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7. S.

N'i a chelui n'eust vaincu

Par son cors seul tornoiement. (R. d. 1. V. p. 180.)

Chelui qui tenoit le chastel.

(R. d. l. V. p. 180.)
De prendre chelui à mari. (Ib. p. 83.)
La fille au duc Milon Aiglente,

Cheli ot faite la puison. (Ib. p. 196.)
N'est merveille se j'afoibli

Quant cheli ai mise en oubli

Ki par s'amour me fait valoir. (Ib. p. 115.)

Quant Gerars coisist l'aatine

De chiaus de dens à chials de fors. (Ib. p. 136.)

Car en la fin point ne se cele

Teus traïsons, ains se revele

Pour chiaus honnir qui faite l'ont. (R. d. 1. M. 3971-3.) Faisons savoir à tos cheaus ki ces presens lettres verront et orront. (1284. J. v. H. p. 426.)

Chaus comant l'ost que il le gardent bien. (O. d. D v. 341.)
A chestui dist qu'il fait desroi. (M. d. F. fab. p. 298.)

Vers le milieu du XIIIe siècle, on commence à voir usurper cheli, au lieu de chelui, au masculin:

Cheli puet on tenir pour fol. (R. d. 1. V. p. 277. v. 5929.) Cet abus se propagea, et à la fin du XIIIe siècle, les textes fournissent de nombreux exemples de celi masc., au lieu de celui. Voici des exemples des mêmes formes picardes sans h.

Diex, dist la dame, que dist cius' renoies. (Romv. 226, 15,) Cieus sains homs, bieu seigneur, dont vous m'oes conter Pieres l'ermite ot non, bien le puis afremer. (Chev. au Cygne.) Se cius à la requeste del autre partie ne le voloit faire. (1283. J. v. H. p. 434.)

Sire, cil Dex qui fist le mont,

Il vous envoit hounor et bien!

(R. d. 1. V. p. 81.)

Qu'à cestui jugement se tiennent. (R. d. 1. V. p. 257.)

Retenus fut Antigonus

Et de ses homes tot le plus;

Cals anmena Brutus à soi

Pris et loies et mis par foi. (Brut. 303-6.)

A cals qui erent escillie. (Ib. 4273.)

Quar cil deriere ne pooient

Caus aidier ki devant aloient. (Phil. M. v. 3146. 7.)

(1),,C'est à ces formes picardes sans que se rapporte cies, sing. suj. fém. de cius: En Asie sist la rice Troie :

Si fu cies d'Aise et flors et voie. (P. d. B. 143. 144.)

,,Cette forme est rare, et peut-être a-t-elle été mal lue." (Fallot. Rem. p. 299.) Cette forme a été fort bien lue; seulement ce n'est pas un féminin de cius, comme le pense Fallot, mais le substantif chief, en forme picarde sans h. Si fu cies et flors et voic d'Asie; voilà comme il faut construire le vers.

A tous ceaus qui ces presentes lettres verront et orront. (1285. J. v. H. p. 434.)

On trouve quelquefois chile (H. d. C. II, 42), ciste (Ch. d, Tournay. 1251. Ph. M. 2. p. 26.) etc., pour chele, ceste. Ces i. au féminin, sont caractéristiques du langage picard.

III. Les formes normandes que j'ai à noter sont les sui

vantes:

Cost est la custume en Merchenelae. (L. d. G. p. 175. 4.)

Nul ne receit home ultre III nuis si til ne li command, od qui il fust ainz. (Ib. p. 187. 46.)

Je voil que til que y vendront... eient autant de poer de sommeir les bosoignes... (1278. Rym. 2. p. 165.)

Je ne saurais affirmer que cette forme til pour cil soit exacte; cependant on lui trouve des analogies, veintre pour vaincre (Voy. les verbes), et je n'ai pas cru devoir la passer sous silence. N'i ad celoi ki mot sunt ne mot tint. (Ch. d. R. p. 17.)

N'i ad celoi al altre ne parolt. (Ib. p. 70.)

Les féminins suivants sont empruntés de la Picardie:
Cestes viles ourent ested anciennement en pais. (Q. L. d. R. I, 107.)
Brun, l'arcevesque de Coloigne,

Qui por le pro de ta besoigne

Est en cestes terres venuz,

Te mande amistiez e saluz. (Ben. 20665-8)

REMARQUES.

