureos: Plaut. Bacqu'elles rende deux cens Philipes d'or : nous chid, act. 4, dirions deux cens Louis d'or.

Voilà les principales espèces de métonymie. Quelques-uns y ajoutent la métonymie, par laquelle on nome ce qui précède pour ce qui suit, ou ce qui suit pour ce qui précède; c'est ce qu'on apèle L'ANTÉCÉDENT POUR LE CONSEQUENT, OU LE CONSÉQUENT POUR L'ANTÉCÉDENT; on en trouvera des exemples dans la métalepse, qui n'est qu'une espèce de métonymie à laquelle on a doné un nom particulier : au lieu qu'à l'égard des autres espèces de métonymie, dont nous venons de parler, on se contente de dire métonymie de la cause pour l'éfet; métonymie du contenant pour le contenu; métonymie du signe, etc.

Sc, 2, v. 8.

Transmuta

I I I.

LA MÉTALE PSE.

Merárnis, La métalepse est une espèce de métonymie, tio: rá, par laquelle on explique ce qui suit pour faire trans. λaμ- entendre ce qui précède; ou ce qui précède pour faire entendre ce qui suit: elle ouvre, pour ainsi dire, la porte, dit Quintilien, afin Inst. orat. l. que vous passiez d'une idée à une autre, ex álio VIII, c. 6. in áliud viam præstat; c'est l'antécédent

βάνω, capio.

pour

le conséquent, ou le conséquent pour l'antécédent, et c'est toujours le jeu des idées accessoires dont l'une réveille l'autre.

Le partage des biens se fesoit souvent et se fait encore aujourd'hui, en tirant au sort: Josué se servit de cette manière de partager (1).

Le sort précède le partage; de là vient que sors, en latin, se prend souvent pour le partage même, pour la portion qui est échue en partage; c'est le nom de l'antécédent qui est donné au conséquent.

Sors signifie encore jugement, arrêt; c'étoit le sort qui décidoit, chez les Romains, du rang dans lequel chaque cause devoit être

(1) Cumque surrexíssent viri, ut pérgerent ad describendam terram, præcépit eis Jósue dicens: circuíte terram et descríbite eam ac revertímini ad me; ut hîc coram dómino, in Silo mittam vobis sortem.

Josué, ch. xviii, y. 8.

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