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Nus ne puet à dous saniors servir. (M. s. J. p. 481.)
Concorde firent entr' eus dous. (Ben. v. 40029.)
Nous avons pris deus hommes.

Là s'adentent teus cent Franceis

(J. v. H. p. 438.)

Dunt ne releverent pas li trei. (Ben. 16333. 4.)
Nous sommes tuit troi pesceur

Et de pissons engigneur. (R. d. l. M. p. 164.)

Li troi conte ne demorerent. (St. N. v. 586.)

Fist puis prendre les trois barons. (Ib. v. 455.)

Les formes dui, doi, employées uniquement comme sujets, servaient pour les deux genres, ainsi que les régimes dous, deus, etc. Il paraîtrait cependant que la Bourgogne réservait, dans les premiers temps, la forme de régime does, doer (M. s. P. I, 361) pour le féminin: Par does fois l'an (M. s. P. II, 637), es does paires de lettres, en icelles does paires de lettres (1279. H. d. B. II, 47); mais cette distinction tomba de bonne heure et does fut aussi employé au masculin (H. d'A. II, 55).

J'ai déjà noté, en Picardie, une forme deuls; l'Ile-de-France en fournit une tout aussi bizarre: dels (P. d. B. v. 1853. 3768. 9879. 10488. Brut. 11431. 14866). Elles sont de la fin du XIIIe siècle, ainsi que la contraction der (Brut. 2226).

Lorsque ces nombres étaient combinés avec d'autres, ils conservaient toujours leurs formes en s: Mil et deus cent et trente et trois (M. s. P. I, 342).

Vint changeait lorsqu'il était précédé d'un nombre qui le mettait au pluriel; alors on écrivait vinz ou vins. On le trouve cependant invariable dans les textes de la fin du XIIIe siècle.

Ex.: Li un apelent le peis de cinquante livres un talent; e li Rumain le peis de treis vinz livres e duze; e li altre le peis de siz vinz livres apelent un talent. (Q. L. d. R. III, p. 244.)

(Cfr. ib. I, 23. III, 300. IV, 380.)

Et envoia li cuens Loeys de ses homes por sa terre conquerre bien six vingt chevaliers. (Villeh. 469 b.)

L'orthographe vingt ne devient fréquente que dans le dernier tiers du XIIIe siècle.

Et sept vins toises a de haut. (P. d. B. 819.)

Pour VIII vinz et IX liv. de Provenisiens. (1231. H. d. M. 127.)
Nuef XX et VII en i ot ars,

Qui là vinrent de toutes pars. (Ph. M. 30529. 30.)

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Quinze vins nes et quatre furent

Quant del port de Gresse s'esmurent. (Brut. 615. 6.)

Toutes ces locutions sont restées en usage jusqu'après le XVe siècle; quelques-unes même jusqu'au XVIIIe. Nous avons conservé quatre-vingt, et quinze-vingt(s) comme dénomination d'un hôpital fondé à Paris par saint Louis, en 1254, pour 300 gentilshommes qu'il avait ramenés de la terre sainte, et à qui, dit-on, les Sarrasins avaient crevé les yeux. D'autres prétendent qu'il fut fondé en 1260, pour 300 pauvres aveugles mendiants. Cent changeait quelquefois aussi, dans le même cas et de la même façon que vint:

Cinc cenz mile merciz l'en rent (Ben. 17334). De sis cenz mars de rente (1274. Rym. I, 2. p. 140). Por les dites cinc cenz livrees de terre (H. d. B. II, 43). En l'an de grace mil dous cenz quatre vins et un (ib. II, p. 50).

Cependant cent se trouve souvent invariable:

Les XVI cent marc avaunt dis (1268. Rym. I, 2. p. 109). Ce fut fait en l'an de l'incarnation nostre Seignor mil dous cent et sexante et dous (H. d. B. II, 28). Mil douz cent octante et huit (M. s. P. II, 557).

Mille s'écrivait mille, mile ou mil, ce dernier principalement dans les nombres d'années ou les dates:

Mil deus cens sessante et dis et siet, el mois de march (Ph. M. 2. CCCXX). L'an de grace N. S. J. C. qui corroit per mil et dous cent sexante sex le lundi apres les octaves des apostres (M. s. P. II, 629). Mille deux cents nonante et trois (ib. 632). Mil dous cent nonante et deux (ib. 559). Mile vint e sis anz acomplis (Ben. 29853). La part Guelfe de Orbevite de Seune deus mil florins (1274. Rym. I, 2. p. 139).