1. Tous les pronoms dont il vient d'être question avaient des formes contractes en x.

Ex.: Et cix a apres recheue

Sa feme des mains .j. abe. (Chr. A. N. III, 91.)
S'iert ciex si de tous biens estruis. (Rutb. I, 343.)
Ensi prent congie la roïne

A ciax qui, sans nule haïne,

Le metent en peril de mort. (R. d. 1. M. v. 3871-3.)

Se je cax truis que nos requerre alons. (R. d. C. p. 163.)

En telle maniere que se aucuns de cax de Collomiers mesfeisoit à aucuns de cax que je retieng... (1231. H. d. M. p. 127.)

Car nus de cox ne me venoit à gre. (R. d. C. p. 226.)

Cox est la forme contracte correspondante de cous, usitée dans la Lorraine, la Touraine et la Normandie:

Ço ne sout nul ki fust el mund,

Fors vus treis de tuz cous ki sunt. (Trist. II, 121.)

Et ceu est la manne coverte à cous qui per chasteit refraignent lor char. (Apocal fol. 4. r. col. 2.)

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sires de Salins facons savoir à
(1262. H. d. B. II, 26.)

(1265. M. s. P. II, 599.)

Nos Jehans cuens de Borgoingne et
tos cex qui verront ces presentes lettres.
A celui ou à cex qui avoir le doient.
Ces dernières formes étaient surtout usitées en Franche-
Comté, où on les employait même au féminin.

Por cex convenances et por cex bontez que nos facons à (?) communalx dou commun d'Arbois. (1282. M. et D. i. p. 463.)

Totes cex devant dites choses. (1262. H. d. B. II, 27.)

A cex qui verront et ourront cex lettres. (1293. Ib. II, 631.)

2. On a écrit ceile (1289. J. v. H. p. 530) en Picardie et en Franche-Comté; celle, dès la fin du XIIIe siècle, dans tous les dialectes.

En Franche-Comté, on trouve cettui, cetui pour cestui: Nos declarons cetui article en cette menière que... (M. s. P. 1292. II, p. 558). Les exemples de cette forme sont trop nombreux, pour qu'on y voie une faute de lecture.

89.

3. Comme pour les substantifs à terminaison en u, on voit, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, reparaître ici le 7 à côté de l'u, puis le r remplacer le s de flexion. Ainsi: chiauls, cheauls, chauls (1312. J. v. H. 549. 552. 553) ceuls (R. d. S. S. d. R. App.) ceulx (1294. H. d. V. p. 16) ceaux (1288. J. v. H. celui ou celx (1301. M. et D. i. p. 468) ceux (1294. Rym. I, 123), etc.

p.

p. 460) 3. p.

4. On trouve dans les Serments le primitif simple de cist, ist: d'ist di in avant.

FORMES NEUTRES DU PRONOM DÉMONSTRATIF cil, chil; FORMES DES
PRONOMS DÉMONSTRATIFS AVEC UNE AFFIXE.

Pour le genre neutre, que nous désignons aujourd'hui par ce, la vieille langue avait ceu, ceo, çou, en Bourgogne; chou, cho, chei, che, en Picardie; ço, ceo, ce, en Normandie.

Toutes ces formes, comme je l'ai déjà fait remarquer, dérivent des mots latins ecce hoc, qui produisirent d'abord, en provençal, aisso, so; en vieux français, aezo, puis iço, ceo, ço etc. J'appuie sur ce fait, parce que Fallot a répandu l'opinion que les formes avec affixe n'étaient point primitives, ce qui est tout à fait dénué de fondement.

Aezo nos voldret concreidre li rex pagiens. (Eul. v. 21.) Ceu est constant dans les Sermons de St. Bernard:

Ceu est ceu por kai s'umiliat. (p. 535.)

Cette forme primitive de Bourgogne fut souvent remplacée, au XIIIe siècle, par ceo, ceou, çou.

1

Se ceou ne faites. (G. d. V. v. 1332.)

Pour cou que lid. Huedes ne dotoit dois en avant. (1293. M. s. P. II, p. 632.)

