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Tout leur est nymphe ou bergère,

Et déesse bien souvent. (V, 340.)

[L'Amour] dormoit à la manière d'un dieu..., ainsi que sa mère en use, et les nymphes aussi, et quelquefois les bergères. (VIII, 103.)

BERGERIE, au propre et au figuré :

Autrefois on t'eût vu sauver sa bergerie. (III, 191.)
Et ne permets qu'à l'Amour

D'entrer dans la bergerie. (VIII, 382.)

BERLUE:

.... Cette reine fichue,

Pour qui le grand Antoine a si fort la berlue. (VII, 361.)

Comparez la vieille farce de Pathelin, scène XIV; et Molière, Don Juan, acte II,

scène 1.

BERNER :

Suis-je assez berné? (VII, 329.)
Berné, sifflé, moqué, joué. (I, 300.)

BERNIQUET, privés, latrines :

Qu'Antoine au berniquet

Envoyant Cléopâtre, abaisse son caquet. (VII, 362 et note 1.) Usité autrefois sous la forme « barniquet », « burniquet» ou « bruniquet », mais toujours, croyons-nous, au même sens de « latrines », endroit où l'on dépose le bran, bren, ou brun.

BESACE :

Il savoit bien que le garçon

N'auroit de lui pour héritage

Qu'une besace et qu'un bâton. (V, 17.)

BESACIER, BESACIERS:

Le fabricateur souverain

Nous créa besaciers tous de même manière....

Il fit pour nos défauts la poche de derrière,

Et celle de devant pour les défauts d'autrui. (I, 79 et note 8.)

Ce mot n'est pas de l'invention de la Fontaine. Entre autres exemples donnés par M. Delboulle, citons celui-ci de Guillaume Farel (la Summaire et brieue Declaration, 1534): « Ceulx qui peuuent bien gagner leur vie, comme font ces besaciers et aultres porceaux »; et l'Apologie pour Hérodote d'Henri Estienne (1566): « le viendray aux subtilitez qui sont és regles de ceulx qui s'appellent religieux, tant des caymans, ou besaciers, ou bribeurs, que des aultres. »>

BESOGNE, BESOGNES, acceptions diverses:

Ce petit sot me taille ici de la besogne. (VII, 360.)
Je vous veux conter la besogne

Des Cordeliers de Catalogne,

Besogne où ces pères en Dieu, etc. (IV, 176 et note 1.)

Qui le veut bien faire [bien faire l'époux],

Doit en besogne aller plus doucement. (IV, 212.)

Voilà l'opératrice aussitôt en besogne. (I, 230.)

Voilà grande besogne! (V, 496 et note 4.)

Le galand, pour toute besogne,

Avoit un brouet clair. (I, 112 et note 2.) slave that jos s
Vous chercherez vos besognes demain. (IV, 306 et note 6.)

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BESOGNER:

Si cet enfant avoit plusieurs oreilles,

Ce ne seroit à vous bien besogné. (IV, 163 et note 2.)

BESOIN; AU BESOIN :

Le Besoin, docteur en statagème. (III, 19.)

Mes peines

Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin. (III, 7.) .... Pour le besoin

N'en dois-je pas garder? (III, 164.)

Je vous puis donner aide....

En ce besoin. (IV, 159; voyez VIII, 367.)

Le pauvre amant, en ce besoin extrême,

Voit son faucon, sans raisonner le prend. (V, 170.)

Cependant on s'oublie en ces communs besoins. (III, 345.)

Mon fils, en un besoin, eût pris le chat-huant. (II, 356 et note 14; voyez VII, 107; IX, 262.)

....

Honnête et sage autant qu'il est besoin. (V, 24.)

Ce sont de tels mystères

Qu'il n'est besoin d'en faire le récit. (V, 204.)

.... A quel dessein, besoin n'est de le dire. (IV, 156; voyez V, 465, 485, 529; IX, 37.)

Pour pareille affaire

Il n'est besoin que l'on soit si subtil. (V, 299.)

.... Et prenant plaisir à ce jeu

Qu'il n'est pas besoin que je nomme. (V, 123.)

Besoin n'étoit qu'elle fît la jalouse. (V, 67; voyez V, 480; IX, 38.) Quoique j'aie autant de besoin de ces artifices que pas un autre, je në saurois me résoudre à les employer. (IV, 8.)

VAR. : autant besoin.

Bon besoin eut d'être femme d'esprit. (IV, 319.)
Votre oraison vous fera bon besoin. (IV, 248.)