Tous les autres noms de nombre cardinaux étaient invariables. Au lieu de dire, comme aujourd'hui, un à un, deux à deux, etc. on unissait ces nombres distributifs par la conjonction et: Et cil .xij. tuit doi et doi. (R. d. 1. M. v. 249.)

E! Dex! con il biel lor avint

A venir .ij. et .ij. ensamble! (R. d. 1. V. 708. 9.)

Doy et doy s'en vinrent chantant. (R. d. C. d. C. v. 1887.)

(Cfr. Conjonctions.)

Toutes les provinces de la langue d'oïl avaient une locution qui se rattachait immédiatement au latin ambo; c'était ambes, signifiant tous deux, les deux, tous deux ensemble.

Ex.: D'ambes parz i fu granz l'asemblee. (Ben. 16152.)

Sa barbe blanche cumencet à detraire,

Ad ambes mains les chevels de sa teste. (Ch. d. R. 113.)

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Ce mot se joignait ordinairement au nombre deux, et se contractait avec lui de manière à former les locutions suivantes: en Bourgogne: suj. ambedoi, andoi, andui; rég. ambedous, andous, andouz; en Picardie et en Normandie: suj. ambedui, ambdui, amedui, amedoi, amdui, andui, endui; rég. ambedeus, amdeus, ambedous, andeus, ansdous, embedeus, etc.

Ex.: Forment se laidangerent ambedui li baron. (Ch. d. S. II, 6.)
Ambedui s'antracolent par andeus les costez. (Ib. I, 173.)
Andui monterent el grant palais anti. (R. d. C. p. 39.)
Endormi erent amedoi. (Trist. I, 82.)

Si q'amont en tornerent amedui li talon.
A tant s'en turnerent ambdui, e vindrent en la cite.
Et alerent s'en endui. (Ben. I, 75.)

(Ch. d. S. I, 142.) (Q. L. d. R. I, 30.)

A Roem vindrent cist amdui. (Ib. II, 10166.)

Cuntre le ciel ambesdous ses mains juintes. (Ch. d. R. 78.) Mais clops fu de ambedous les piez. (Q. L. d. R. II, 151.) Et mestiers fut ke ele andous cez choses conjoinsist ensemble. (M. s. J. p. 442.)

Ne mais porchaçons coment nos les reteignons embedeus. (Villeh. 463 c.)
Andeus ses mains torna vers oriant. (O. d. D. 2893.)
Ansdous les oilz en la teste li turnent.
Andouz ses brais lor ait à col pandus.

(Ch. d. R. p. 78.) (G. d. V. 43.)

Et les contractions: ander (Brut.), andox (Ch. d. S. II, 69), etc. On trouve cependant quelquefois les deux mots séparés, p. ex.:

Ja avez vos ambs dous les braz sanglanz. (Ch. d. R. 67.)

Les exemples qui précèdent montrent que ces locutions se construisaient avec un substantif ou séparées du substantif auquel elles se rapportaient, et que, dans le premier cas, elles se mettaient toujours avant l'article et les pronoms.

REMARQUE.

Les textes normands fournissent quelques exemples d'une forme ambure, ambur, qui a la même signification que les locutions précédentes. On serait tenté de croire qu'elle a été calquée sur le latin amborum.

Si vait ferir celui ki le dragun teneit,

Qu'ambure cravente en la place devant sei

E le dragun e l'enseigne le rei. (Ch. d. R. p. 137.)

(Cfr. ib. p. 62. 64.)

A ceste saint iglise rent tut son tenement,
Ambure à l'arcevesque e à tut le covent.

(Th. Cant. 163, 11. 12.)

Cist amena riches compaignes,

Fieres, hardies e griffaines,

Chevaliers e serganz ambore. (Ben. II, 5535-7.)
Ceo esteit par ces compainnonz,

Ambur conte e barons,

Qui od li erent. (Ben. t. 3. p. 488.)

Si est tel custume en France, à Paris e à Cartres,
Quant Franceis sunt culchiez, que se guiunt e gabent,
E si dient ambure e saver e folage. (Charl. p. 27.)

II. NOMBRES ORDINAUX.

1. Li primiers, la primiere, en Bourgogne et en Picardie: Li primiers de cez trois trespesset à neif (S. d. S. B. 666). Li primiere fontaine si est à toz commune (ib. 539);

et quelquefois déjà premier dans les mêmes sermons et d'autres

textes:

Maldehait ait qui premiers requerra (R. d. C. p. 96).

