Il ne m'est plus resté que de foibles appas. (VII, 602.)
Ceux qui connoissent leur foible. (VIII, 108.)

FOIBLESSE, FOIBLESSES :

Je me rends, et connois les foiblesses d'un cœur. (VII, 606.)
A la foiblesse du sculpteur

Le poète autrefois n'en dut guère. (II, 386 et note 4.)

N'est dans mon livre, et je suis pris pour dupe. (IV, 371 et note 3; voyez V, 219, 525.)

Léonore m'attend. Foin! ma bougie est morte:

Je pourrois bien heurter mon nez à quelque porte.

(Scarron, Don Japhet d'Arménie, acte IV, scène 11.)

Foin de toi! (V, 500.) - Foin du loup et de sa race! (I, 327.)
Foin de la messagère et de son compliment! (VII, 90; voyez VII, 138.)

FOIRE :

Le singe avec le léopard

Gagnoient de l'argent à la foire. (II, 369; voyez II, 270.)

Pistoles tombent à foison. (V, 276.)

Je sais qu'il est des amants à foison. (VII, 173; voyez I, 286.)
Des muguets à foison. (IV, 102.)

Des honneurs à foison. (IX, 119.)

FOISONNER :

Ne faut-il que délibérer,

La cour en conseillers foisonne. (I, 135.)

Le climat doit en cœurs foisonner. (IX, 16.)

FOL, FOLLE, adjectivement et substantivement :

Fol ne fut n'étourdi. (IV, 211 et note 3.)

Chacun se dit ami, mais fol qui s'y repose. (I, 334 et note 2.)
Est-il fol en effet? (VI, 35; voyez V, 586; VII, 406; IX, 90.)
Petit serpent à tête folle. (I, 413.)

Je n'ai pas la tête si folle. (III, 189.)

Ne reçois plus chez toi ces têtes folles. (IV, 215.)

Qu'entend ce fol avecque ses ébats? (IV, 312.)

Un fol alloit criant par tous les carrefours.... (II, 399.)

FOLATRER :

Les deux jeunes faunes... ne manqueront point de me poursuivre, sans autre dessein que de folátrer. (VIII, 199.)

FOLIE, FOLIES; FAIRE FOLIE; FAIRE LA FOLIE :

Le luxe et la folie enflèrent son trésor. (II, 175.)

C'est folie

De compter sur dix ans de vie. (II, 67; voyez 1, 341.)

Trêve de différend, ou vous verrez folie. (VII, 108.)
L'Amour et la Folie. (III, 268.)

L'air des folies d'Espagne. (IX, 74.)

Voyez les Lettres de Mme de Sévigné, tome IX, p. 133 et note 14.

Le cheval s'aperçut qu'il avoit fait folie. (I, 321.)

Avec quelqu'une as-tu fait la folie? (V, 533 et note 1.)
FOLLEMENT :

.... Comment aimer? C'étoit si follement

Que,
e, pour lui plaire, il eût vendu son âme. (V, 154.)

FOLLET, adjectivement et substantivement :
Le pact de notre amant et de l'esprit follet. (V, 549.)
A ces mots au follet

Elle fait voir, etc. (V, 376.)

Il est au Mogol des follets

Qui font office de valets. (II, 122 et note 13.)

FOLLETTE, petite folle :

Lucas dit à Catin : « Follette,

J'irai t'appeler demain,

Du matin. » (VII, 577.)

FOMENTER :

De son zèle fervent l'inépuisable source

Fomente la chaleur qui retarde sa mort. (VI, 305; voyez VI, 330.) FOND; À FOND :

Au fond des draps. (VI, 47.)

On ne vous l'a pas dit peut-être au fond d'un bois. (VII 220; voyez VI, 11.)

Au fond de mes eaux. (VI, 19.)
Au fin fond d'une tour. (IX, 12.)

Au fond de l'antre. (IV, 413.)

Dont Memphis voit le Nil laver les fondements. (V, 252.)

Les fondements de l'univers. (VIII, 397.)

Ce fondement posé, ne trouvez pas mauvais.... (II, 460.)
Souvent leur guerre avoit pour fondement

Le jeu, la jupe. (VI, 103.)

