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CORRECTIONS

(Le premier chiffre indique la page,

le second la ligne,

N. B. Les citations seront vérifiées plus ta quées à la fin du tome second.

12, 10, de l'Asie; la première: de l'Asie. L la quelle: à laquelle.

mesure.

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25, 12, ei ou e: ei (ou lement quand la mesure du vers l'exige.: mais, j siècle, ce n'est le plus souvent que pour satisf 30, 20 à 23, cependant, vers la fin cette lettre. cependant, à dater de la fin de la siècle, le dialecte picard le remplaçait souvent sourdissement de cette lettre. L'anglo-normand ici c'était la traduction de l'u normand. 32, 2 egal: égal. 42, 13, ulmes: ulmus. 43, 3, tra 57, 35, texes: textes.

-

117, 2, ieme: ième.

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173, 37, indéter 200, 20, nule: nu 202, 1, tracez fran-.

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233, 40, cemme: c

269, 3, cru: crue. 30

INTRODUCTION.

1. Les langues sont une fonction organique; les mots sont

l'expression organique de l'idée, et chaque forme grammaticale et logique est l'expression particulière d'une idée ou d'une pensée.

2. L'homme parle parce qu'il pense; il parle avant qu'un besoin extérieur le pousse à parler, et la pensée même n'est véritablement pensée que quand on l'exprime. Or la langue étant l'expression organique de la pensée, l'idée, telle qu'elle se forme d'ans l'esprit, est représentée aussitôt dans le mot avec une nécessité organique, et si même on ne prononce pas le mot, il se présente toujours à l'esprit à l'instant où l'idée naît. L'homme donne un nom aux choses qu'il a perçues par les sens, dès qu'il s'en est fait une idée et selon qu'il se l'est faite.

3. La langue, c'est-à-dire l'expression organique et immédiate de la pensée, est donc, de sa nature, susceptible d'un développement continu et d'un mouvement progressif vers la perfection, aussi longtemps que l'esprit qu'elle sert a vie et mouvement. En effet, l'esprit de l'humanité, pris dans son ensemble, va sans cesse en se perfectionnant; il ne reste stationnaire et il ne s'éloigne de son but qu'en apparence; de même le développement de la langue ne peut être interrompu ou tout à fait arrêté dans sa marche qu'en apparence; il doit au contraire être continu et organique. Il suit de là que la structure et le génie d'une langue ne varient pas dans leur ensemble, même lorsque des influences étrangères viennent l'entraver dans son cours, et les changements qu'elle éprouve n'ont d'autre raison que la tendance à une adaption aussi parfaite que possible des formes de la langue à la pensée. Enrichissement du vocabulaire, Burguy, Gr. de la langue d'oïl.

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détermination plus exacte de la signification des mots et essais réitérés de leur donner un son plus expressif et plus conforme à la pensée, tendance à la simplification des formes et à la souplesse des constructions: tels sont les changements qui d'ordinaire s'opèrent d'une manière normale dans les langues. (Cfr. Fuchs, Rom. Sprach. p. 2.)

4. Ces changements, il est vrai, sont quelquefois si divers et importants après un certain laps de temps, que les langues paraissent être d'une tout autre nature qu'auparavant; mais lorsqu'il est possible de remonter à leur origine et de poursuivre leur histoire, on s'aperçoit bientôt qu'elles n'ont fait que se développer d'une manière organique.

Tel est le cas pour les langues romanes, qu'on a longtemps regardées comme dérivées du latin, tandis qu'elles n'en sont qu'une continuation et un développement. Une étude tant soit peu approfondie des monuments littéraires du moyen-âge montre que dans le fond ces langues sont identiques, qu'elles ont le même génie et la même structure que le latin, c'est-à-dire que le latin vulgaire et non pas le latin classique; car c'est de celuilà et non du dernier que se sont dégagées les langues romanes.

5. Cette théorie si naturelle de la formation des langues romanes est cependant loin d'être généralement admise; on a exposé sur cette matière des systèmes plus ou moins plausibles qu'il convient avant tout d'examiner, pour en faire ressortir les défectuosités ou le mérite. Je me réserve toutefois de n'entrer dans quelques détails qu'en ce qui concerne le français.

6. Les langues romanes peuvent dériver de trois sources, à savoir: 1o. La langue des aborigènes; 2°. celle que les Ro- ` mains introduisirent après la conquête; 3°. celle des peuples qui se partagèrent les débris de l'empire romain. De là trois opinions principales parmi les savants. Il y en a une quatrième, d'après laquelle le roman serait un mélange formel des trois langues nommées ci-dessus.

7. Quelques écrivains ont encore cherché l'origine du français dans le grec et l'hébreu; mais leurs travaux, dépourvus de toute base historique, sont tout à fait oubliés de nos jours, et je ne mentionne les principaux que pour mémoire.

J. Périon publia en 1554 un ouvrage intitulé: Joachimi

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Perionii Dialogorum de linguae gallicae origine, ejusque cum graeca cognatione libri quatuor." Ce serait peine perdue que de donner un résumé de cet énorme fatras.

