L'ofes-tu relever? (il jette fon gantelet fur la Scène.) ORBASSA N. Ton arrogance infigne Ne mériterait pas qu'on te fit cet honneur : (il fait figne à fon Ecuyer de ramaffer le gage de bataille.) Quel eft ton rang, ton nom? ce fimple bouclier Peut-être il en aura des mains de la victoire. ORBAS SAN. Qu'à l'inftant même on ouvre la barrière ; Qu'Aménaïde ici ne foit plus prifonnière, Jufqu'à l'événement de ce léger combat. Vous, fachez, compagnons, qu'en quittant la carrière, TAN ARGIRE fur le devant. AMENAIDE au fond, à qui l'on a ôté les fers. AMENAÏDE (revenant à elle.) Ciel! que deviendra-t-il? Si l'on fait fa naissance, Il est perdu. ARGIR E. Ma fille.... AMENAIDE appuyée fur Fanie, &fe retournant vers Son père. Ah! que me voulez-vous? Vous m'avez condamnée. ARGIR E. O deftins en courroux ! Voulez-vous, ô mon Dieu! qui prenez fa défense, AME A MENA i D E. Avec les yeux d'un père. Vôtre fille eft encor au bord de fon tombeau. Je ne fais fi le ciel me fera favorable. Rien n'eft changé je fuis encor fous le couteau. Observe mes affronts, & contemple des larmes, Dont la caufe eft fi belle, 'on ne connaît pas. & qu ARGIR E. Viens; mes tremblantes mains raffureront tes pas. Ciel de fon défenfeur favorifez les armes, Fin du troifiéme acte. ACTE ACTE I V. SCENE I. TANCREDE, LOREDAN, Chevaliers, Chevaliers, Marche guer rière: on porte les armes de Tancrède devant lui. Seigneur LOREDAN. Eigneur, vôtre victoire eft illuftre & fatale Vous nous avez privés d'un brave Chevalier, Dont le cœur à l'Etat fe livrait tout entier, Et de qui la valeur fut à la vôtre égale. Ne pouvons-nous favoir vôtre nom, vôtre fort? Orbaffan ne l'a fû qu'en recevant la mort; LORED A N. Demeurez ignoré, puifque vous voulez l'ètre ; Par un courage utile & de dignes exploits; Les drapeaux du Croiffant dans nos champs vont paraître,' Défendez avec nous nôtre culte & nos loix. Voyez dans Solamir un plus grand adverfaire. Nous perdons nôtre apui, mais vous le remplacez. Rendez Rendez nous le héros que vous nous ravissez ; TANCRED E. Oui, je vous ai promis De marcher avec vous contre vos ennemis; Je le hais plus que vous ; — mais quoi qu'il en puiffe être, CATAN E. Nous attendons beaucoup d'une telle vaillance; TANCRED E. Il n'en eft point pour moi, je n'en exige pas; LOREDAN. C'est celui de l'Etat; déja le temps nous preffe, |