Quelquefois Ovide n'a pas plus de fondement pour passer d'une métamorphose à une autre. (VIII, 470.)

....

Sur un tel fondement, le bramin crut bien faire, etc. (II, 392.) Sur ce beau fondement le pauvre homme bâtit

Maint ombrage et mainte chimère. (V, 124.)

Ce fut sur ce fondement que le Songe éleva son frêle édifice. (VIII, 247-)

Un fondement aisé à détruire. (IV, 14.)

Ce que je dis n'est pas tout à fait sans fondement. (I, 16.)

FONDER; FONDER SUR; SE FONDER SUR :

Voilà ce que j'en sais, fondez votre soupçon. (VII, 78.)

On me peut encore objecter que ces contes ne sont pas fondés, ou qu'ils ont partout un fondement aisé à détruire. (IV, 14.) Jadis l'erreur du souriceau

Me servit à prouver le discours que j'avance;

....

J'ai pour le fonder à présent.... (III, 144.)

.... Il est besoin d'en bien fonder le cas. (VI, 125 et note 2.)
Il fondoit là-dessus l'achat d'une feuillette. (II, 158.)
Quant au chat, c'est sur nous qu'il fonde sa cuisine. (II, 18.)
Sur quelle assurance

Fondez-vous, dites-moi, le souper d'aujourd'hui ? (III, 91; voyez III, 283.)

Je pourrois fonder ce prologue

Sur gens de tous états. (II, 178.)

.... Déjà ma main en fondoit la durée

Sur ce bel art qu'ont les dieux inventé. (III, 274.)
C'est un point inscrutable, à moins qu'on ne le fonde
Sur les moments prescrits.... (VI, 332.)

L'Empedocle de cire au brasier se fondit. (II, 419.)

Les cœurs que l'on croyoit de glace

Se fondent tous à leur abord. (IV, 43.)

Qui... ne se seroit pas fondu en pleurs auroit été, etc. (VIII, 164; voyez VI, 245.)

FONDRE SUR :

L'aigle fondant sur lui nonobstant cet asile.... (I, 149.)

L'aigle, si vous sortez, fondra sur vos petits. (I, 221.)

[Le moucheron] prend son temps, fond sur le cou

Du lion, qu'il rend presque fou. (I, 156; comparez VIII, 435.) FONDS :

Travaillez, prenez de la peine :

C'est le fonds qui manque le moins. (I, 394.)
Qui produit le plus sûrement, qui est le moins stérile.

Jean s'en alla comme il étoit venu,
Mangea le fonds avec le revenu. (IX, 80.)

Le protestant de madame Clitie

N'eut du crédit qu'autant qu'il eut du fonds. (V, 157.)

.... Nous être fait du fonds suffisamment. (IX, 18.)

Moins en fonds. (IX, 135.)

.... Une source de vœux, un fonds pour nos autels. (VI, 317.)

Le fonds que j'en avois fait [des figures poétiques]... s'est presque entièrement consumé. (VI, 223.)

FONTAINE :

Le vert tapis des prés et l'argent des fontaines. (VI, 225.)

L'infortuné mari, sans cesse s'affligeant,

Eût accru par ses pleurs le nombre des fontaines. (VI, 196.)
On se plonge, soir et matin,

Dans la fontaine de Jouvence. (II, 76 et note 16.)

FONTE, au figuré :

Remettez, pour le mieux, ces deux vers à la fonte. (I, 132 et note 14.)

FONTS :

Adam, qui sur les fonts tint les êtres divers.... (IX, 43.)

FORÇAT :

Un forçat échappé. (II, 364; voyez VI, 101.)

FORCE; À TOUTE FORCE; À FORCE DE; FORCE au sens de « quantité » : Force n'a point de loi. (IV, 421 et note 7.)

Patience et longueur de temps

Font plus que force ni que rage. (I, 163.)

Le printemps par malheur étoit lors en sa force. (IV, 411.)
Soit qu'il fût force d'ainsi faire. (V, 210.)

....

Force fut au manant de quitter son dessein. (V, 253.)

Force lui fut de quitter la maison. (IV, 492.)

Force lui fut d'abandonner la place. (IV, 93; voyez IV, 64 et note 5; IX, 181.)

Il est force que l'on descende. (VIII, 79.)

