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Note XXXIII, p. 351.

Les différences qu'on trouve dans les Pères sur l'époque de l'adoration des Mages, semblent l'expression de leur manière d'entendre ce qu'on lit dans l'Évangile. Saint Augustin (de Consensu Evang. § 24, t. III, p. 1305, Paris, 1836) fixe l'arrivée des Mages au treizième jour après la naissance de Jésus-Christ, parce que cette époque rapprochée paraît mieux répondre à la suite du récit ; ceux qui la reculaient de deux ans, comme Épiphane (c. Hæres, LI, 9), prenaient plutôt en considération ce qui est dit de l'âge des enfants massacrés.

Note XXXIV, p. 359.

Les médailles prouvent que les années des Empereurs, nonseulement à Rome, mais en plusieurs endroits de l'Orient et notamment à Antioche, d'où ces exemples sont tirés (et saint Luc était originaire d'Antioche), sont comptées du jour vrai de leur avénement. Sanclemente en a cité deux de la dixième année de Néron, l'une avec le chiffre CXI, et l'autre avec le chiffre CXII, répondant aux années CXI et CXII de l'Ere Césaréenne ce qui prouve, avant tout examen, que les deux systèmes d'années n'ont pas le même commencement. Et, en effet, l'Ère Césaréenne, établie en mémoire de la bataille de Pharsale (août 706 de R.), était reportée par les habitants d'Antioche au commencement de leur année civile, c'est-àdire à la fin d'octobre 705: la cent onzième année commençait donc à la fin d'octobre 816 de R.; et la cent douzième, à la fin d'octobre 817. Or, Claude étant mort le 3 des Ides d'octobre 807, la dixième année de Néron, comptée de cette époque, commencera au 3 des Ides d'octobre 816; elle répondra donc aux derniers jours de l'an CXI, et à la plus grande partie de l'an CXII de l'Ere Césaréenne comptée à la manière d'Antioche (Voy. Sanclem. de Vulg. æræ emend., II, 1, p. 182-184).

Note xxxv, p. 363.

Le petit nombre de faits placés par saint Jean entre la fête des Juifs dont il parle au commencement du ch. v et la Pâque mentionnée au ch. vi, n'empêchent pas qu'une année ait pu s'écouler de l'une à l'autre car saint Jean, qui marque les

époques avec tant de précision, ne s'attache point à en remplir les intervalles, surtout quand les autres en ont donné le récit. - Plusieurs Pères, comme, par exemple, Clément d'Alexandrie (Strom. 1, 21) et très-probablement Tertullien (adv. Jud., 8), ne comptent qu'une année pour la mission de Jésus-Christ, donnant faussement une valeur chronologique à une citation d'Isaïe en saint Luc. Eusèbe, qui cherche la chronologie où elle est, dans saint Jean, lui assigne une durée de trois ans, et même, plus exactement, de trois ans et demi, soit dans la Démonstration Evangélique où il commente le texte de Daniel sur les 70 semaines (Dem. Ev. VIII, p. 400, Paris, 1628), soit dans son Histoire ecclésiastique, I, 10, où il la dit de près de 4 ans : οὐκοῦν ὁ σύμπας οὐδ ̓ ὅλος τετραέτης τῆς τοῦ Σωτήρος ἡμῶν διδασκαXias xpéves, soit enfin dans sa Chronique où, datant de l'an xv de Tibère le commencement de la prédication, il rapporte la Passion à l'an xix du même prince (Chron. II, ad Ol. 202, 2, Tib. 19, p. 370, Ed. Ang. Mai). Dans la traduction latine de saint Jérôme, on lit, l'an xvIII; mais la version arménienne est d'accord avec le texte grec du Syncelle qui lit l'an XIX. La donnée de Tertullien (c. Marc. 1, 15) que Jésus-Christ s'est manifesté l'an XII de Tibère est constante, mais parfaitement isolée. L'accord des manuscrits sur ce passage n'ôte pas le droit de suspecter une faute dans l'auteur.

Note XXXVI, p. 377.

Nous avons dû réduire cette question de la dernière Pâque aux proportions que voulait sa place dans un chapitre sur toute la chronologie des Évangiles. Mais il n'en est pas qui ait été plus agitée, qui ait enrichi d'un plus grand nombre de dissertations le Trésor des antiquités sacrées de Bl. Ugolin. L'opinion la plus générale, dès le temps des Pères, est celle qui vient tout d'abord, aux premiers mots du récit de saint Matthieu : « Le premier jour des Azymes, ils préparèrent la Pâque; et le soir venu, il était à table avec ses disciples. » Mais plusieurs néanmoins furent dès lors frappés des circonstances si nettement définies que saint Jean ajoute à cette histoire; et tandis que les uns pensaient que les Juifs avaient déjà fait la Pâque, comme Jésus-Christ, au temps de la Passion, les autres dirent que Jésus-Christ, pas plus que les Juifs, ne l'avait faite encore ce jour-là.