Tant de cervelle

N'y fait besoin et ne sert de deux clous. (V, Prenez ces cent écus; gardez-les avec soin

Pour vous en servir au besoin. (II, 220.)

288.)

Les amis, au besoin, sont toujours les amis. (VII, 375.)
Notre homme eût pu trouver des gens sûrs au besoin. (III, 24.)

Que votre présence

Ne nous manque au besoin. (VII, 95.)

Ton cœur abattu

Manque-t-il au besoin d'adresse et de vertu? (VII, 35.)

L'homme ignoroit les dieux qu'il n'apprend qu'au besoin. (VI, 353

et note 1.)

Au besoin ne m'abandonne pas. (VII, 341.)

Dieu ne quittera pas ses enfants au besoin. (VI, 294 et note 5.)

BESTIOLE :

[Ce jeu] fait venir l'esprit et la raison :

Nous le voyons en mainte bestiole;

Avant que Lise allât en cette école,

Lise n'étoit qu'un misérable oison. (V, 290 et note 4.)

BESTION :

Le pauvre bestion [l'aragne] tous les jours déménage. (I, 227 et note 9.) La sœur de Philomèle, attentive à sa proie,

Malgré le bestion happoit mouches en l'air. (III, 37 et note 12.)

Il est très vrai, comme le fait observer Walckenaer, qu'en italien il bestione n'est pas un diminutif, mais un augmentatif, et signifie une bête grosse ou grande. Mais il n'est pas moins vrai que ce mot existait dans notre vieille langue avec le sens de petite bête; outre les deux exemples de la Fontaine, nous en mentionnerons un emprunté aux Serées de Bouchet (II, 23), et un autre à du Fail (I, 240), où il signifie puces et poux. Dans la première édition du Dictionnaire de l'Académie, 1694, on lit : « Bestions, s. m. pluriel. Bestes, et particulièrement bestes sauvages. Il ne se dit guère qu'en parlant de tapisseries qui représentent ces sortes de bestes. Tapisseries de bestions. » Or, dans l'ouvrage de M. Lacordaire que nous avons déjà cité (livre I, fable 1x, note 2), parmi les tentures de la première moitié du dix-septième siècle, nous voyons figurer, page 52: « Paysage et verdure à bestions, d'après les dessins de Fouquières », et à la page 31, dans une note relative à ce mot verdure, nous lisons ceci : « On appelait ainsi les tapisseries à paysages, de dernier ordre, comme art, où ne figuraient que des personnages et animaux de très petite dimension. Ces divers textes rapprochés nous semblent donner raison à la Fontaine contre ceux qui lui cherchent querelle : il n'a pas dénaturé le sens que ce mot a dans notre langue.

BÉTAIL, au propre et au figuré :

La biberonne eut le bétail. (I, 195.)

Les nonnes sont un étrange bétail. (IV, 494.)

C'est un bétail servile et sot, à mon avis,

Que les imitateurs. (VII, 165 et note 3.)

Quelques imitateurs, sot bétail, je l'avoue,

Suivent en vrais moutons le pasteur de Mantoue. (IX, 202.)

BÊTE :

Ils disent donc

Que la bête est une machine. (II, 460; voyez II, 461, 463, 471, 475.)
En mon pailler rien ne m'étoit resté :

Depuis deux jours la bête a tout mangé. (V, 174.)

La fouine, le putois, le blaireau, la belette, etc.

Si tu as des enfants qui crient et qui soient méchants, ma mine les fera taire on les menacera de moi comme de la bête. (I, 33 et note 3.) [Le lion] bannit des lieux de son domaine

Toute béte portant des cornes à son front. (I, 376.)
Au bout de quelque temps il fit quelques profits,
Racheta des bêtes à laine. (I, 268.)

.... Valets et bétes de labeur. (I, 194.)

J'ai, dit la bête chevaline,

Une apostume sous le pied. (I, 392.)

Croyons ce bœuf.

Croyons, dit la rampante béte. (III, 7.)

Tiennette a sur Jeanne

De l'avantage, à ce qu'il semble aux gens;
Mais le meilleur de la béte, à mon sens,
N'est ce qu'on voit. (V, 323.)

.... Et ne sais béte au monde pire

Que l'écolier, si ce n'est le pédant. (II, 383.) La crainte donne aux bétes de l'esprit. (IV, 167.)

[Descartes] tient le milieu

Entre l'homme et l'esprit, comme entre l'huître et l'homme
Le tient tel de nos gens, franche bête de somme. (II, 462.)
Un astrologue un jour se laissa choir

Au fond d'un puits. On lui dit : « Pauvre béte........ » (I, 167.)