"

Bientôt après Henri Estienne publia son Traicté de la conformité du langage françois avec le grec" etc. Henri Estienne, savant distingué, fait preuve, il est vrai, de beaucoup plus de jugement que Périon; néanmoins on trouve dans son „Traicté“, à côté de fort bonnes observations, de grandes absurdités, excusables en partie peut-être à une époque où la science étymologique était encore dans les langes.

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Guichard et Thomassin font dériver le français de l'hébreu. Rien de plus ridicule, sans doute, qu'une pareille idée; cependant l'action de l'hébreu sur le français n'est pas tout à fait fantastique. Dès les premiers temps de l'établissement des Francs dans les Gaules, quelques Juifs jouissaient d'un grand crédit près des rois et des dignitaires ecclésiastiques (Grég. de Tours, Hist. eccles. Franc. VI, 5; IV, XII, col. 152). Au milieu du IXe siècle, les Juifs étaient devenus assez nombreux pour que Charlemagne (Pertz, Mon. t. III, p. 144 et 194), et le concile de Meaux, tenu en 845, s'en soient occupés d'une manière sérieuse; et sous Charles-le-Chauve, ils paraissent avoir acquis une véritable importance. Plusieurs des savants des XIe et XIIe siècles qui concoururent le plus à la réhabilitation des lettres étaient des israélites (Fabricius, Bibl. graeca 1. XII, p. 254); on se les associa pour faire des traductions de l'Ancien-Testament, et au XIIe siècle l'hébreu était devenu familier dans presque toutes les abbayes (Hist. litt. t. IX, p. 140). Bien plus, les cours publics qu'on faisait de cette langue, en avaient tellement répandu l'usage, qu'on eut des craintes pour la foi, et en 1240 une commission de théologiens condamna le Talmud et d'autres livres rabbiniques à être brûlés.

Le français eut donc des rapports assez directs avec l'hébreu pour en avoir reçu des mots et des tournures de phrases; mais le nombre en fut bien limité 3. On ne peut y rattacher que ceux qui n'ont d'analogues dans aucun des idiomes en contact avec le français, et encore n'est-on pas assuré d'être toujours dans

(1) Harmonie étymologique des Langues, par Estienne Guichard. (2) Glossarium universale hebraicum.

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(3) Les racines hébraïques qui se trouvent dans le français n'ont pu être admises que par les classes lettrées; le grossier fanatisme des masses se serait opposé à tout emprunt de ce côté, si même leur profonde ignorance ne leur en eût pas ôté le pouvoir.

le vrai; car les racines qu'on croit retrouver dans l'hébreu pourraient avoir existé d'abord dans les dialectes celtiques.

8. Revenant aux opinions qui s'appuient sur l'histoire, j'examinerai d'abord la première, c'est-à-dire que la langue des aborigènes est la base des langues romanes.

Les idiomes celtiques étaient dominants dans les Gaules, à l'exception du sud-ouest, où l'on parlait ibérien ou basque, et de Marseille avec ses environs immédiats, où le grec était en usage en même temps que la langue celtique. Les savants à portée de faire des études sur ces idiomes celtiques s'en sont fort peu occupés jusqu'à présent, et ce point très-important de notre histoire nationale est malheureusement enveloppé d'épaisses ténèbres. Quoi de plus naturel qu'on ait mis à profit le mystère qui les couvre? Les uns en ont fait la langue primitive, les autres ont dérivé de là tous les mots dont ils ne pouvaient découvrir l'origine.

Duclos (Mém. de l'Ac. d. Inscr. et B.-L. t. XV) fut le premier à avancer que le français était un mélange de celtique et de latin. La Ravalière (Pierre Alexandre Lévesque de) adopta cette idée, et, selon lui, le latin a été enté, pour ainsi dire, sur le celtique. La Ravalière admet que le latin n'a jamais été parlé dans les Gaules que par les gens instruits, tandis que le français, c'est-à-dire le celtique mélangé de latin, a toujours été le langage du peuple; mais Charlemagne, en favorisant le latin aux dépens de sa langue maternelle, la fit tomber en discrédit, et le latin conserva le dessus. La Ravalière pensait en effet que le français était la langue maternelle de Charlemagne, et très souvent après lui on a répété cette erreur. Elle provient d'une fausse interprétation du mot francisca, francica lingua, qui signifie langue franque, c'est-à-dire allemande, et non pas française. La langue des Gaules porta le nom de lingua romana, gallica, gallicana, aussi longtemps que l'allemand (francisca, francica) y florit, et ce ne fut qu'après l'extinction de ce dernier dans les Gaules (au VIIIe siècle à peu près) que le français hérita de ce nom.

Antoine Court de Gébelin, esprit très-original, dériva aussi le français du celtique.

En 1841, M. Bruce-Whyte1 reprit cette idée et la poussa beaucoup plus loin que ses prédécesseurs. Les idiomes cel

(1) Histoire des langues romanes et de leur littérature depuis leur origine jusqu'au XIVe siècle.

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