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11-30-29 19618

91 ARCHIVES

Historiques et Statistiques

DU DÉPARTEMENT DU RHONE.

STATISTIQUE.

ESSAIS HISTORIQUES sur la ville de Lyon, ou description par ordre alphabétique des quartiers, places, rues et monumens de cette

ville.

(X. ARTICLE ).

CAGE (rue de la). Cette rue qui aboutit de la place des Terreaux à la rue Lanterne, tire son nom d'une cage sculptée en pierre, au-dessus de la porte d'allée d'une maison qui y est située, et qui porte le n.o 11. Elle est moins remarquable par ce qu'elle est à présent que par ce qu'elle peut devenir. Ouverte au débouché d'une de nos principales places, et dans l'alignement direct de la rue Lafont, perpendiculairement au Rhône, elle pourra, dans quelques années, communiquer jusqu'à la Saône, au moyen de l'élargissement de la rue du Bessard qui lui est contiguë. La réalisation de ces vues semble facile; elle procurerait de grands avantages à cette partie de la ville, notamment sous le rapport de l'embellissement et de la salubrité.

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CAPUCINS (rue des), ouverte depuis environ vingt ans, sur le sol qui appartenait, avant la révolution, aux Pères Capucins. Le nom de ces religieux est demeuré à tout le vaste et beau quartier qu'un laps de temps assez court a vu s'élever à la place de leur ancienne propriété.

Les Capucins avaient autrefois deux couvens dans cette ville, le premier, situé sur la colline de Fourvières, et le second, dont nous parlons, sur celle de St. Sébastien. Celui-ci fut établi en 1622, dans l'ancienne maison de Thomassin, appelée le petit Foreys, parce qu'elle avait appartenu, dans le quatorzième siècle, à Jean de Foreys, riche citoyen de Lyon. Cette maison fut achetée et rebâtie par les libéralités d'André Coste, opulent banquier gênois, qui dépensa, dit-on, cent mille francs à cette

œuvre.

L'église avait été construite par les bienfaits de la reine Anne d'Autriche, qui assista en personne, en 1622, à la pose de la première pierre. La dédicace en fut faite, le 25 avril 1635, par Jean de Nuchèse, évêque de Châlons, sous le vocable de S. André, patron du banquier Coste dont nous venons de parler.

A l'époque de la suppression de ce monastère, les religieux étaient au nombre de quarante; les derniers supérieurs ont eté: le P. Bruno Benoît, Gardien, qui fut ensuite curé de St-Etienne de Montluel en Bresse ; le P. Michel Desgranges, plus connu sous le nom de P. Archange, ancien Gardien, religieux instruit et considéré en cette ville où il est mort le 13 octobre 1822, dans un âge fort avancé (1); le P. Sixte Cornet,

(1) On trouvera l'indication des ouvrages qu'il a publiés, et quelques détails sur sa vie, dans l'Annuaire

Vicaire; le P. Vincent Veillé, Professeur ; le P. Romuald Chaboud, Sacristain.

La rue des Capucins s'étend du pied de la Grand'Côte à la place Croix-Paquet. Elle est, en grande partie, occupée par les comptoirs et les magasins des principaux marchands-fabricans d'étoffes de soie de Lyon. Le terrain sur lequel elle se trouve et qui appartenait aux anciens Capucins, n'ayant rien coûté à l'administration municipale, on est surpris qu'elle n'ait pas donné plus de largeur aux places et aux rues qu'elle a fait établir dans ce quartier. Il était facile de prévoir que les maisons qu'on y construirait, s'élèveraient à une grande hauteur. L'inconvénient se fait surtout sentir dans la rue qui conduit à l'église de St-Polycarpe, et qui ne laisse voir qu'un tiers de la belle façade de cette église, et à la place des Capucins, qui n'est, à vrai dire, qu'un carrefour si étroit, qu'on s'est vu forcé d'en faire disparaître une jolie fontaine placée au milieu. Ce monument, quoique d'une très-petite proportion, ne gênait pas moins la voie publique.

CAPUCINS (place des), située au haut de l'escalier par laquelle on parvient de la rue Ste-Marie des Terreaux au pied de la Grand'Côte. L'église des Capucins avait son entrée principale en cet endroit, où l'on voyait aussi anciennement la chapelle des Pénitens du Crucifix.

Ces Pénitens avaient été érigés en confrérie, le 24. février 1590, par le cardinal Cajetan, qui se trouvait

nécrologique de M. Mahul, pour 1822, partie française, pag. 81.

alors à Lyon et qui remplissait en France les fonctions de Légat du Pape. Ils choisirent d'abord, pour le lieu de leurs assemblées, la chapelle de St-Marcel, ancienne recluserie, qui fut alors consacrée par messire Jacques Maistret, évêque de Damas, suffragant de l'archevêque Pierre d'Epinac.

En 1633, cette chapelle menaçant ruine, les confrères la firent rebâtir et décorer de onze tableaux qui furent peints par Blanchet, mais qui n'étaient pas les ouvrages les plus estimés de ce maître (1). Depuis la révolution, elle a été vendue et convertie en une maison particulière.

Quelque temps après la terreur, lorsque Lyon, respirant enfin, eut vu renaître des jours plus calmes, le goût des divertissemens et des plaisirs que les malheurs publics et particuliers avaient si terriblement comprimé, se réveilla avec une ardeur d'autant plus vive que la privation en avait été plus longue et accompagnée de circonstances plus funestes. Au nombre des délassemens que la jeunesse lyonnaise parut alors affectionner, les représentations dramatiques tenaient le premier rang. Aussi l'on vit s'établir de tous côtés des salles de spectacle, qui toutes furent très-fréquentées, et la petite place des Capucins, à elle seule, en compta deux qui prirent le titre, l'une de Théâtre des jeunes artistes, et l'autre de Théâtre de la gatté. Mais à mesure que s'effaça le souvenir des événemens, à la suite desquels ce goût s'était propagé, les petits théâtres furent insensiblement abandonnés, et bientôt vint le moment où la salle du grand Théâtre et celle des Célestins suffirent à leur destination.

(1) Nous ignorons ce que ces tableaux sont devenus.

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