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V. 1072.

que

ces deux mots sont formés du son ou du bruit l'on entend quand quelqu'un rit avec éclat. Il y a aussi plusieurs mots qui expriment le cri des animaux, come béler, qui se dit des brebis.

Lucr. 1. 5, Baubári, aboyer, se dit des gros chiens. Latráre, aboyer, hurler, c'est le mot générique. Mutire, parler entre les dents, murmurer, gronder, come les chiens : mu canum est, undè, mutire, dit Charisius.

Les noms de plusieurs animaux sont tirés de leurs cris, sur-tout dans les langues originales.

Upupa, hupe, hibou.

Cuculus, qu'on prononçoit coucoulous,
coucou, oiseau.

Hirundo, une hirondèle.

Ulula, chouète.

Bubo, hibou.

Grácculus, un choucas, espèce de corneille.
Gallina, une poule.

Cette figure n'est point un trope, puisque le mot se prend dans le sens propre; mais j'ai cru qu'il n'étoit inutile de la remarquer ici.

pas

X X.

Qu'un même mot peut être doublement figuré.

Il est à observer que souvent un mot est doublement figuré ; c'est-à-dire, qu'en un certain sens il apartient à un certain trope, et qu'en un autre sens il peut être rangé sous un autre trope. On peut avoir fait cette remarque dans quelques exemples que j'ai déjà raportés. Quand Virgile dit de Bitias, que pleno se próluit auro, auro se prend d'abord pour la coupe, c'est une synecdoque de la matière pour la chose qui en est faite; ensuite la coupe se prend pour la liqueur qui étoit contenue dans cette coupe : c'est une métonymie du contenant pour le

contenu.

que

:

Nota, marque, signe, se dit en général de tout ce qui sert à conoître ou remarquer quelchose mais lorsque nota,( note) se prend pour dédecus, marque d'infamie, tache dans la réputation, come quand on dit d'un militaire, il s'est enfui en une telle ocasion, c'est une note, il y a une métaphore et une synec-doque dans cette façon de parler.

II y a métaphore, puisque cette note n'est pas une marque réèle, ou un signe sensible, qui soit sur la persone dont on parle; ce n'est que par comparaison qu'on se sert de ce mot; on done à note un sens spirituel et métaphorique.

Il y a synecdoque, puisque note est restraint à la signification particulière de tache, dédecus. Lorsque pour dire qu'il faut faire pénitence et réprimer ses passions, on dit qu'il faut mortifier la chair; c'est une expression figurée qui peut se raporter à la synecdoque et à la métaphore. Chair ne se prend point alors dans le sens propre, ni dans toute son étendue ; il se prend pour le corps humain, et sur-tout pour les passions, les sens : ainsi c'est une synetdoque; mais mortifier est un terme métaphorique; on veut dire qu'il faut éloigner de nous toutes les délicatesses sensibles; qu'il faut punir notre corps, le sevrer de ce qui le flate, afin d'afoiblir l'apétit charnel, la convoitise, les passions, les soumettre à l'esprit, et pour ainsi dire, les faire mourir.

Le changement d'état par lequel un citoyen romain perdoit la liberté, ou aloit en éxil, ou changeoit de famille, s'apeloit cápitis minutio, diminution de tête : c'est encore une expression métaphorique qui peut aussi être raportée à la synecdoque. Je crois qu'en ces ocasions on peut s'épargner la peine d'une exactitude trop recherchée, et qu'il sufit de remarquer que l'expression est figurée, et la ranger sous l'espèce de trope auquel elle a le plus de raport.

X X I.

De la subordination des tropes, ou du rang qu'ils doivent tenir les uns à l'égard des autres, et de leurs caractères particuliers.

Q

UINTILIEN dit (1) que les grammairiens aussi bien que les philosophes disputent beaucoup entre eux pour savoir combien il y a de différentes classes de tropes, combien chaque classe renferme d'espèces particulières, enfin quel est l'ordre qu'on doit garder entre ces classes et ces espèces.

et

Vossius soutient qu'il n'y a que quatre tropes Inst. Orat. principaux, qui sont la métaphore, la méto-1. IV, c. v. nymie, la synecdoque et l'ironie; les autres, à Art. 2, et c. ce qu'il prétend, se raportent à ceux-là come x, art. 1. les espèces aux genres: mais toutes ces discussions sont assez inutiles dans la pratique, et il ne faut point s'amuser à des recherches qui souvent n'ont aucun objet certain.

Toutes les fois qu'il y a de la diférence dans le raport naturel qui done lieu à la signification empruntée, on peut dire que l'expression 'quì est fondée sur ce raport apartient à un trope particulier.

(1) Circa quem (tropum ) inexplicábilis, et grammáticis inter ipsos, et philosophis pugna est ; quæ sint génera, quæ spécies, quis númerus, quis cui subjiciátur. QUINT. Inst. Orat. 1. vii, c. 6.

C'est le raport de ressemblance qui est le fondement de la catachrèse et de la métaphore; on dit au propre une feuille d'arbre, et par catachrèse une feuille de papier, parce qu'une feuille de papier est à peu près aussi mince qu'une feuille d'arbre. La catachrèse est la première espèce de métaphore. On a recours à la catachrèse par nécessité, quand on ne trouve point de mot propre pour exprimer ce qu'on veut dire. Les autres espèces de métaphores se font par d'autres mouvemens de l'imagination qui ont toujours la ressemblance pour fondement.

L'ironie,au contraire, est fondée sur un raport d'oposition, de contrariété, de diférence, et, pour ainsi dire, sur le contraste qu'il y a, ou que nous imaginons entre un objet et un autre; Satyre Ix. C'est ainsi que Boileau a dit, Quinault est un Virgile.

La métonymie et la synecdoque, aussi bien que les figures qui ne sont que des espèces de l'une ou de l'autre, sont fondées sur quelque autre sorte de raport qui n'est ni un raport de ressemblance, ni un raport du contraire. Tel est, par exemple, le raport de la cause à l'éfet; ainsi,dans la métonymie et dans la synecdoque, les objets ne sont considérés ni come semblables, ni come contraires; on les regarde seulement come ayant entr'eux quelque relation, quelque liaison, quelque sorte d'union; mais il y a cette diférence, que, dans la métonymie, l'union n'empêche pas qu'une chose ne subsiste indépendanment d'une autre ; au lieu que, dans la synecdoque, les objets dont l'un est dit pour Page 106. l'autre, ont une liaison plus dépendante, come

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