Cette dernière opinion fut principalement soutenue en opposition aux Quartodécimans qui voulaient célébrer la fête le 14 de la

lune, quelque jour de la semaine qu'il tombât; on les accusait de judaïser. Pierre d'Alexandrie, dans la préface de la Chronique Pascale, soutient que « Jésus-Christ dans le cours de sa mission, avait célébré la Pâque selon la Loi; mais que sa prédication étant accomplie, il ne mangea point l'agneau pascal, s'offrant luimême en sacrifice comme le véritable agneau, le jour de l'immolation de l'agneau qui en était la figure; » et il prouve par les textes de saint Jean, que Jésus-Christ souffrit, le jour à la fin duquel les Juifs devaient manger la Pâque, le jour de la Préparation, quatorzième de la lune (Chron. Pasch., præf. p. 5, dans la Collection byzantine, Ed. du Louvre). Plusieurs témoignages rapportés dans cette même préface à saint Hippolyte, à Apollinaire d'Hierapolis, à Clément d'Alexandrie, venaient à l'appui de cette opinion. « Jésus-Christ, disait saint Hippolyte, dans le temps qu'il a souffert n'a pas mangé la Pâque selon la Loi : car il était lui-même la Pâque prédite, qui fut immolée au temps marqué (ibid. p. 6, AB). » C'était à tort, selon le fragment d'Apollinaire, que l'on disait que Jésus-Christ avait mangé la Pâque le 14 et souffert le grand jour des Azymes, et que l'on voulait appuyer cette opinion de saint Matthieu (ibid. p. 6, CD); et Clément d'Alexandrie rapportait expressément au 13 (y), et non au 14 comme dit la version latine, la demande des disciples à Jésus-Christ: « Où voulez-vous que nous vous préparions la Pâque (ibid. p. 7, B)?» Quelques-uns, sans se prononcer sur la question de la Pâque célébrée par Jésus-Christ, se bornaient à dire, d'après saint Jean, que Jésus-Christ avait été mis à mort la veille du jour où les Juifs devaient la faire euxmêmes : c'est ce que dit Lactance: Suspenderunt (eum) patibulo atque ad fixerunt, quum postridie pascha, id est, festum suum celebraturi essent. (Epit. ad Pentad., c. 45); c'est ce que dit aussi l'auteur des questions de l'Ancien et du Nouveau Testament, attribuées autrefois à saint Augustin (Quest. LV): « Quid causæ fuit ut illo tempore crucifigi se permitteret Dominus, quo octavo Kal. Apr. Pascha acturi erant Judæi? » D'autres enfin admettent que Jésus-Christ a fait la Pâque la veille, et les Juifs, le lendemain tel est Eusèbe dans son traité de la Pâque (Ang. Mai, Script. vet. nova coll. t. I, p. 255-257). Il croit, il est vrai, que Jésus-Christ l'a célébrée le 15 Nisan, selon la Loi, et que les autres l'on faite plus tard, ayant négligé l'observation du temps légal pour arrêter le Sauveur. Saint Jean-Chrysostôme adopte la même opinion, par les mêmes motifs, dans une homélie sur

saint Matthieu (Hom. LXXXII, al. LXXXIV, § 2, t. VII, p. 793 B). Mais dans une autre, où il commente saint Jean, il admet que Jésus-Christ a pu célébrer la Pâque avant les Juifs, et qu'il a été immolé lui-même le jour où la Pâque était jadis célébrée : «Que veulent dire ces mots : Afin de pouvoir manger la Pâque? Mais Jésus avait fait la Pâque le premier jour des Azymes. Ou il appelle Pâque la fête tout entière; ou les Juifs firent la Pâque alors, tandis que lui-même l'avait faite la veille, réservant son propre sacrifice pour le jour de la Préparation, jour où jadis la Pâque était immolée (in Joan. Hom. LXXXIII, 3, t. VIII, p. 494 C). »

