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qu'aux gouverneurs de cette province (Ant. XVII, XI, 1, et B. Jud. II, vi, 1 et 2); et l'on peut dire qu'Auguste ne faisait que répondre à ce vou, lorsque, dix ans plus tard, sur la plainte des principaux des Juifs et des Samaritains, il déposa Archélaüs et réunit son royaume à la Syrie (Ant. XVII, xıп, 2, et B. Jud. II, VII, 3). Les Juifs ne devaient guère plus aimer des maîtres étrangers que des inaîtres indigènes; et le recensement de Quirinius provoqua la révolte de Judas le Galiléen. Mais les Romains, après l'avoir réprimée, s'attachèrent à rendre leur domination plus acceptable. Quirinius sacrifia au mécontentement du peuple le grand prêtre Joazar, qui avait concouru à son œuvre en décidant les Juifs à se soumettre au recensement. Nulle plainte n'est recueillie dans Josèphe contre les trois procurateurs qui administrèrent la Judée sous Auguste. Tibère n'en envoya que deux en vingt-deux ans ; et Josèphe constate qu'il ne les renouvelait pas plus souvent, afin de ménager les provinces. En fait, Josèphe ne dit rien contre Gratus, le premier; et pour Pilate, ce qu'on lui reproche, c'est 1o d'avoir fait entrer dans Jérusalem les troupes rcmaines avec leurs étendards portant les images des empereurs, ce que les Juifs regardaient comme une profanation: aussi les autres gouverneurs avaient-ils eu l'attention de dépouiller leurs étendards de ces insignes pour les introduire dans Jérusalem; et Pilate, du reste, cédant aux résistances des Juifs, les renvoya à Césarée (Ant. XVIII, ш, 1, et B. Jud. II, 1x, 1-3); 2o d'avoir consacré des boucliers d'or dans le palais d'Hérode, boucliers qui ne portaient aucune image (c'eût été un crime à Jérusalem) on y voyait simplement le nom du procurateur qui les dédiait et de Tibère à qui ils étaient dédiés. Les Juifs s'en plaignent à Tibère, et Tibère s'empresse d'ordonner à Pilate de les envoyer à Césarée (Phil. de Legat. ad Cai. t. I, p. 589-590); 3° d'avoir pris de l'argent au trésor pour la construction d'un aqueduc destiné à donner de l'eau à la ville sainte (Ant. ibid. 2, et B. Jud. ibid. 4); 4° d'avoir dissipé par la force un rassemblement armé de Samaritains qu'un imposteur voulait conduire au mont Garizim : c'est à cette occasion que, sur la plainte des Samaritains, Pilate à qui, d'ailleurs au rapport de Philon, on avait bien d'autres crimes à reprocher, fut renvoyé par Vitellius, alors gouverneur de Syrie (Ant. ibid. IV, 1 et 2). Ce ne fut pas la seule preuve de la condescendance de Vitellius envers les Juifs. L'éphod, ce vêtement sacré dont le

grand prêtre se revêtait pour les grandes cérémonies, était placé sous la garde des Romains dans la forteresse Antonia: Vitellius le remit à la garde des Juifs (ibid. 3). De plus, ayant reçu l'ordre de venger sur Arétas la défaite du tétrarque Hérode, il fit faire un détour à ses soldats, afin de ne pas profaner par ses étendards le sol de la Judée; et après avoir éloigné comme impures ces images sacrées des Romains, il vint luimême faire des sacrifices à Jérusalem (ibid. v, 3).

Nous avons cité les deux mots par lesquels Tacite résume l'histoire de la Judée sous Tibère : « Calme sous Tibère, » sub Tiberio quies. Nous avons indiqué le péril dont la folie de Caligula menaça la Judée. Mais cette circonstance ne servit qu'à mieux faire voir comme la nation était résolue de demeurer soumise à Rome, pourvu que Rome respectât son culte, et comme les gouverneurs romains étaient disposés à se tenir dans ces justes conditions(Ant. ibid. vIII, 2-9, et B. Jud. II, x, 1-5). Le règne de Claude fut comme un règne de restauration pour la Judée. Agrippa qui avait déjà reçu de Caligula une moitié de l'héritage d'Hérode le Grand, les tétrarchies de Philippe et d'Hérode-Antipas, obtint le reste, c'est-à-dire la Judée et la Samarie, et il s'appliqua par tous ses actes à plaire aux Juifs (Ant. ibid. v, 1-8; B. Jud. ibid. x1, 5, 6). A sa mort, Claude voulait maintenir la couronne sur la tête de son fils, tout jeune qu'il fût. Il n'y renonça que sur les représentations de son conseil ; et la Judée revint à la domination directe de Rome. Mais Claude laissa aux Juifs la garde du vêtement sacerdotal que le procurateur voulait reprendre pour ne le délivrer qu'aux fêtes solennelles (Ant. XV, XI, 4); il laissa à la famille d'Hérode le droit de nommer les grands prêtres, droit qu'elle exerça jusqu'à la fin de la guerre où Jérusalem périt ( Ant. XX, 1, 3); et Josèphe reconnaît encore que les deux premiers procurateurs envoyés par Claude gardèrent en paix la Judée dans la jouissance de ses coutumes nationales, οἱ μηδὲν παρακινούντες τῶν πατρίων ἐθῶν ἐν εἰρήνῃ τὸ ἔθνος παρεφύλαξαν (B. Jud. II, x1, 6). Sous le troisième, Cumanus, quelques troubles éclatèrent : un soldat insulta grossièrement les Juifs, et provoqua un mouvement qui fit prendre les armes à la garnison de la forteresse Antonia; et la panique se mettant dans la multitude ameutée, vingt mille hommes furent étouffés, fuyant par des rues trop étroites. Un autre soldat osa, dans un village, déchirer avec blasphème le livre de Moïse; mais Cumanus donna satisfaction aux Juifs, en