Vois-tu, Nuto, je ne suis qu'une bête;

Mais dans ce lieu tu ne me verras point

Un mois entier sans qu'on m'y fasse fête. (IV, 496.)

BÉVUE :

J'ai pensé faire une étrange bévue. (IV, 211; voyez IX, 341.)

BIAIS :

....

Qu'elles prennent la chose du même biais que l'a toujours prise leur mère. (VIII, 150.)

BIAU, prononciation picarde de BEAU :

Biaux chires Leups. (I, 332 et note 14.)

BIBERON, BIBERONNE, ivrogne :

A la coquette l'attirail

Qui suit les personnes buveuses;
La biberonne eut le bétail. (I, 195.)

Voyez les deux exemples d'Olivier Basselin que cite Littré.

BIEN, BIENS, avoir, fortune; avantage, profit, bonheur, etc.; A BIEN; HOMME, GENS, FILLE, DE BIEN :

Ce n'est pas un fort bon moyen

Pour payer que d'être sans bien. (I, 192.) Héritier et maître d'un grand bien. (VII, 421.) Son père avoit du comptant et du bien. (VI, 51.) .... En préférant les légères amorces

De quelque bien à cet autre point-là. (IV, 350.) Les père et mère ont pour objet le bien. (IV, 329.)

Sa sagesse, son bien, le bruit de ses beautés,

Mais le bien plus que tout y fit mettre la presse. (V, 110.)

.... Lui demander ce qu'il a pour tout bien. (V, 167.)

Elle n'avoit pour tout bien qu'une fille. (IV, 462.)

Le premier, pour tous biens, n'a que les dons du corps. (VI, 252.) Cherchons ailleurs du bien. (II, 164.)

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Le différend s'échauffa jusqu'à tel point que la femme demanda son bien, et voulut se retirer chez ses parents. (I, 35.)

Un intérêt de biens, de grandeur, et de gloire, etc. (III, 83.)
C'est jouir des vrais biens avec tranquillité. (IX, 187; voyez IX, 184.)

.... Une chienne coquette et de mauvaise vie,

Qui, pour le bien public, desiroit travailler, etc. (VII, 317.)
L'amour du bien public empêchoit le repos. (VI, 297.)

Chacune de vous

Tâche à contribuer au commun bien de tous. (VI, 298.)
C'étoit apparemment le bien des deux partis. (I, 240.)
Nos galands y voyoient double profit à faire :
Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui. (II, 445.)
.... Ceux d'entre les hommes

Qui, comme en l'âge d'or, font cent biens ici-bas. (III, 249.)
Je ne viens point ici vous reprocher ce bien. (VII, 608.)

Ce bienfait.

.... Le bien qu'Amour à ses desirs envoie. (VI, 131.)

Récitons-nous les maux que ses biens [les biens de l'Amour] nous attirent. (VI, 175.)

Usant des biens que l'hymen nous envoie. (V, 481.)
Que fait ma femme au monde?

Ce qu'elle y fait ? Tout bien. (V, 401 et note 4.)

Qu'en pouvoit-il arriver que tout bien? (VI, 131.)
C'est tout mal ou tout bien. (IV, 250.)

Nul bien sans mal, nul plaisir sans alarmes. (V, 413.)
Un mal est dans l'affaire;

Mais ici-bas put-on jamais tant faire

Que de trouver un bien pur et sans mal? (V, 38.) Son fils m'a voulu du bien. (VIII, 174.)

La nation des belettes,

Non plus que celle des chats,

Ne veut aucun bien aux rats. (I, 286.)

Ils [ces cailloux] n'étoient mis là pour aucun bien. (IX, 5.)
Cocuage est un bien. (V, 101; voyez V, 103.)

Je vais, sans tarder davantage,

Lui porter un bien, etc. (V, 221.)

Que lui demandoit son amant?

Un bien dont elle étoit à sa valeur tenue :
« Il vaut mieux, disoit-il, vous en faire un ami,
Que d'attendre qu'un homme à la mine hagarde

Vous le vienne enlever : Madame, songez-y;

L'on ne sait pour qui l'on le garde. »> (IV, 413.)

Encor faut-il du temps pour mettre un cœur à bien. (IV, 43 et note 6.) Telles gens par leurs bons avis

Mettent à bien les jeunes âmes. (IV, 177.)

Moyennant Dieu, l'enfant viendroit à bien. (IV, 480.) Homme de bien, qui voyez tant de choses, etc. (IV, 375.) Voyez... l'homme de bien et le personnage grave! (VIII, 202.)

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