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De ces passages et de tous ceux qu'on peut réunir dans ce débat, il résulte que le point que les Pères établissent est, non de tradition ni de foi, mais de simple interprétation : ils inclinent vers l'un ou l'autre sens, selon qu'ils ont eu plus particulièrement en vue saint Jean ou saint Matthieu. Les modernes devant les mêmes textes se sont partagés de la même sorte; et le P. Pétau citait déjà Paul de Burgos et Alphonse Tostat comme ayant épuisé tous les arguments dans les deux camps opposés. Son opinion à lui est que Jésus-Christ a célébré la Pâque le vrai jour de la Pâque, et les Juifs, un jour trop tard, par quelque fausse indication de leurs pontifes (Doctr. temp. XII, 15 et 16, t. II, p. 242-244). Si on tenait absolument, en effet, à justifier Jésus-Christ d'avoir célébré la Pâque un jour plus tôt que les Juifs, on le pourrait par cette considération: La loi voulait que l'agneau pascal fût immolé le quatorzième jour de la lune ; mais le premier jour de la lune, bien que le mois fût lunaire, répondait fort rarement au premier jour du mois. Le mois, en effet, quand le ciel était pur, commençait à la première apparition de la lune nouvelle, c'est-à-dire, le plus communément, au deuxième jour de la lune. De plus, quand il eût été possible de le commencer le premier, si le premier jour des Azymes, le grand jour de la fête devait par là tomber un lundi, un mercredi ou un vendredi (à partir de la veille au soir, selon notre manière de compter), on le retardait d'un jour, pour éviter cette coïncidence. Or, par l'une comme par l'autre de ces deux raisons, il en dut être ainsi l'année que Jésus-Christ mourut (voy. p. 371 et suiv.). On peut donc dire que Jésus-Christ a célébré la Pâque en son vrai jour, le quatorzième de la lune, et que le jour suivant, devenu par ce retard ou naturel ou de convention, le 14 Nisan, se trouva être en même temps le jour de l'immolation de l'agneau pour les

Juifs et le jour de sa mort. Mais il n'est pas besoin de tant raffiner, et nous croyons que les Évangélistes peuvent se concilier dans les termes proposés ci-dessus.

Note XXXVII, p. 381.

Ideler est de l'opinion qu'aucun cycle n'était en usage pour déterminer l'époque des fêtes ou le commencement des mois, dans la période du second temple. Lorsque deux hommes dignes de foi venaient dire devant le sanhédrin : « Nous avons vu la nouvelle lune; » si ce jour était le trentième du mois courant, on déclarait le mois défectueux, et l'on annonçait le mois nouveau; si, le trentième jour, rien n'était observé, ce jour restait attaché au dernier mois qu'on déclarait plein; et le mois nouveau commençait, sans autre déclaration, le jour suivant. Comme, de cette manière, l'état du ciel pouvait faire que les mois de trente jours se succédassent au nombre de deux ou davantage, on avait établi pour règle que l'année n'aurait pas moins de quatre ou plus de huit mois pleins. (Ideler, Handb. der math. Chron., t. I, p. 512-513.)

Note XXXVIII, p. 381.

Pour l'année de la mort comme pour l'année de la naissance, et par conséquent pour la durée de la vie de Jésus-Christ, nous sommes d'accord avec les savants et pieux auteurs de l'Art de vérifier les dates qui adoptent l'une et l'autre sans discussion. Si ce temps excède les limites marquées par l'opinion commune à la vie du Sauveur, il est loin d'atteindre celles que lui assignait la plus ancienne tradition connue, tradition rapportée par saint Irénée, qui lui donnait plus de quarante ans (c. Hores II, xxII, 4-7). L'époque du 3 avril 33 de l'ère vulgaire compte d'ailleurs de très-anciens défenseurs : par exemple, dès le xi siècle, Roger Bacon; au xive, Jean de Muris; au xv, Alphonse Tostat, Paul, évêque de Burgos, Jean Muller (Regiomontanus); et aux siècles suivants, Joseph Scaliger, Casaubon (Exerc. in Baron. xvi, 1, p. 446), Seth Calvisius, Usher (Usserius), Guillaume Lange, les PP. Grandami et Riccioli, jésuites, Tillemont (Mém. pour servir à l'Hist. ecclés., p. 29), Bernard Lami, de l'Oratoire, etc. Alphonse Tostat eut à se défendre contre l'inquisition pour avoir rejeté le jour traditionnel, 25 mars (Voy. Pétau, Doctr. temp., xiv, 9, t. II, p. 233). Mais cette opinion, si respectable qu'elle soit, puisqu'on la trouve déjà dans Tertul

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