le faisant punir de mort. Une querelle des Samaritains et des Juifs eut un caractère plus sérieux; et Cumanus fut accusé d'avoir fermé l'oreille aux réclamations des Juifs. Les Juifs s'adressent au gouverneur de Syrie, qui renvoie les uns et les autres devant Claude, et Cumanus avec eux. Claude donne raison aux Juifs, exile Cumanus et renvoie un des officiers du procurateur à Jérusalem, pour être mis à mort devant le peuple (Ant. XX, vi, 2 et 3; B. Jud. II, x11, 6). C'est alors qu'il envoya aussi en Judée Félix, dont Tacite, encore plus que Josèphe, a signalé les excès, et qui, rappelé par Néron, n'échappa aux effets de la plainte des Juifs que par la faveur de Pallas, son frère (Ant. XX, VIII, 9). Depuis le règne de Néron, les troubles commencent à prendre un caractère inquiétant en Judée. Le brigandage s'accroît; les imposteurs prédits par Jésus-Christ agitent la multitude: Félix, Festus sont tout occupés à les combattre. Mais après Festus, dont l'administration fut aussi mesurée qu'énergique, les procurateurs ajoutent par leurs excès à l'excès du mal : c'est Albinus qui vend la justice; c'est Florus qui fait regretter même Albinus, et que Josèphe accuse d'avoir précipité le peuple entier dans la révolte, afin de couvrir par la guerre les crimes dont il aurait eu à répondre devant l'Empereur (B. Jud. II, XIV, 3). Dès lors tout concourt à hater cette ruine suprême, qui est comme la sanction des paroles de l’Évangile.

TABLE DES MATIÈRES.

A.

ABILA. Voyez ABILÈNE.

tine, 111-118;

les pays étran

le caractère des per

gers, 118; sonnes, 120; les coutumes juiABILENE. Confusion reprochée à ves, 122, ou romaines, 125; saint Luc entre Lysanias tétrarque 3o de la seule histoire du voyage de l'Abilène et Lysanias fils de et du naufrage de saint Paul, 128 Ptolémée, p. 393. · - États possédés et suiv. Si les différences du par Ptolémée fils de Ménée, et par style qu'on y veut signaler prouvent Lysanias son fils, 394 et 492. contre l'authenticité du livre, 139. Relations de ces deux princes avec Vérité du récit. Examen des les Juifs, 395. Mort de Lysanias; objections: Theudas, 142. L'imce que devinrent ses possessions, posteur égyptien, 143. Ananias 396. Zénodore en reçoit une et saint Paul, 145. Simplicité du partie, 397. Les possessions de récit en ce qui touche saint Paul, Zénodore données à Hérode, ibid. 147. Conclusions qui résultent de l'authenticité des Actes pour la certitude de l'histoire évangélique, 146 et suiv.

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Quand et comment le nom de Lysanias reparaît dans l'histoire de la famille d'Hérode, 398. Ce qu'est Abila dont il est parlé alors, 399. Preuve que Lysanias, tétraque de l'Abilène, n'est pas Lysanias fils de Ptolémée, 400. Qui il est, 403.- Pourquoi l'Abilène est mentionnée par saint Luc, 494. ABIUD, fils de Zorobabel, 495. ACHAÏE. Variations dans son état politique, 119.

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ACTES DE PILATE, 46.

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1

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-

-

-

de la conjonction de Jupiter et
de Saturne dans le signe des Pois-
sons, ibid.

-

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Année de la mort de Jésus-Christ.

Éléments de chronologie fournis par

la désignation des fêtes en saint

Jean: les trois ou quatre Pâques en-

tre le Baptême et la Passion, 362.

Conditions que doit remplir l'année
de la mort de Jésus-Christ: 1° tom-

ibid.

-

-

-

Opinion d'I-

Conclusion, 388.

Accord de la prophétie de Daniel
avec la date adoptée, 390.

Année des Juifs, lunaire; comment
elle se rattachait à l'année solaire,
378.

Années des rois et des empereurs.
Comment on les comptait. 343 et 486.
ANTONIA (La tour), au N.-O. du

temple, 123.

APELLES, disciple de Marcion, 64.

APOCRYPHES (Évangiles), 44 et

466. Leurs erreurs historiques et

Caractère

géographiques, 252.

des miracles qu'ils racontent, 281

et suiv.

APOLLO prêche à Corinthe après

saint Paul, 110.

APOLOGISTES comparés à saint

Justin, martyr, pour les citations de
l'Évangile, 43.

APÔTRES (Mémoires des): nom que
saint Justin donne aux Évangiles,
36. C'est leur témoignage qu'on
retrouve dans les écrits de saint
Paul et de saint Luc, 93, 139, 149,

-

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