En Normandie: primers, premers, primere, premere, et quelquefois prime1 pour les deux genres. Cette dernière forme paraît être la première qui soit dérivée de primus:

Ferrez i, Francs! nostre est li premers colps (Ch. d. R. p. 48). Ja ne verrez cest premer meis passet | Qu'il vous suirat en France le regnet (ib. p. 28). La premere est de cels de Butentrot (ib. 124). Cil qui premer sunt assemble | Ne furent mie desarme (Ben. II, 5261. 2). Et al primer si parlerent (R. d. S. p. 28). Treis parties i asignerent | Dunt la primere Asye apelerent (Ben. I, 217. 8).

De primier, premer, on forma primerains, primeraine, premerains, premeraine, premierains: Voy. R. d. M. p. 40. R. d. C. p. 96. Ben. v. 5158. Ph. M. v. 83. Ch. d. R. Int. LIV. Des primieremes venues (1289. J. V. p. 530).

H.

2. Li seconz, le secont, la seconde (qu'on trouve souvent écrit segont 2, Ben. v. 19996) en Bourgogne et Picardie; en Normandie secunz, secund, secunde (Rym. 1270. I, 2. p. 115).

Li seconz, del primier et del secont (S. d. S. B. p. 566), en la seconde (ib. p. 553), li secunz (Ben. I, p. 79 et v. 24912), al secund an (Q. L. d. R. IV, p. 395).

3. Li tierz, la tierce, le tiers, en Bourgogne; li tierch, la tierche, la terche, li tierc, le tierc, en Picardie; li terz, terce, en Normandie.

(1) On trouve aussi prim, prin (Ph. M. 24181).

(2) C'est de là sans doute que nous est restée la prononciation ce-gon. Burguy, Gr. de la langue d'oïl.

8

Li tierz usaiges des awes est li arrosemenz (S. d. S. B. p. 538). Et en la tierce apparut bien k'il estoit vrais Deus (ib. 553).

Et fu li tiers feu en Constantinople desque li François vindrent el païs. (Villeh. 462 b.)

D'un tronchon revait al tierch poindre,

S. S. v. 1225.)

C'à terre dou cheval le porte. (R. d. 1. V. p. 132.)
Et la tierche si l'alaita. (R. d.
Al tierc jour k'il est enfouois
Fu Cildebiers, ses freres, rois.
La tierce fille al roi Henri.
Li terz esteit un bacheler.

Et deistes qu'il avoit dit

(Ph. M. 1686. 7.)
(Ib. v. 18247.)
(Ben. t. 3. p. 492.)

Qu'au terz jour resusciteroit. (R. d. S. G. 1916. 7.)

L'altre est de Hums e la terce de Hungres. (Ch. d. R. p. 126.)

Toutes ces formes, qui dérivent de tertius, restèrent en usage jusqu'au XVIe siècle, de même que le quart; néanmoins tresime, troisieme se rencontrent déjà au XIIIe siècle.

4. Li quarz, le quart, la quarte.

Li quarz out num Adonies. (Q. L. d. R. II, 129.)

Al quart an le rei Ezechie... vint Salmanassar. (Q. L. d. R. IV, 406.) Cuydes tu c'un puist ancor atroveir la quarte fontaine. (S. d. S. B. 539.) 5. Li quinz, le quint, la quinte.

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Li quinz out num Saphatiel, e fiz fud Abigail. (Q. L. d. R. II, 129.) – Por la quinte (S. d. S. B. p. 540.)

Cependant on trouve cinquime quelques lignes plus bas, et très-souvent à la fin du XIIIe siècle: mi chincquime, nous chinquime (1285. J. v. H. p. 434. 5).

6. Li sistes, la siste, dans la Bourgogne propre sixte. Plus tard sesime, sisime. En Normandie, quelquefois sime.

Li sistes out num Jethraam. (Q. L. d. R. 129.)

Ne vos cont pas ne ne retrai

La siste part de la dolor... (Ben. 19009. 10.)

L'an de nostre regne sime. (1278. Rym. I, 2. p. 168.)

7. Septime (Villeh. 450a), sietme (Phil. M. 13643), sietime (ib.), sedme (Ch. d. R. p. 125), setme (Q. L. d. R. II, 160), setyme (1277. Rym. I, 2. 160).

Les formes sieme (P. d. B. 7361), seme (Brut. 12784) ont été très-peu usitées.

8. En Bourgogne: oytisme (S. d. S. B.), huitisme (Villeh. 450); en Picardie: witisme (J. v. H. p. 537), oitauve (H. g. d. D. d. B. p. 138), uitisme (R. d. S. S. v. 590), uitime (Rutb. II, 17); en Normandie uitme (Q. L. d. R. III, 266), oitme, oidme (Ch. d. R. 125. str. 233. 5), oisme (R. d. R. 14348), oime (Ben. II, 7882),

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