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LE MARQUIS.

Vous trouvez le moyen,

Ayant fi peu, de faire encor du bien.
Riches & grands, que le monde contemple,
Imitez donc un fi touchant exemple.
Nous contentons à grands frais nos défirs;
Sachons goûter de plus nobles plaisirs.
Quoi pour aider l'amitié, la mifère,
Dormène a pû s'ôter le néceffaire;
Et vous n'ofez donner le fuperflu.
O jufte ciel qu'avez-vous réfolu?
Que faire enfin?

DORMEN E.

Vous êtes jufte & fage. Votre famille a fait plus d'un outrage Au fang de Laure, & ce fang généreux Fut par vous feuls jufqu'ici malheureux.

LE MARQUIS.

Comment ? comment?

DORMEN E.

Le Comte votre père,

Homme inflexible en fon humeur févère,

Oprima Laure, & fit par fon crédit

Caffer

Caffer l'himen; & c'est lui qui ravit
A cette Acante, à cette infortunée,

Les nobles droits du fang dont elle eft née.

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LE MARQUI Ș.

Oui, mais je ne dois pas

Aller trop loin.

DOR

DORMEN E.

Comment, trop loin?

LE MARQUIS.

Hélas!...

Madame, un mot: conseillez moi de grace; Que feriez-vous, s'il vous plait, à ma place ?

DORMEN E.

En tous les tems je me ferais honneur
De confulter votre efprit, votre cœur.

LE MARQU I S.

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Eft dans le trouble, & fes yeux dans les pleurs.

LE

MARQU I S.

Daignez m'aider à calmer fes douleurs.

Allons

Allons, j'ai pris mon parti: je vous laiffe;
Soyez ici fouveraine maitreffe,

Et pardonnez à mon efprit confus,
Un peu chagrin, mais plein de vos vertus.

(il fort.).

SCENE X.

DORMENE feule.

Dans cet état quel chagrin peut le mettre?

Qu'il est troublé ! j'en juge par fa lettre ;
Un ftile affez confus, des mots rayés,
De l'embarras, d'autres mots oubliés.
J'ai lu pourtant le mot de mariage.
Dans le pays il paffe pour très fage.
Il veut me voir, me parler, & ne dit
Pas un feul mot fur tout ce qu'il m'écrit!
Et pour Acante il parait bien fenfible!
Quoi! voudrait-il? cela n'eft pas poffible.
Aurait-il eu d'abord quelque deffein

Sur fon parent?

demandait-il ma main?

Le chevalier jadis m'a courtisée,

Mais qu'efpérer de fa tête infenfée?

L'amour encor n'eft point connu de moi;

Je dus toujours en avoir de l'effroi;

Et le malheur de Laure eft un exemple Qu'en frémiffant tous les jours je contemple: Il m'avertit d'éviter tout lien :

Mais qu'il eft trifte, ô ciel! de n'aimer rien !

Fin du quatriéme acte.

ACTE

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