Force étoit que nature

Pendant la nuit cherchât quelque repos. (IV, 226 et note 7.)

Force est qu'un an dans ce séjour se passe. (V, 399.)

Force sera que cette humeur la mange. (V, 308.)

Force lui fut qu'elle changeât de gamme. (IV, 104.)

... Force fut qu'au premier en demeurât le sire. (V, 451.)

Un pâtre, à ses brebis trouvant quelque mécompte,

Voulut à toute force attraper le larron. (II, 4.)

Il veut à toute force être au nombre des sots. (V, 92; voyez I, 355.) Nous fatiguons le Ciel à force de placets. (II, 37.)

Force gens font du bruit en France. (I, 434; voyez II, 278; IV, 433; V, 346, 426; etc.)

Les gens l'avoient prise [cette robe]

Pour maître tel, qui traînoit après soi
Force écoutants. (II, 182.)

Frère Philippe souhaité

Avoit force dévots. (V, 18.)

Mettre à part force bons ducats. (II, 181.)

La trop dolente mère

Fit dans l'abord force larmes couler. (V, 176.) Force moutons. (II, 96.) Force gibier. (I, 37; voyez I, 377; II, 353; III, 95, 162; IV, 381; VIII, 164, 243; etc.)

FORCENÉ :

... L'autre parti s'en vint tout forcené

Représenter un tel outrage. (III, 227 et note 11.)

Comparez les Cent Nouvelles nouvelles, p. 196; l'Heptameron, p. 451; Noël du Fail, tome I, p. 206; Baïf, tome II, p. 10, 31, 49, et passim; Jodelle, tomes I, p. 63, 98, 178, II, p. 99, 288, etc.; du Bellay, tome II, p. 216; Remy Belleau, tome I, p. 158; Brantôme, tomes IV, p. 15, IX, p. 508, 658; Boileau, satire x, vers 245.

FORCER; SE FORCER :

Forcez encor quelques remparts flamands. (IX, 33.)

Qui vous forçoit? (VI, 57.) — Rien ne vous force ici. (VI, 201 et note 3.) Ulysse voudroit-il qu'on dît qu'étant forcé

Il a de ses pareils l'intérêt embrassé? (VII, 611.)

Que ne résistois-tu quand on força ton âme? (VI, 298.)

Car de forcer un cœur il est bien moins possible. (VI, 345; voyez VII, 238.)

Voulant forcer les cœurs.... (II, 232.)

Forçant la victoire. (III, 183.)

Ne forçons point notre talent. (I, 281.)

Si par pitié d'autrui la belle se força,

Que ne point essayer par pitié de soi-même ?
Elle se force donc. (IV, 422 et note 3.)

FORÊT, au propre et au figuré :

Il le conte aux forêts [son bonheur perdu]. (VI, 247.)

Et son poil hérissé semble de toutes parts

Présenter au chasseur une forêt de dards. (VI, 259 et note 7.)

FORGE-PAPE. (IV, 479 et note 2.)

FORGER:

Marché fait, les oiseaux forgent une machine. (III, 15.)
La crainte et le respect ont forgé les verrous

De cette demeure sacrée. (VIII, 349.)

Les cyclopes aux membres nus

Forgent peu de harnois qui lui soient comparables. (V, 596.)

Qui soient comparables à l'habit de guerre de Vénus.

Un rets d'acier par ses mains est forgé. (VIII, 299.)

Je suis maître à forger les oreilles. (IV, 159.)

Les premiers des humains sont péris sous les eaux :
Fille de ma raison, forgeons-en de nouveaux. (VII, 190.)
Dieux nés de la fable et forgés par les hommes. (VII, 167.)
Toujours falloit forger de nouveaux tours. (IV, 302.)
Chacun forge des vers. (VII, 175.)

Quelque nouveau poison forgé par les Amours. (VIII, 373.)
Par cette invention tu forgeois mon supplice. (VII, 434.)
Votre imagination ne se forge guère de monstres. (VIII, 74.)

Dans cet exemple et l'exemple suivant, le verbe, malgré sa forme réfléchie, est en réalité direct.

Le loup déjà se forge une félicité.... (I, 72.)

FORLIGNER :

Plus d'une fille a forligne. (VI, 57 et note 6.)