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de parler, itur, favétur, etc.; ces verbes neutres se prènent alors en latin dans un sens. passif, et marquent que l'action qu'ils signifient est faite; iter itur, l'action d'aler se fait. Voyez ce que nous en avons dit dans la syntaxe : l'action que le verbe signifie sert alors de nominatif au verbe même, selon la selon la remarque des anciens grammairiens (1).

(1) Ut curritur à me, pro curro; vel statur à te, pro stas sedétur ab illo, pro sedet ille; in eis potest ipsa res intélligi vosce passíva; ut curritur cursus, bellátur bellum.

PRISCIANUS lib.
>
Constructióne.

XVII

c. de Pronóminum

Et Vossius s'exprime en ces termes : Verba accusatívum habent suæ originis vel cognátæ significatiónis : prióris géneris apud Teréntium est ludere ludum. Eun. act 3, sc. 5, V. 39. Apud Marónem fúrere furórem AEn. l. 12, v. 680. Donátus Archaismum vocat, mallem Atticismum dixisset... quia sic locútos constat, non eos modò qui désita et obsoléta amant, sed óptimos quosque óptimi ævi scriptóres, etc.

Vossius de Constructióne, pag. 409.

I V.

SENS ABSOLU, SENS RELATIF.

UN mict est pris dans un sens absolu, lorsqu'il

exprime une chose considérée en elle-même sans aucun raport à une autre. Absolu vient d'absolutus, qui veut dire achevé, acompli, qui ne demande rien davantage; par exemple, quand je dis que le soleil est lumineux, cette expression est dans un sens absolu ; celui à qui je parle n'atend rien de plus, par raport au sens de cette phrase.

par

Mais si je disois que le soleil est plus grand que la terre, alors je considérerois le soleil raport à la terre, ce seroit un sens relatif ou respectif. Le sens relatif ou respectif est donc lorsqu'on parle d'une chose par raport à quelqu'autre : c'est pour cela que ce sens s'apèle aussi respectif, du latin respicere, regarder; parce que la chose dont on parle, en regarde pour ainsi dire, une autre ; elle en rapèle l'idée, elle y a du raport, elle s'y raporte de là vient relatif, de referre raporter. Il y a des mots relatifs, tels que père, fils, époux, etc.; nous en avons parlé ailleurs.

V.

SENS COLLECTIF SENS DISTRIBUTIF.

,

Collectif vient du latin colligere, qui veut dire, recueillir, assembler. Distributif vient de distribuere, qui veut dire distribuer, partager.

La femme aime à parler: cela est vrai en parlant des femmes en général; ainsi le mot de femme est pris là dans un sens collectif : mais la proposition est fausse dans le sens distributif, c'est-à-dire, que cela n'est point vrai de chaque femme en particulier.

L'homme est sujet à la mort; cela est vrai dans le sens collectif et dans le sens distributif.

Au lieu de dire le sens collectif et le sens distributif, on dit aussi le sens général et le sens particulier.

II Ꭹ a des mots qui sont collectifs, c'est-àdire, dont l'idée représente un tout en tant qne composé de parties actuèlement séparées, et qui forment autant d'unités ou d'individus particuliers; tels que sont armée, république, régiment.

1

Monère, mariage for. cé, sc. 4.

V I.

SENS ÉQUIVOQUE, SENS LOUCHE.

IL

L y a des mots et des propositions équivoques. Un mot est équivoque lorsqu'il signifie des choses diférentes, come choeur, assemblée de plusieurs persones qui chantent; cœur, partie intérieure des animaux; autel, table sur quoi l'on fait des sacrifices aux dieux; hôtel, grande maison. Ces mots sont équivoques, du moins dans la prononciation. Lion, nom d'un animal; Lion, nom d'une constellation, d'un signe céleste; Lyon, nom d'une ville. Coin, sorte de fruit; coin, angle, endroit; coin, instrument avec quoi l'on marque les monoies et les médailles; coin, instrument qui sert à fendre du bois : coin est encore un terme de manège, etc.

De quelle langue voulez-vous vous servir avec moi? dit le docteur Pancrace, parlant à Sganarele. De la langue que j'ai dans ma bouche, répond Sganarèle; où vous voyez que par langue, l'un entend langage, idiome; et l'autre entend, come il le dit, la langue que nous avons dans la bouche..

Dans la suite d'un raisonement, on doit toujours prendre un mot dans le même sens qu'on l'a pris d'abord; autrement on ne raisoneroit pas juste; parce que ce seroit ne dire qu'une inême chose de deux choses diférentes: car, quoique les termes équivoques se ressemblent quant au son, ils signifient pourtant des idées diférentes;

diférentes; ce qui est vrai de l'une n'est donc pas toujours vrai de l'autre.

Une proposition est équivoque, quand le sujet ou l'atribut présente deux sens à l'esprit, ou quand il y a quelque terme qui peut se raporter ou à ce qui précède, ou à ce qui suit; c'est ce qu'il faut éviter avec soin, afin de s'acoutumer à des idées précises.

Il y a des mots qui ont une construction louche, c'est lorsqu'un mot paroît d'abord se raporter à ce qui précède, et que cependant il se raporte à ce qui suit. Par exemple, dans cette chanson si conue, d'un de nos meilleurs opéra,

Tu sais charmer ,
Tu sais désarmer

Le Dieu de la guerre ;
Le Dieu du tonerre
Se laisse enflamer.

Le dieu du tonerre paroît d'abord être le terme de l'action de charmer et de désarmer, aussi bien que le dieu de la guerre ; cependant, quand on continue à lire, on voit aisément que le dieu du tonerre est le nominatif ou le sujet de se laisse enflamer,

Toute construction ambiguë, qui peut signifier deux choses en même tems, ou avoir deux raports diférens, est apelée équivoque ou louche. Louche est une sorte d'équivoque souvent facile à démêler. Louche est ici un terme métaphorique; car, come les persones louches paroissent regarder d'un côté pendant qu'elles regardent d'un autre, de même dans Tome III.

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