Que mangerons nous au souper?

Sire, chou dist la dame, asses. (R. d. M. d'A. p. 4.)

Tout cho ke ses maistres pensoit. (Ib. p. 3.)

Che dist li rois, laissies ester. (R. d. I. V. v. 270.)

Et sour chei et pour chei grans guerres et grent besteng eussent este et fussent entre iauls. (1284. J. v. H. p. 431.)

Et sans le h:

Pour raison de çou que li cuens de Cleves. (1279. Ib. p. 404.)
Cau set on bien. (Phil. M. v. 19649.)

Ceo, co sont les formes normandes:

Si ço avent que alquen colpe le poin à altre u le pied, si li rendra demi werc, suluc ceo que il est. (L. d. G. p. 178. 13.)

L'orthographe ceo, aussi fréquente que co, permet de supposer que ce dernier se prononçait toujours comme s'il eût été écrit ço.

Ce est déjà très-fréquent au XIIIe siècle.

On voit en outre que ceo, ceu, etc. s'employaient comme sujets ou régimes, et sans être en rapport avec un pronom relatif. Les formes avec une affixe sont en tout semblables aux autres: Icil leus (Ben. II, 69. 36), Icis Raoul (R. d. C. p. 3), icist (Rutb. I, 127), icest (G. d. V. 1484), icele (Ch. d. S. II, 7), en iceles parties (Villeh. 150. CLXVII), d'iceste batailhe (M. s. J. p. 461), d'iceaz (Ib. 464), icist, p. s. (Ph. M. 25535), iceus (Chr. A. N. I, 4), icous (S. d. G. 186. 41), Icesti perte (O. d. D. 3203), iceo (1271 Rym. I, 2. p. 118), iche, ichou (R. d. S. S. 1423. 3635) icestui convenant (Villeh. 454), etc. etc.

REMARQUES.

1. La fixation des paradigmes de ces pronoms démonstratifs, telle que nous l'avons à présent: ce, cet, cette, ces; celui, celle, ceux, celles, est postérieure au XIIIe siècle.

2. C'est aussi après le XIIIe siècle qu'est venu l'usage de donner avec quelque régularité à ces pronoms les adverbes ci et là, en manière de suffixès; cist et cil, icist et icil, suffisaient en effet pour exprimer l'idée de proximité et d'éloignement. On en trouve cependant des exemples:

De chiaus là vous redirai gie. (R. d. I. V. v. 5937.)

3. Il n'était pas rare qu'on employât l'article devant les pronoms démonstratifs.

Ex.: Et pour chiaus ki awech moi et en mon nom furent en la dite

bataille, dont li non de chiaus sont chi apres nommet, c'est à savoir es ciaux de Muchelais, Beuckins, etc. (J. v. H.)

Où vos terres de la chevalerie

Ou as François ou as chaus de Persie? (O. d. D. 1789. 90.)

As ciax ki erent en la coe. (R. d. R. 10340.)

4. Je ferai enfin remarquer la locution:

Il s'en ala avant, ne dist ne ço ne quei. (Th. Cant. 29, 30.)

qui signifie sans rien dire du tout.

D. DES PRONOMS RELATIFS.

L'ancienne langue n'avait, comme celle d'à présent, que deux pronoms relatifs: qui, quel.

I. Le premier a été identique dans tous les dialectes; mais son règlement n'a pas toujours été le même aux différentes époques de la langue. Voici celui qu'il eut pendant le XIIIe siècle.

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Le classement de ces formes est loin d'être le primitif; celui qui avait cours à la fin du XIIe siècle, en Bourgogne, du moins, est basé, pour les genres, sur la distinction qu'on a déjà vue en d'autres pronoms, de i lettre masculine, et de e lettre féminine; c'est:

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Ex.: Cil plorent lo grief jug ki est sor tos les filz Adam. (S. d. S. B.) La science ke meye est volt ausi entrepenre li hom. (Ib. p. 524.) Car dons quant li sas fut trenchiez, gitat il fors la pecune ke receleie estoit el preix de nostre rachatement. (Ib. p. 541.)

(1) Qu'on me passe ce terme, pour éviter des circonlocutions.

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